Chapitre 16 : Touya.
- Qu'est ce que tu racontes ? balbutie Keigo.
- Si j'étais Touya... M'embrasserais-tu ? réitéré-je.
Je peux lire l'incompréhension dans les yeux sable du blond.
Il ne comprend pas, alors je décide de lui montrer. Et dire que tout ce temps, il m'aimait ?
Je me penche, et j'appose mes lèvres fines sur celles plus pulpeuses du héros.
Le goût des lèvres de Keigo est délicieux. Sucré, comme du miel, doux et piquant à la fois. Il me laisse presser mes lèvres contre les siennes un instant, puis me détache brusquement de lui.
- Dabi, qu'est ce que tu fous ?
Keigo porte sa main à ses lèvres, les tâte quelques secondes, puis me regarde, énervé.
- Je peux savoir à quoi tu joues ?! Ce n'est pas parce que je te dis que j'avais des sentiments pour Touya que tu peux te permettre de-
Hors de question que je laisse parler. Je m'approche encore et je réduis la distance entre nos bouches. Je l'embrasse encore une fois, et il me repousse encore, les joues rouges.
- Arrête ! Je ne suis pas un jeu. C'est dégueulasse de profiter de...
- Alors tu ne me reconnais vraiment pas ? demandé-je, la voix rauque à force d'avoir pleuré.
- Tu n'es pas Touya. Il est mort dans ses propres flammes, il y a des années, affirme-t-il catégoriquement, et pourtant sa voix tremble.
Je m'empare de sa main, et la pose sur ma joue.
- Dis moi pourquoi je ne pourrais pas être Touya.
Il caresse pensivement ma joue, puis dégage sa main.
- Je te l'ai dit : il est mort. Je suis allé à son putain d'enterrement ! crie-t-il, sa voix se brisant sous la douleur.
- Je suis désolé. Je suis là, maintenant, m'excusé-je en reprenant sa main.
- Donne moi... murmure-t-il, une preuve que c'est toi.
- J'ai gardé mon alter.
Il écarquille les yeux.
- Non, non, tu pourrais avoir le même, nie-t-il.
- J'ai...
Je grogne. Si je fais ce que j'ai en tête, Shigaraki et les autres ne comprendront pas.
- Tu vois, tu vois bien que ce n'est pas toi, s'exclame-t-il, soulagé.
J'attrape une mèche de mes cheveux avant de la maculer de salive. Elle passe rapidement au blanc.
- C'est bon, maintenant.
- Impossible, dénie-t-il en secouant la tête. Je veux que tu...
Il se coupe et réfléchit.
- Que veux tu que je fasse ? interrogé-je, désespéré.
- Dis moi quelque chose que Touya saurait. Seulement Touya.
- Oh... Il y a tellement de choses que je sais sur toi. Tu aimes les fleurs. Tu détestais me voir blessé par mon père. Tu essayais toujours de me réconforter sans vraiment le montrer, juste en me faisant rire. Tu n'as pas de parents, pas de famille, et tu trouvais injuste que la mienne soit si-
- Arrête ! crie-t-il. Arrête, arrête ! Il est mort ! Mort putain !
Il plaque les mains sur ses oreilles, les yeux grands ouverts, et fixe le vide en répétant des bouts de phrase :
- Parti. Mort. M'a laissé... Pas possible, marmonne-t-il avant de se laisser tomber au sol et de se balancer d'avant en arrière, toujours en répétant ces mots, en pleurant sans s'arrêter.
Le voir ainsi me brise le cœur. C'est ma faute. Je l'ai laissé, je suis parti, il a raison. Je m'agenouille sur le sol inégal et j'entoure son corps de mes bras, tout en murmurant doucement :
- Je suis désolé Keigo, je suis tellement désolé.
*
Keigo s'est endormi en pleurant. Il a encore des sursauts dans son sommeil, et à chaque fois que ça arrive, je le serre plus fort. Il commence à faire froid, alors j'ai posé ma veste sur ses épaules.
Je me sens tellement... Coupable. Lâche. Sale.
Qu'est ce qui m'a pris de l'embrasser de la sorte ?
Il va me haïr encore plus. Il va tellement me détester d'être parti. Oh, j'aurais préféré qu'il me frappe, plutôt qu'il pleure... Il avait l'air détruit, et c'est de ma faute.
Keigo remue dans mes bras, et commence à ouvrir les yeux. Il a encore des traces de larmes sur son visage rosi par le froid, et je ne sais quoi faire. Reculer ? Partir avant qu'il ne se réveille complètement ?
La deuxième solution à l'air d'être la meilleure, mais le blond ne me laisse pas le temps de l'appliquer : il agrippe mon bras et se redresse, de façon à ce que nous soyons tous deux accroupis, l'un en face de l'autre.
- Touya, dit-il simplement.
J'acquiesce.
- J'ai attendu longtemps, me reproche-t-il.
- Je suis d-
Il secoue la tête, attrape mon visage en coupe, et m'embrasse furieusement.
Je ne sais pas comment réagir, au début.
Il se recule quelques instants, et m'indique :
- Je t'ai dit que si j'en avais l'occasion, je t'embrasserais. Ça n'a pas changé.
Cette fois ci, c'est moi qui l'embrasse. Ses lèvres sont froides, et un peu salées à cause des larmes, mais je m'en fous. Ses lèvres, il ne tient qu'à moi de les réchauffer, et si il a pleuré je l'ai fait aussi.
Il m'embrasse en retour, passe ses main dans mes cheveux et appuie fort sur ma bouche. Il introduit sa langue et continue de m'embrasser passionnément, et ses ailes viennent nous entourer.
Je me sens bien, dans ce cocon aux reflets rouges, ma bouche dévorant celle de Keigo. C'est agréable et sauvage, à la fois amoureux et passionné.
Le blond mord ma lèvre, et je frissonne. Puis il se détache résolument, remballant ses ailes dans le même mouvement.
- Il est tard, je fois rentrer. Tu m'expliqueras demain, Touya ?
- Je suis désolé, je dis encore une fois.
- Je n'arrive pas à t'en vouloir, sourit-t-il avec amertume. J'aimerais, mais je ne peux pas.
Sa remarque me fait sentir pire. Au contraire, moi j'aimerais ne pas m'en vouloir.
- Demain, 18h comme d'habitude ? continue-t-il.
- Comme tu veux. Pardonne moi... est tout ce que j'arrive à articuler.
- Je suis heureux de t'avoir retrouvé, sourit-il encore.
*
- Qu'est ce que tu foutais- commence Shigaraki en ouvrant la porte.
Il ne finit pas sa phrase et me fixe, les yeux grands ouverts. Je me fraye un passage et j'entre, puis je me laisse directement tomber sur le canapé de la LoV.
- Putain Dabi qu'est ce qui t'es arrivé ? me presse Tomura en fermant la porte.
Les autres, Toga, Twice, et Kurogiri me jettent un coup d'œil, puis se figent, sûrement choqués par ma tête de dépravé.
- Tu vas bien ? me demande doucement Kurogiri.
Évidemment que ça va pas. J'ai fait souffrir l'homme que j'aime, tu sais ? Nope, je vais pas leur déballer ça comme ça : en fait, je vais rien leur déballer du tout. La fatigue embrouille mes pensées et je préfère fermer les yeux plutôt que de leur répondre.
- Dis Dabi, c'est quoi cette mèche blanche ? interroge la voix aigüe de Toga.
- Occupe toi de ce qui te regarde, tu veux ? je grogne.
- Bien fait pour toi ! Oh non, je voulais dire que je suis triste que ça n'aille pas. Tu veux un câlin ? s'embrouille Twice.
- Tu as pleuré, réalise Shigaraki.
- Tu veux une médaille ? je crache.
*
Heya, ça va vous ?
Bon, ce chapitre était un peu plus... Ouais non, il était aussi dépressif que l'autre... :D
J'espère que ça vous plaît toujours !
(aussi, je tiens à préciser : l'histoire est pas finie hein xD y en avait plein qui semblait le penser dans le chapitre précédent)
Phopho ;)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top