#13 - Renaissance

« À cette âge-là elle arrive déjà à lancer des sorts aussi puissants ? Ces enfants Vermillion sont vraiment prometteurs ! »

Château Vermillion. 10 ans plus tôt.

— Quand je serai grande, je me battrai aux côtés de grand-frère Fuegoleon !

Tout le monde riait devant le rêve innocent de la petite dernière de la famille Vermillion. Depuis qu'elle avait rencontré son frère, Fleon l'adorait et l'admirait plus que de raison.

— Oui mademoiselle Fleon. Affirma sa nourrice qui tentait de la faire descendre de son lion de compagnie. Il se fait tard, vos parents vont s'inquiéter si nous ne rentrons pas bientôt.

— Je ne rentrerai pas ! Fuegoleon ne rentre que de temps en temps à la maison. Je veux tout faire comme mon grand-frère !

— Mademoiselle Fleon, c'est différent. Votre frère est en mission, c'est pourquoi il ne rentre que rarement.

La jeune fille, mécontente, gonfla ses joues et après avoir tapoté le crâne de son lion, la bête l'emmena ailleurs.

Durant toute l'après midi, sa nourrice fut obligée de courir après la jeune fille à travers la grande cours du château. C'était devenu une habitude chaque après-midi. Fleon n'en faisait toujours qu'à sa tête. Malgré cela, tout le monde aimait sa joie de vivre et son énergie débordante.

La maison des Vermillion avait toujours été animée.

Après avoir fait tourner en bourrique les domestiques, Fleon rentrait vers la fin de la journée lorsqu'elle était affamée. Elle mangeait avec beaucoup d'appétit. Son plat préféré restait un bon steak bien saignant. Elle pouvait en manger à n'importe quelle heure de la journée, même le matin.

Une vraie lionne, comme aimaient la surnommer certaines personnes.

Avec son grand-frère, Leopold, ils mettaient souvent le château sens dessus dessous. Les deux derniers de la familles étaient aussi énergiques et turbulents que leurs aînés.

Il arrivait pourtant un moment où ils parvenaient à rester calme. Lorsqu'ils jouaient en compagnie de leur cousine : Mimosa Vermillion. Ça ne durait hélas qu'un temps car, dès que leur cousin Kirsch les rejoignait, c'était à nouveau la pagaille. Chacun faisait de la magie partout dans le palais.

Ce jour-là, Fleon était plus agitée que d'habitude. Elle avait appris la veille que son grand-frère Fuegoleon allait rentrer. La petite fille avait hâte de lui montrer ses nouveaux tours. Mais elle avait surtout hâte que son chevalier-mage préféré lui raconte ses aventures durant ses missions.

Il n'y avait pas qu'elle qui avait hâte de l'arrivé de Fuegoleon. Il y avait aussi Leo, qui admirait tout autant son frère.

Ainsi les employés du château. Pour une raison bien précise : les deux lionceaux se tenaient toujours bien en compagnie de leur frère aîné.

Aussi étrange que cela pouvait paraître, c'était les seuls moment où Fleon et Leo se comportaient sagement.

Dès que la porte d'entrée s'ouvrit en faisant apparaître le jeune chevalier-mage, Fleon et Leo se précipitèrent vers lui.

— Grand-frère ! S'écria Leo. Tu as encore arrêter des méchants pas vrai ? Ils étaient comment ?

— Grand-frère, laisse-moi te montrer un nouveau sort que j'ai appris !

— Je vous raconterai tout après. Laissez-moi au moins déposer mes affaires d'abord.

— Oui grand-frère ! Répondirent les deux tornades en cœur.

Ils respectaient tellement leur frère, qu'ils l'écoutaient et faisaient ce qu'il leur demandait sans jamais refuser.

— Eh les deux mioches ! Vous avez sacrément grandis depuis la dernière fois !

L'aînée de la fratrie venait de faire son entrée à son tour. Meleoleona Vermillion. Si Fleon était déjà dur à gérer, sa sœur l'était cent fois plus.

L'aînée rentrait encore moins souvent que le frère aîné. Impossible à mettre en cage, Meleoleona partait en voyage dans son coin à travers le royaume.

— Grande-soeur ! Se réjouissèrent les deux frères en la voyant arriver.

Même si c'était sa sœur, Fleon ne l'appréciait pas spécialement. La petite fille en était jalouse. Tout le monde, y compris son frère bien-aimé, la respectait. Aussi, la petite restait souvent à l'écart. Sa bonne humeur disparaissait toujours lorsque sa sœur était dans les parages.

— Fleon ! Tu me détestes toujours autant à ce que je vois. La taquinait Meleoleona. Préviens-moi quand tu auras gagné en maturité.

La petite fille bouda et partit s'enfermer dans sa chambre.

Dans sa chambre, il y avait un grand tableau d'accroché. Un portrait de famille réalisé il y a quelques mois. Alors qu'elle était toujours joviale, sur cette toile, elle faisait la gueule. Pourquoi ? Parce que Meleoleona venait tout juste de lui arracher une dent accidentellement. Même lorsqu'on lui avait qu'elle repousserait, elle ne s'était pas calmé et avait chercher à attaquer sa sœur pour le lui faire payer. Meleoleona ne se laissait pas faire et lui donnait souvent une bonne correction, sans prendre en compte le fait que sa sœur n'avait que cinq ans.

Pourquoi s'entendaient-elles aussi mal ? Parce qu'elles étaient deux lionnes indomptables que l'on tentait de mettre dans une même cage.

Plus tard dans la soirée, Fleon retrouva son sourire quand Fuegoleon frappa à la porte de sa chambre. Elle s'empressa alors de l'accueillir comme il se doit.

— Tu m'as dis que tu voulais me montrer un nouveau sort que tu avais appris ? Commença gentiment son frère.

— Oui ! Regarde !

Elle tendit ses mains devant elle en prenant un grand souffle. En se concentrant, elle fit apparaître une grosse boule de feu entre ses mains. La boule de feu se scinda en plusieurs petites flammes et s'envolèrent vers le plafond avant d'exploser comme un feu d'artifice.

Les petites explosions firent des taches de brûlures sur le plafond et l'une d'entre elles fit même s'écrouler le lustre sur son lit.

Aucunement décontenancée par les dégâts, Fleon regardait son frère avec un large sourire de fierté.

— Tu as vu ? Je sais faire des feux d'artifice ! C'était incroyable pas vrai ?

Comme d'habitude, Fuegoleon la frappa doucement à la tête avant d'ébouriffer ses cheveux.

— C'était incroyable, mais tu ne devrais pas l'utiliser à l'intérieur. Ce n'est pas bien de donner du travail en plus aux domestiques. Promets-moi que tu ne l'utiliseras plus à l'intérieur !

— Promis !

Fuegoleon était la seule personne que la petite fille écoutait. Sauf sur un sujet.

— Tu pourrais essayer de te montrer aussi gentille avec Meleoleona. C'est aussi ta sœur après tout.

— Je le ferai bien, si elle était gentille avec moi.

— C'est toi qui as commencé cette guerre entre vous deux je te rappelle. Quand tu as brûlé ses cheveux le jour de ton anniversaire l'année dernière.

— Je soufflais juste sur les bougies !

— Et les flammes ont augmentés de volume et n'ont brûlé que les cheveux de Meleoleona.

— C'était un accident.

N'étant qu'une petite fille de cinq ans, Fleon mentait encore très mal et cachait difficilement ses sentiments.

Bien qu'il voulait qu'elles fassent la paix, leur parent lui avait conseillé de les laisser faire. Que c'était normal dans une fratrie de se disputer, mais que tout s'arrangerait avec le temps.

— C'est dommage que tu ne l'aimes pas. Vous vous ressemblez beaucoup pourtant.

— Quoi ? S'offusque la plus jeune. Non ! Meleoleona elle ressemble plus à un garçon qu'à une fille ! J'ai même entendu dire des domestiques qu'elle ne ferait jamais une bonne princesse !

— Et toi ?

Fleon rougit et se tut. Ces remarques valaient aussi pour elle. On la comparaît bien trop souvent avec Mimosa pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait rien d'une princesse.

— Je ne veux pas être une princesse de toute façon. Je veux devenir un chevalier-mage comme toi et battre plein de méchants !

— Un chevalier-mage ne fait pas que ça tu savais ?

Des domestiques arrivèrent dans la chambre pour remettre de l'ordre dans la pièce. Gêné, Fuegoleon proposa à Fleon de le suivre à l'extérieur. Sur le balcon, le frère fit apparaître un énorme lion de feu et grimpa dessus. Des étoiles plein les yeux, Fleon n'attendait que l'invitation de son frère pour le rejoindre.

Le lion de feu les emporta dans les airs. Il les emmena dans la ville la plus proche. Une fois arrivés, ils descendirent de la bête et Fuegoleon la fit disparaître.

— On va faire quoi ici ?

— Je vais te montrer un autre devoir d'un chevalier-mage.

La place de la ville était animée malgré que la nuit ne fut déjà bien entamée. Des musiciens de rue agayaient l'atmosphère. Des enfants s'amusaient et dansaient au rythme de la musique. La joie pouvait se lire sur les visages des villageois.

— Tu vois les sourires sur les visages des villageois ? Lui fit remarquer Fuegoleon. C'est grâce aux chevaliers-mages. C'est parce que chacun travaille au mieux pour assurer la sûreté du royaume, que les habitants peuvent vivre en paix et garder le sourire.

La petite princesse le regardait avec de grands yeux interrogateurs. Fuegoleon avait oublié que ce n'était encore qu'une enfant de cinq ans.

— Le sort que tu m'as montré tout à l'heure. Tu peux le refaire ici, maintenant ?

— Oui !

Fleon relança le même sort que précédemment. Des feux d'artifice ornèrent le ciel sombre.

Des enfants commencèrent à crier de joie. Fleon venait de renforcer la joie et la bonne humeur des personnes présentes. Voir que son sort avait fait sourire d'autres personnes avait réchauffé le cœur de la jeune fille.

— Est-ce que tu as compris cette fois ?

— Oui ! T'es incroyable grand-frère ! J'ai hâte de devenir chevalier-mage et partir à l'aventure avec toi. Tu m'apprendras plein de choses !

— Moi-même j'apprends encore de mes aînés. Ne te presse surtout pas et va à ton propre rythme.

— D'accord !

Cependant, elle n'avait pas tenue parole. Juste après ça, Fleon s'était entraînée très dur pour peaufiner sa magie. Même si on lui avait dit qu'un noble n'avait pas besoin de s'entraîner autant, elle s'obstinait à gagner de la puissance le plus vite possible.

Sa magie gagnait en puissance. À l'âge de six ans, elle était déjà capable de lancer de très puissants sorts. Tout ça, sans grimoire. Bien que les membres de sa famille s'inquiétaient un peu, son entourage la complimentait trop.

Malgré les mises en garde de Fuegoleon, elle poursuivit ses efforts encore une année de plus.

Cette fameuse année où était survenu son accident. Son sort s'était retourné contre elle. Les flammes avaient faillit lui priver de son bras droit.

S'en suivit alors des jours où elle avait perdu connaissance. La douleur et la peur furent les dernières sensations qu'elle avait ressentie avant de perdre connaissance.

Si vu de l'extérieur elle était simplement inconsciente. À l'intérieur se déroulait combat contre elle-même.

Fleon était dans le noir. Devant elle se tenait un deuxième Fleon.

— Pourquoi je suis en face de moi ?

— Tu as tellement eu peur lorsque ton bras a été enveloppé par les flammes que tu en es arrivée à haïr et rejeter une partie de toi. Tu te détestais tellement que tu es arrivée à me chasser de ton esprit. Pourquoi tu te détestes autant ?

— C'était douloureux. Si ça se trouve, j'ai perdu mon bras ! Si je dois vivre ça à chaque fois que j'utilise mes pouvoirs, je préférerais ne plus jamais m'en servir !

C'était son cœur de petite fille traumatisée qui avait pris le dessus. Les larmes avaient commencer à parcourir ses joues.

— Je suis une partie de toi. Si tu ne veux plus de moi, qu'est-ce que tu vas faire à partir de maintenant ? Notre rêve n'était-il pas de devenir chevalier-mage ?

— Non. C'était ton rêve pas le mien. C'est le moment ou jamais de pouvoir enfin devenir une petite princesse à qui les gens diraient qu'elle est adorable. J'ai toujours admiré Mimosa pour ça. Tout le monde l'aimait bien parce qu'elle était douce, féminine et élégante. Pas comme moi... Et surtout pas comme toi !

— C'est pas sympa. Je te rappelle que je suis toi !

Mais elle n'écoutait plus.

La différence entre elle et Meleoleona était son goût pour les jolies robes de princesses et les pauses thés devant des pâtisseries. C'était un côté d'elle qui n'apparaissait qu'en présence de Mimosa et Kirsch. La plupart du temps, elle était surtout le garçon manqué qui mettait à sac le château en compagnie de Leo.

— Je ne veux plus devenir chevalier-mage. J'ai trop peur... Est-ce que tu peux juste disparaître ? Tant que tu seras là, il se pourrait que l'envie de devenir chevalier-mage me reprenne à nouveau.

— Je ne peux pas disparaître. Je suis une partie de toi. Je n'arrête pas de te le dire. Tu seras incomplète sans moi. Tu ne pourras jamais survivre sans moi.

— Juste pendant un moment. Je voudrai t'oublier juste pendant un moment. Laisse-moi me débrouiller comme ça pour le moment.

— D'accord, mais je serai toujours là. Nous sommes liées. Même si je disparais de ta vue, tu pourras toujours faire appel à moi quand tu le voudras.

— Merci.

— Ne me remercie pas. Parce qu'un jour, on ne refera plus qu'un toi et moi.  Il ne peut pas en être autrement sinon !

L'autre partie d'elle disparue de son champ de vision. L'instant d'après, elle venait de se réveiller dans sa chambre.

Ses souvenirs étaient un peu vaseux. Elle n'avait pas perdu son bras, mais les brûlures étaient si importantes qu'Owen n'avait pas pu la soigner totalement.  Elle avait même perdu l'usage de son bras, tellement regarder sa blessure était douloureux. Ce ne fut que plusieurs jours plus tard qu'elle sentit à nouveau son bras.

Lorsqu'elle alla beaucoup mieux, sa famille avait préparé un festin pour fêter sa guérison.

Devant son plat préféré : un bon gros steak, elle avait envie d'autre chose :

— Je pourrai avoir du thé et des petits gâteaux à la place ? Les gâteaux que fait Mimosa seraient parfaits...

NDA :

Un voile est enfin levé !

Fleon n'est cependant pas encore sortie d'affaire. Ayant été assommée, qui sait ce qu'elle découvrira lors de son réveil !

À très vite pour la suite !

🌟Hoshi_steph🌟

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