#MoiAussi
Je prends une pause dans ma séance d'étude pré-examen pour parler d'un sujet assez important. Ça fait quelques temps que j'hésite à en parler, mais avec tout ce qui se passe présentement, je sens qu'il faut que je m'exprime. Après tout, j'ai mon mot à dire, moi aussi.
Ces derniers jours, on parle énormément de Harvey Weinstein. Surtout de ce qu'il a fait à de nombreuses femmes depuis plus de trente ans. Je les salue d'avoir osé s'exprimer pour dénoncer son comportement totalement inacceptable.
Ce que M. Weinstein a fait, c'est de l'abus de pouvoir, je pense que n'importe qui de raisonnable peut le comprendre et le savoir. Seulement, il faut réaliser qu'il n'est PAS la source du problème. Ce problème remonte à bien plus loin que lui et c'est complètement dévastateur.
On vit dans un monde où plusieurs hommes pensent qu'ils ont le droit de s'approprier le corps d'une femme. Attention, je ne mets pas tous les hommes dans le même panier: j'ai beaucoup d'amis garçons et sur ce point de vue, cette question les dérange tout autant.
Ça, les gens, c'est ce qu'on appelle la culture du viol.
Non, la culture du viol n'est pas "le fait que l'acte du viol soit toléré dans notre société". Ce n'est pas ça. La culture du viol, c'est plusieurs choses. Pour être sûre que vous compreniez bien ce dont il s'agit, voici une petite vidéo:
https://youtu.be/sILOK_Qcn44
La culture du viol, ça n'encadre pas que le geste physique du viol. Ça encadre le fait de siffler une femme dans la rue, de la suivre en silence pendant qu'elle marche... Ça englobe tout ce qu'une femme ne veut pas forcément subir dans sa vie.
Le problème, c'est qu'en tant que fille et que femme, dès notre plus jeune âge, on se retrouve conditionnée à APPRENDRE à nous méfier des hommes. Moi-même, mes parents ont encore peur de ce qui pourrait m'arriver quand je reste tard le soir à l'extérieur de chez moi. On m'a toujours dit de crier si un homme me faisait du mal, on m'a appris à glisser mes clés de maison entre mes doigts pour concevoir un semblant de "poing américain" au cas où je devrais me défendre. Comme si c'était NORMAL!
ET BIEN NON, CE. N'EST. PAS. NORMAL.
Je ne dis pas que les hommes ne connaissent pas ce genre de choses non plus. C'est faux de l'affirmer. Mais dans la vidéo présentée plus haut, on marque un point en disant que l'homme croit que son rôle est de convaincre la femme à se laisser faire. L'inverse se produit aussi, mais moins souvent.
Pourquoi est-ce qu'on ne nous apprend simplement pas à nous traiter mutuellement avec RESPECT?
S'il n'y a pas de trace d'accord, c'est non. Et ce, pour n'importe quoi. Je veux dire, si vous demandez à votre ami si vous pouvez goûter son sandwich et qu'il vous répond non, allez-vous réellement en prendre une bouchée? Et bien, c'est pareil quand il est question de sexe, d'attouchements, ou n'importe quoi.
Affirmer que le problème n'existe pas persiste à amplifier la culture du viol. Comment peut-on dire que ça n'existe pas quand on voit encore que le trafic sexuel existe? Quand on voit le nombre d'agressions sexuelles rapportées à la police (et encore, il n'y a qu'une petite partie qui est rapportée)?
Je vais vous faire un aveu. Je suis moi-même touchée par ce problème. J'ai vécu ça plusieurs fois et les détails ne sont pas importants. Ce qui est important, c'est que ça m'est arrivé et que ces événements m'influenceront pour le reste de ma vie. Notamment, ça peut expliquer le fait que je ne suis pas trop "câlin", comme personne. Le problème, c'est que ça peut arriver à n'importe qui. Et ça suffit. Ça fait des siècles que ça dure et il faut que ça cesse.
Comment on peut faire cesser le problème? Il faut en parler. De cette façon, on permet d'illuminer le problème, de l'exposer. En reconnaissant son existence, c'est là qu'on peut trouver des solutions. Je crois qu'il faut éduquer tout le monde. Personne ne naît comme ça, ça s'apprend. Et si, dès qu'on est enfant, on apprend qu'il faut toujours respecter les autres et qu'il faut aussi que l'autre soit entièrement d'accord avant de faire quoi que ce soit.
L'actrice Alyssa Milano a lancé un mouvement sur Twitter. Le hashtag #MeToo (#MoiAussi, en français). On n'est pas forcé de dire ce qu'il s'est passé, mais juste d'affirmer qu'on a nous aussi subi ça, ça permet d'ouvrir les yeux au reste du monde. Je l'ai mis en titre de cette partie parce que, comme je l'ai précisé, je suis, malheureusement, aussi passée par ça. J'aurais préféré évité, mais je ne peux pas changer le passé. Je ne peux que vivre avec ça pour le reste de ma vie et au lieu de laisser tout ça me détruire, je préfère me battre. Je ne me considérerai jamais comme une victime. Je suis une survivante. Et je continuerai à survivre.
En dernier point, si vous ne vous sentez pas assez fort(e) pour en parler à tout le monde, sachez que je suis disponible. Si vous avez besoin d'en parler à quelqu'un, je suis là, je vais vous écouter. Je vais vous croire. Parce que je sais que parler à ses proches de ça n'est pas toujours évident et qu'on peut avoir peur de leur réaction.
Merci d'avoir lu.
-JustZaza.
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