25. Faut qu'on parle
Faith... (@ShaylenJackson)
-Mais t'inquiète on va aller l'enterrer vivant dans le sable ce fdp. Dis-je en entourant les épaules de Drake dans l'espoir de la faire rire et de revoir dans ces yeux cette lueur de malice malsaine qui y brillait d'habitude.
Mais elle se contenta de grogner.
Logique, Drake c'est pas mal pour un chien.
Désolé chou, je sais, c'est pas le moment.
Je n'osais pas réelement la prendre dans mes bras car à chaque tentative passée, je me faisais victimiser et taper dessus donc bon. Quoi que, cette fois peut-être que si elle n'accepte pas mon calin et qu'elle me frappe ça pourrait d'autant plus la défouler. Alors je fis une expression un peu chelou et ouvrit grand les bras dans un geste qui me faisait passer pour une attardée cérébrale et m'approcha d'elle avec méfiance.
-Calin? Dis-je en sentant venir le coup dans l'épaule qu'elle aimait tant me donner sans raison apparente à chaque moment de la journée.
Je ne déconne pas, l'autre jour je me suis réveillée en sursaut pendant la nuit -à deux heures du matin précisément- parce que cette peste était entrée dans ma chambre pour me frapper l'épaule. Je lui ai demandé pourquoi, elle m'a répondu "j'avais envie" puis elle est retourné se coucher dans sa chambre. Ok. Vous voyez? Imaginez ma blasitude sur le moment.
Et mon désespoir.
Je sursauta quand elle me ramena à la réalité en étouffant un cri traumatisé. Elle me prit dans ses bras.
-Oh putain Drake tu me fais un calin.
-Ta gueule. Dit-elle dans mon cou en me serrant contre elle.
Je réalisa alors qu'elle tenait peut-être plus à Connor que ce que je pensais. Cette histoire avait dû vraiment la toucher si elle en arrivait au point de me rendre mon étreinte pour se consoler. Je ne dis plus rien et frotta son dos d'un geste réconfortant alors que de loin je vis Thomas et Dylan arriver.
Nous étions sur la promenade de Miami Beach avec ses restaurants, ses bars et ses attrapes touristes à tout bout de champs donnant sur l'océan et la magnifique plage. Aujourd'hui, nous avions temps libre.
-Instant émotions fortes? Dit le blond en donnant un coup de menton vers nous.
Je hocha la tête pour confirmer. Je n'étais pas d'humeur à les détester. Ce voyage m'apprendra peut-être à tourner la page avec ces imbéciles. Ils étaient idiot ce n'était pas leur faute. Je dois avouer qu'ils me faisaient quand même rire tous le temps. Et vous le savez, impossible de détester des gens qui vous font rire; il n'empêche que je restais un peu rancunière.
-On va boire un verre? Je meurs de soif. Dit Dylan en se ventilant avec sa casquette, la secouant vainement devant son visage.
On se retrouva sur la première terrasse sympa qu'on avait repéré.
-Un truc fort pour moi. Dit Drake le regard absent. Je bois... Pour oublier. Fit-elle telle la comédienne qu'elle était.
Je roula des yeux et commanda deux Sangria pour elle et moi et non les shots de vodka qu'elle réclamait.
-Non Drake, tu ne seras pas bourrée à quatre heure de l'après midi sur une plage de Miami. Je répétais au moins cinq fois. Comme je te connais tu vas te perdre et te retrouver à draguer un vieux mec gros de 60 ans en lui mettant de la crème solaire sur le dos.
Les garcons pouffèrent de rire en la voyant s'écraser le front sur la table en gémissant "Vodkaaaaa...".
-Y a quoi pour un désespoir pareil? Demanda criquet.
-Elle t'expliquera. Hein Drake? Drake bordel arrête de bouffer ta serviette.
Dylan lui donna une tappe sur la tête et elle lui mordit la main aussitôt. Bien, ça partait déjà en steak.
-Commande un truc a bouffer je crois qu'elle a faim. Remarqua Thomas.
je lui lança un regard sarcastique qui voulait tout dire et il détourna le regard en riant. Idiot.
Quand nous quittions la terrasse vers cinq heures après... Oh mon dieu. Quoi? Nous venions de passer un moment totalement normal pour des jeunes comme nous, sur une terrasse avec un verre, à discuter... Normalement. Pas de Drake qui hurle des conneries partout, pas de remarque perverse de Thomas, pas de Dylan qui commence à me planter sa fourchette dans le bras en faisant un snap... C'est trop beau pour être vrai, j'vais pleurer sérieusement.
Et personne ne s'est retourné vers nous pour nous dévisager.
En sortant après avoir payé je sortis mon IPod (Drake peut lancer mon téléphone dans les toilettes, je me suis fais une raison, il était pourri. Et tant que j'ai mon IPod pour écouter de la musique et aller sur internet tout va bien. Precious baby.) et je me mis à noter la date dans mes notes et me souvenir à jamais que j'ai pu passer une journée normale dans ma vie.
-Qu'est-ce que tu fous? Dit Criquet en regardant par dessus mon épaule.
Je me retourna brusquement.
-Rien. Quoi? Pourquoi? Y a rien j'te jure.
Il plissa les yeux.
-Tu caches quoi?
-Surout pas la date d'aujourd'hui. Quoi? J'ai rien dis. Dis-je en parlant trop vite et plaquant ma main sur ma bouche.
-La date d'aujourd'hui? Dit le blond en s'esclaffant, me tournant autour pour voir.
-Pose pas de questions. Je répondis de but en blanc en rangeant mon appareil.
Il posa une main dans mon dos et lança un clin d'œil à Dylan.
-Faith, Faith, Faith.
Il me poussa vers le sable, devant nous se dressait la mère et plus il tardait, plus les gens s'en allaient. On pouvait déjà voir le ciel se teindre d'orange et la mer scintiller plus fort maintenant que plus personne ne se baignait.
-C'est quoi l'arnaque? Dis-je en voyant qu'il m'éloignait des autres.
Je jetta un regard derrière mon épaule et vit Drake assise sur un rocher et Dylan qui la rejoignait, les pieds dans le sable plus loin sur la plage.
Je laissais personnellement le sable s'infiltrer dans mes sandales, tout comme le blond.
-Je peux te parler?
Je craignais le pire. Oh mon dieu, j'aimais pas cette phrase, personne ne l'aime. Le faut qu'on parle n'annonce jamais rien de bon.
-Ça dépend. Dis-je en lui lançant un regard méfiant, m'arrêtant pour qu'il retire sa main du milieu de mon dos.
Il continuait d'avancer alors je le suivis en voulant savoir ce qu'il voulait. Nous arrivions derrière les dunes de sable ou plus personne n'était assis. Il n'y avait qu'une bande de jeunes qui s'éloignaient avec des guitares en main pour aller faire un feu de camps plus loin.
-Je tenais à m'excuser. Pour tout ce que j'ai pu te faire, tu sais de quoi je parle.
Ouais, je savais. Je me retourna vers lui et le toisa du regard en croisant les bras sur ma poitrine. Je ne savais plus si je devais le croire ou pas et m'étais mise en tête qu'il n'était pas une personne honnête.
-Alors tu m'emmènes sur la plage au coucher de soleil pour t'excuser et que ça passe mieux pendant que Dylan est en train de sortir le même discours à Drake de l'autre côté? Dis-je, pessimiste.
Thomas laissa tomber les bras le long de son corps, pris au dépourvu.
-Je voyais pas les choses comme ça. Je te promets que je ne sais absolument pas ce qu'ils font et que Dylan n'est même pas au courant de quoi je veux te parler.
-Mais le coup du coucher de soleil ne trompe personne.
-C'est vrai que ça avait pour but de t'attendrire, mais apparemment on attendrit pas Faith Weaver si facilement.
Je ne répondis pas et me contenta de le fixer d'un regard noir, les bras toujours croisés.
-Désolé Thomas. Je ne peux plus te faire confiance. Je suis d'accord pour restée correcte avec toi mais sans plus. On est colocataire, amis et encore.
Il tourna la tête en fuyant mon regard.
-Oh, je vois. Je n'aurais pas cru que tes pensées iraient si loin. On peut dire que j'ai tout foutu en l'air.
Je me détendis en laissant pendre un bras, j'y avais peut-être été un peu fort. Si ça se trouve, ses excuses étaient sincère. Soit son air triste était réel, soit il jouait bien la comédie.
-Tu sais, dès que j'étais dans ce bain vert sans m'en rendre compte, j'ai pensé à toi et au mal que j'aurais pu te faire. Ça m'a hanté, je ne savais pas si je devais abandonner pour toi ou bien continuer pour ma fierté.
-Et tu aurais fais quoi si ce bain n'avait pas été vert et si j'avais été naïve?
Il haussa les épaules en secouant la tête.
-Honnêtement, je ne sais pas. Peut-être des choses que j'aurais vachement regretté. Et cette vengeance m'a remis les idées au clair.
Je sentais mon menton trembler sous l'émotion et se froisser. Non, Faith, pas ça.
-Ça m'a profondément blessé Thomas.
Il retourna ses yeux vers moi et son expression désolée se changea en surprise en remarquant que mes yeux s'humidifiaient légèrement.
-Je t'aimais bien, tu me plaisais. C'est vrai. Quand j'ai compris que tu étais prêt à me mettre dans ton lit sans culpabilité pour une petite somme d'argent... J'ai d'abord été très en colère et puis triste. Très triste.
-Je croyais que tu me détestais...
-Non, je croyais avoir vu en toi quelqu'un de bien après tout. Je me suis vachement trompée.
-Non, Faith, attend.
Je m'arrêtais alors que je n'avais qu'une envie; partir et éviter de craquer devant lui de façon aussi pitoyable.
-C'est pour ça que toi aussi tu me plais. Tu voyais quelqu'un d'autre en moi, une personnalité que personne n'avait pris la peine de chercher avant. Les autres me voient juste comme un idiot qui fait que des conneries... Toi c'était différent.
Il s'approcha de moi et je pilla net. Il avait dis que je lui plaisais, au présent.
-Je regrette mais te le dire, ça ne changera rien. Je ne peux pas t'empêcher de me détester...
Avant qu'il puisse continuer son monologue que je soupçonnais d'être préparé je l'interrompis.
-Et comment je pourrais savoir si tu joues avec moi ou non Thomas? Dis-je d'une voix froide, changeant subitement d'humeur en reprenant de l'assurance.
Cette fois ce n'était pas des larmes de tristesse mais de colère qui menaçaient de déborder, et ces larmes ne me faisaient pas peur.
Je m'approchais dangereusement de lui jusqu'à me retrouver à seulement quelques centimètres de lui, pointant son torse du doigt.
-Comment maintenant tu veux que je crois à ce que tu dis? Et si c'était encore un de tes putain de défis à cent balles? On t'as mis au défi d'aller te faire pardonner par la petite Faith trop naïve?
Je sentais une larme rouler sur ma joue tant j'avais mis de la colère et de la rancœur dans ma voix. Je m'énervais de la sorte tellement rarement que cette émotion m'inquiétais quand elle s'emparait de moi.
Il secoua la tête et plongea son regard dans le miens et je fus surprise par tant de sincérité. Ma colère s'apaisa déjà un peu.
-Je ne peux pas te convaincre de toute façon, tu pourrais toujours avoir des doutes. C'est certainement que des paroles en l'air, mais je peux te montrer, par contre, que je tiens à toi.
Je fronça les sourcils sans comprendre alors que mon doigt glissa lentement de son torse et que mon bras se laissa tomber tout seul le long de mon flanc.
Là, Thomas attrapa ma taille avec douceur mais avec rapidité car je ne m'y attendais pas et sursauta. Il me regarda une dernière fois dans les yeux alors que j'étais en état second, le temps s'arrêtait complètement autour de moi, et il se pencha vers moi et effleura mes lèvres avant de poser les siennes dessus et de s'en saisir avec tendresse.
Sur le coup je ne sus pas vraiment comment réagir mais l'instinct et surtout le désir prirent le dessus. Je répondis au baiser avec amour, car au fond, je n'attendais que ça. Mon corps se souleva sur la pointe des pieds pour approfondir le baiser alors que nos lèvres se mouvaient ensemble dans des mouvements que nous convoitions depuis si longtemps déjà; mes mains s'enroulèrent autour de sa nuque et je me perdis dans ce langoureux baiser avec l'impression que le monde s'arrêtait de tourner.
Soudain une légère détonation creuse retentit à quelques mètres de nous.
"LES CLODOS? VOUS ÊTES OÙ? RENDEZ LA BALLE!"
Je reconnus la voix de Drake et m'empressa de me retirer de Thomas et de lisser mes vêtements, faisant un bond de presque deux mètres en arrière pour mettre le plus de distance possible entre nous.
Je tourna la tête vers les dunes et vis le haut du crâne de Drake puis enfin tout son corps apparaître.
-File la balle vieux criquet dégueulasse.
Celui-ci s'exécuta en silence alors que ses joues étaient rouges vif, certainement comme les miennes.
-C'est quoi l'délire? Ajouta mon amie en récupérant le ballon de volley.
Je secoua la tête en adoptant un sourire forcé.
-Rien! Toi en tout cas ça va mieux! Dis-je en essayant d'exprimer un ton enjoué.
Elle sourit fièrement.
-Ramenez vos culs de poulets on fait du volley et on punch des sales gosses.
Je souris sincèrement en la regardanr partir et lança un regard à Thomas qui me regardait. Mes épaules se voûtèrent. Qu'est-ce que j'avais fais? Étais-je naïve à çe point? Et pourtant tout avait l'air sincère et si... Parfait. J'avais ressentis, ce coeur battant et ces fameux papillons dans le ventre.
Je me mis en marche vers les dunes pour m'en aller sans voir d'autre échappatoire quand il me rattrapa et tira mon bras vers lui.
Et il posa à nouveau ses lèvres contre les miennes. Là je pu enfin croire à sa sincérité pour de bon.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top