Fabrice

"— Reviens Gucci, y a que toi qui peut m'aider à le remettre en place.

— Et Judy ?

— Je crois qu'il lui en veut encore plus qu'aux autres et même plus qu'à toi !

Ça, j'en doute...

— T'as dit qu'il fricotait avec les flics ? Ils savent ce qu'ils font, t'inquiète.

— Il veut tout te mettre sur le dos.

Un creux se forme à mon plexus, aspirant mon cœur, puis l'intégralité de mon abdomen. La vacuité de l'angoisse a totalement siphonné ma poitrine. Je suis vide et froid de stress, de haine, de peur. Adieu la rédemption : ce connard m'a chargé sur sept générations, j'ai pas fini d'être en cavale ! Je serre le poing pour maîtriser mes tremblements, puis retiens un cri bestial pour ne pas me faire définitivement exclure du pub.

— Je suis censé être mort ! craché-je entre mes dents, mâchoires serrées.

— Justement, tu risques plus rien ! Y a pas de mal à charger un mort.

— Il va faire sauter ma couverture, je pourrai plus jamais me servir de mon identité !

— Parce que tu comptais la reprendre ? s'étonne-t-il.

J'hésite un instant à répondre. Lowell est sans conteste le plus fouineur de nous tous. Je décide donc d'évacuer la question par une pirouette :

— Elle est à moi, j'en fais ce que je veux, non ?

— Certes."