Night rodeo
Fabrice
"En sortant, je repère Joe qui fuit pour regagner sa voiture, alors, je presse le pas pour le rejoindre. Je l'interromps au moment où il s'apprête à sortir ses clés de bagnole.
— Pas si vite, je te ramène : t'as des choses à me dire !
— Non... non... rien, bredouille-t-il.
Je l'empoigne par le col, avant de le plaquer contre la portière, fou de rage :
— C'était pas une question.
On se dévisage quelques instants, le souffle court. Je lui arrache ses clés des mains, je suis monté en voiture avec lui pour venir jusqu'ici, mais pour le retour, j'entends bien prendre le volant.
— Dégage, c'est moi qui conduis.
— C'est ma caisse, se rebiffe-t-il.
Je sors mon flingue. Ici, sur le parking, j'ai pas de raison de le planquer.
— Tu veux négocier avec mon « petit frère » ? Il est pas très concilient, tu sais ?
Il acquiesce, nerveux, contourne le véhicule et s'installe, pendant que je fais de même. Au bout de quelques mètres, il m'interroge :
— Qu'est-ce que tu fais avec une arme comme ça ?
— Et toi, pourquoi tu traînes avec des mecs louches comme eux ?
— Ça ne te regarde pas.
— Ah ! Ouais, reniflé-je. C'est clair...
S'il faut en passer par là !
Au feu, j'observe la route en réfléchissant. Au bout de la ligne droite, il y a un grand magasin, avec un virage. Je donne des petits coups d'accélérateurs pour tester la machine.
— Elle est neuve ta Vauxhall, non ?
— Six, mois, pourquoi ?
Il n'est pas à l'aise et pressent qu'une grosse connerie se profile. Il me connaît assez pour savoir que je ne suis pas du genre à parler en l'air, mais pas assez pour appréhender mes limites. C'est ça, qui le fait flipper.
— Réponds à ma question : ils te veulent quoi ces types ?
J'attends. À cette heure tardive, il y a peu de circulation, tant mieux. Le feu passe au vert, puis au rouge. Je recommence à faire vrombir le moteur.
— Alors, tu avoues ?
— T'es qui au juste ! s'énerve-t-il.
— Et eux ?
Ses lèvres restent closes, tant pis ! Je démarre, pied au plancher. Au début, il se contient, mais plus le bout de la rue approche et plus il panique, comprenant que je ne ralentirai pas.
— Arrête ! hurle-t-il.
Au dernier moment, je pile, la voiture dérape et se met en travers. Mon passager est vert, bleu, jaune, un peu tout ça à la fois.
— J'attends, insisté-je, je peux jouer toute la nuit, sans me lasser comme ça !
— Non, je peux pas.
— Bien.
Je me remets tranquillement dans le sens de circulation, puis je recommence. Cette fois, je ne passe pas les vitesses à temps pour faire gueuler un peu le moteur. Tandis qu'il s'accroche à la poignée du plafonnier, je fonce. Un peu plus loin, devant nous, il y a une autre voiture. Lorsque j'approche dangereusement, que le choc devient inévitable, il crie à pleins poumons. Moi, je me marre. J'écrase le frein juste à temps, imprimant des traces de pneus sur la chaussée d'où s'élève une odeur de gomme brûlée.
— OK, OK, t'as gagné... ahane-t-il.
— Parfait !
Je me serre sur le côté de la chaussée, qui sait combien de temps sa petite confession nous prendra.
— Taxi et Biff, c'est pas leurs vrais noms, hein ?
Il nie. Pourquoi ça ne me surprend pas ?
— Je peux rien dire de plus.
— Pas suffisant, grogné-je en faisant mine de repartir.
— Non ! Attends, attends !
Je ricane.
— Tu vois ! Tu deviens raisonnable. Allez, accouche, on va pas y passer la nuit !
— C'est des bookmakers, je dois quarante mille livres à Biff.
— Eh ben voilà ! C'était pas si compliqué !
Je remets le contact.
— Où tu vas, s'inquiète-t-il.
— Chez moi, je prendrai un taxi pour récupérer ma voiture.
Joe est blanc comme un linge, à croire qu'il va tourner de l'œil, il faut bien reconnaître que je l'ai un peu secoué, petit père ! Une fois chez moi, je garde les clés et lui demande de m'attendre sans bouger. Je file à toute allure récupérer le pognon, puis redescends pour le lui remettre.
— Tiens, tu as quarante mille livres, pile.
— D'où tu les sors ?
— T'occupe, tu les lui rends et tu me rembourseras à hauteur de cinq-mille livres par mois, pendant huit mois. C'est possible pour toi ?
Il secoue prestement la tête. Impeccable.
— Par contre, précisé-je, maintenant, tu sais de quoi je suis capable. Ne t'avise surtout pas de me la faire à l'envers, c'est clair ?
Il hoche la tête.
— T'as bien compris ?
— Oui !
— C'est cool, ça !
Je lui administre une petite tape paternaliste sur la joue.
— Allez, fous le camp.
Une fois qu'il a disparu, au loin, je ne peux m'empêcher de rire. C'est ce qui s'appelle se défouler ! Mine de rien, ça m'avait manqué.
Et maintenant, si je ne me suis pas gouré, ne me reste plus qu'à attendre que le poisson morde à l'hameçon..."
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(1) Au royaume Uni, Opel vend sous la marque Vauxhall.
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Bonsoir à toutes ! <3
Je voulais vous remercier d'avoir été présentes ces derniers jours, grâce à vous, nous avons atteint les 3 K !! <3
Mais surtout, je voudrais remercier celle qui m'a donné un extraordinaire coup de pouce, l'auteure formidable et surtout, l'amie extraordinaire qu'est @OceaneGhanem ! Si vous ne connaissez pas ses écrits, allez-y, c'est par ici ----> https://aztruyen.top/tac-gia/OceaneGhanem
C'est une auteure extraordinaire et si parfois elle reçoit des critiques injustes (Elles le sont parfois, selon moi) c'est que le talent est avant tout le privilège de quelques uns pour le bonheur des autres. J'ai foi en elle comme en personne, parce qu'en plus, c'est quelqu'un honnête, loyal, et droit.
Alors, j'espère que vous lirez ses romans, et pas uniquement sur Wattpad. Pour moi, Blue Belle a été une révélation, c'est la trilogie qui m'a redonné envie d'écrire du fantastique, c'est la saga qui m'a redonné goût à la lecture du fantastique que j'avais un peu laissée de côté. Ses héroïnes, fortes, pleines de valeurs et de convictions, sont pour moi des icônes féminines.
Lisez
Lisez l'auteur et admirez la jeune femme formidable qu'elle est .
<3
À très vite, et merci encore pour vos lectures !
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