Chapitre 1 : Dabi.
Un autre jour de ma vie ennuyante. C'est vrai, elle se déroule toujours de la même manière : se lever, traîner avec les autres, manger, dormir. Enfermé, puisqu'on nous empêche de sortir.
Toga, gamine aux cheveux blonds relevés en deux chignons inégaux, trie des petits bocaux de sang par genre. J'ai toujours trouvé ça carrément bizarre, mais cette fille est étrange aussi...
Twice, homme bipolaire, mène une conversation inutile avec lui même, conversation qui revient inévitablement à son point de départ. De fait, elle est principalement constituée de nombreux 'Oui !', 'Non!' et j'ai réellement l'impression que si j'entends encore une fois ces injections agaçantes je vais finir par sortir malgré l'interdiction du boss.
Le boss, c'est Shigaraki. Il s'amuse à lancer puis rattraper une de ses multiples mains, mais je n'arrive pas à lui en vouloir depuis que je sais qu'elles appartiennent à différents membres de sa famille. Il n'a pas voulu en dire plus quand Toga l'a questionné, mais j'ai un peu de pitié pour lui. La pitié il n'aime pas ça ; moi non plus et c'est pour ça que je ne veux pas que ma nouvelle famille prenne connaissance de mon passé : la pitié, ça me répugne.
Je sens mes flammes me titiller sous les cicatrices. C'est la troisième fois aujourd'hui, preuve que je dois vraiment faire éclater mon feu quelque part, mais nous ne pouvons sortir sous peine d'être repérés par les héros.
Ça brûle fort maintenant, j'ai beaucoup trop attendu...
Je me lève et prend mon manteau : tant pis, je mettrais une capuche. Mes flammes ont besoin de se libérer sous peine de m'infliger d'atroces brûlures. Ce n'est encore jamais arrivé, je convaincs toujours Tomura ou Kurogiri de me laisser sortir avant, mais là je ne tiens plus... Chaque couture de ma peau violacée me fait souffrir.
Je traverse le hall de notre petit appartement miteux, mais suis stoppé à l'entrée par Kurogiri qui me ramène immédiatement au salon d'un des ses portails vaporeux.
- Où penses-tu aller ? grogne Shigaraki.
Kurogiri, lui, reste silencieux, comme toujours.
- Je sors, répondis-je plus calmement possible.
Ça brûle.
Toga redresse la tête, une étincelle dans ses yeux jaunes.
- On sort ? Dis, dis, je peux venir dis ?
Elle bat des mains, les yeux écarquillés. Comme une enfant... Une enfant qu'on a laissé seule...
On est tous seuls, ici. Tout du moins, on l'a tous été.
- Non, intervint Twice. Si !
- Twice. Ne commence pas, ordonne Tomura.
- Eeeh, c'est bon ! Je fais ce que je veux ! Oh non, désolé...
Je n'entends plus très bien, mes pensées se mélangent.
Ça brûle, ça brûle.
- Je dois sortir, je balbutie. Vite.
Shigaraki fronce les sourcils derrière sa main.
- Ça va ? Dis, ça va ? me questionne Toga. Tu souffres, hein ?
Ça brûle, ça brûle, ça brûle ! J'ai mal !
- Je dois... Sortir, articulé-je.
- Dabi. Tout va bien ?
- Shigaraki, s'il te plait.
- Oooh! s'exclame Toga. Tu demandes gentiment ! Tu ne le fais jamais, d'habitude, dit elle en prenant un air pensif, un doigt sous le menton.
Je tombe sur un genou. Kurogiri se précipite aussitôt à mes côtés, pendant que Shigaraki se redresse.
Non, non, pas ici, pas maintenant...
Je serre les dents.
- Ce n'est- Rien. Je dois... Sortir avant que...
AH!
Une flamme vient d'envelopper ma main gauche. Kurogiri à un mouvement de recul, alors que Shigaraki se redresse cette fois complètement en venant agripper ma main intacte.
- Dabi ! Tu brûles ! s'enthousiasme Toga.
Merde !
- Que se passe-t-il ? demande simplement mon supérieur.
- Mon alter. Je-
Un cri m'empêche de continuer ma phrase. Je respire fort et une fine pellicule de sueur me recouvre le corps. Le feu à grimpé jusqu'à mon bras et la douleur est immense.
Je dois... Reprendre le contrôle !
Je n'ai pas le choix quand à mes compagnons, je dois leur expliquer clairement la situation où je pourrais les blesser.
- Shigaraki, je souffle.
Je sais qu'il m'écoutera.
- Mon alter est dangereux. Je- Je suis dangereux. Je vais, je vais brûler ici, à moins que tu ne me transporte autre part. Tu-
J'hurle de nouveau. Le feu est partout, partout. Je me prends la tête entre les mains. C'est horrible, le feu me ravage, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et fait résonner ces voix sans ma tête... Toujours les mêmes...
J'entends confusément Shigaraki ordonner à Kurogiri de me déplacer, puis je sens un courant d'air frais sur ma peau. Le béton sous mes mains. Mais mes yeux sont étroitement fermés pour mieux endurer la douleur. Ces souvenirs...
- Touya, tu viens ?
- J'arrive ! Je viens de finir mes entraînements, je n'en peux plus...
- T'es tout brûlé ! Ton papa, il est pas gentil d'abord !
- Mon papa il fait le mieux pour moi.
- Même pas vrai. Viens jouer, j'ai trouvé des fleurs ! Plein de fleurs !
- D'accord !
Mon ami. Mon seul ami.
- KEIGO ! je hurle pendant que les flammes achèvent leur triste besogne.
*
Le brasier à finit par se calmer, et j'ai pu me relever, la peau à vif, pour regarder où je me trouvais. Tout d'abord je vois Kurogiri, accoudé à mur de pierre. Il m'a donc entendu... Il me fait un signe de tête ; il ne dira rien. Je ne suis même pas sûr qu'il sache qui est Keigo... Mais j'apprécie. J'esquisse un sourire mais le refrène aussitôt : chaque anneau de fer incrusté autour de mes brûlures me tire, et je sens le sang qui coule de ces mêmes morceau de métal sur tout mon visage.
Kurogiri s'approche, toujours en silence, et me ramène à la base. J'atterris à genoux sur le parquet sale, et je déteste ça : c'est une position de faiblesse. Je ne suis pas vraiment en état de me relever mais je me redresse bancalement tout de même quand même. J'adresse un sourire crispé à Shigaraki : je lui suis assez reconnaissant de m'avoir permis de sortir.
Même s'il aurait plus le faire plus tôt.
Shigaraki à beau nous "diriger" en l'absence de son maître, c'est toujours un enfant. Il ne me rend pas mon sourire et se dirige vers moi avant de faire un geste surprenant : il met un de mes bras sur ses épaules et me traîne jusqu'à notre petite salle de bain. Il m'y laisse en me jetant un regard sombre. Je me dépêche donc de fermer à clé, d'ouvrir un des placards et de sortir de quoi me désinfecter : je ne trouve que quelques cotons. Je soupire, ça fera l'affaire. J'ouvre grand le robinet et met ma tête au dessous, j'ai envie de crier tellement c'est douloureux. Je retire ma tête, inspire, expire, avant de la replonger sous le jet, et ça de nombreuses fois. Quand le sang à finalement déserté mon visage, je m'occupe de mon col puis de mes bras, et j'essuie le fluide restant avec les cotons que je planque au fond de la poubelle. Je ne sais pas pourquoi, mais dès que je fais ça, j'ai l'impression de commettre une immense bêtise. Comme avant, quand je me brûlais. Je secoue la tête pour dégager ces pensées.
Je finis par sortir, avant de me faire plaquer contre le mur par Shigaraki. Kurogiri, Twice et Toga regardent, spectateurs silencieux de cette étrange entrevue.
- C'était quoi, ça ? gronde-t-il.
- Je te l'ai dit.
- Non. Ne joue pas avec ma patience.
- Mon alter, soupiré-je. Je dois libérer mon feu assez régulièrement, où il se... Retourne contre moi.
Je tourne la tête. C'est humiliant, putain !
- Tu n'as pas le contrôle sur ton alter, Dabi ? me demande Shigaraki d'un sourire cynique. Comme les jeunes enfants ?
Je prends sur moi et m'intime de me calmer. C'est n'importe quoi cette situation. Je vais expliquer calmement, sans rien révéler de compromettant, et tout se passera bien.
- Parfois, je commence, la tête toujours baissée, parfois certains enfants peuvent... Recevoir un traumatisme dû à leur alter. Ne pas... L'accepter.
- Accepter leur alter ? m'interroge Shiagaraki.
- C'est ça.
- Je ne comprends toujours pas.
- Je sais, je sais. Quand ces personnes... Refusent leur alter-
- Pardon ? Qui pourrait refuser un alter ? m'interromps-t-il.
- Pas le refuser ! Shigaraki, c'est compliqué, alors écoute moi.
- Tu viens de dire-
- Pas le refuser matériellement, putain ! Ne pas en vouloir !
- Je ne vois pas le rapport avec toi.
- Je t'explique. Quand j'étais enfant, je n'aimais pas mon alter. Il me faisait devenir... Quelqu'un d'atroce. Il me faisait penser à...
Ma voix se bloque.
- A ?
- Qu'importe. Je n'en voulais pas, il me faisait peur, je refusais de croire que cet alter était le mien.
- A qui te faisait-il penser ? réitère Shigaraki en raffermissant sa prise sur mon épaule endolorie.
- A mon père !
L'étonnement se lit dans les yeux de la petite assemblée.
Non, non, je ne veux pas voir de pitié dans leurs regards. Je ne dois rien dire d'autre.
- Continue.
- Non, me rebuté-je. J'en ai beaucoup trop dit. Lâche moi.
- Dabi... Continue.
- Je ne peux pas.
- Continue.
- Je ne veux pas de ta pitié !
Shigaraki arrête son appui sur mon épaule et se recule lentement.
- Qu'arrive-t-il à ces enfants qui refusent leur alter ?
J'inspire profondément. Il veut savoir ? Ok, il saura.
- Leur alter les refuse.
***
Hey ! Bonjour et bienvenue, ceci est une fanfiction Dabi x Hawks (oui parce que il n'y en a quasiment aucune sur Wattpad, donc je pensais à en faire une depuis quelques temps.)
Je préviens : je ne suit pas le manga mais l'anime, ce qui pourrait causer quelques petites fautes. Ne m'en voulez pas trop !
Phopho ;)
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