45. Draith avant tout
Faith... (@ShaylenJackson)
Pétrifiée. J'étais pétrifiée. La réaction de Drake m'avait tellement choquée... Je ne m'attendais pas du tout à ça. À de la déception; certes. De la surprise; évidemment. Mais ce dégoût dans son regard et cette lueur de haine qui brillait dans ses iris... Je n'y étais pas préparée. Je l'ai regardée prendre l'argent d'Isis en sachant pertinemment ce qu'elle allait faire; partir. Quand elle est enfin sortie, je me suis effondrée dans les bras de Thomas en ne pouvant plus retenir mes larmes une seul seconde de plus. J'ai senti son dernier regard sur moi comme une brûlure au degré le plus élevé, mes pleurs n'ont fait que décupler.
"Je te hais"
"Tu me dégoutes."
C'était tous ce qu'elle ressentait pour moi à présent, plus une once de pitié, d'antipathie... D'amour. C'était ce que je méritais pour lui avoir caché tout ce temps. Plus on attend avant d'annoncer la tempête, plus l'ouragan est violent. C'est pour cette raison, pour ce genre de réaction que j'avais peur de lui dire. Mais je n'aurais jamais cru atteindre ce genre de sommet. Je pleure, je pleure sans savoir m'arrêter parce que je sais que je viens de perdre ce que j'avais de plus précieux sur terre. Ce n'est pas Thomas, non, c'est tout simplement Drake. Ma meilleure amie. Et si je ne peux pas vivre avec Drake, alore je ne vivrais avec personne.
D'un geste brusque, je m'écartais de l'étreinte de Thomas qui me caressait les cheveux, le regard perdu.
-Qu'est-ce qu'il y a? dit-il en me voyant m'éloigner de lui, hésitante.
À vrai dire je ne savaispas réellement ce que j'étais censée faire. J'avais l'impression que peu importe mes actions, tout restera toujours aussi horrible que cette situation-ci, que je n'en sortirais jamais.
-Drake est ma meilleure amie Thomas...
Il s'approchait de moi, soucieux, en essayant de me prendre dans ses bras. Je me renfrognais en m'éloignant un peu plus, ce qui le fit s'arrêter.
-Je sais Faith, mais elle renviendra. Elle tient trop à toi.
-Non, elle ne reviendra pas parce que j'ai tout fais foirer. Je suis une idiote, un monstre...
-Mais qu'est-ce que tu veux dire?
-J'aurais dû lui en parler. Ou alors, j'aurais même dû ne jamais répondre à ce baiser...
Les bras de Thomas tombèrent lourdement le long de son tronc alors qu'il me regardait avec un désespoir naissant.
-Tu... Tu regrettes ?
-Non! Enfin... Oui. Non. Je sais pas putain!
-Faith, je t'en supplie, calme toi.
-Non, toi arrête. Drake, elle est tout ce que j'ai de plus chère. Et je ne peux pas continuer avec toi en ayant son départ sur la conscience.
Il prit appui sur le comptoir de la cuisine en me regardant fixement, la bouche légèrement ouverte alors que les larmes revenaient couler sur mes joues, silencieuses mais abondantes.
-Je suis désolée. Je ne peux pas.
Je le regardais une dernière fois, bouche bée; ses yeux étaient rouges en menaçant de faire déferler à leur tour une cascade de larme. C'était horrible de le voir comme ça, j'avais envie de l'embrasser jusqu'à en avoir le souffle coupé... Mais le visage de ma meilleure amie me revint en tête. Je refusais de parler d'elle au passé même si je savais pertinemment qu'il était trop tard.
Je me retournais pour m'enfermer dans ma chambre en me demandant si le blond réagirait tandis que je fermais la porte à clé et que je me laissais tomber contre le bois en laissant tomber mes larmes, toujours en silence. Je sursautais subitementquand on tenta de faire tourner là poignée sans succès. Un grand fracas retentit suivi d'un "merde" sonore. Thomas donnait des coups du plat de la main en m'appelant mais je m'obstinais à me torturer sans lui répondre.
-Faith, sors de là, on va trouver une solution toi et moi.
Je secouais la tête en signe de negagtion en me mordant la lèvre inférieure jusqu'à me faire saigner.
-Je t'aime. Je t'en supplie, sors, tout va s'arranger. Tu dis des choses sur le moment que tu regretteras. Je suis sérieux Faith, reviens.
-C'est fini, laisse moi, dis-je tout bas en fermant les yeux.
Je me croirais dans un film neuneu sauf que ce n'était pas du tout une situation agréable dans laquelle j'étais et que je donnerais tout pour être spectatrice et non pas actrice.
Je fis un bond en avant quand il donna un grand coup de pied par rage dans la porte en laissant s'échapper un long sanglot. Puis ses pas s'éloignèrent et je m'autorisais enfin à pleurer bruyamment comme tout mon système nerveux me dictait de le faire.
Le temps ne passait pas, je décidais de m'installer devant une stupide série Netflix une fois calmée pour attendre le soir et pouvoir dormir en pensant vaguement à autre chose. Et puis je m'endormis avec une éprouvante difficulté. Toujours pas de Drake dans l'appartement.
***
Il était onze heure du matin, j'emergeais de mon lourd sommeil avec une gêne désagréable dans les globes oculaires. Ils me picotaient, signe que j'avais bien trop pleuré le veille. Je m'assis sur mon lit en tailleur en fixant le vide, me demandant si tout ça n'était qu'un rêve ou si je vivais belle et bien une atroce réalité. Demain je devrais passer un examen, mais je n'avais pas du tout le coeur à étudier, c'était peine perdue. Alors je me levais et ouvris la porte dans l'espoir idiot et égoïste que quelqu'un vienne me voir malgré le tord que j'avais causé partout dans notre colocation. En ouvrant les rideaux, comme notre fenêtre donnait sur les toits, je vis un petit chat gris s'aventurer là. Lui, il était si insouciant... Il je devait se préoccuper de rien! Là tout de suite, j'aurais tout donner pour être un chat. J'ouvris grand la fenêtre et l'appela; naïf comme il était, il s'approcha de moi et vint frotter sa petite tête adorable contre ma main. Je souris tristement en l'invitant à entrer alors qu'il visitait les lieux en reniflant tous les meubles et se frottant un peu partout. Je laissais la fenêtre ouverte pour qu'il puisse sortir et m'habilla, me lava puis posa mon derrière avec lourdeur sur ma chaise de bureau. Je regardais les affaires de Drake qui étaient telles qu'elle les avaient laissées; en bordel. Je ne réfléchis pas et echangea mon pull avec le siens, comme ça je me torturais encore plus en gardant sur moi une trace d'elle.
On toquait à la porte.
Je me retournais sans répondre en regardant la poignée tourner et la porte s'ouvrir lentement sur un visage fin et deux iris brunes qui me fixaient avec un air étrange. Mon souffle se coupa alors que je gonflais les joues, les larmes aux yeux et le coeur battant.
-Salut, dit Drake.
Je ne repondais pas, trop émue.
Elle entra et resta debout; on se fixait et le silence s'eternisait.
-Pourquoi Thomas est en mode zombie sur le canapé? Il pète pas un mot.
Je baissais les yeux en faisant tourner le mécanisme de la chaise pour ne plus lui faire face.
-On est plus ensemble.
Elle ne répondit pas et se contenta de fermer la porte derrière elle.
-Mais...
-Non, c'est bon, c'est comme ça.
Elle vint près de moi, je me levais d'un bond pour qu'elle ne me touche pas et allait m'asseoir sur le sol, le dos contre mon lit.
Elle m'imitait.
-Non c'est pas bon. C'est... Pourquoi tu as fais ça?
-Fais quoi?
-Le plaquer! Ça se voit que ce n'est pas lui qui a mis fin à votre couple.
-Parce que c'est nous avant les garçons. Tu te souviens? On avait treize ans quand tu as eu ton premier vrai copain, c'était notre promesse. Alors j'ai appliqué la règle, dis-je de but en blanc.
-Mais on a grandit, ce n'est pas ce que je voulais! J'aurais juste voulu que tu me le dises directement et pas... Deux moi après.
Les larmes coulèrent à nouveau sur mes joues alors que je reniflais bruyamment.
-C'est trop tard. Tu me détestes, il me déteste. Alors va-t-en.
-Je ne te déteste pas Faith, loin de là. Je t'aime, tu es ma meilleure amie, dit-elle en effaçant toute chose qui pourrait la définir de sa personnalité.
Elle était sèche, froide, mystérieuse, boulet, gaffeuse, franche, tout ce que vous voulez... Mais là, elle se comportait avec tellement d'amour... Je ne l'avais jamais vue ainsi.
Les yeux pleins d'étoiles, je la regardais et elle me sourit. Son sourire recolla immédiatement les morceaux brisés de mon coeur et effaça tous le tracas que je m'étais fais ces dernières heures.
-C'est nous avant tout, dit la brune en m'ouvrant ses bras.
Je me blottis dedans en souriant et laissant tomber les dernières larmes qu'il me restais, son coeur battant contre le mien à toute vitesse, je la serrais plus fort que jamais. Et je prenais réellement conscience de tout l'amour quenje ressentais envers elle.
-Je suis désolée, maintenant il va falloir aller réparer les cœurs brisés.
Et c'est elle qui disait ça! Toute cette colère n'était pas un hasard, celle qu allait le plus mal, c'était elle. Et je me devais de lui changer les idées à mon tour.
Bordel Drake, tu es un cas mais qu'est-ce que je t'aime.
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