Besoin de vin envie de toi

Reporter son manque de sommeil sur un personnage fictif pour trouver une fin à cet OS ? Ahah, ja-mais voyons ~
#Pika

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
#Ches

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Les bureaux de l'Agence des Détectives Armés étaient plutôt silencieux. Mis à part le ronronnement des voitures dans la rue, le claquement des claviers et les bruits de mastication de Ranpo, le calme qui régnait était presque exemplaire. Presque, car une telle tranquillité ne pouvait signifier qu'une chose : il était bientôt midi, et Dazai n'était pas encore arrivé. Or, si il y avait bien une chose qu'aucun employé de l'ADA ignorait, c'était que plus le brun arrivait tard, plus il se faisait remarquer. C'était donc avec une certaine crainte que les détectives présents appréhendaient l'arrivée inévitable de leur collègue, rendant à chaque minute qui passait l'ambiance un peu plus pesante.

Le premier signe de l'apocalypse imminente fut une innocente chansonnette poussée par une voix de crécelle. La source étant encore lointaine, il était difficile de discerner toutes les paroles, mais les mots «mort» et «suicide amoureux» se distinguaient clairement. Le second cavalier fut une véritable éruption de coups de klaxon, comme si un fou s'amusait à danser au milieu de la route, et le troisième un tremblement sourd provoqué par le martèlement de chaussures sur les marches de l'escalier. Le dernier avertissement fut le vagissement à glacer le sang de la porte d'entrée agonisante, claquée grande ouverte par un coup de pied fabuleux, attirant l'attention de tous les occupants de la pièce vers le grand brun échevelé sur le seuil.

« -Je suis un génie ! s'époumona le suicidaire, tel une cantatrice sourde. »

Seuls les grognements désapprobateurs de ses collègues lui répondirent. Cela ne diminua en rien l'enthousiasme du bonhomme, qui, survolté, se planta devant le bureau d'un blond à lunettes.

« - Kunikida! Apprends moi à faire des chocolats !

- Non.

- Allez s'il-te-plait !

- Non.

- Mais Kunikida ! Tu es un peu comme notre mère à tous ! C'est à toi que revient la lourde charge d'éduquer tes enfants ! »

Malheureusement, cette déclaration n'éveilla aucun instinct maternel chez le blond, qui, faute d'arguments, envoya le dossier le plus proche directement sur le nez de son interlocuteur. Dazai se tourna alors vers ses autres collègues, les yeux remplis d'espoir. Il tenta de croiser le regard d'Atsushi, mais celui-ci se cacha derrière une plante pour se défiler.

« -Très bien, déclara le momifié, alors je vais juste continuer de chanter jusqu'à ce qu'on daigne m'aider.

- Je vais t'aider. »

Tous se retournèrent vers celui qui leur avait épargné le pire des supplices. Sortant la tête d'un paquet de chips d'un geste gracieux, quelques miettes ornant ses cheveux lui donnant un air raffiné, Ranpo, ce sauveur, prit la parole.

« -Je t'aide à une condition.

- Je t'écoute.

- J'en veux la moitié.

- Marché conclu ! »

Toute sa fougue retrouvée, Dazai s'élança vers son collègue pour une poignée de main, afin de sceller le pacte. Néanmoins, un doute persistait.

« - Tu sais cuisiner ? s'enquit le suicidaire. »

Un fin sourire s'étendit sur les lèvres du détective prodige.

« -Non. »

Au final, les deux membres les plus puérils de l'Agence furent rejoints par une troisième congénère. Yosano, par la possibilité de blessés alléchée, supervisa l'opération tout en jouant négligemment avec les couteaux de la cuisine. Étrangement, la présence de la sadiste n'augmenta pas les dégâts fait à la pièce, et permit même de les limiter. Il faudrait sans doute racheter un four ainsi que des torchons, et refaire la peinture, mais aucune dégradation irréparable ne toucha le bâtiment. Satisfait, Ranpo s'était installé sur le bureau de Tanizaki, dévorant tout ce qui ressemblait plus ou moins à du chocolat.

Quant à Dazai, il avait réussi à embrigader Atsushi dans son affaire. Le tigre tentait tant bien que mal de faire un emballage réussi.

"- C'est pour quoi faire, au juste, ces chocolats? demanda le plus jeune.

- Je vais les offrir à Chuuya!

- Tu comptes vraiment donner des chocolats à un capitaine de la mafia?

- Oui! Avec un peu de chance il sera tellement énervé que cette fois il me tuera! s'exclama l'ex-mafieux, une joie assez glauque dans les yeux.

- Rappelle moi de ne jamais te demander de conseils en relations amoureuses.

- Mais tu n'en as pas besoin voyons, tu as l'air de bien te débrouiller avec Akutagawa.

- Il veut me tuer! s'indigna Atsushi.

- C'est ce que je dis: tout va comme sur des roulettes!"

Sur ces mots, le plus grand arracha la boîte à peine finie des mains de l'autre et s'éloigna en fredonnant.

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La boîte de chocolats gagnés au prix des nerfs de Kunikida et de la cuisine de l'Agence entre les mains, le détective le plus moralement discutable de Yokohama se dirigeait d'un pas tranquille vers le port.

Le crépuscule s'annonçait sous la forme d'un ciel rosé jonché de nuages aux couleurs des flammes, et tous savaient que cette heure était précisemment celle où il fallait quitter les quais, les bateaux, les rues des quartiers proches des docks, sous peine de se voir pris entre les feux croisés d'un règlement de compte criminel. Ou pire, finir ses jours prématurément après avoir rencontré un mafioso. Cependant, c'était exactement vers cette partie honnie de la ville que Dazai se dirigeait, serein, voire à la limite du joyeux, sans la moindre trace d'appréhension sur le visage.

Il fallait dire qu'il connaissait tout ce qu'il y avait à savoir sur ces ruelles sombres et ces pavés tâchés de sang. Il en savait même un peu trop sur l'organisation criminelle qui avait aidé à repeindre le sol d'hémoglobine, et loin de l'effrayer cette connaissance le poussait au contraire à constamment narguer la Mafia Portuaire en s'aventurant sur leur territoire sans aucune forme de précaution ou même de crainte.

Par envie de mourir, clamait-il, mais ses proches collègues avaient depuis longtemps compris qu'autre chose, des liens peut-être pas tout à fait brisés, de la nostalgie, un peu de regret même, devait le garder attaché à cet endroit et son histoire sanglante, bien malgré lui.

Il était doué pour fuir après tout, pas pour rester caché.

Traversant les rues, passant devant les échoppes fermées, les enseignes lumineuses, et sourd aux échos de rires se répercutant contre les murs, Dazai s'enfonçait avec assurance au cœur même du territoire de la Mafia Portuaire. Ses chaussures claquaient contre le sol, s'il s'aventurait droit dans la gueule du loup, il ne faisait pas même l'effort de le dissimuler. Il savait que rien ne serait tenté contre lui. Ses yeux avaient repéré un éclat de bouton de manchette quelques ruelles plus loin : sa présence était connue des mafiosi, relayée sûrement jusqu'à Hirotsu, mais tout le monde s'appliquerait à l'ignorer. Comme toujours.

Sa position était trop floue, il était trop précieux, il savait trop de choses, représentait un trop grand danger et un trop grand atout, pour que quelqu'un ose ne serait-ce que lui faire remarquer qu'il jouait avec le feu en brisant la ligne invisible entre le monde de la nuit et celui du jour, s'aventurant ainsi en plein territoire hostile. Mori ne pouvait se permettre de le perdre, alors il se résignait à le garder. Il le craignait autant qu'il avait besoin de lui pour le bien de la ville. Aucun mal ne lui serait jamais fait dans ces rues mal éclairées.

Si Dazai lui-même ne s'était jamais préoccupé de sa vie, il connaissait bien la valeur de celle-ci. Et il savait parfaitement l'utiliser pour narguer les plus grandes forces de la ville et briser les codes muets ou écrits les plus sacrés.

Il se retrouva donc sans encombres ni difficultés, une main dans la poche de son trench-coat beige, l'autre tenant sa précieuse boîte de chocolats, sur le pas de la porte d'une des raisons pour lesquelles la Mafia ne pouvait se passer de lui et son pouvoir.

Crochetant la serrure, sans même chercher à utiliser la manière civilisée, le détective abaissa la poignée en silence.

Le vestibule l'attendait, silencieux, et si les chaussures vernies ou le manteau noir déposé sur la patère n'avaient pas été là, l'appartement aurait pu passer pour vide. Dazai resta un instant immobile, debout dans l'obscurité, ses confiseries dans la main, à questionner ses choix de vie, pendant qu'une odeur familière lui assaillait les narines, emplissant sa tête de souvenirs inutiles.

Le parfum de Chuuya avait toujours ces effets indésirables, et ni le temps ni l'éloignement relatif entre eux n'avait pu changer cette vérité.

Secouant la tête pour chasser cet étrange sentiment qui commençait à lui monter au cerveau, Dazai poussa la porte qui séparait l'entrée du reste de l'appartement. Il se tenait prêt à éviter un coup de pied rageur, ou même une théière volante (il parlait d'expérience, ne jamais sous-estimer ce qu'un exécutif de la Mafia peut faire armé de sachets de thé); sa main gauche était même sortie de sa poche au cas-où il aurait dû être amené à utiliser son pouvoir, mais rien ne l'accueillit, rien d'autre qu'un profond soupir et deux yeux céruléens bordés de larges cernes.

Chuuya était assis sur son canapé, les jambes écartées, et les coudes sur les genoux. Penché vers la table basse sur laquelle s'étalaient une dizaine de pages blanches couvertes d'une écriture dense et serrée, il avait un verre de vin, intact, posé à proximité et quelque chose dans la façon dont sa chemise était froissée, son veston ouvert, son chapeau négligement jeté sur un coussin, ou peut-être son col totalement tourné, disait qu'il se tenait assis à cette même place depuis un sacré bout de temps.

À en juger par les deux bouteilles vides près d'un des pieds de la table et l'absence de rougeurs sur les joues du manipulateur de gravité, il devait au moins en être à son troisième jour planté entre les coussins.

Aussitôt que le réceptacle d'Arahabaki eut confirmé qu'il s'agissait bien de Dazai sur le pas de sa porte, et sans trop sembler s'en préoccuper plus que ça lui qui d'ordinaire aurait cassé tout le mobilier à l'envoyer à la figure de l'ancienne moitié du Double Noir, les yeux bleux se tournèrent de nouveau vers la paperasse jonchant la table, la main se remis à écrire, et Chuuya parut tout simplement oublier la présence étrangère dans son appartement.

Ce qui laissa Dazai perplexe, au mieux. Il s'était attendu à un accueil grandiose, une pluie de hurlements et de coups, peut-être même une destruction de meubles. Tout ce qu'il obtenait résidait en ce regard vide et vidé, ainsi que cet insupportable silence ?

Inutile de le dire, quelque chose clochait terriblement.

Le détective ne savait pas vraiment quoi faire, se sentant pour l'une des rares fois de sa vie assez désarmé. Laisser les chocolats et partir semblait pathétique. Tenter de tirer une réaction de cette limace apathique qui osait se faire passer pour Chuuya (flamboyant, impétueux, et tout sauf inexpressif Chuuya), encore plus minable.

Dazai n'était pas connu pour abandonner facilement. Il ne partirait pas avant d'avoir provoqué une réaction qu'il jugeait digne de lui. Parce que si même Chuuya, l'ancien frère, le plus cher ennemi, l'un des seuls vivants à encore connaître toutes ses facettes, commençait à ignorer sa présence, alors son existence deviendrait encore plus vide qu'il ne l'avait pensé possible.

De lui, il savait les horreurs et les blessures. Il n'avait jamais compris, ne comprendrait jamais, mais il avait vu. Et Dazai ne pouvait pas laisser un témoin de son passé, de ce qu'il avait été et était encore, l'effacer aussi facilement. Il avait besoin, quand il essayait si fort d'oublier, pour Oda, que quelqu'un se souvienne. Témoigne. Que quelqu'un garde une partie de lui quand lui-même ne pouvait la supporter.

Si Chuuya commençait à faire, oh si peu que de détourner les yeux, quand il apparaissait devant lui, Dazai se sentait inexplicablement brisé en plusieurs morceaux. Il se sentait amputé, effacé. Comme si savoir le rouquin ne plus se soucier de ce lien qui les avait jadis unis, le traiter comme un étranger, alors qu'il avait été tant à ses yeux, lui était soudainement physiquement douloureux.

Malgré toute son intelligence, tout ce qu'il pouvait lire dans l'attitude de Chuuya et son environnement, le détective ne réussissait tout simplement pas à comprendre. Il ne comprenait pas ce qui arrivait à Chuuya, pas plus qu'il ne comprenait vraiment pourquoi cette indifférence faisait si mal. Mais il savait qu'il devait tirer du manipulateur de gravité une réaction, n'importe quoi, pour résoudre la situation.

Alors Chuuya recommençerait à lui crier dessus, il le frapperait, et tout redeviendrait comme avant.

Dazai posa la boîte de chocolats sur la table basse, près des papiers, et de la main du rouquin, qui s'arrêta d'écrire à l'apparition de ce nouvel objet dans son champ de vision. Debout, les mains enfoncées dans les poches, Dazai toisa l'exécutif de la Mafia jusqu'à ce que ce dernier daigne lever les yeux vers lui. Chuuya le dévisagea, de haut en bas, sourcils froncés.

Il avait la peau affreusement pâle, et des cernes affreusement sombres.

Bon sang, qu'est ce qu'il faisait de ses nuits pour apparaître dans tel état ? Le détective pouvait presque parier que s'il tentait un coup de pied maintenant, malgré toute sa puissance et son expertise en arts martiaux, Chuuya aurait toutes les peines du monde à l'éviter. Son temps de réaction devait être effroyablement bas avec l'épuisement.

Un sourcil roux se leva, et une étincelle de surprise, mêlée à un peu d'agaçement, apparut dans le brouillard de fatigue qui couvrait les iris bleus.

« - Oh, je vois. T'es vraiment là alors, Maquereau, observa t-il d'une voix étonnament enrouée, comme s'il n'avait pas parlé depuis un moment. »

L'irritation évidente derrière l'étonnement dans la manière dont le manipulateur de gravité venait de s'adresser à lui rassura nettement Dazai, mais le laissa sacrément intrigué. Chuuya ne cherchait donc pas à l'ignorer, et il réussissait toujours à l'énerver avec succès, mais son ancien partenaire semblait inexpliquablemnent... Hors de la réalité. Comme déconnecté de ce qui se passait sous ses yeux.

Formulé autrement, l'un des hommes les plus puissants de la Mafia était tout simplement vanné au delà du supportable.

L'ancien disciple de Mori sentait la curiosité le ronger quant à la raison du-dit épuisement. Il se glissa dans le canapé aux côtés du rouquin, qui se tendit considérablement suite au geste et à la proximité de leurs corps, mais parut décider que son énergie ne valait pas la peine d'être gaspillée pour le frapper.

« - Alors, qu'est-ce qui t'occupe au point d'en perdre le sommeil ? chercha à savoir Dazai avec ce sourire angélique qu'il savait si bien mimer, essayant d'obtenir l'information tant désirée.

- Qui te dis que ce n'est pas toi, en entrant chez moi à cette heure ? répliqua, pas le moins du monde impressionné, avec l'indifférence que confère l'habitude, le réceptacle d'Arahabaki. »

Le brun croisa les bras, avec une légère moue, sentant son inquiétude quand à l'apathie de son ancienne moitié fondre comme neige au soleil.

« - Chuu-yaaa ! On ne t'a jamais appris qu'il était malpoli de répondre à une question par une autre question ? se plaignit-il en secouant un doigt sous le nez de l'autre.

- Pas plus qu'on ne t'a appris que rentrer par effraction chez les gens n'était pas dans la liste des comportements socialement acceptables, renchérit le concerné du tac au tac, une étincelle rouge dansant dans ses yeux bleus. »

Pour un peu, il lui aurait mordu la main ! Le manque de sommeil le rendait définitivement encore plus prompt à l'emportement que d'ordinaire. C'était pour dire la force de l'aura spéciale "tu-me-touches-je-te-bute" dégagée par le rouquin, et la grandeur du sourire arboré par son ancien coéquipier pour qui rien n'était plus attrayant que la menace.

Les petites piques et provocations continuèrent pendant plusieurs minutes encore, pendant lesquelles Dazai réussi à apprendre que Chuuya était coincé depuis trois jours à rédiger des rapports interminables sur les assassinats auxquels il avait participé, et où le brun dû abandonner l'information qu'il se trouvait ici à l'occasion du White Day.

Il semblait que pour la pêche aux informations, il y avait un partout.

Le manipulateur de gravité finit par s'étirer longuement, comme un chat, avec un grognement sonore. Il venait de compléter sa dernière page, et toute la fatigue accumulée lui tombait dessus. Le silence bourdonnait à ses oreille, et il n'avait jamais été aussi conscient du frottement de l'épaule de Dazai contre la sienne ou de la chaleur dégagée par le corps du détective. Il était vraiment temps qu'il réussise à avoir un peu de repos, sinon Arahabaki seul savait ce qu'il allait faire.

Entre faire passer Dazai par la fenêtre et aller se coucher sans crainte d'avoir quelqu'un d'autre dans son appartement, ou attraper le fameux individu indésirable par le col pour l'embrasser et enfin libérer tous ces foutus sentiments enfermés depuis trop longtemps, il ne savait pas à laquelle de ses envies il regretterait le plus d'avoir cédé.

Le détective à ses côtés était devenu silencieux depuis qu'il avait eu sa réponse, se contentant de le regarder travailler en silence, cherchant sûrement un nouveau moyen de le faire tourner en bourrique. Cette ambiance presque sereine, calme, domestique, lui rappelait dangereusement leurs jours adolescents. Quand il y avait encore une autre moitié au duo le plus craint de la pègre, et qu'il ne se tenait pas seul dans la Mafia Portuaire, abandonné par le même homme qui l'avait forcé à s'y engager.

Vraiment, Dazai Osamu avait toujours été son plus grand problème. En tant qu'ennemi ou allié, c'était une constante qui ne changeait pas.

Chuuya ne se vit pas pencher vers la droite, inconsciemment attiré par la chaleur humaine d'un corps près du sien, et ne s'en rendit compte que lorsque sa tempe heurta une épaule. Mais il ne fit alors rien d'autre que de se laisser aller encore un peu plus vers la délicieuse inconscience du sommeil qui l'appelait, sans ouvrir les yeux, avec le vague sentiment qu'il faisait actuellement quelque chose de dangereux.

Mais il était un haut-gradé de la Mafia Portuaire, il passait sa vie en situation dangereuse, et vraiment il n'aurait pas pu y prendre moins d'intérêt. Les bras qui le soulevèrent étaient familiers, et ils pouvaient bien le jeter dans le vide qu'il n'en avait plus grand chose à faire.

« - Bon sang, pour une fois que tu n'étais pas trop énervé contre moi, tu aurais pu faire un effort et rester éveillé plus longtemps, ma limace, entendit-il peu distinctement, comme si le son était étouffé par plusieurs couches de tissu, ou un appareil électronique qui grésillait. »

Il sentit confusément qu'on lui ôtait sa chemise, et marmonna :

« - Je suis toujours furieux contre toi, attends un peu voir demain, je vais t'atomiser, tenta t-il de menacer, mais déjà à-moitié endormi. »

On posa des couvertures sur son torse nu, et il sentit la chaleur humaine être remplacée par celle des tissus.

Même dans son état de fatigue extrême, et après avoir senti les lèvres de Dazai lui effleurer le front, il savait que le lendemain il ne trouverait rien d'autre qu'une boîte de chocolat pour lui assurer que tout ceci n'avait pas été qu'une fantaisie nocturne causée par l'épuisement.

Mais ainsi entouré par l'odeur du detective qui s'accrochait à lui et aux draps, il était si simple de rêver...

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