2 ~ Departure
Malgré les quelques jours de réflexion lui ayant été accordés par le Conseil, Killian n'avait pas changé d'avis, et ce, au plus grand désarroi de son frère Aïden. L'heure était venue pour lui d'être envoyé au camp de réserve.
Après avoir regroupé toutes ses affaires, il se décida donc à aller le voir pour lui faire ses adieux. Il monta à l'étage, là où se trouvait son bureau. Lorsqu'ils étaient chez eux, son frère passait tout son temps dans cette pièce. Le jeune homme s'arrêta devant la porte en bois recouverte de peinture blanche légèrement écaillée et la fixa nerveusement. Malgré l'absence de bruit, il savait qu'Aïden était assis dans son grand siège bordeaux au dossier matelassé. Il y était toujours.
Killian ferma les yeux quelques secondes et expira doucement. Il avait besoin de garder le contrôle. Il ne pouvait pas craquer maintenant. Il entra sans se donner la peine de frapper et vit Aïden relever la tête de sa montagne de paperasse.
L'aîné aux yeux noisette fixa son petit frère intensément, ne comprenant pas sa soudaine irruption dans son bureau. Son visage se crispa lorsqu'il réalisa que Killian était sur le point de partir pour le camp de réserve. Il ne put s'empêcher de tenter de le raisonner une dernière fois.
— Tu es sûr de toi ? Tu peux encore chang...
Killian le coupa avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase.
— On en a déjà parlé. C'est mon choix. En tant que fils, je suis fier d'honorer sa mémoire.
— Je le sais bien mon frère, et sois certain que si notre mère était encore parmi nous, elle serait également fière de ce que tu accomplis pour notre peuple, mais elle ne te laisserait jamais donner ta vie ainsi.
— Avoir l'occasion de venger sa mort apportera peut-être enfin la tranquillité à mon esprit. Justement, comme tu l'as souligné, mère n'est plus. Le choix de ce que je fais avec ma propre vie m'appartient.
Résigné, Aïden reprit la parole après un moment de silence.
— Toutes tes affaires sont prêtes ?
En y réfléchissant, Killian trouvait cette situation risible. Son unique moyen de défense étant son corps, ou plus précisément son don de feu, il n'emportait aucune arme, seulement des vêtements de rechange. Des rations alimentaires, une gourde ainsi qu'un uniforme lui seraient fournis lorsqu'il serait au camp de réserve. La mort était rapide sur le champ de bataille pour les jeunes combattants sans aucune expérience comme lui. De ce fait, emmener avec soi de quoi changer de tenue et se sustenter était tout simplement ridicule. En fait, ces affaires étaient plus encombrantes qu'autre chose. Elles donnaient de faux espoirs aux soldats novices. En particulier, celui de rester en vie.
Pourtant, malgré l'absurdité de la situation, Killian avait préparé ses affaires, comme pour respecter cette tradition militaire et également pour rassurer son frère sur son espérance de vie. Il avait aussi fait le choix d'emmener des photos où se trouvait son frère Aïden, mais également des photos de sa mère Abigaëlle avec son éternel sourire si réconfortant, en compagnie de son père. Ces images n'étaient que des souvenirs, des fantômes, mais le jeune homme n'était pas prêt à y renoncer. Il voulait pouvoir les regarder avant d'affronter la mort et les avoir avec lui lorsque son corps froid reposerait sur le sol.
— Oui, tout est bouclé, lui indiqua Killian pour le rassurer.
— Alors ça y est, il est temps. Puisse ton combat rendre honneur au feu et ton âme rejoindre le soleil, récita son frère d'une voix solennelle.
L'entendre dire cette phrase si souvent prononcée par les familles des combattants fit davantage prendre conscience au jeune homme qu'il ne reverrait jamais son frère. L'aîné ne perdit pas une seconde supplémentaire pour prendre son petit-frère dans ses bras, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage qu'il ne fallait lâcher pour rien au monde.
Killian, d'abord surpris de cette démonstration d'affection, devenues si rares dans sa famille depuis la mort de sa mère, resta immobile. Mais progressivement, il se rendit compte du besoin vital qu'il avait d'être en contact avec son frère à qui il était en train de faire ses adieux. Il avait besoin de ressentir la force de ses bras protecteurs autour de lui, lui procurant ce sentiment de sécurité. Il avait besoin de sentir cette chaleur familière si réconfortante.
— Puissent nos âmes se retrouver sur le soleil, murmura faiblement le jeune homme, toujours maintenu par les bras de son frère.
Après de longues minutes passées à s'étreindre, Killian rompit ce contact et sortit du bureau sans se retourner. Il ne voulait pas qu'Aïden puisse apercevoir ses yeux à présent devenus plus qu'humides. Il ne voulait pas craquer et risquer de changer d'avis pour rester avec son grand frère.
Arrivé dans le salon, il se rapprocha silencieusement du bruit crépitant de la cheminée. Comme toujours, son père, Jonah, était affalé dans son fauteuil habituel en cuir brun, le regard vide et le visage inexpressif. Il contemplait le feu allumé par sa défunte épouse il y a maintenant des années et qui ne cessait de brûler avec un verre d'alcool à la main. Il passait ses journées assis dans son fauteuil à fixer ce feu dans un état quasi léthargique.
— Un véhicule m'attend devant la maison. Il est temps pour moi de partir, père, déclara Killian, la gorge nouée.
À l'entente de ses mots, Jonah tourna la tête vers lui, mais n'en prononça aucun. Il se contentait de river son regard dans les yeux bleus de son fils qui lui rappelaient douloureusement ceux de sa bien-aimée. Killian avait du mal à rompre ce contact visuel, s'agissant sûrement du dernier échange qu'ils auraient à jamais. Lorsque le jeune homme finit par lui faire un bref signe de tête pour lui signifier son départ et lui dire au revoir, le cœur de Jonah se serra, mais ce dernier resta immobile. Le quadragénaire était incapable de parler et de prendre son fils dans ses bras une dernière fois. Le chagrin le paralysait. Sa profonde tristesse l'empêchait d'exprimer une autre émotion.
C'est sur ce dernier regard que Killian ouvrit la porte d'entrée pour quitter sa maison et rejoindre le véhicule militaire qui n'attendait plus que lui, avec l'impression d'être un animal que l'on menait à l'abattoir. Et dans un sens, c'était tout comme. Le jeune homme de feu savait qu'il allait mourir, mais il était prêt. Il n'avait pas sa place dans la société, sa vie n'avait pas de sens. Aller combattre ces êtres de glace lui permettrait d'exprimer pleinement cette rage le consumant depuis maintenant trois longues années. Cette rage qui ne le quittait plus depuis la perte de sa mère. En tuant ces monstres de glace, il aurait peut-être le sentiment de venger sa mort et de mourir en ayant enfin accompli quelque chose.
Il marcha d'un pas déterminé en direction de l'énorme camion militaire gris et noir, jusqu'à l'homme en tenue de combat qui semblait l'attendre pour l'y faire monter.
— Bienvenue soldat ! Merci de ton sacrifice. Prends place, lui dit-il tout en lui désignant l'arrière du véhicule.
Les chances de revenir vivant chez-soi étaient tellement faibles, voire nulles que l'on remerciait déjà le jeune homme de feu de donner sa vie. Personne ne s'attendait à le revoir en vie. Et pour dire vrai, lui non plus.
L'homme en uniforme souleva le loquet métallique de la portière et la tira vers lui pour que Killian puisse monter. Au vu du nombre important de nouvelles recrues installées, il devait être le dernier que ce convoi devait récupérer. Il était sidéré de voir autant de personnes parquées dans un seul véhicule. Le jeune homme de feu s'installa sur l'unique place restante et fut surpris de constater qu'un visage familier se trouvait face à lui.
— Émeric ? Le Conseil a choisi de t'envoyer au front toi aussi ? demanda-t-il avec étonnement.
En soi, sa question était stupide. Il connaissait parfaitement la réponse puisque son ami se tenait là, juste devant lui. Mais retrouver un de ses anciens amis d'enfance dans son voyage vers la mort le perturbait.
— Eh ouais mon pote ! Ça me fait plaisir de pas être seul et de t'avoir à mes côtés pour combattre. À nous deux, on va les transformer en saloperies de flocons de neige ces monstres de glace ! lui répondit joyeusement le grand blond qui n'avait pas perdu son aptitude à le faire rire.
Killian n'était d'ailleurs pas le seul à être amusé par l'attitude conquérante de son ami. Ses phrases avaient le don de détendre l'atmosphère macabre qui régnait dans le camion. Il avait aperçu quelques sourires se dessiner sur le visage de certains combattants assis à l'arrière avec eux.
Le jeune homme de feu passa le reste du trajet à discuter de tout et de rien avec Émeric. Ce dernier lui racontait à quel point sa voisine Maya était devenue 'sexy', et lui, parlait de la façon dont s'était déroulé son passage devant les membres du Conseil et surtout, de la tête qu'ils avaient tirée quand il leur avait dit qu'il était volontaire.
Émeric aussi n'appartenait à aucune fonction supérieure. Il avait eu pour ambition de devenir apprenti agriculteur, mais visiblement, cela n'avait pas abouti. Contrairement à Killian, il ne s'était pas porté volontaire, mais il n'avait pas non plus cherché à se soustraire de l'envoi au front. Cet ancien ami que le jeune homme voyait régulièrement avant la mort de sa mère était plutôt du genre à prendre la vie comme elle venait et à en accepter les épreuves sans rechigner. Émeric n'avait jamais été quelqu'un de compliqué. C'était d'ailleurs ce qu'il lui plaisait le plus chez lui.
Pourtant, malgré sa bonne compagnie, Killian sentait le stress le gagner et sa gorge se nouer au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du camp de réserve. Son village était l'un des plus proches du front. Il s'agissait de la capitale guerrière du camp de feu. Ses habitants vivaient donc à la lisière de la guerre. Cela rendait le trajet vraiment rapide, le véhicule était arrivé à destination en à peine quelques heures.
En sortant du camion, Killian ne put s'empêcher de remarquer que le temps s'était considérablement refroidi et que cela n'avait rien à voir avec l'heure tardive. Il savait que cette baisse de température était due à la proximité des terres de glace.
Le camp de réserve n'était pas aussi grand que ce que Killian s'était imaginé. Il y a avait seulement deux bâtiments de six étages accolés l'un à l'autre. En regardant plus attentivement, le jeune homme pouvait également discerner un hangar plus loin sur le terrain. Hormis la haute clôture barbelée qui encerclait le terrain et les sentinelles postées aux quatre coins, le lieu avait l'air plutôt tranquille. Les militaires restaient sur leurs gardes, mais tout le monde savait que le risque de se faire attaquer ici était minime.
L'homme de tout à l'heure ordonna à toutes les nouvelles recrues de donner leur nom un à un aux deux gardes qui surveillaient la grille d'entrée. Tous furent admis à l'intérieur sans problème et se retrouvèrent entassés dans la salle d'approvisionnement située au rez-de-chaussée du premier bâtiment.
L'endroit n'avait rien d'accueillant. Aucune couleur n'était mise en avant, rien n'attirait le regard. Tout était terne. L'ensemble des murs et des sols était dans les tons gris clairs et niveau meubles, il n'y avait que le strict nécessaire. Killian n'avait jamais porté d'intérêt particulier pour la décoration, mais il devait bien admettre que ce lieu austère en avait cruellement besoin.
Alors que le jeune homme analysait le nouvel environnement dans lequel il se trouvait, la plupart des nouveaux soldats profitaient de cet instant pour discuter. Leur vacarme fut aussitôt interrompu.
— SILENCE !
Bien sûr, tous auraient aimé rester dignes, mais la voix tonitruante d'un homme en tenue de combat les fit tous sursauter sans exception. Chacun avait eu un petit sursaut ou un mouvement de recul. Certains avaient même poussé un petit cri aigu qui pouvait mettre en doute leur virilité.
Satisfait du résultat, le militaire à la peau et au regard noir qui venait de hurler reprit la parole :
— Bien. Maintenant que j'ai toute votre attention, je vais vous demander de vous mettre en rang sans perdre de temps. Nous allons venir vous donner vos uniformes ainsi que quelques rations alimentaires. Gardez vos sacs avec vous, ils seront fouillés.
Comme une machine bien huilée, tout le groupe suivit les instructions données par l'homme à la voix grave qui transpirait l'autorité. L'attroupement se divisa afin de former quatre lignes distinctes. Chaque jeune soldat obtempéra calmement à la fouille, enfin tous, sauf un.
— Rendez-les-moi ! rugit Killian en essayant de récupérer les photos que venait de lui confisquer un militaire.
— Laisse-lui, intervint un second soldat plus haut gradé qui avait été alerté par leurs éclats de voix.
— Cela va l'encontre du règlement monsieur, s'obstina celui qui tenait les photos.
— C'est un jeune des fonctions inférieures. Laisse-lui au moins ça, reprit le supérieur en lançant un regard compatissant à Killian.
L'autre soldat lui fit un sourire contrit et lui rendit ce qu'il lui avait pris.
Le jeune homme ne voulait pas dire merci. Il avait très bien compris ce que l'autre avait voulu dire. Sans la formation militaire, il était évident pour tout le monde qu'il allait se faire massacrer rapidement lorsqu'il se retrouverait face aux abominations de glace. Si on lui laissait ses effets personnels, c'était clairement par pitié.
L'attention fut redirigée vers l'un des hommes qui avait distribué les rations alimentaires. Il insista lourdement sur l'importance de ne pas les entamer à moins d'être sur le champ de bataille. Que même si un petit creux se faisait sentir en pleine nuit, il était interdit d'ouvrir l'une de ses rations car aucune autre ne serait distribuée. Killian trouva ces directives vraiment stupides. Qui dans son état normal voudrait bouffer une telle chose ? La mousse du matelas devait sûrement être plus savoureuse que ces horreurs lyophilisées.
Plus tard dans la soirée, alors qu'ils étaient tous attablés dans le réfectoire pour profiter d'un repas chaud, un garçon aux cheveux châtains s'approcha de la table où était assis Killian. Il s'adressa à lui d'une voix forte et théâtrale, sans se soucier une seconde d'être entendu par ses pairs.
— Eh ! Mais c'est celui dont tout le monde parle, le célèbre volontaire.
Sa remarque eut l'effet escompté. Plusieurs personnes interrompirent leur conversation et se mirent à fixer le jeune homme en question.
Célèbre à cause de son père leader au Conseil, de la mort de sa mère, de sa volonté à faire la guerre, ou tout simplement les trois ? Killian ne savait pas, mais il s'en fichait royalement. Il voulait simplement qu'on lui foute la paix.
Ceux qui avaient fait le trajet avec lui l'avaient sûrement entendu parler avec Émeric. Le jeune homme comprit que les informations circulaient très vite par ici. S'il n'avait pas été celui pointé du doigt, écouter des ragots aurait pu le distraire et lui faire oublier qu'il se retrouverait bientôt face à des monstres assoiffés de sang.
— Moi qui pensais que tu bénéficierais d'un passe-droit grâce à ton cher papounet, tu m'as bien étonné sérieux, continua-t-il en appuyant sa remarque d'un sourire en coin.
À en juger par sa carrure imposante et l'arrogance dont il faisait preuve, Killian était sûr que ce garçon venait d'une famille de militaires. Ceux qui avaient été recrutés de force restaient discrets. La plupart s'étaient regroupés et faisaient leur possible pour se donner du courage mutuellement. Ils ne se donnaient pas en spectacle.
Killian pensait qu'en ignorant ce soldat trop sûr de lui, ce dernier finirait par lui lâcher la grappe. Eh bien, il avait tort. Cela ne fit que l'encourager à poursuivre.
— Et alors ? On fait sa tête brûlée devant le Conseil mais on se donne pas la peine de répondre à son frère d'armes ?
— T'es pas mon frère, répondit enfin Killian en serrant la mâchoire.
— Et toi t'es rien qu'un bouffon. T'aurais pu rester chez toi, bien tranquille, mais t'as choisi de t'engager bêtement. Dis-moi, tu penses que c'est un jeu tout ça, ou t'es juste complètement arriéré ?
Le jeune homme de feu sentait son self-control lui échapper peu à peu. Il ouvrait et fermait frénétiquement les poings pour tenter d'évacuer sa tension. Il ne supportait pas de se faire insulter et par-dessus tout, il en avait plus que marre que tout le monde remette son choix en cause.
Killian avait toujours eu des difficultés à gérer sa colère. Les adieux avec sa famille, le trajet angoissant vers le camp de réserve et l'incident avec les photos avaient mis ses nerfs à rude épreuve. Ce soldat à l'air arrogant devint la contrariété de trop. Il se releva subitement et poussa violemment celui qui le provoquait.
— Mais ferme ta gueule putain ! Va te faire mettre par un bonhomme de neige au lieu de me les briser, cracha-t-il à celui qu'il venait de faire tomber sur le sol en béton.
— Killian arrête ! On doit pas se battre entre nous, intervint Émeric.
Son ami le tira par le bras pour l'éloigner. Ils finirent par monter dans le dortoir qu'ils partageaient avec six autres soldats. Voyant qu'ils étaient seuls, Killian en profita pour se libérer d'un poids.
— Je suis désolé.
— C'est rien. Ce type était un enfoiré, T'étais pas le seul à vouloir lui casser la gueule ici, mais on ne doit pas céder à la tentation. Ignore-le.
— Je parle pas de ça.
— Ben de quoi alors ?
— Pour t'avoir repoussé et pour avoir été un ami de merde.
— Oh ça. Tu sais, je t'en ai pas voulu. Je sais pas ce que ça fait de perdre sa mère, alors j'ai préféré te laisser gérer ça à ta façon. En fait, c'est plutôt à moi de m'excuser, j'aurais dû insister. Par contre, j'ai vu que tu refusais pas de parler à Aurore, lui dit le jeune blond en bougeant ses sourcils de façon provocatrice tout en affichant un sourire taquin.
— On ne parlait pas vraiment.
— J'en étais sûr ! C'est pour ça que tu ne voulais pas me voir, j'avais pas le bon équipement, s'amusa Émeric en lui faisant un clin d'œil exagéré. J'ai tenté ma chance avec elle, mais rien à faire. Au moins, toi t'as réussi.
Killian ricana avant de lui répondre.
— Et comment ça s'est passé avec ta voisine sexy ? Maëva ?
— Maya, le corrigea immédiatement son ami. Pas vraiment mieux. Que veux-tu ? Ces filles ne savent pas ce qu'elles loupent. Avec mon physique de rêve et mon incroyable personnalité, je finirai bien par en hameçonner une !
Killian rigola franchement, mais perdit bien vite son sourire en regardant autour de lui. Il réalisa que les chances pour que son ami tente sa chance avec une autre fille étaient quasiment réduites à néant. Comme lui, Émeric ne rentrerait pas au village. C'était un aller simple.
🔥 Fin du chapitre 2. 🔥
Le prochain chapitre sera « quelque peu » (#euphémisme) violent... je préfère vous prévenir maintenant ❗️
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