Chapitre 15 : Wings.
Je me sens mal. J'ai l'impression de trahir les gens auxquels je dois du respect, j'ai l'impression de trahir les gens que j'aime. Mes ailes sont soignées maintenant, et voler à nouveau me procure une sensation de liberté qui m'a manqué.
Et je vole de plus en plus vite pour rejoindre un vilain ayant des informations sur mon ami.
C'est ridicule, n'est ce pas ?
Courir après un fantôme... Car Touya Todoroki n'existe plus : il a été en englouti dans les flammes, et ne reste de lui que des milliers de cendres.
Reste de lui son souvenir dans ma mémoire, souvenir presque effacé au cours des années, et qui persiste, qui s'accroche, même si je tente d'oublier, même si j'ai tenté d'oublier Touya depuis toutes ces longues années.
J'aperçois Dabi juste en bas ; il ne m'a pas vu, et jongle avec des flammèches bleutées. Je me pose à une distance respectable, attendant qu'il me remarque. Il se retourne finalement, et un sourire éclaire brièvement son visage violacé.
- Salut, Birdy, fait-il.
- Salut.
Il se détourne et recommence à contempler ses flammes. Ça m'énerve un peu, là.
- Tu ne me dis jamais rien, tu sais, l'accusé-je.
- Je sais, murmure-t-il.
- Pourquoi ?
- Tu sais déjà tout de Touya, sourit-il tristement en se retournant, que voudrais-tu que je te dise ?
- Raconte moi, je ne sais pas... Tes souvenirs avec lui. N'importe quoi qui...
Qui me fasse sentir mieux.
- Il te manque toujours, après tout ce temps ? interroge-t-il.
- Bien sûr qu'il me manque.
- Si tu pouvais le voir, que ferais-tu ? demande-t-il en se positionnant en face de moi.
- C'est personnel, je m'indigne en rosissant, et les plumes de mes ailes se raidissent.
- Dis moi, souffle-t-il.
Il a l'air accablé. Fatigué.
- Ça ne te regarde pas, persisté-je.
C'est un vilain, après tout. Je ne lui dois rien.
- S'il te plaît. J'ai besoin de savoir ce que tu ferais.
S'il te plaît ? Pourquoi est ce que c'est si important ?
- C'est idiot de penser cela, expliqué-je. C'est idiot... De s'imaginer des choses qui n'arriveront jamais.
- Qu'importe. Fais le.
- Tu vas être dégoûté, Dabi, affirmé-je, un sourire las sur les lèvres.
- Je m'en fous.
- Je... Je le prendrais dans mes bras. Et je...
J'hésite. Il le voit, et m'enjoint à continuer :
- Dis moi.
Tu l'auras voulu, foutu vilain.
- Je l'embrasserais, déballé-je.
- Quoi ?! fait Dabi en agrippant mes épaules. Que ferais-tu ?
- Je l'embrasserais! Je l'embrasserais jusqu'à ce qu'il disparaisse à nouveau !
Ma voix se casse, et il se penche vers moi, les yeux écarquillés. Il va me frapper, c'est sûr. Je... N'ai pas le droit d'éprouver des sentiments pareil pour mon meilleur ami. Pour un garçon. Pour un garçon mort, surtout. Je ferme les yeux, attendant le coup...
- Répète, chuchote Dabi, et son souffle s'échoue sur mes lèvres.
- Je l'embrasserais, je réponds sur le même ton. J'appuierais mes lèvres sur les siennes, fort. Je passerai mes mains dans ses cheveux. Que veux-tu savoir d'autre ?
Il se recule d'un coup dans un cri étouffé, en ouvrant grand les yeux, bouleversé.
- C'est impossible, souffle-t-il. Tu ne l'aime- tu ne l'aimais pas.
- Je l'aimais. J'en étais amoureux, et s'il y a une chose que je regrette de ne pas avoir fait, c'est bien celle là. Poser mes lèvres... Sur les siennes.
L'aveu me fait mal, mais alors Dabi... Il n'a pas l'air d'avoir mal, c'est plus que ça. Il a l'air totalement paniqué, et il me fixe comme si je n'étais qu'un rêve.
- Arrête de mentir, Keigo. Tu n'aurais jamais fait ça.
- Je l'aurais fait, bordel ! Je l'aurais fait s'il n'avait pas cramé à cause de l'idiot qu'était son père !
- Qu'était ? Qui te dit qu'il ne l'est pas toujours ?! s'énerve Dabi, créant une volée de flammes bleues.
- Il n'est plus le même. Je ne lui en veux pas, je ne lui en veux plus. J'ai voulu... Mettre la faute sur lui. Mais ça ne sert à rien, murmuré-je.
- C'était une ordure, et il n'a pas changé, persiste Dabi, de la fumée se dégageant de son corps sous le coup de sa colère.
- Je n'en sais rien. Peut être qu'il ment. Je préfère voir le bon côté des gens quand j'en ai l'occasion.
- C'est un connard, affirme Dabi.
Cela semble le calmer, car la fumée s'envole dans le vent qui devient froid.
- D'accord, j'admets, ne voulant l'irriter d'avantage.
Mais il n'a pas l'air rassuré, loin de là. Il semble complétement déboussolé. Il est dégoûté ?
- Ça te dégoûte ?
- De quoi ?
- Que je veuille l'embrasser.
- A quel point le veux-tu ? demande-t-il, les yeux plissés.
- Désespérément, dis-je honnêtement. Est ce que ça te dégoûte ?
Il écarquille les yeux, la question l'ayant enfin atteint.
- Non, énonce-t-il, catégorique.
- Alors qu'est ce qui te dérange à la fin ?
Il s'approche de plus en plus près, ses yeux océans plantés dans les miens.
- Keigo.
- Dabi ? demandé-je en reculant.
- Arrête de reculer, s'il te plaît.
- Je continue de reculer si je le veux, je fais en illustrant mes propos de trois pas en arrière.
- Arrête, gémit-il. Je t'en prie.
Il semble au bord des larmes.
- Tu es un vilain, argumenté-je en reculant encore, indécis.
- Oh, Keigo, je t'en supplie. Je ne te ferais pas de mal, petit oiseau.
Il pleure. Il pleure vraiment, les larmes dévalent ses joues couturées de cicatrices. Je m'arrête de marcher soudainement, choqué. Je ne sais pas quoi dire, alors je me tais et j'attends, et lui avance encore, s'arrête à quelques centimètres de moi. S'il avançait encore, son corps se collerait au mien.
- Keigo.
Je ne dis rien, pas même lorsqu'il pose sa main sur ma joue froide. Sa paume à lui est chaude, et il la passe doucement sur mon visage.
- Tu es tellement insaisissable, Keigo. Tu t'envoles dès que je m'approche. Je suis tellement désolé.
Ses phrases sont décousues, et il pleure de plus belle en les disant.
- Que ferais-tu, Keigo... Que ferais-tu si j'étais Touya ?
- Quoi ? demandé-je d'une voix blanche.
- M'embrasserais-tu ?
*
Euh... Je sais pas trop quoi dire en fait. J'ai l'impression que ça a mal tourné. Du coup, je sais pas si je devrais laisser ça ou tout réécrire, mais j'ai vraiment fait de mon mieux pour que ce soit touchant. Pas brusque, du genre : "pour une raison inexpliquée, dabi se penche et embrasse keigo." C'aurait été moche, non ?
Donc je laisse comme ça.
Sérieux je ne sais pas du tout quoi penser de ce chapitre. Il est étrange.
Bref, bonne soirée/journée/n'importe quoi ! D'ailleurs vous allez bien ? Et aussi joyeuses Pâques! Mangez du chocolat en masse !
(le chapitre est court, je suis désolée de ça aussi -.-")
Phopho ;)
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