Chapitre 10 : Il y a de l'amour dans l'air.

Mélisandre

Pincez-moi où je rêve ? Timothé est bien en train de m'embrasser ? Ces lèvres délicieusement douces appartiennent vraiment à mon meilleur ami ? Les cheveux que je caresse sont à l'homme qui fait battre mon cœur ? Non je ne rêve pas, j'échange un merveilleux premier baiser avec le garçon qui me connaît par coeur, qui me soutiens sans relâche, qui me suit partout où que j'aille, et qui m'aime... A bout de souffle nos lèvres se séparent et nos yeux se rencontrent. Ce n'est pas gênant, après toutes ses années à se côtoyer ce baiser n'est pas étrange il parait même ... évident. Du coin de l'œil, j'observe deux silhouettes s'approcher. Max et Raphaël se tiennent devant nous, le sourire jusqu'aux oreilles et le regard coquin.

- On vous a vu avoua, amusé, le plus petit.

Un rire cristallin enchante mes oreilles et je repose mon attention sur Timothé qui riait aux éclats tellement amusé par leur attitude. Je souris face à ce tableau qui s'offrait à moi. Son rire est comme le chant des oiseaux à la période des amours, cela ensoleille votre journée.

- Rentrons finit-il par dire, en terminant de pouffer de rire.

- Pas de portail s'il vous plait quémande Raphaël

- Pourquoi ? demandais-je interloqué, c'était la façon la plus rapide.

- On veut faire comme les mundanes comme vous avant explique Max en gesticulant les mains. Tim et moi échangions un regard avant de glousser et finalement accepter par un hochement de tête.

- Vous allez maintenant vous tenir la main ? interrogea Max avec un regard plein d'espoir.

- Tu es un petit curieux toi ajoutais-je avant de l'attraper pour lui faire des bisous foireux dans le cou, ce qui le fit rire.

Nous finissons par sortir de l'établissement pour prendre la direction du métro afin de rentrer « comme les mundanes ». Par chance nous obtenons facilement des places assises et côte à côte. Chacun prit un enfant sur les genoux, je pris Max tandis que Raphaël se posa sur ceux de Tim. L'excitation qu'on peut voir dans les yeux des gamins nous fit rire. Un rien ne les rendait joyeux, un métro bruyant, poussiéreux et puant ressemblait comme une attraction Dark ride de chez Disneyland. Ils adoptent une attitude typique d'un touriste à New-York, heureux de prendre un métro « emblématique ». L'insouciance et l'innocence des enfants sont si précieuses, surtout dans l'univers dans lequel ils grandissent. Je lâche un soupir qui ne manque pas à Tim qui m'observe en fronçant les sourcils.

- C'était une fabuleuse journée avouais-je en souriant tendrement avant de l'embrasser furtivement sur les lèvres.

Nous arrivons une bonne demi-heure plus tard au logement de mon frère Magnus. Par habitude, aucun de nous ne toque à la porte et nous faisons notre apparition dans le plus grand des calmes. Max et Raphaël se ruèrent sur le canapé, fatigués par l'après-midi.

- Papa ! Ayah ! exclame Max contre un coussin gris du salon.

Aucune réponse. Je fronce les sourcils puis m'aventure dans le couloir et ce que j'y trouve m'arrête net. Je pose ma main devant la bouche afin d'étouffer un rire. Je sentis Timothé arriver dans mon dos et inspirer d'effroi. Des habits éparpillés partout dans le couloir, formant un chemin qui mène droit dans la chambre parentale. Timothé racla de la gorge avant de me murmurer.

- Hors de question que j'y entre...

J'explose de rire et me laisse tomber contre son torse, cette situation me tordait de rire.

- Pourquoi tu ris tata Mémé ? demanda Raphaël qui se trouve dans le dos de mon meilleur ami. Je me redresse tandis que Tim se retourne pour lui faire face cachant au mieux l'état du couloir.

- Euh ... hm rien retourne dans le salon Raphaël ordonne-t-il gentiment.

- Où sont Papa ? questionne-t-il de nouveau pourquoi les habits sont par terre ?

- MAGNUS hurlais-je avant de claquer des doigts afin de ramasser les vêtements avant d'en faire un tas devant le lit des pères accro au sexe.

Magnus

Mes pieds sur le sable chaud et le soleil qui réchauffait ma peau. Je me sentais bien, admirant mes deux garçons faire un château de sable au bord de l'eau d'où Alexander sortit comme un dieu. Mon mari est atrocement sexy ... Je me mords la lèvre en dévorant des yeux son corps rempli de runes. Je le vois s'avancer vers moi, jouant de sa sensualité. Il posa ses mains sur mes épaules, pour me faire allonger, avant de se poser délicatement sur mon corps. Je gémis de surprise face à son torse encore trempé. Je me perds dans ses yeux bleus avec ses cils mouillés, son visage se rapprochant du mien.

- MAGNUS

Je sursaute fermant les yeux par surprise et lorsque je les ouvre de nouveau ... La plage a disparu et a laissé place à notre chambre. Je me trouve dans les bras de mon mari qui affichait un visage surpris et ensommeillé. Un tas d'habits fait son apparition devant notre lit et c'est là que la vérité me gifle. La sortie geek de nos enfants, notre après-midi de sexe et ... le retour du quatuor ... Je saute du lit de manière précipitée et claque des doigts avant de nous vêtir mon mari et moi.

- Chéri les enfants sont rentrés exclamais-je gêné de la situation.

Ce qui n'était pas le cas d'Alexander qui pouffe de rire avant de sortir du lit. Depuis quand avons-nous inversé les rôles ? Depuis quand mon mari si timide était devenu si dévergondé ? Je secoue la tête face à sa réaction tout en affichant un sourire malicieux. Nous verrons bien s'il garde cette attitude face au regard insistant de sa belle-sœur et son frère.

Nous nous retrouvons donc tous au salon, écoutant les péripéties de leur sortie racontées par les deux loustiques. Les voir aussi enthousiastes fait plaisir et me réchauffe le cœur.

- Et c'est là que tonton et tata se sont embrassés raconte Raphaël souriant de toutes ses dents.

Je suppose qu'Alexander et moi affichions la même réaction, vu le fou rire de nos deux garçons et le rougissement de Mélisandre.

- Vraiment ? demande interloqué Alec qui fixe son frère avec un regard ébahi.

- Oui sur la bouche et puis il était long affirme Max en hochant la tête.

- Je parie qu'il y avait la langue ajoute Raphaël.

- RAPHAEL exclame Mélisandre outrée.

J'esclaffe de rire face à l'attitude gênée de ma sœur et le regard réprimant de mon époux envers son fils qui de par son innocence (fausse innocence) ne comprenait la faute. Mais ce qu'il faut retenir c'est que nos deux tourtereaux se sont enfin embrassés depuis le temps. Je souris affectueusement à ma sœur et caresse tendrement de mon pouce la paume de main d'Alexander.

- Je crois bien que j'ai gagné déclarais-je fier de ma victoire.

- Comment ça ? demande perdu Timothé

- Jace Izzy et Magnus ont parié sur votre couple explique mon mari en levant les yeux au ciel.

Je leur explique qu'il n'y avait seulement qu'eux qui ne voyaient point l'étincelle entre eux. Je les taquinais sur cette évidence tout en me rappelant les débuts de l'histoire d'amour entre Alec et moi. Les débuts difficiles durant lesquels mon magnifique époux était aveuglé par son devoir de nephilim et refusait de penser à son propre bonheur en premier. Je souris nostalgique, nous en sommes bien loin aujourd'hui.

- Et vous vous avez fait quoi ? demande Max en posant son regard impatient sur Alec et moi. Je vois le sourire malicieux de ma sœur et Tim cacher son rire.

Je tourne la tête pour observer mon époux rougir et se frotter la nuque. Je ne peux que cacher intérieurement mon sourire narquois, face à l'Alexander réservé que tout le monde connaît.

- C'est vrai tiens qu'avez-vous fait ? appuya Mélisandre ne pouvant cacher son amusement face à la situation.

- Des choses de grands avouais-je en haussant les épaules nous nous sommes bien amusés.

Mon beau nephilim tourne sa tête vers moi les yeux ébahis par ma réponse tandis que je peux entendre le fou rire du jeune couple que forme respectivement ma sœur et son frère. Alec les tua du regard en fronçant les sourcils sévèrement. Max ne comprenant rien haussa les épaules et regarde son frère qui lui répondit « délires d'adultes ». Je souris face à la fabuleuse image qui s'offrait à moi. Je les aime tellement ces deux ... Jamais je n'aurais pensé pouvoir m'attacher autant à des enfants. Le Magnus d'avant n'aurait jamais pu imaginer sa vie avec un chasseur d'ombres et pourtant ... Ma vie a bien changé depuis que mon âme s'est perdue dans ce regard océan. Je vivais dans un monde sans couleur ... Alexander m'a montré la définition de « vivre » et je lui en serais éternellement reconnaissant même si ... Je soupire à cette pensée, je refuse de vivre ma vie sans Alexander et Raphaël. Ça me détruit de l'intérieur alors je tente au mieux de profiter de chaque jour. Il m'arrive d'y penser de temps en temps et de chercher une solution.

- On va rentrer prononce Tim, me coupant dans mes pensées.

Celui-ci ayant vu l'heure tardive devait rentrer chez ses mères adoptives. Nous raccompagnions donc le jeune couple à la porte avant d'aller laver les deux petits monstres. Nous leur faisons prendre un bain rapidement avant de prendre un plateau repas devant la télé. Ceci fut nouveau aussi pour Alexander qui n'avait jamais pris le temps de se détendre (ou perdre son temps) devant une émission. Mais je dois avouer que j'apprécie ce genre de moment en famille, rien que nous quatre devant un dessin animé. Nos fils entre nous, se collant chacun contre un torse, qui silencieusement s'aère la tête. J'admire un instant mon nephilim concentré. Ses cheveux en bataille, sa mâchoire bien taillée, ses longs cils et ses lèvres roses ... je ne me lasserais jamais d'une telle beauté. Se sentant observé, il tourne sa tête vers moi et affiche un sourire timide.

- Aku cinta kamu murmurais-je tendrement en lui caressant la joue.

- Je t'aime répondit-il en embrassant ma main.

Je n'échangerais pour rien au monde cet instant. J'aime mon mari, j'aime mes enfants et j'aime la grande famille, qu'a apporté ce jeune chasseur d'ombres dans ma vie.

Timothé

Je raccompagne tranquillement Mélisandre à l'appartement de Maryse, ma mère biologique. Mél et sa mère y habitent encore n'ayant rien trouvé pour l'instant. La cohabitation se fait apparemment bien, Luke le compagnon de ma mère apprécie leur présence.

- Tu veux monter ? demande ma meilleure amie.

Meilleure amie, je souris à cette pensée devrais-je l'appeler toujours comme ça ou plutôt petite amie ? Je n'en reviens toujours pas, le premier pas qui m'effrayait tant fut si naturel que ça en parait irréel. Est-ce ça trouver son âme sœur ? Etre avec elle, l'embrasser, la serrer dans ses bras, prendre sa main, la réconforter tout cela fait de manière si naturelle que notre relation en devient évidente. Je n'ai jamais réellement cru au cliché des papillons dans le ventre et je me suis bien trompé ... Ce baiser m'a retourné le cerveau, m'a tordu l'estomac et a fait battre mon cœur à une rapidité hallucinante. Ce baiser m'a donné un avant-goût et mon corps en demande encore et encore. Je m'arrête de marcher, lui attrape délicatement la main afin de la ramener vers moi. Mon cœur contrôle ma raison. Nos deux corps s'enferment dans une bulle. Nos souffles s'accordent, nos regards s'accrochent et nos cœurs battent ensemble. Nous sommes comme coupés du monde pour un instant, je lui caresse la joue avant de déposer une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Ce baiser est différent, il est plus intense comme si je transmet à travers cet acte tout l'amour que je ressens pour elle et que j'avais enfouis en moi. A bout de souffle, elle éloigne son visage. Elle est si belle, avec ses joues rougies par l'émotion et ses lèvres rosées par ce baiser. Dans son regard, je peux y voir de la confusion mais surtout de la joie.

- Quel message dois-je comprendre ? questionne-t-elle en gloussant.

Je lui prends une mèche de cheveux pour la passer derrière son oreille et laisse ma main redescendre le long de sa mâchoire. Etre tendre avec elle n'est pas bizarre loin de là, je l'ai toujours été et ces gestes me semblent si familiers mais l'intention que j'y mets et différent.

- Que je suis heureux d'être ton petit ami murmurais-je avec un sourire en coin timide.

Le sourire qu'elle m'offre est la plus belle des réponses. Elle approche son visage du mien et dépose à son tour ses lèvres sur les miennes, tout en passant une de ses mains sur ma nuque.

- Tout dans nos vies est chamboulé mais nous ... nous sommes "nous" rien ne semble bizarre ... confesse-t-elle en posant son front contre le mien.

- Je serais toujours là pour toi lui avouais-je, fermant les yeux pour profiter de ce contact.

- Je compte bien l'être aussi répondit-elle affichant son plus grand sourire. Tu montes un peu ? repose-t-elle. J'hésite un instant avant d'hocher finalement la tête.

C'est ainsi que je me retrouve assieds sur cette chaise en face de Maryse. Je pense que je lui dois ma beauté, c'est une très belle femme brune, élégante, raffinée. Si Bastien la voit je pourrais parier qu'il tenterait tout pour la séduire, cette pensée me fait sourire intérieurement. Elle semble si mal à l'aise, si confuse. Isabelle m'a expliqué le ressenti et le sentiment de sa mère face à cette situation. Je dois dire que son silence me tue plus que son « abandon » (soyons clair cela n'en ai pas un). Je soupire tout en triturant mes doigts, signe de ma nervosité. Des mains se posent sur les miennes, je redresse la tête et remarque le sourire tendre de celle qui est devenue ma petite amie depuis peu. Elle m'embrasse furtivement sur les lèvres comme pour me donner du courage ou son soutien puis elle se lève pour me laisser seul dans la pièce avec ma mère biologique. Autant je n'ai pas de mal à appeler Alec, Izzy et Jace « frères et sœur » autant Maryse et Robert il m'est difficile de les appeler « père et mère ». Peut-être est-ce le fait que j'ai toujours cherché, demandé, voulu une fratrie ... Je me racle la gorge et remet mon t-shirt de manière confortable (encore un signe de nervosité).

- Je ne t'en veux pas ... murmurais-je peu sûr des mots. J'ose la regarder et voir la tristesse dans son regard me serre le cœur.

- Tu devrais ... moi en tout cas je m'en veux dit-elle en soupirant. Mais je suis heureuse que tu ais eu une belle enfance ... j'aurais ... je suis désolé c'est juste ... bégaye-t-elle, elle prit une grande inspiration. C'est juste que ta perte et ton deuil ont été si difficiles je ne sais pas comment gérer ton retour. J'aurais aimé te sauter dans les bras mais ... tu ne me connais plus et je ne te connais plus je ne sais pas comment agir avec toi alors qu'au fond de moi je t'aime tellement tu es mon fils et pourtant tu es si loin de moi ... lâche-t-elle en pleure.

Je la fixe faire son discours, relâcher tout ce qu'elle ressent. Elle a juste peur ... peur que je la rejette, peur que je la déteste, peur de nous ... Je me lève pour me placer à côté d'elle, je lui prends la main pour la poser sur mon cœur. C'est elle qui m'a porté, il y aura toujours un lien entre nous. Certes elle ne m'a pas éduqué, elle ne m'a pas vu grandir mais elle peut participer à ma vie, elle peut voir l'homme que je deviens. Là voir dans cet état me fait mal au cœur or si on écoute ses dires je n'aurais aucune affection pour elle et pourtant ... Je ne sais l'expliquer mais j'ai ce besoin d'apprendre à la connaître, de l'avoir dans ma vie et de l'avoir à mes côtés.

- Ne pleure pas ... soufflais-je en gardant sa main contre mon cœur. Il bat grâce à toi ... ajoutais-je en essuyant une de ses joues avec mon pouce. Une partie battra toujours pour toi ... tu es ma mère et je sais que tu es une femme forte, une battante et une mère prête à des sacrifices pour ses enfants.

- Mais je t'ai abandonné je t'ai laissé seul ... je ... je t'ai perdu pleure-t-elle. Je la prends dans mes bras et laisse couler quelques larmes.

- Mais tu m'as retrouvé, je suis là maintenant et ... j'ai besoin de toi avouais-je en larmes. Je veux te connaître, je veux que tu fasses partie de ma vie, je veux t'aimer ... rattrapons le temps perdu ... je ne suis pas en colère contre toi.

- Si tu savais comme tu m'as manqué ... Je t'aime tellement mon fils. J'ai peur qu'on t'arrache à moi de nouveau ... Je veux voir le jeune homme que tu es devenu prononce-t-elle en me caressant les joues, nos larmes coulent encore. Tu es si fort mon fils et tu es si beau.

- On me dit que je ressemble beaucoup à Alec à son âge avouais-je en pouffant légèrement.

- C'est vrai mon fils, mon petit Nathanaël murmure-t-elle en passant ses mains délicatement dans mes cheveux.

Je ne me suis pas rendu compte que j'avais besoin de sa tendresse, de sa délicatesse, de ses caresses. J'ai deux mères qui m'aiment comme un fou, comme leur fils. Et pourtant elles ne pourront jamais remplacer Maryse.

- Je veux que tu sois fier de moi maman pleurais-je, bouleversé par toutes ses émotions. Elle fait un fin sourire gardant ses mains contre mes joues.

- Du peu que j'ai entendu, je suis déjà comblée de bonheur et de fierté de savoir que tu es un jeune homme respectueux, combatif, altruiste et aimant confirme-t-elle avant de me serrer fort contre elle. Je suis si heureuse et je voudrais remercier les femmes qui t'ont élevé ...

Je laisse mon corps se détendre dans les bras de ma mère. Je laisse ce lien si précieux se reformer. Je laisse mes larmes couler. Je suis heureux de savoir que mes parents ne m'ont pas abandonné et laissé tomber. Je suis près de ma mère après tant d'années et j'échangerais pour rien au monde ma place. J'ai deux mères adoptives fabuleuses et une mère qui demande qu'à être aimée et pardonnée.

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