1. La quatrième devise
La lune brillait pleinement dans le ciel étoilé, projetant des ombres menaçants sur les arbres. Il faisait très sombre, et froid. Ce qui est évident, puisque nous nous trouvons dans une forêt en plein milieu d'une lande couverte de neige toute l'année. C'est un endroit peu fréquenté, excepté par les personnes nommés les " rôdeurs de la montagne ". Ce sont ceux qui habitent ici, ou ceux qui sont alliés avec une certaine personne surnommée " le banisseur du temps ". Personne ne sait qui il est réellement.
Tout a commencé ce jour. Toute cette guerre, cette querelle a commencé, à cause d'une histoire, on pourrait dire, stupide. Tous ces dangers, ces paniques, ces morts, tout, a la même cause. On oublierait même pour quelle raison, originellement, cette affaire a commencé. C'est donc pour cela, que je vais commencer cette histoire par ce qui est le plus important, et ce dont tout le monde a oublié, de ces jours...
Un chien noir enragé, qui était surnommé le " Bannisseur du temps ", vivait dans la forêt, de l'autre côté du terrain blanc. Tout le monde avait peur de lui, personne ne sait exactement pourquoi.
Un chevreuil se trouvait au plein milieu de la forêt. Il broutait calmement toute l'herbe qui se trouvait devant lui. Il ne se doutait de rien. Du moins, pendant quelques instants. L'ambiance changea, tout à coup. Un vent glacial souffla à travers l'épaisse forêt. Un oiseau, - plus précisément, une chouette - poussa un cri strident, et s'envola dans le ciel étoilé. Le chevreuil releva soudainement la tête comme s'il avait été frappé par la foudre : il avait sentis quelque chose approcher. Oui, grâce à ce rapace nocturne. L'animal entendit le battement des ailes de la chouette qui s'éloignait entre les arbres avant de se redresser, tremblant, et le cœur battant, pour contempler le ciel. Les étoiles avaient disparu, comme l'oiseau. À présent, il ne restait plus que l'obscurité. L'effroi s'insinua sous le pelage du cervidé. En effet, la chouette annonce la mort ou un danger qui guette.
Le chevreuil parcourut les broussailles touffues du regard. Soudain, un éclair noir passa devant lui. Il s'immobilisa, l'oreille aux aguets. Quelqu'un se cachait au milieu des feuilles, à moins de quelques pas. L'ombre qui se cachait dans les buissons vérifia une dernière fois où se trouvait le chevreuil, prit son élan et bondit en soulevant un tourbillon de feuilles. La pauvre bête voulut courir pour se cacher encore plus profond dans la forêt afin de se mettre à l'abri. Mais la chose noire s'était déjà jeté sur elle avant qu'elle ne puisse faire un mouvement, et l'avait attrapé de ses griffes et ses crocs. L'ombre fit tomber en arrière l'animal sans défense du bout de ses griffes très acérées. Elle semblait avoir la rage. Sa proie tomba sur le sol, sonnée mais vivante. Un bruit retentit soudain derrière lui. L'animal enragé hésita un moment, le regard toujours fixé sur sa proie, puis, il balaya la forêt d'un bref regard. Le chevreuil en profita pour lui échapper. Quand le prédateur se retourna vif comme un éclair, sa proie était déjà partie, chancelant.
Furieux, celui-ci tourna sur lui-même, ses yeux jaunes-orangés flamboyant de colère, pour trouver l'origine du bruit.
Il regarda à travers ses yeux perçants et effrayant les arbres. La forêt paraissait étrangement sombre.
– Qu'y a-t-il ? cracha-t-il, nerveux, quand celui qui était à l'origine du bruit s'avança lentement vers la clairière.
– Il se passe quelque chose d'étrange, vers le Terrain Blanc. répondit celui-ci d'un ton légèrement peureux.
C'était un vautour. Il semblait être soumis par rapport au gros chien noir enragé.
Il traversa la clairière le plus discrètement et petit possible. Dès qu'il fut devant son dominant, il entendit des pas derrière lui. Un autre animal était arrivé, les muscles tendus mais l'air déterminé. Il se retourna vers lui, hocha la tête, et se tourna de nouveau vers le chien.
À cet instant, le grognement furieux du chien noir résonna dans la clairière. Les deux arrivants se crispèrent. La peur leur nouait l'estomac, mais ils ne dirent rien. Dissimulé par l'ombre des grands arbres, ils virent sous la lumière de la lune le chien noir, debout, haletant de rage.
Quelques instants plus tard, une autre créature vint, suivit d'un autre. Et ainsi de suite, jusqu'à en finir avec tout une meute devant lui.
Tout le monde sursauta quand le chien poussa un grognement méprisant. Il s'avança vers les nouveaux arrivants. Leur cœur bondit lorsqu'il sauta vers eux. Le dominant les foudroya du regard, avant de se tourner de l'autre côté.
– Qu'est-ce que vous attendez alors ! Que je vous dise ce qu'il faut faire comme si vous étiez des humains venant à peine de naître ? Il avait presque hurlé. Son cri résonna dans toute la forêt.
Tout le monde sursauta de nouveau, puis ceux qui vivaientt à quatre pattes se hâtèrent de courir derrière leur dominant, et ceux doté d'ailes, volèrent dans le ciel noir étoilé, tout en gardant un œil vers le gros chien.
Tandis qu'ils filaient à travers la forêt sombre, l'un d'eux, une marmotte, chuchota à son voisin :
– Toi aussi tu es venu ! Mais pourquoi ? Je pensais que...
– Je sais ! Mais mieux vaut être maintenant avec un allié que seul plus tard. le rabroua-t-il.
– Tu as sans doute raison. soupira-t-il. Moi aussi, je suis venu par... peur, on pourrait dire. Tu sais, après avoir vu tout ce qu'il peut faire...
– Oui, il est ... terrifiant. D'où sont nom "le banisseur du temps".
– Chut ! Taisez-vous si vous voulez avoir la vie sauve ! siffla une autre voix.
– Ah, tiens ! Toi aussi, tu es venue par peur, Nyméria ?
Celle-ci, un Nyala, (une sorte d'antilope) le foudroya du regard.
– Pas toi ? D'ailleurs, je n'en sais rien. On ne sait jamais, peut-être qu'il deviendra un très grand ...
Sa voix se perdit lorsque Le Banisseur du Temps s'arrêta net. Les autres firent tout leurs possibles pour ne pas se cogner contre lui. Le gros chien leva sa truffe, et huma l'air. Il plissa ses yeux afin de mieux y voir dans la neige. Il releva sa queue, bien haute, pour signifier qu'il est le dominant, puis se redressa, et bomba le poitrail. Il poussa un hurlement, avant de faire un signe bref à sa troupe pour qu'ils le suivent. Il s'élança en dehors de la forêt, pour se trouver dans la lande blanche : le Terrain Blanc. Un froid mordant enveloppait la lande. Le paysage recouvert d'un manteau blanc scintillait sous la lumière de la lune. En avançant, ils virent qu'il y eut un mouvement de l'autre côté. Un énorme grizzly, était assis, avec d'autres compagnons, la fourrure hérissée pour résister au froid. Il se secouait, cherchant à se débarrasser de la neige.
Le gros chien noir s'avança sur la surface blanche. Au début, elle tint bon, mais quand il avança plus vite, sa patte s'enfonça. Il se retrouva avec de la neige jusqu'à la truffe et éternua. Il secoua la tête, et releva le menton. Il bondit en avant, et disparut dans la neige, plus profonde que tout à l'heure. Il s'ébroua, releva sa patte, et s'avança vers eux.
– Que viens-tu faire ici ? C'est notre territoire. Déguerpissez sur le champ avant de sentir mes crocs s'enfoncer dans votre chair ! Retournez dans votre pays d'humain ! Des Flamidris, qui restent sous la forme des humains, n'est-ce pas une honte ? avait-il crié dans la lande.
Ses disciples rirent, avant de se taire.
– Nous sommes sous la forme d'humain, car nos élèves ne savent pas encore parfaitement maîtriser la forme animale jusqu'à la fin du collège. répondit nerveusement le grizzly.
– Ah ha, Le collège. Depuis quand utilisez-vous des termes d'humains ?
Des nouveaux éclats de rires résonnèrent dans le Terrain Blanc.
– Exactement, pour que les humains ne se doutent de rien. Bref, ce n'est pas de ça que l'on est venu vous parler.
– Ah oui ? Et quoi donc ? cracha-t-il d'un air méfiant.
– La prophétie. lâcha un aigle royal.
– La prophétie ? Vous vous moquez de moi ? Vous êtes venu sur mon territoire pour ça ?
– Oui. Mais ce n'est pas si simple que ça. Comme tu le sais bien, il y a toujours eu trois devises, chacune pour les trois écoles, en France. "L'or en paix, l'acier en guerre", de Flinwiton, "Dirigé par notre histoire, dirigeant notre avenir", de Lanserry, et "Jamais vaincu, toujours craint" d'Alenfort. Et le vôtre, que vous avez rajouté sans rien dire, "Nous régnons, nous conquérons.". À cause du vôtre que vous avez rajouté, tout a changé. Mais nous ne pouvons pas changer le déroulement de l'histoire. Il y a toujours eu trois écoles, trois devises. On ne peut pas en rajouter une de plus.
– Alors vous voulez dire que nous allons abandonner ...
– En quelque sorte. C'est de votre faute, pas du nôtre.
– Mais attendez, vous ne nous avez pas parlé de la prophétie. s'écria Nyméria.
Les arrivants se regardèrent, hésitant.
– Très bien. En tant que directeur d'Alenfort, je ne peux pas me permettre, moi, Florus Trudeau, de parler de cette prophétie à notre ennemi. dit calmement Florus Trudeau, un aigle royal.
– Comment ? Vous venez sur notre territoire et...
– L'histoire est close. Personne ne saura que vous existiez, que cette quatrième devise existe elle-même.
– Non, jamais je ne vous le permettrais ! cracha le chien enragé.
– Hélas, si. C'est de votre faute, pas du nôtre. Maintenant, Merci bien de nous laisser partir, nous avons une nouvelle année à préparer. Et, bon vent.
Le chien noir et ses compagnons commencèrent à hérisser leurs fourrures.
– Vous-n'allez-nul-part. articula-t-il.
Ses yeux lançaient des éclairs.
– Ah bon ? répondirent une panthère des neiges et le grizzly en même temps. C'était la directrice de Flinwiton, Huette Létourneau, et le grizzly était le directeur de Lanserry, Anton Morin.
Ils se transformèrent en un humain.
–J'espère que nous nous retrouverons, pour en finir une fois pour toutes.
– Non. Tout vient de commencer, aujourd'hui. Nous le retrouverons. Par tout moyen. Le bracelet d'or seul, montre toutes les devises. cracha-t-il.
Puis, le chien noir enragé montra ses crocs, et siffla :
– Ouvrez bien l'œil, et dressez toujours l'oreille. Parce qu'un jour, je vous retrouverai tous, et je vous ferai la peau.
Et les humains se volatilisèrent comme par magie dans le brouillard de la neige.
Les Rôdeurs de la Montagne restèrent debout, sous la tempête de neige, à fixer l'endroit où avaient disparu ses ennemis.
Après un moment, le banisseur du temps ferma ses yeux, puis les rouvrit. Ses yeux s'étaient enflammés de colère. Il hurla à travers la nuit, et cria :
– Ouvrez bien l'œil, et dressez toujours l'oreille. Parce qu'un jour, je vous retrouverai tous, et je vous ferai la peau !
Son cri résonna dans la lande gelée, jusqu'à même plus loin encore.
Car sans que personne le sache, un bébé, - une petite fille -, avait assisté à la scène, depuis très loin. Depuis le monde des rêves...
Celle-ci ouvrit les yeux, terrifié d'avoir vu un tel cauchemar.
La forêt avait disparu et elle était bien au chaud dans son lit pour bébé. Elle resta un moment interdit, repensant à tout ce qu'elle avait vu. Ses yeux reflétaient une terrible crainte. Mais pourquoi avoir peur d'un rêve ? La petite fille de deux ans et demi bailla. Étrange rêve, n'est-ce pas ? Des animaux qui parlent, et qui se transforment en humains... Puis, elle se rendormit, innocent, sans rien imaginer de ce qui se passerai par la suite...
Voici donc, comment l'histoire commença. Ainsi, depuis ce jour, personne ne sût qu'il y avait une quatrième devise. On ne sait même pas si les Rôdeurs de la Montagne ont survécu. Espérons cela, et endormons-nous comme cette petite fille innocente...
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