Le silence de la pièce était assourdissant. Buck se tenait là, le regard perdu, tandis que Hondo, son ami de longue date, l'observait avec une inquiétude palpable. La tension dans l'air était presque électrique, chaque seconde passant comme une éternité. Buck pouvait sentir la chaleur des larmes prêtes à ressortir, mais il se força à rester stoïque. Il avait tant de choses à dire, mais les mots lui échappaient.

Hondo, voyant l'état de son ami, s'avança légèrement. "Écoute, Buck, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais je suis là pour toi. Tu n'as pas à traverser ça seul. "

La voix chaleureuse de Hondo résonna comme une bouée de sauvetage dans l'océan de douleur où Buck se noyait. Avec un soupir tremblant, il se força à prononcer les mots qui lui brûlaient la langue. " Je... Je suis enceinte. "

Le visage de Hondo se transforma, passant de l'inquiétude à la surprise. "Quoi ? C'est... c'est sérieux ? " Il fronça les sourcils, cherchant à comprendre. Buck hocha la tête, le cœur battant à tout rompre.

"Je sais que ça semble fou, mais c'est vrai. Je ne sais même pas comment c'est arrivé... "Sa voix se brisa, et il se passa une main sur le visage, tentant de chasser les larmes. "Je suis perdu, Hondo. Je ne sais pas ce que je vais faire. "

Hondo s'approcha, posant une main rassurante sur l'épaule de Buck. "Écoute kid, la première chose que tu dois faire, c'est te calmer. On va gérer ça ensemble. Tu n'es pas seul, je te le promets."

Buck sentit un frisson de gratitude traverser son corps. Ce simple geste, cette promesse d'amitié, lui donnait un peu de force. "Je ne sais même pas si je peux être un bon père... ou même si je suis prêt. " Sa voix était à peine un murmure.

"Personne n'est jamais vraiment prêt, Buck. On apprend en cours de route. " Hondo le regarda droit dans les yeux, sa détermination palpable. "Tu as déjà affronté des situations bien plus difficiles. Regarde ce que tu as surmonté dans ta vie. Tu es un combattant. "

Les mots de Hondo résonnaient en lui, mais Buck se sentait encore accablé par la peur. Il se remémora les visages de ses collègues, leurs regards de rejet. « Et mes amis ? Enfin, anciens amis plutôt...Ils ne voudront jamais me pardonner. J'ai tout gâché... tu ne le sais peut-être pas mais je leur est donner un procès !"

Hondo secoua la tête, refusant de laisser Buck se perdre dans ses pensées sombres. "Ne te laisse pas abattre par ça. Je comprend que les choses sont compliquées, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas te pardonner, surtout si t'as déjà compter pour eux avant. Ce qui compte maintenant, c'est ce que tu ressens et ce dont tu as besoin. "

Buck baissa les yeux, son cœur battant à tout rompre. Il savait qu'Hondo avait raison. Il devait affronter ses peurs, prendre le risque d'être vulnérable. Mais l'idée de retourner au 118, de faire face à la douleur et aux reproches, lui était insupportable. Il avait déjà essayé, et cela s'était mal terminé. Il an essayer quand il a croisé le 118 à l'épicerie et tous à l'heure avant d'aller chez Hondo.

"Je ne sais pas si je peux faire face à tout ça. J'ai déjà tant perdu, et je ne veux pas revivre cette douleur." Sa voix tremblait, trahissant l'angoisse qui l'étreignait.

"Écoute, Buck, " dit Hondo d'un ton ferme, "tu as besoin de temps pour digérer tout ça. Pourquoi ne resterais-tu pas ici ce soir ? On peut parler plus tard ou demain, prendre le temps qu'il faut. Je ne vais pas te laisser affronter ça seul. "

Buck leva les yeux, surpris par la proposition. "Tu es sûr ? Je ne veux pas être un fardeau. "

Hondo sourit, une lueur de réconfort dans son regard. "Un fardeau ? Non, pas du tout. Tu es mon ami, mon petit frère même et tu as besoin de soutien. Il n'y a rien de mal à demander de l'aide. Rester ici, ça te fera du bien. "

Buck se sentit submergé par la gratitude. "D'accord, je vais rester. Merci, Hondo. Ça signifie beaucoup pour moi. "

"Bien. "Hondo lui tapota l'épaule, puis l'invita à s'installer sur le canapé. "Fais comme chez toi. Je vais préparer quelque chose à manger. Tu dois avoir faim. "

Buck s'assit sur le canapé, le regard perdu dans le vide. L'angoisse qui l'habitait ne s'était pas complètement dissipée, mais le simple fait de savoir qu'Hondo était là pour lui lui apportait un certain réconfort. Il observa son ami se déplacer dans la cuisine, ses gestes assurés et naturels.

"Tu sais, " commença Buck, brisant finalement le silence, "je n'ai jamais pensé que je me retrouverais dans une telle situation. Je pensais que ma vie était déjà assez compliquée sans ça. Mais maintenant je me retrouve chez toi après plusieur années de silence ..."

Hondo se retourna, un sourire compatissant aux lèvres. "La vie est pleine de surprises, n'est-ce pas ? Mais parfois, ces surprises peuvent nous amener à grandir d'une manière que nous n'aurions jamais imaginée. Et même si on c'est pas vue depuis longtemps, tu sera toujours important pour moi kid."

Buck hocha la tête, contemplant les mots de Hondo. "Peut-être. Mais en ce moment, je me sens juste... perdu. J'ai l'impression que tout s'effondre autour de moi. "

"C'est normal de se sentir comme ça, surtout après ce que tu traverses. Il est important de te donner du temps pour ressentir tout ça. Ne te presse pas." Hondo retourna à la cuisine, et Buck ferma les yeux un instant, se laissant porter par la voix réconfortante de son ami.

"Qu'est-ce que je vais dire à mon frère ? "demanda Buck, se remémorant Clay, le frère qu'il n'avait pas vu depuis trop longtemps. "Je veux dire, il est toujours dans l'armée, et il a sa propre vie. Je n'ai pas envie de lui imposer ça. "

Hondo sortit de la cuisine avec un plat de pâtes fumantes. "Tu sais, parfois, la famille est là pour nous soutenir, même quand nous pensons que nous ne devrions pas les déranger. Je suis sûr que Clay sera là pour toi. Et il vaut mieux que tu sois honnête avec lui. "

Buck prit une bouchée de pâtes, appréciant le goût réconfortant. "Je suppose que tu as raison. Mais c'est juste... tellement compliqué. "

"Ça l'est, oui. Mais tu n'as pas à affronter cela seul. Je suis là. Et si tu veux, je peux aussi essayer de contacter Clay et tous les autres pour toi. Peut-être qu'ils pourront venir te voir. »

Buck se figea, surpris par l'offre. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne veux pas qu'ils se sentent responsable de moi. Surtout Steve ... il vat venir ici direct s'il le découvre ..."

"Ils se sentiront toujours responsable de toi. Ils sont ta famille n'oublie pas. Et la famille se soucie de sa famille."Hondo lui lança un regard sincère. "Et au fond, tu sais que rester isolé ne fera qu'aggraver les choses. Tu as besoin de soutien, et je suis là pour t'aider à le trouver. Et les autres le feront aussi."

Buck se sentit submergé par les émotions. La chaleur de l'amitié de Hondo était un phare dans l'obscurité. "Merci, Hondo. Je... j'apprécie vraiment tout ça. "

"On est là pour ça, " répondit Hondo avec un sourire. "Maintenant, parlons de ce que tu ressens. Qu'est-ce qui te pèse le plus en ce moment ?"

Buck soupira, réfléchissant à la question. "Je pense que c'est la peur de l'inconnu. Je ne sais pas comment je vais gérer tout ça. Je me sens comme si je perdais le contrôle de ma vie. "

"C'est compréhensible. La peur est souvent notre première réaction face à des changements majeurs. Mais souviens-toi, il est normal d'avoir peur. Ce qui compte, c'est comment tu choisis de gérer cette peur."

Les mots de Hondo résonnaient en lui, lui offrant un semblant de clarté dans le chaos. Ils continuèrent à discuter longuement, partageant des souvenirs, des rires, mais aussi des larmes. Hondo parlait de ses propres combats, de ses doutes, et cela réconfortait Buck d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginée.

Finalement, la nuit tomba et Hondo et Buck se retrouvèrent sur le canapé, fatigués mais apaisés. Hondo se leva pour éteindre la lumière, créant une atmosphère rassurante. "Tu veux que je te prépare un lit pour la nuit ? "

Buck acquiesça, se sentant étrangement soulagé à l'idée de ne pas être seul. "Oui, je crois que ce serait bien. "

"Parfait. Reste ici, je vais préparer ça. " Hondo disparut dans une autre pièce, laissant Buck dans le calme de la nuit.

Il ferma les yeux, respirant profondément, se sentant pour la première fois depuis longtemps un peu plus léger. Avec Hondo près de lui, il savait qu'il avait un soutien solide. Et, pour la première fois, il ressentit une lueur d'espoir, comme une promesse que, peu importe ce qui allait arriver, il ne serait pas seul dans cette épreuve.

Et tandis qu'il s'allongeait sur le canapé, Buck comprit que le chemin serait long, mais il était prêt à l'affronter. Demain, il en parlerait avec Hondo, et peut-être qu'ensemble, ils pourraient trouver un moyen de faire face à l'avenir.