Carnet de notes #5

Cela fait maintenant trois jours que je suis sortie de l'hôpital. Je ne suis pas revenue les mains vides à la maison. Et bien non, j'ai de magnifiques crèmes qui valent extrêmement chères pour calmer la douleur de mes brûlures, quelques antibiotiques pour mes poumons et une commotion cérébrale étonnamment moins grave que les médecins pensaient. Je ne parle plus comme une fumeuse, mais j'ai toujours un peu de difficulté. La peau de mes cuisses, de mes genoux et de mes mains est encore sensible, mais, comme dirait Elliot et Gabriel, je vais avoir des cicatrices dignes d'un protagoniste d'anime japonais.

J'essaye de me distraire le plus que je peux. Justement, j'ai passé du temps avec mes frères pendant ces trois derniers jours. Nous nous sommes bien amusés. Ça faisait longtemps.

Aussi, je ne vais plus travailler de l'été. Ma mère m'a dit que ce n'était pas un problème si je me reposais. En même temps, je la connais, ma mère. Après cet accident de travail, elle ne me laisserait plus jamais m'approcher d'un travail qui fait que je suis seule et en plus un travail avec dans son sous-sol William Afton. Nous ne nous en sommes pas parler face à face, mais la police l'a prévenu que j'avais dit ce nom. Elle doit regretter de m'avoir dit d'aller travailler à la pizzeria Freddy Fazbear.

Plus je me rappelle de mes cinq nuits de travail et plus j'ai l'impression que c'était tout à fait invraisemblable ce que j'ai vécu. Et, malheureusement, ce n'est pas dans le bon sens. J'ai apprécié quelques moments avec les animatronics... mais bon sang, c'était à des esprits que je parlais. Je parlais à des cercueils ambulants qui contenait des enfants morts, tués des mains d'un membre de ma famille. Et ce même membre de ma famille a voulu me tuer. Bordel. J'arrive pas à mettre des mots sur tout ça.

Je l'écris avec humour pour ne pas craquer, mais c'était digne d'un film d'horreur. Pas mal traumatisant avec la fille qui s'en va dans la gueule du loup, mais qui s'en sort miraculeusement à la fin en étant la seule survivante. Ô pitié, faites qu'il n'y aie pas de suite à ce film.

Mais comme cette survivante, je suis changée. Je n'ai pas envie de parler de ce que j'ai vécu parce que j'ai juste le goût de tout recommencer. Malheureusement, je sais que je ne peux pas partir dans un autre pays et laisser cette vie derrière moi. La seule chose que je peux faire, c'est changer physiquement et aussi changer mon cercle d'amis. Étrangement, ce dernier point ne me fait pas plus mal que ça.

Je crois que bien avant l'incendie, mon amitié avec Marion, Rachelle, Maëlle, Noémie, Esteban, Yoan, Zachary et Benjamin était déjà un peu fausse. Je dois par contre avouer que j'ai de super souvenirs avec eux, mais on dirait que j'étais avec eux seulement pour avoir des amis en apparence. Je veux dire je suis très à l'aise avec la décision que j'ai prise alors qu'une vraie amie aurait pleuré, ce que je n'ai pas fait.

Je leur ai parlé de tout ça hier et je leur ai dit que c'était pour le mieux. Même pour eux ça a fait la même chose, je crois bien. J'étais un membre du groupe, mais je n'étais pas un pilier fort ni même une fondation. J'étais le sticker de trop sur un casier, mais qui allait quand même avec les autres. C'est sûr que certains ne m'ont juste pas compris. Ils disaient que je faisais mon égoïste, comme s'ils devraient absolument être tristes de ce que je vivais et que je les forçais à me prendre en pitié. D'autres ont compris. D'autres n'ont juste rien dit. Ça a fait mal à ce moment-là lorsqu'il y a eu toutes ces réactions différentes. Mais, encore là, je ne suis pas capable d'écrire ce que mon coeur ressent. De la colère? Du soulagement? Du stress? De la tristesse? De la jalousie? De l'envie? De la douleur? Je ne sais pas et je ne sais pas non plus si j'ai envie de comprendre.

De toute façon, même si c'était mon groupe d'amis principal, j'ai bien d'autres camarades de classes ou des connaissances que j'aime bien et que j'aimerais bien connaître un peu plus maintenant que j'y pense.

En plus, à la fin de l'été, c'est la rentrée des classes dans une nouvelle école et le programme que j'ai choisi est tout de même assez populaire, alors même si je les voyais, ce n'est pas comme si j'allais me retrouver seule à seuls avec eux. Et même à ça, je suis quand même capable de travailler avec eux. Je ne veux juste plus faire partie de leur bande.

Je vais juste essayer de passer cet été en pensant à moi. Le médecin m'a dit que la plus grosse courbe de traumatisme que j'allais vivre n'était pas pour tout de suite, car je ne m'en rendais encore compte de la gravité de ce que j'avais vécu dans ce court laps de temps chez Freddy Fazbear's pizza.

Il va falloir que j'utilise des trucs que j'ai trouvé sur le net pour rendre mon esprit plus fort. Je ne sais pas si ça fonctionne, mais on verra. J'en ai déjà trouvé quelques-uns, genre faire des dessins de trucs mignons ou de faire du sarcasme et des onomatopées. Allez Rebecca, petit bonhomme sourire pour se rendre plus forte :).

Je vais affronter cette vague avec grande douleur, mais je vais passer au travers.

Je reviens toujours. (En force hihi) c'était gênant, ça, plus jamais j'écris ça dans ce carnet.

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