Chapitre 8 : Birdy.

- Un des ces héros de merde est grièvement blessé.

- J'ai vu.

- Kurogiri, tu surveillais Dabi le jour où c'est arrivé ?

- Non, tu ne m'avais pas dit de le faire.

- J'en viens à penser que c'est peut être inutile. Impossible de trouver quoi que ce soit à propos de ce "Keigo"...

- Peut être est-il mort ?

- Peut être. On va donc rester ainsi, je ne pense pas que Dabi... Enfin, je n'ai pas une confiance absolue en lui, mais... Tu m'es précieux ici. Je ne peux pas t'envoyer à surveiller Dabi dès qu'il a un problème avec son feu.

- Bien, Shigaraki.

*

Je ne suis sur que d'une chose : j'ai mal.
Très mal.
Si mal que replonger dans la brume précédant mon réveil me semble être une très bonne idée.
Je vois des gens, ça c'est sur.
Mais c'est qui ?
Compliqué, comme question.
Je n'ai pas la réponse.
Mais je la veux, alors je plisse les yeux.

Ah, j'entends beaucoup de choses aussi. Des voix. Désagréables. Ça me rentre dans la tête comme une perceuse.
Il y a une voix qui crie. Elle appartient à la silhouette rouge.
Une autre posée qui a l'air un peu paniquée.
La première le voix me dit quelque chose, mais l'autre...
Ah, encore une voix... C'est une femme, qui me secoue...
Il faudrait qu'elle arrête, ça me fait mal.
Elle est proche de moi. Elle a des cheveux bleus....et cette voix...
Midnight, c'est sur que c'est Midnight.
Et le rouge, c'est Endeavor.
Mais le troisième ?

Je vois de mieux en mieux, et les bruits indistincts de transforment en paroles.
Ça va de : "je m'en fous totalement" (Endeavor) à "tu es réveillé ?" (Midnight).
Bien sur que je suis réveillé, j'ai les yeux ouverts. C'est quoi cette question.
J'essaie de parler (je vois assez bien, maintenant, même le soignant terrifié par Endeavor qui lui crie dessus) mais je n'y arrive pas du tout.
Ah ouais, c'est un fail total.
Vraiment.
Ça m'énerve, donc je recommence.
J'essaie de dire "arrête de me secouer, ça fait mal" mais doit y avoir un quota de mots que j'ai droit de dire, parce que seul un truc ressemblant à "al" sort de ma bouche.
Ah oui, c'est très rageant.
Par contre, point positif : ils se sont tus.
C'est agréable, ça. J'en soupirerais d'aise, si je n'avais pas un quota d'un mot par phrase. Bin oui, imaginons c'est deux phrases l'heure. J'aurais perdu ma capacité (basse, très basse) d'élocution.
Bref. Parler. Mission délicate.

- 'Mal.

En parlant de mal, c'était pas mal du tout !
Ah purée, ils ont remis leur petit kiffe de me péter les tympans.

- Hawks, tu m'entends, ça va ?

- Madame, je vous demanderais de reculer, le patient-

- Taisez vous, vous.

Je papillonne des yeux. Je vois bien la scène maintenant : Endeavor qui crie sur un type en blouse blanche, Midnight à demi allongée sur moi... Je suis moi même allongé dans un lit, et la pièce a des murs blancs... Hôpital, youhou !
J'essaie dire à Midnight que oui, ça va, tu peux te reculer s'il te plaît ?, mais j'ai l'impression de pas avoir bu depuis une semaine.

- 'A va.

Bon, ne soyons pas trop ambitieux. Je me redresse difficilement, énervé par le poids qui pèse sur tout mon corps. Alors, comment dire "va-t-en s'il te plaît" en un mot...

- 'égage.

C'était censé être "dégage", mais je pense que Midnight a compris, vu qu'elle se décale avec un sourire gêné.
Le type en blouse blanche (appelons le soignant) m'apporte un verre d'eau.

- 'erci.

Je déteste cette voix rauque, brr c'est dégueulasse. Genre j'ai dormi une semaine et j'ai la voix du matin accumulée sur les 7 jours.
J'avale quelques gorgées d'eau, embêté par le regard constant des trois autres sur moi, et je sens ma gorge se délier. Je me racle la gorge et je lance un petit sourire à la cantonade, genre "en fait je bois laissez moi vivre", mais ça ne marche pas (deuxième fail de la journée...) et le soignant se penche vers moi, un petit air inquiet sur son visage fin. Eh mais il est grave beau le soignant ! Genre basique, cheveux bruns, mais j'adore sa petite barbe et ses grands yeux noisette !
Aaah, c'est reposant de mater.

- Avez vous mal quelque part ?

Je me prépare mentalement à répondre (bin oui il m'a posé une question) et j'essaie de le faire le plus calmement possible :

- Mal au dos.

Bon, c'est pas parfait mais il a compris.

- C'est normal. Nous avons pu sauver vos ailes mais nous vous recommandons ne pas les utiliser pendant une petite semaine.

Ah par contre j'aime pas trop trop sa voix, au soignant. Elle est un peu aiguë. Pas sa faute bien sûr, mais soyons réaliste.

- Ok, je dis d'une voix rauque.

Il sortit avec des dernières recommandations, et je me retrouvais seul avec mes principaux compagnons de mission.

- Hawks, on s'est inquiétéés ! glapit Midnight en écrasant de plus belle mes pauvres côtes.

- J'suis... Désolé.

- Qu'est-ce-qui s'est passé ? grogne Endeavor.

- C'est-

"Quand tu vas rentrer à l'agence, ne dis pas que c'est moi qui t'ai fait ça.
Si tu veux savoir comment je connais ton nom, si tu veux qu'on se revoie Keigo, s'il te plait, dis qu'un vilain t'a attaqué. N'indique surtout pas cet endroit. Accuse qui tu veux, et reviens quand tu seras remis. Je viens souvent ici. Je t'expliquerai."

Ouais, mais rappelle toi qu'il t'a écrasé les ailes sans aucune pitié.

"J'ai mal.

Je sais. Pardon."

- Je me souviens plus, je termine de ma voix cassée. J'ai oublié.

- Arrête, gronde Enji. Tu n'as eu qu'un choc minime à la tête.

-C'était peut être son alter ? envisage Midnight en se décollant enfin de mon torse.

- Réfléchis, crache le héros de feu en sortant.

- Je vais te laisser te reposer, me sourit Midnight en sortant à son tour. Ta mémoire reviendra peut être !

Compte là dessus.

*

Agence de héros, 14h35

- Tu ne peux pas travailler, Hawks, tu es courant ?

- Bien sûr bien sûr, je viens juste te voir travailler pendant que je suis en vacances, Endeavor-san!

Je n'obtiens qu'un grognement de sa part. Qu'importe, j'ai rendez-vous.

- Hey, Hawks, tu vas où ? me crie une amie de loin.

- Me balader ! C'était marrant de vous voir souffrir pendant un moment, mais je suis un homme occupé !

- Mon cul !

Sur cette réplique de Mirko, je sors enfin. L'air est froid et je resserre les pans de mon manteau, tout en me dirigeant vers mon ancienne zone de patrouille. Elle n'est assignée à personne durant mon absence, étant donné qu'une semaine n'est pas très long, et je ne peux m'empêcher d'en être heureux. Après tout, si je dois rencontrer Dabi ici, j'ai l'avantage au vu de ma connaissance du terrain.

L'autre fois il m'a quand même bien démoli. Beuh, c'était du hasard. Je vais m'entraîner encore et encore, et je le battrai.

Je décide de ne pas me rendre au même endroit que la dernière fois (je ne suis pas suicidaire non plus) et à la place je me poste en hauteur, sur une espèce balcon délabré qui surplombe l'endroit où se rend habituellement le vilain. Ayant momentanément perdu l'usage de mes ailes j'utilise des escaliers en ruine (en risquant de casser ce beau visage qui est mien au passage) pour arriver à mon but.
Je sais que si Dabi veut me voir, il viendra : la nouvelle de ma sortie de l'hôpital a été médiatisée, alors Dabi devrait sûrement être au courant. Puis s'il ne vient pas, je ne reviens pas non plus. Il m'a pété la gueule une fois, je vais pas non plus le laisser me poser des lapins.
Ce n'est qu'une tartine cramée de toutes façons.

Je laisse pendre mes jambes dans le vide, puisque pour l'instant il n'y a personne. Si quelqu'un vient, il me suffira de les rentrer rapidement et de laisser le mur décrépi me cacher des regards.

Trois ou quatre heures plus tard, je réalise avec peine (oui tout à fait) que... La batterie de mon téléphone est équivalente à 20%, autrement dit : arrête d'utiliser ton tel ou en cas d'urgence tu seras mal.
Je range donc ce dernier en soupirant.

Si Dabi ne montre pas sa face flambée dans les 5 minutes, je me casse.

Dix minutes plus tard, je me rend compte, affligé, que j'attends toujours le vilain avec excitation. Tout à fait, excitation. En même temps je me fais bien chier.

Après une demi heure (la batterie de mon cher et tendre téléphone ayant baissé de 5 précieux pourcents) je décide qu'il serait peut être temps que je me bouge le cul.
Je vais pas l'attendre une heure non plus, et puis il commence à faire noir et très froid.

Une heure plus tard

Je rage. Il est où, le grillé ?
J'étais sur le point de redescendre, dépité, mais j'entendis un petit bruit qui me fit redresser la tête. Oui oui, comme un petit caniche, mais passons.
Des bruits de voix, de pas, et 5 minutes plus tard je jette un coup d'œil par dessus la balustrade.
Génial. Je vois que dalle.

Je sors mon ami de toujours, mon vénéré téléphone, de ma poche.
Comment ça, la lampe torche ne peut pas être activée avec moins de 10% de batterie ?
Je souffle, ennuyé, mais me ressaisis quand je vois brûler une jolie lumière bleutée, qui laisse entrevoir la silhouette de Dabi.

Je me déplace donc en direction de cette dernière, qui se précise au fur et à mesure que j'avance. Une fois en face de Dabi, j'attends simplement.

- Tu es venu, dit-il de sa voix rauque.

- Ouais, je fais nonchalamment, comme si c'était évident.

- Et pourquoi ? continue-t-il en jonglant avec son feu, un sourire étrange sur le visage.

- Tu m'as dit que tu avais des réponses, esquissé-je, presque hésitant.

- C'est mal ce que tu fais, petit oiseau. Tu n'as pas le droit de parler aux méchants, chantonne-t-il presque.

Je me raidis. Bien sûr, c'est vrai. Je n'ai pas le droit de parler aux vilains.

- Bon, tu veux savoir quoi, Birdy ?

Je fronce les sourcils au surnom, mais je laisse passer et réponds sarcastiquement :

- Tu m'avais l'air plutôt d'accord, l'autre jour.

Il grince des dents et décide de rentrer dans mon jeu avec un sourire crispé :

- Tu n'as pas changé, Keigo.

- Tiens, première question : comment est ce que tu connais mon prénom ?

- Peux pas te dire.

- Tu avais dit-

- Écoute, Birdy, je peux pas livrer tous mes secrets d'un coup. Va falloir être patient. Reviens la semaine prochaine.

- Super. Et donc là, j'ai gagné quoi ?

- Ma présence Birdy, et c'est déjà pas mal.

*

Enfin ! Ce chapitre est très long, mais comme je ne vais peut être pas pouvoir publier la semaine prochaine (fin des vacances bwahaha) c'est pour compenser au cas où x)
J'ai une conversation très intéressante en commentaire sur les ships de BNHA, vous en pensez quoi vous ?
Multishippeurs comme moi ? *o*

Bref, le chapitre vous a plus ? Vous allez bien ?

Bye bye !

Phopho ;)

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