À en souffrir
Fabrice
"Je crois que c'est la première fois que je parle aussi ouvertement de la vie de bandit avec elle. Elle hoche la tête, puis reporte son attention sur le quartier où nous venons d'arriver et dans lequel je vis. La maison semble lui plaire, c'est vrai qu'elle est jolie avec son bardage, ses fenêtres pointues sous les toits et sa tourelle. Elle n'est pas immense, mais elle est spacieuse, typique du coin, confortable.
Je me place au garage, nous descendons de voiture. Je la laisse passer, me délectant de sa démarche chaloupée, sensuelle, ses hanches ondulent et c'est l'effet papillon : je suis chahuté comme en pleine tempête, le nez dans la fragrance délicate qu'elle laisse dans son sillage. À chaque marche, c'est l'ascenseur émotionnel. Elle est là, chez moi. J'ouvre la porte, la précède, lui propose de se mettre à l'aise pendant que je lui offre un cherry qu'elle accepte avec étonnement :
— Tu en bois ?
— Depuis que je suis venu chez toi, tu veux dire ? Oui, j'avoue que ça me fait penser à une certaine demoiselle.
J'allume le poêle, la rejoins verre en main.
— Alors, t'en veux toujours de cette vie de voyou ?
Elle hausse les épaules.
— Je l'ignore, mais en même temps, comment le saurait-je si je n'essaie pas ?
Mon sourire s'élargit.
— C'est pas faux.
Elle boit quelques gorgées et siphonne un bon tiers de son verre, passe la pointe de sa langue sur ses lèvres, poignarde mon cœur au passage. Ses doigts glissent sur le col du verre, puis elle laisse son bras pendre le long de sa silhouette affriolante, avec nonchalance. Elle avance, trop près.
— Si tu continues à te rapprocher, je ne finirai pas mon verre et toi non plus, grondé-je.
— Qu'à...
Elle fait un pas de côté pour poser son verre sur la table du salon.
— ... cela...
Elle saisit le mien qui rejoint le sien.
— Ne tienne ! conclut-elle dans un murmure.
Son haleine qui sent la cerise et ses lèvres incarnat me donnent envie de la déguster comme une friandise. Je vois rouge moi aussi, couleur de braise, de passion, du déchaînement fatidique que j'ai attendu si longtemps."
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(1) Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles.
(2) Le baiser de l'Hôtel de ville, Robert Doisneau, 1950.
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Hello, hello mes petits chats !! <3
Voici enfin leurs retrouvailles et en plus, on a un peu du point de vue de Gucci, un peu du point de vue de Laura... Vous en pensez quoi ? Ça vous a plu ? Vous les imaginiez comme ça ou autrement ?
Bisousssss
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