Chapitre Quatorze


CHAPITRE QUATORZE

- Terreurs -




— Vous avez pas trouvé que les parents étaient bizarres, ce week-end ? demande Ayden.

Il est allongé dans son canapé, les bras repliés derrière la tête, et continue de regarder distraitement le match à la télévision. Nous étions si absorbés par le combat brut qui se déroulait sur le terrain de rugby que le calme résidait jusqu'à présent. Notre triplé a refusé de nous octroyer une place près de lui, d'humeur gamine ; Nora et moi occupons alors les fauteuils qui bordent le canapé de part et d'autre.

— Ah, je ne suis pas folle ! se désole notre sœur. J'avais bien raison de penser que papa n'agissait pas comme d'habitude.

— Si tu l'es, se moque-t-il, mais une folle avec du flair.

Alors que j'étais sur le point de poursuivre notre discussion, sa remarque puérile m'arrache un rire. Son ricanement à lui est interrompu par un coussin coloré qu'il se prend en pleine tête. Malgré la petite force de Nora, elle réussit tout de même à le surprendre déclenchant même une quinte de toux. Il lui faut quelques secondes avant de regagner son calme.

— Apparemment ça va pas du tout entre eux, ces temps-ci, confié-je finalement.

Le regard que me jette Ayden est inquisiteur. Sourcils relevés, ses iris clairs me sondent.

— Et tu sais ça, parce que...

— Parce que Juliet m'a appelé pour me le dire, la semaine dernière. Ils se disputent beaucoup en pensant qu'elle entend pas mais si, et elle voit bien qu'ils changent d'attitude.

— Elle t'a dit de quoi ils parlaient ? s'inquiète Nora qui mordille l'intérieur de ses lèvres.

Cette nouvelle la stresse, comme je l'envisageais. C'est la raison pour laquelle je ne lui en ai pas parlé avant notre retour à Colhaw. À Ayden non plus d'ailleurs, il serait rentré dans le tas, la tête baissée.

— Je lui ai pas demandé, No... Elle serait capable d'aller écouter à leur porte.

— Je suis sûre que c'est encore à cause de moi.

Épuisé d'entendre cette énième penser sortir de sa bouche, je souffle. Nora a la fâcheuse tendance de culpabiliser pour des choses qui ne la concernent pas, de près ou de loin. Dès qu'il est question de notre famille, tout est décuplé. Nous avons failli voler en éclats, ou plutôt, nous l'avons fait et nous avons dû recoller les morceaux, sans doute en perdant quelques-uns dans le processus... Elle, reste persuadée qu'elle en est responsable parce que l'élément déclencheur a été l'agression qu'elle a subie. Personne ne lui gravera dans l'esprit que la faute ne reposera jamais sur elle.

— C'est faux.

— Ne crois pas que le monde tourne autour de toi, grogne Ayden qui manque toujours de délicatesse dans ses propos.

— C'est pas ça, se défend-elle, mais on sait bien qu'ils ont passé presque une année à se disputer à mon sujet.

— Et donc tu penses qu'ils ont pas changé de disque depuis ? Ça fait plus de trois ans, arrête de vouloir porter le fardeau des autres, à chaque fois.

— Ayd', arrête ! interviens-je.

Il dresse des yeux sombres sur moi comme si j'étais tout à coup le fautif de la situation. La vérité est surtout qu'il se trompe de cible. Je vois que quelque chose ne va pas. Quand il ne parvient pas à gérer ses émois, il repousse sa frustration sur les autres... en l'occurrence, sur nous. C'est pesant à chaque fois.

— C'est quoi le problème ? surenchéris-je.

— Désolé, j'suis à cran depuis des semaines...

Le visage caché dans ses mains, il expire bruyamment. Nora l'observe avec une attention maternelle, ne se formalisant plus de ses sauts d'humeur. Lorsqu'il se relève, il attrape son verre d'eau, à moitié rempli, puisqu'il rechigne à le boire. Son aversion pour l'eau est un des détails sur lui qui m'amusera toujours. Sauf que, cette fois, il le termine d'une traite.

— Ça fait des semaines que Leander me prend la tête pour des trucs de merde, révèle-t-il à notre sœur pour la première fois. Un coup c'est la fatigue, un coup c'est ma pote dont il est jaloux, un autre c'est le fait de vivre à deux qui l'oppresse, y'avait toujours un truc. Tout ça pour que j'apprenne qu'il a entendu l'avis des parents sur notre emménagement ensemble.

Il s'arrête un instant afin de se resservir à boire et de l'avaler aussitôt.

— J'crois bien que c'est à propos de moi qu'ils s'embrouillent... Maman pense que je veux foutre ma vie en l'air en fréquentant Leander, papa essaye de lui faire lâcher prise mais c'est pas mieux, il pense que je dois « apprendre de mes propres erreurs ».

Je reste sans voix face à ces nouvelles informations. Depuis quand ont-ils si peu confiance en Ayden ? Il a certes grandi en étant le plus caractériel, le moins docile, celui qui ne rentre pas dans les cases... Toutefois, il a toujours fait ce qu'il fallait, même pas pour satisfaire les autres mais avant tout pour lui. Se donner les moyens, bosser en cours, gagner son indépendance comme en témoigne son appart.

Jusqu'en février, il habitait dans la maison familiale des Hollington en compagnie de Leander, son grand frère, Garrett, et Nora qui sort avec ce dernier. Maintenant, je sais qu'il se sent mieux depuis qu'il vit ici... Tandis que mes parents n'apprécient pas sa « colocation » avec Lean. Ils auraient préféré qu'Ayden sorte avec n'importe quel autre garçon que lui.

— J'ai appris à m'en foutre de leur opinion mais si ça nuit à ma relation, j'vais pas me gêner de leur dire ce que je pense, menace-t-il. À cause d'eux, Lean est persuadé de m'attirer que du mauvais. Il a même pas osé me parler du procès, alors qu'il est angoissé comme pas possible.

— Ils sont pas croyables... ajoute Nora. Tu sais ça depuis quand ?

— Dimanche. En rentrant, je l'ai obligé à me parler. C'était l'exercice le plus dur de ma vie, ricane-t-il.

Je regrette ma phrase dès le moment où je la dis :

— Et bah... Tout était plus simple avant.

— C'est-à-dire ?

— Quand t'étais avec Mia... Tu te prenais moins la tête.

Il ne dit rien cependant dans ses yeux défilent ses non-dits. Tout ce qu'il se retient de me balancer à la gueule, juste pour me faire du mal en retour. Il s'agit presque d'un miracle qu'il ne craque pas. Au lieu de ça, il se laisse de nouveau tomber sur le canapé alors que, de mon côté, le regret me ronge déjà entièrement.

— Qu'est-ce que ça t'apporte de dire ça, sérieux ? crache-t-il.

Heureusement, Nora prend le relai pour désamorcer son aigreur. Dire que quelques années plus tôt, les rôles étaient inversés ; je servais de médiateur auprès des deux pour éviter que les choses ne dégénèrent... Même si je n'y suis jamais arrivé comme il fallait. Là, c'est elle qui prend sa voix douce.

— Tu sais, moi je crois que si c'est difficile en ce moment avec Leander, c'est parce que vous faites tous les efforts pour que ça marche et si c'est le cas, ça ne fera que renforcer votre relation. C'est une bonne chose, non ?

— Ouais bon, calme-toi, rit-il jaune, on est pas comme Garrett et toi... On se projette pas au mariage, aux enfants et au grand jardin.

— Te moque pas ! Et ne change pas de sujet : ça va mieux entre vous, alors ?

— Je crois que oui, on a réussi à passer les dernières soirées à deux sans s'engueuler.

Sa blague n'en est pas tout à fait une, elle contient une part de vérité, et le sourire qui plisse ses lèvres est d'une tristesse qui ne me laisse pas indifférent. Mon frère prend sur lui depuis des semaines et je le vois seulement maintenant, à l'instant où son chagrin commence à s'effacer. Peut-être parce que je n'étais pas la bonne oreille prête à écouter ce qu'il avait à partager.

— En parlant de réconciliation, reprend-il en gloussant, on est pas les seuls concernés !

— Oh, tu parles de la photo ?! sourit Nora complice.

Le regard de chacun se tourne doucement vers moi, d'un air malicieux. Sans faire durer le suspens, comme serait prêt à le faire Ayden, ma soeur dresse son écran de portable dans ma direction et j'y vois une photographie aux touches sombres mais sur laquelle se distinguent bien deux silhouettes. Deux corps collés, élancés dans des mouvements qui semblent intimes. Je reconnais la peau noire de Neevah avant de reconnaître la mienne pâle à côté. Putain de Nills !

— Tu t'es bien amusé hier soir ?!

— Effacez ces sourires d'idiots, rigolé-je à mon tour. Elle m'a présenté ses excuses et après, on a juste dansé, ça va. 

— T'as pas le regard de quelqu'un qui voulait juste danser, souligne Ayden.

— J'étais bourré, j'ai joué avec le feu. De toute façon, elle m'a recalé alors il se passera rien de plus.

Rien que d'y repenser, je suis assailli de fourmillements qui me traversent tout le corps. Je n'aurais  jamais deviné ressentir cela avant que l'on commence à se parler. Je l'ai trouvée belle dès que je l'ai vue pour la première fois mais je n'envisageais pas devoir un jour refréner mon attirance à son égard. Neevah, elle, joue à 100 % le jeu de la séduction depuis le début mais elle ne laissera jamais notre relation prendre des virages dangereux. Elle ne veut pas s'ajouter de problèmes supplémentaires et elle a besoin de moi pour atteindre la fraternité. Donc, je pourrai au moins compter sur elle pour éteindre la moindre braise.

— Tu l'emmènes quand même avec toi demain ? quémande Nora.

— Oui, j'ai décidé de lui donner une autre chance. Je vais aussi l'aider à comprendre ce qui est arrivé à sa meilleure amie, avoué-je.

— Mauvaise idée.

— J'aime pas ça mais je rejoins Nono... approuve notre frère. Tu fais ce que tu veux avec cette fille mais pourquoi tu te laisses embarquer dans son truc ?

Un agacement sourd me remonte à la gorge, brûlant tout sur son passage. Ses mots sont durs à entendre parce qu'ils reflètent sa manière de penser. Pourquoi présente-t-il la situation comme si j'étais un pauvre idiot en train de se faire manipuler ?

— Je ne me « laisse » pas « embarquer », j'ai décidé de le faire, rétorqué-je.

— Tu devrais pas.

— C'est dangereux... avance-t-elle. Peut-être aussi hors de portée. C'est quand même un cas non résolu par la police. Tu pourrais t'attirer des ennuis !

Emporté par une vague de sentiments négatifs, je quitte mon fauteuil et traverse la pièce pour récupérer mes affaires sur le porte-manteau. Les protestations de mes triplés surgissent dans la seconde qui suit mais elles sonnent comme un bourdonnement incessant à mon oreille. L'orage qui gronde au fond de moi est une méchante crise d'angoisse dont je ne veux pas qu'ils soient témoins. Pourtant, je ne peux partir avant de leur lâcher ce que j'ai sur le cœur :

— En fait, ça vous plait pas tant que c'est pas à votre initiative, c'est ça ? dis-je essoufflé.

Ayden est dorénavant assis au bord de son canapé, les cheveux en bataille, et Nora est debout quelques pas devant lui. Elle voudrait me retenir cependant elle ne le fera pas. Elle restera avec lui, ça a toujours été ainsi.

— Aucun rapport mec, s'impatiente-t-il. On pense juste que c'est trop risqué, mais toi t'as pas l'air d'y réfléchir et ça te correspond pas.

— Tu t'es jeté sur quelqu'un qui se pointait une arme dessus, tu penses que tu peux donner des conseils sur la réflexion ?! raillé-je en colère. Quand vous vous êtes lancés dans des plans tordus, je vous ai soutenus. Ça veut pas dire que j'y croyais autant que vous mais par contre je croyais en vous et votre capacité à aider les autres. Il faut croire que c'est pas réciproque.

La main posée sur la clé, je commence à déverrouiller la porte parce que je considère que je n'ai plus rien à leur dire. Ils veulent me convaincre de changer d'avis mais ne veulent pas écouter mes vérités. La voix aiguë de Nora tente :

— Lieth, t'en vas pas comme ça, t'es contrarié. T'as mal compris ce qu'on voulait dire, je t'assure.

— Putain, tu recommences avec ça, gronde Ayden. Tu crois toujours qu'on est fiers de ce qu'on a fait ou qu'on se sent comme des super-héros ? On a agi comme des débiles, faudra que je te le répète combien de fois ? On a été cons, on était un peu plus jeunes, on pensait qu'on avait rien à perdre. Mais tu sais que c'est plus pareil maintenant.

— Ah bon, qu'est-ce que j'ai à perdre, moi ?

Ma pensée la plus profonde m'échappe. Pour la toute première fois de ma vie, je ne cache pas ce qui me tord les entrailles depuis des années. Cette impression de n'avoir rien de plus que ma famille et mes amis ; je sais comme cela peut sonner ingrat et égoïste mais avec les années, j'ai la sensation que cela me suffit de moins en moins. J'ai compris qu'ils resteraient, eux, qu'on a fondé des relations indestructibles. Je ne les conserverai jusqu'à la mort. Ils sont ces liens qui me retiennent sur Terre... quand j'ai parfois le profond désir de voler.

***


« Ramène-toi, c'est Nora. Il lui est arrivé un truc. »

« Pourquoi vous ne nous l'avez pas dit plus tôt ? Vous étiez responsables d'elle et vous l'avez regardée couler. »

« Je le déteste tellement, Lieth... Je crois pas que ça pourra, un jour, redevenir comme un avant. »

« On peut en parler après ? J'ai pas le temps, je dois aller récupérer la petite pour que ta mère prenne le relai ici. »



Je secoue la tête dans l'espoir de sortir ma tête de cet état de mi-somnolence, mi-rêverie. Sauf qu'aucune de ces paroles n'est imaginée, elles proviennent toutes de souvenirs. Je quitte ma chambre sans me mentir sur ma direction : les placards de la cuisine. Je saisis les premiers sachets de chips qui me tombent sous les mains et les attaque déjà alors que je me dirige vers le canapé.



« Ça peut pas marcher entre nous, Lieth, pas dans cette situation... T'es plus toi-même. Ta sœur va pas bien, elle a besoin de toi et entre nous deux, tu vois bien que rien ne va. »

« Vous allez partir à trois, pour les vacances. C'est encore trop tôt pour Nora, on préfère garder un œil sur elle, tu comprends ? On ne sait jamais, on ne veut pas la laisser sans surveillance. »

« Tu nous as fait une peur bleue avec ta fugue, mon chéri. On était morts de peur, t'y as pensé ? »



Je dévore le premier sachet dans des gestes lents et automatiques, à l'instar d'un robot programmé à la perfection, toutefois, à la dernière miette, la sensation de devoir en prendre plus n'est pas rassasiée. À ce niveau, ce n'est plus de la faim, c'est de la survie. Je mange pour combler les trous que creusent mes pensées.



« Aydeeeeen ! C'est pas vrai, c'est pas possible. Ouvre les yeux ! Lieth, appelle le 911 ! Lieth ! S'il te plaît, Lieth, appelle-les, fais quelque chose ! »

« Il faudrait que tu annules tes prochains entraînements, on aurait besoin de toi pour amener ton frère à la rééducation tous les vendredis. Ça te dérange pas ? »

« Je sais pas comment j'aurais fait si l'on avait perdu... »



Je sursaute quand un poids s'appuie près de moi et me ramène la réalité. Une lampe du salon, la plus tamisée, est maintenant allumée. Nills est à ma gauche, les mains en l'air. Ses pupilles resserrées trahissent son inquiétude.

— Ça va pas ?

— Je sais pas, soufflé-je.

Ma dispute avec mes triplés a ravivé des peurs, des angoisses, qui ne me lâchent plus depuis que je les ai vécues. Cinq heures sont déjà passées après mon départ de l'appartement d'Ayden et j'ai senti passer chacune d'entre elles, avec a sensation de moins en moins respirer à mesure que les minutes s'écoulaient.

— Je devrais dormir, continué-je épuisé. J'vais jamais réussir à conduire, c'est...

— Lieth, on s'en fout de ça, me coupe-t-il. Je m'en occuperai. On s'regarde un thriller ?

C'est sa méthode à lui : secouer son cerveau avec des frayeurs visuels pour chasser ses pensées. Je hoche à peine la tête qu'il se penche pour récupérer la télécommande et s'affaire sur la télévision, le tout en jurant contre les logiciels qui le dépassent. Quelques secondes plus tard, je réalise que je ne tremble plus et que la panique ne domine plus mon corps. J'ai repris le dessus, grâce à la présence de Nills. Quand ce dernier se repositionne contre le dossier du canapé, il me pique au passage mon snack.

— Partage un peu tes chips, fais pas le radin ! s'indigne-t-il.

Et, il prend une grande poignée qui me déchargera un peu de ma culpabilité car je ne regarderai pas ce sachet en m'accusant de l'avoir terminé seul. Il le sait très bien. Le générique sombre et rauque du film lancé au hasard emplit la pièce à l'aide des enceintes de bonne qualité. J'ai longtemps affirmé à Nills qu'on n'en avait pas besoin mais ce soir je suis content que le son soit suffisamment fort pour recouvrir mes terreurs intérieurs.

Le bras de Nills s'enveloppe autour de mon corps puis m'attire contre son torse. La chaleur qui émane de notre échange est tellement réconfortante. Hormis mes triplés, je ne pensais pas quelqu'un puisse m'apporter un tel bien-être avant de rencontrer Nills. Je crois qu'il n'existe pas de meilleur ami que ce mec-là.

Pourtant, à cet instant, je n'envisage pas de lui parler de ce qui me préoccupe. Par peur de le blesser, avec les mêmes mots qui ont probablement fait de la peine à mon frère et ma soeur. Quelle idée de leur balancer ça... alors que ce n'était pas réellement ce que je souhaitais dire. Ce n'est pas que je n'ai rien à perdre, c'est surtout que j'aimerais gagner quelque chose en plus. Retrouver un peu de la magie qui m'habitait avant ou parvenir à la remplacer par autre chose, comme ils l'ont fait eux. C'est tout ce que je demande.

— Tu faisais une insomnie ? demandé-je en m'inquiétant de l'avoir réveillé.

— Une belle, en plus ! C'est mes jours sans médicaments, j'ai toujours du mal.

Depuis un mois, Nills va vers un arrêt progressif de son traitement pour son trouble de l'attention. Ce n'est pas facile mais il attend ça depuis des années alors dès que sa neuropsychiatre lui a proposé, il a sauté sur l'opportunité. Il espère de tout coeur bien se débrouiller sans dépendre de ces cachets.

— Mais tu sais quoi ? s'emporte-t-il joyeux. On s'en fout de tout ça, demain on part en long week-end. Y'a quoi dans le terme Spring Break ?

— Printemps ? dis-je pour l'emmerder.

— Pause ! Y'a le mot « pause », c'est fait pour se détendre ! Et, c'est ce qu'on va faire parce qu'on en a besoin, on relâche toute la pression, OK ?

Ses yeux bleus me sondent avec intensité. Il dit ça bien plus pour moi que pour lui et je comprends qu'il ne me laissera pas le choix. Mais, je ne parviens pas à complètement coopérer parce qu'une idée m'obsède.

— Ayden et Nora pensent que je fais une erreur en amenant Neevah au F(R)I Break... Tu crois qu'ils ont raison ?

Il souffle et se dégage de notre emprise ; je stresse de l'avoir saoulé avec mes histoires perpétuelles. Une des choses que je déteste le plus dans ma vie est de me disputer avec mes triplés, de savoir que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, même encore aujourd'hui à 19 ans. Je ne suis jamais resté longtemps fâché contre eux, je suis toujours celui qui se charge d'apaiser les tensions. Tant que ce n'est pas fait, je ne suis pas bien.

— Moi, s'exclame Nills après un temps, je crois surtout qu'il serait temps que... quand Lieth Gallagher est appelé à l'accueil, il arrête de se pointer avec Nora et Ayden Gallagher, à ses côtés.

Il me prend par les épaules en me regardant dans le blanc des yeux.

— Je te l'ai déjà dit, mon amour. Tu dois arrêter de vivre pour trois. Maintenant, on peut se taire ? La meuf est en train de se faire bouffer les entrailles et on sait pas pourquoi !


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Helloooooo

Waw un long chapitre pour un contenu assez sérieux. Pour ne pas changer, j'ai ado-ré écrire ces scènes parce que je continue de détailler la personnalité de Lieth, sa sensibilité, sa bienveillance, et la responsabilité qui pèse sur ses épaules. 

J'aime bien aborder le fait que l'éducation peut aussi jouer un rôle dans leur manière de se comporter entre frères et soeurs . Je l'avais déjà un peu fait dans Only That Way, en montrant que les parents veillaient à ce qu'ils conservent leur tout en tant que trio, et je vais essayer de poursuivre dans cette histoire. 

Je dois même confier que pendant longtemps Ayden était mon petit chouchou mais que depuis le précédent tome, je change de plus en plus d'avis. D'autant plus que Lieth me fait beaucoup penser à mon petit frère aka la personne la plus adorable ahah

Bref, fin du racontage de vie ! J'espère que ça vous aura plu. Merci beaucoup pour vos commentaires sur le chapitre treize, je les ai tous lus, je ne manquerai pas d'y répondre. 

Bon week-end 🧡


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