Delicious -partie unique-


8:32• Son réveil sonne, interrompant son sommeil. Elle ouvre un œil, encore fatiguée, et grogne quelques secondes contre ledit engin, avant de ravaler ses paroles. On a beau être en vacances, pas question de se décaler. Alors elle se ravise et se lève, paresseusement, et traîne des pieds vers son réveil qui chante encore, et gaiement. Celui ci est à l'autre bout de la chambre pastel de mademoiselle. Ainsi, pas possible de se rendormir après n'avoir que levé le bras pour atteindre le bouton "stop" de l'appareil. Non, il faut se lever, traverser la grande chambre, effectuer le parcours du combattant dans l'obscurité partielle ou totale, zigzaguant entre les différents obstacles placés au sol, repérer le paravent afin de ne pas se le prendre dans la figure et enfin, atteindre la commode bleue pastel où repose le coucou, et lui fermer son clapet qui nous crache du Mika aux oreilles. Qu'est-ce qu'il est vieux ce coucou ! C'est sa grand-mère qui lui a offert quand elle avait sept ans, avec plein de dessins de bonbons, de gâteaux, de tartes dessus. Et qu'est-ce qu'il est dur à éteindre bon sang ! Ah ... Je vous assure qu'après avoir éteint ce maudit réveil adoré, vous n'avez plus envie de vous coucher, parfaitement réveillé. Le bouton reste bloqué. Eh bien ... Comme d'habitude ... Tant pis, elle s'en occupera ce soir, en rentrant. Comme d'habitude. Elle s'étire quelques secondes, se réveillant parfaitement, et ouvre ses volets, introduisant une belle lumière matinale, baignant la pièce claire d'un rayon de soleil avant d'attraper de ses petits doigts de bébé ses grosses lunettes à monture de trois centimètres jaune, en bois peint et découpé ondulé. Maintenant qu'elle y voit clair, net et illuminé, elle peut de déplacer plus facilement dans le dédale qu'est sa chambre claire et cocooning. Traversant le tapis au longs poils blancs soyeux et brillants, elle attrape sa robe de chambre, rose poudré, aussi douce que de la guimauve et rejoint sa cuisine au papier peint vert clair parsemé de pois anis, décorée de pots de fleurs blancs et bleues. Elle fait chauffer l'eau et ouvre sa fenêtre, aérant et faisant tourner l'air parfumé et sucré qui stagnait depuis presque neuf heures. Elle observe le paysage cotonneux, tout doux, tout doux, tout blanc, tout crémeux, et frissonne lorsqu'un courant d'air froid vient lécher son cou nu. Mais elle ne se précipite pas pour refermer la fenêtre, oh non ! Au contraire, elle savoure cette vague de fraîcheur bienvenue, aussi douce à son avis que la chantilly homemade de sa mamie. Mais la bouilloire jaune siffle, indiquant qu'il est temps de refermer la fenêtre, car aérer cinq minutes est amplement suffisant en ce mois exceptionnellement froid d'avril. Alors elle sourit une dernière fois aux nuages blancs ou rosés par le soleil levant passant devant sa petite maison cosy du Lot, et ferme la fenêtre, avant de verser l'eau bouillante dans sa tasse Minnie Mouse affublée d'une robe de princesse rose, ajoutant trois cuillères de sucre roux et un sachet de thé mandarine-groseille sucré, découvert grâce à sa tante parisienne pâtissière. Elle pose son mug sur le plan de travail sous un sous-verre bleu et s'affaire à cuire des pancakes, quelques crêpes dont elle a préparé la pâte la veille, et un chocolat chaud. Elle sort ses pots de confitures, maisons, évidemment, le pot de pâte à tartiner au chocolat, les vermicelles et les fruits secs et confits de sa grande-tante, puis dresse la table. Une assiette violette, des couverts argentés, une serviette verte, un set orange clair, son sous-verre et son mug, et ses plats de crêpes et de pancakes, les pots de confiture, de sirop d'érable, de Nutella, de fruits et de vermicelles. Elle tire sa chaise pour s'asseoir quand un miaulement plaintif se fait entendre, dévoilant la position et la faim de Bouboule, le chat blanc et gris, imposant, au nez aussi rose que la robe de chambre de mademoiselle et au yeux d'un bleu ciel hypnotisant et avalant quiconque les observe plus de deux secondes. Comparable à Garfield et incapable de sauter sur le divan ou sur une simple chaise, celui ci dort sous la commode où sont rangées ses croquettes de première qualité, dans une belle boîte rouge, surveillant jalousement son délicieux trésor. Après s'être frotté lentement aux mollets ronds de sa maîtresse, le félin se dirige doucement, aussi vite que son ventre le lui permet, vers sa gamelle de croquettes, réclamant sa dose matinale. Alors mademoiselle se lève et marche vers la fameuse commode au trésor, se baisse dans une plainte étouffée, équilibrant son corps sucré de sa main sur le haut du meuble et attrape ladite boîte, trésor de Bouboule qui attend, miaulant près de sa gamelle pour enfin satisfaire ses papilles. Elle le sert enfin et le mistigri réagit de la même manière qu'à son premier jour à la maison, se jetant comme le glouton qu'il est sur les premières croquettes à peine tombée de la boite en ferraille, se régalant comme à chaque fois. Une fois servi, il arrête de se tortiller et mange normalement, réclamant tout de même une douce caresse de la part de sa maîtresse, que celle ci lui offre volontiers, se délectant de la douceur de la robe de son matou. La grosse boîte rouge rangée et ses fesses rondes posées sur sa chaise, mademoiselle s'attaque à son tour à son petit-déjeuner, comblant son palais goulu de sucre et de sirop, de chocolat et de fruits, de confiture et de thé sucré au possible. Elle déguste, apprécie, soulage sa faim, adule ce moment et finit son assiette en raclant avec sa cuillère la goutte de confiture de coing-caramel précédemment enfuie de sa crêpe, et léchant son doigt où un peu de sirop d'érable était tombé, tentant d'échapper à sa bouche douce et avide. Elle rit face à ses idées et débarrasse, ses lèvres roses étirées en un magnifique sourire gourmand où restent quelques vermicelles collés grâce à du Nutella, sur sa lèvre inférieur, qu'elle s'empressera de lécher lorsque qu'elle apercevra son image dans le miroir rond au cadre doré pendant dans l'entrée violette, à côté des copies des tableaux à pois inspiré Yayoï Kusama. Une fois dans la salle de bain, elle laisse tomber sa robe de chambre qu'elle pose sur la chaise aux sculpture ferrailleuses imitant la nature et les boucle des tiges de fleurs qu'elle procrée, déboutonne sa chemise en coton doux, couleur barbapapa et laisse le tissus glisser jusqu'au sol le long des ses formes extrêmement généreuses que la nature citée plus tôt lui a gracieusement offertes, gage de sa délicieuse bonté. Elle relève ses anglaises en un chignon coiffé-décoiffé et enroule un chouchou à billes et à perles autour pour retenir ces dernières et dépose ses lunettes sur le lavabo. Elle tire le rideau de douche aux libellules bleues acheté par sa mère lors de son arrivée dans son nouvel appartement, qu'elle avait insisté pour acheter malgré le refus de sa jolie fille, à l'époque moins affriandant qu'à ce jour, et entre doucement dans la cabine de douche, attrapant une éponge et son gel douche saveur chocolat posés sur l'armoire gris clair au passage. Elle allume l'eau et après quelques exclamations fleuries, poétiques et délicates contre l'eau glacée qui vient de lui tomber sur le dos sans crier gare, réussissant à régler cette dernière, elle ferme les yeux et apprécie la sensation des gouttes plus ou moins fraîches roulant et s'amusant sur l'attraction des montagnes russes qu'est son corps attrayant pour une petite perle translucide. Elle calme l'eau, dépose une noisette de gel douche dans sa paume et roule ses mains entre elles, avant de les faire rouler sur tout le reste de son corps, dessinant des cercles sur sa peau mouillée et englobant ses formes de savon chocolaté, ravivant ses narines de la senteur exquise s'en dégageant. Savonnée, elle se rince et s'étire dans la cabine, avant d'ouvrir la porte et de laisser le froid lui lécher le corps nu, comme plus tôt. Mais cette fois, ce n'est pas si agréable, alors elle se précipite sur sa serviette amoureusement brodée de cupcakes de tailles et de couleurs différentes par sa maman, et s'enroule à l'intérieur, comme on enroulerait du riz bien cuit et du poisson dans un tissus d'algues pour faire un maki, ou des fruits revenus à la poêle dans une crêpe beurrées pour faire un rouleau d'été, comme dit sa mamie. Elle tapotte, frotte, sèche sa peau et la réchauffe en même temps contre le froid mordant du dehors qui arrive à s'insinuer par les ouvertures de la petite maison, attrape son pot de crème parfumée à la vanille et nourrit sa peau sèche et gourmande, ré-hydratant sa peau affamée. Elle sort et rejoint sa chambre, non sans caresser Bouboule qui réclame encore et encore des caresses. Ça ne l'embête pas, la demoiselle, bien au contraire, et le minet en profite, avide d'attention et de papouilles qu'il est. Mais elle doit aller s'habiller et se préparer, la douce, car le train de son amour arrive à 10h48, et hors de question d'être en retard ! Alors elle délaisse la Bête, non sans se faire miauler dessus, bien entendu, et rejoint son armoire, à côté de la fenêtre qui donne sur la rue. Elle choisit ses vêtements et se réfugie derrière le paravent à rayures bleues nuit et blanches afin de les enfiler et vérifier sa présentation devant la psyché aux bords pailletés. Une jupe caissette bleu pastel, une petite ceinture de cuir tressée comme une brioche rose pâle, des collants fin légèrement brillants couleur caramel, un pull en laine rose bonbon, ainsi que des bijoux blancs et argent. La voilà fin prête. L'horloge murale, réplique de la montre du lapin de Alice In Wonderland, indique 10h02. Il lui reste une demi-heure avant de partir. Et comme sa maison de pain d'épice est nettoyée, rangée, parfumée, elle se décide à cuisiner et préparer différent mets pour son bel invité. Vingt minutes plus tard, un tablier autour de ses hanches rondelettes, une spatule à la main, cinq minutes pour mettre son manteau et ses chaussures et quatre bols de différentes pâtes devant elle, elle s'arrête, range, met au frigo ce qui doit l'être et dépose dans le lave vaisselle rose ce qui devra être lavé. Elle caresse le félidé qui l'embête, enfile son manteau bleu ardoise et ses bottine en cuir, et part, fin prête, à la gare, recevoir son amoureux. Dans la rue, les gens la regarde, sûrement parce qu'elle est est belle. Elle sourit et ses yeux pétille, elle déguste chaque moment de sa vie goulûment, et les bon-vivants sont toujours les plus beaux à observer. Alors les gens la regarde, elle leur sourit, et continue son chemin, toujours en souriant, jusqu'à la fameuse gare où le train tant attendu vient d'être annoncé. Ses pommettes roses se redressent et elle attend que la machine arrive, déposant à ses pieds le meilleur de tous les desserts, celui qu'elle adule et dont elle ne se lasse pas. Alors en attendant, elle rêve. Elle rêve de ce qu'ils vont faire dans les prochains jours, organise et réfléchit un programme qu'ils discuteront une fois à la maison. Ils pourraient aller visiter les musées de la ville, il y a une exposition de peinture à la mairie aussi, expositions de natures mortes, d'illustres inconnus ou de petits peintres reconnus. Elle pense aussi à la nouvelle pâtisserie-chocolaterie qui vient d'ouvrir dans le centre, il faudra qu'elle lui fasse goûter leur framboisier ! Il est à damner. Ils pourraient faire ça tient ! Ils tarderaient à se lever juste pour le plaisir de se lever à dix heures, blottis sous la couette en plume, petit-déjeunerais léger avant de se rendre au restaurant auquel ils vont à chaque fois, le plus succulent de la ville, où ils ne prendraient qu'une entrée et un plat, et iraient prendre leur dessert, un framboisier en l'occurrence pour elle, dans cette nouvelle pâtisserie. Ils pourraient goûter quelques chocolats aussi, car ceux-ci ont une excellente réputation. Ils flâneraient dans les rues, feraient du lèche-vitrines, dévoreraient des yeux la nouvelle collection de tel ou tel magasin, saliveraient devant les pièces-montées des boulangeries-pâtisseries les plus réputées de la région, et se dirigeraient enfin vers la salle d'exposition ou le musée en question, où ils régaleraient leurs yeux devant les tableaux de fruits ou de tables, ou les sculptures de dieux grecs appétissants. Oh oui, ils passeraient bien des heures en ville à s'extasier devant tout, à se tenir par la main et s'embrasser quand ils le pourraient. Tellement sweet ... Et puis, non, ils n'auraient pas envie de rentrer, pas tout de suite. Alors ils iraient manger leur dîner au restaurant, tant pis pour la carte bancaire, ils fêteraient leurs retrouvailles ! Ils se feraient plaisir, ce n'est pas tous les jours que l'on retrouve son sweet darling qui travaille à l'autre bout de la France. Ils se payeraient une bouteille, et si elle n'est pas suffisante, ils en prendraient une seconde ! Juste une seconde. Et puis, peut-être que, aussi délicieuse soit-elle, elle ne serait pas assez, et la seconde se transformerait en deuxième, et la troisième arriverait, car jamais deux sans trois. Mais pas plus de trois ! C'est amplement assez. Alors ils payeraient, et rentreraient, main dans la main, s'échangeant des sourires, mais pas plus, parce que ce ne seraient pas nécessaire. Ils rentreraient doucement, amoureusement, et une fois arrivés, iraient directement se coucher. Bien sûr, Bouboule râlerait parce que zut alors, ses papouilles quoi ! Et ils lui feraient, s'amusant avec le ventre rond de l'animal qui ronronnerait de plaisir. Légèrement euphoriques, ils iraient se glisser gentiment sous les draps, et ne s'endormiraient pas avant plusieurs heures. Tout d'abord il goûterait, découvrirait une nouvelle fois ses lèvres au goût de framboise, saveur de ce baume à lèvres qu'il lui avait offert il y a quelques mois, dans un coffret de produit de beauté parfumés aux fruits et aux douceurs, comme groseille, guimauve, chocolat, fraise, framboise, mangue, fraise tagada et pomme d'amour. Il lui caresserait les joues d'abord doucement, comme on caresserait une pêche sucrée à son goût en été, puis descendrait sa main dans son cou, dans son dos, et elle répondrait, d'abord sur ses joues, puis sur ses hanches et son bassin. Ils se détacheraient et se déshabilleraient avec la même hâte que lorsque l'on déballe un chocolat praliné à Noël pour le manger vite. Et ils s'aimeraient. Ils s'aimeraient plusieurs fois dans la nuit, gourmands, affamés, avides. Elle le dégusterait comme un succulent magnum trois chocolat et caramel fondu ; lui la dévorerait comme un appétissant cône cinq boules chocolat-café-caramel-vanille-pistache. Ils se feraient fondre mutuellement toute la nuit durant. Ils se régaleraient, et se reposeraient par la suite, nullement repus, ni rassasiés, mais fatigués et plus gourmands encore, se promettant discrètement de replonger dans ce petit monde délicieux. Oh oui ! Promis, ils se dévoreraient de nouveau. Mais une main doucement posée sur son épaule la réveille quelque peu et elle ouvre les yeux, les joues légèrement couleur cerise suite aux pensées plus qu'affriolantes qui viennent de défiler dans sa tête. Alors devant elle se dessine un sourire qu'elle reconnaîtrais entre mille, un sourire qui ne demande qu'à être mangé, dévoré, embrassé, et des yeux couleur chocolat qui n'appellent qu'à se noyer dedans. Alors elle sourit et entrelace leurs doigts quand il goûte pour la première fois le fameux baume à lèvres à la framboise qu'il lui a offert à Noël.

2587 mots

S.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top