Brasier Ardent

Heya !
Voilà le premier texte de la FSA pour la Saint Valentin.
C'est un old soukoku, écrit par Kayano et moi (Rainy) :3
Par contre, on a mélangées nos parties, donc si vous retrouvez qui a écrit quoi, bravo x')

Bonne lecture !

~

Il y avait été une époque où, pour Mori, la Saint Valentin était un moment béni. Un moment de calme avant la tempête.

Autrefois.

Aujourd'hui, le boss de la mafia était recalé au même rang que tous ces célibataires sans espoir.

Mais il se souvenait encore lorsque ce jour signifiait tout autre chose pour lui.

Allongé sur son lit, son regard s'attardait sur chaque petite imperfection du plafond, chaque petite tâche accrochant ses yeux. Il laissa ses pensées vagabonder et ses souvenirs remonter à la surface.

~Dix-sept ans plus tôt~

Ils marchaient tous deux le long de la rivière. Les reflets nacrés du soleil en faisait un fleuve de lave et il semblait au jeune homme qu'une chaleur s'en dégageait. En vérité, cette douce impression venait de l'intérieur même de son corps.

L'argenté, de cinq ans son aîné, marchait en tête, laissait le plus jeune seul à l'arrière à contempler le magma, qui paraissait s'écouler tout près d'eux.

Absorbé par ce spectacle, il ne s'aperçut pas que Yukichi s'était stoppé. Il rentra assez violemment dans son ami et s'écroula au sol. À demi-sonné, il mit quelques secondes avant de remarquer la main que lui tendait l'autre.

-Pourquoi tu t'es arrêté ? reprocha le noir en se relevant par lui-même, vexé d'être ainsi humilié.

Fukuzawa haussa les épaules puis s'assit sur la berge.

-Le paysage en vaut la peine, tu ne trouves pas ?

Il avait accompagné des mots d'une petite tape sur le sol à côté de lui, faisant clairement comprendre à Ôgai qu'il devait s'asseoir à ses côtés.

Le noiraud soupira et s'exécuta.

Les deux partenaires restèrent en silence à contempler le brasier aqueux sous leurs yeux. La nuit tombait et l'air se rafraîchissait. Pourtant, Mori n'avait aucunement froid.

La chaleur en lui monta encore d'un cran.

Était-ce la proximité du fleuve de lave ou la main timide que Yukichi venait de poser sur la sienne ?

Il semblait au plus jeune qu'une fanfare de tambours résonnait au loin. Mais c'était bien plus proche que ça.

Il tourna ses yeux violacés vers son partenaire d'arme. Ceux de Fukuzawa reflétaient un profond sentiment que tous deux partageaient en secret.

Le paysage sembla tout à coup dénué d'intérêt et ils plongèrent chacun dans les prunelles de l'autre. N'importe quel passant n'y aurait vu qu'une simple bataille de regard, mais c'était bien plus fort.

Bleu contre violet. La pureté du saphir face à la brillance de l'améthyste. L'éclatant ciel azur des jours de beau temps face au ciel des chaudes soirées d'été, piqué de mille étoiles. Les couleurs de leurs iris s'opposaient comme elles se complétaient. Tout comme eux.

Au ralenti, Mori leva sa main sans lâcher le regard de l'autre homme.

Et tout aussi lentement, celle de Yukichi vint la rejoindre.

Comme si c'était la chose la plus naturel au monde, leurs doigts s'entrelacèrent pour ne plus se lâcher.

Symbole d'une promesse muette. D'un futur commun qui les attendait.

"Ensemble ?"

"Pour toujours ?"

Tant de questions silencieuses qui n'appelaient qu'à une seule réponse.

"Oui."

Et tandis que Mori se penchait en avant, tout son corps hurla ce même mot. En total mimétisme, l'argenté suivi son mouvement.

Leurs lèvres se rencontrèrent et le brun ferma les yeux, abandonnant son soi-disant combat de regard.

Il serait toujours perdant avec Yukichi comme adversaire.

Et cela ne le gênait pas plus que ça.

Se noyer dans le ciel bleu qu'étaient les pupilles de l'argenté ne le dérangeait pas.

C'était une mort douce qu'il accepterait avec délectation.

-Je t'avais dit que le paysage en valait la peine, murmura son partenaire contre sa peau.

Mori laissa son regard dériver sur le fleuve.

-Oui, souffla-t-il en réponse.

Un sourire illumina le visage de l'argenté.

-Je ne parlais pas de ce paysage là, même s'il est vrai qu'il est particulièrement beau.

Oh.

Oh.

Il eut à peine de le temps de comprendre le sous entendu et de rougir, que déjà, les lèvres de Fukuzawa étaient sur les siennes.

Et Mori s'abandonna totalement à l'étreinte jusqu'à ce qu'il en oublie son propre prénom.

~

Le soir, le noiraud s'était soigneusement préparé, parce que Yukichi voulait l'emmener dans un endroit spécial, en plus du fleuve.

Il n'avait pas dit non. Comment aurait il pu ?

Ces derniers temps, les débuts naissants de leur relation lui occupaient tout l'esprit au point qu'il ne restait plus rien pour son travail.

Peu importe.

Ôgai réajusta une dernière fois ses mèches de cheveux avant de s'élancer au point de rendez-vous convenu.

-Tu es toujours aussi magnifique, murmura Fukuzawa à son oreille quand il le vit arriver.

- Si vous voulez bien me donner le plaisir de me suivre, Monsieur, poursuivit l'argenté en lui offrant son bras.

Bras que Mori prit volontier.

À son grand étonnement,son partenaire ne tarda pas à le guider dans une fête foraine animée, qui sentait la bonne odeur des sucreries.

-Une barbe à papa ! s'exclama le noiraud faisait fit de sa réputation. Prenons en une !

Voyons que Yukichi hésitait, le jeune homme lui sortit les yeux les plus attendrissants qu'il avait en réserve.

Visiblement cela marcha sur l'argenté qui céda sans protester.

Ravi, et tenant à bout de bras la sucrerie entre eux, Mori laissa un sourire s'installer sur son visage.

Quand ils eurent terminé, le noiraud jeta le bâtonnet désormais inutile. Et sans se faire prier, il saisit de nouveau la main de l'argenté.

Sans faire aucun commentaire, les deux hommes se contentèrent de se balader dans la fête, main dans la main, se stoppant a quelques stands.

Ce quatorze février était parfait, juste parfait.

Il aurait dû savoir que les meilleures choses ont une fin. Il avait juste fermé les yeux le plus fort possible pour tenter d'écarter cette éventualité.

Alors, Mori avait profité de chaque instant qui lui avait été offert avec Fukuzawa.

Chaque sourire, chaque éclat de joie, chaque baiser.

Et le noiraud consignait tout ça au plus profond de sa mémoire.

Il ne voulait pas oublier.

Il n'avait pas le droit d'oublier.

Ce n'était pas faux que de dire que Ôgai Mori était désespérément tombé amoureux de Yukichi Fukuzawa, que ce soit ce fameux quatorze février ou plus tard.

Il n'y avait plus de retour en arrière.

Il était inutile de mentionner l'état de son cœur quand Fukuzawa avait mis fin à leur relation.

"Un quatorze février. N'as-tu vraiment aucune pitié pour moi ?"

Des débris, des débris et des débris.

Gisant à ses pieds, l'entourant d'une mer fissurée. Vestiges de sa fierté, de son amour propre.

Mais étrangement, son amour pour Yukichi restait intact.

Ironie du sort.

Il n'avait pas besoin d'être médecin pour savoir que son organe vital ne guérirait jamais complètement.

Il s'y ferait, avait-il pensé.

Non, absolument pas : c'était le plus beau des mensonges qu'il s'était jamais dit.

Une jolie tromperie pour cacher la blessure.

Il ne se passait pas un jour sans que Mori se remémore cette fabuleuse journée qu'avait été la Saint-Valentin.

Maintenant, dix-sept ans plus tard, et allongé sur son lit, le boss de la mafia ne put s'empêcher de se demander si Fukuzawa le trouverait toujours aussi magnifique.

Malgré le sang qui tâchait ses mains ?

Malgré toutes ces personnes manipulées sans pitié ?

Ôgai Mori était devenu un monstre.

Et Yukichi Fukuzawa le haïssait.

Toc toc toc. Quel son désagréable. Faites qu'il cesse !

L'incessant toquement finit par sortir définitivement Mori de ses pensées. Il se leva brusquement et ouvrit sèchement la porte d'un air exaspéré. Qui osait lui gâcher sa St-Valentin mémorielle ?

Ôzaki Kôyô se tenait dans l'ouverture de la porte.

-Quoi ? demanda simplement le noiraud d'un ton sec.

-Un paquet.

La boss de la mafia portuaire détacha son regard de la jeune femme rousse et posa ses yeux violets sur l'objet que lui tendait sa collègue. Il l'attrapa brusquement et claqua la porte. Le déranger dans sa rêverie pour une simple boîte !

Mais, tandis qu'il se rallongeait sur son lit, la curiosité l'envahit.

C'était une petite boîte d'un beau bleu métallisé.

Dedans, des chocolats. Le noiraud en porta un à sa bouche. La saveur sucrée du cacao se mélangea au goût salé des larmes alors qu'il lisait la petite carte trouvée à l'intérieur du paquet. Une petite carte signé Yukichi Fukuzawa...

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