Chapitre Dix-Sept



CHAPITRE DIX-SEPT

- Preux Chevalier -





L'ouverture brusque de la tente, marquée par un « zip » bruyant, et des froissements précipités me tirent du sommeil. En alerte, je me retourne afin d'observer la raison de ce raffut... qui n'est autre que ma partenaire de campement.

Neevah enfile une veste coupe-vent par-dessus son pull, la capuche déjà glissée sur sa tête, et fait bouger le matelas lorsqu'elle s'y assoit, le temps de mettre ses chaussures. Je grogne en réalisant qu'il ne doit pas être si tard à en juger la faible luminosité qui perce à travers notre tissu. Il doit même être très tôt. Notre trajet et sa mésaventure d'hier ne l'ont pas K.O.

— Tu fais quoi ? quémandé-je en me redressant.

— Il est à peine six heures du matin.

— Essaye encore, c'est pas la bonne réponse à ma question. Pourquoi tu sors à cette heure-là ?

— Je vais suivre Giacomo, il est en train de partir de la plage, me dit-elle naturellement.

Je râle davantage parce que, malgré sa promesse, Neevah a du mal à ne pas faire bande à part. Elle se contente de foncer. Pas de chance pour elle, je suis habitué à ce genre de phénomène avec Ayden. Le corps lourd de fatigue, je lutte quelques secondes contre moi-même pour tenter de me lever. Pull, chaussettes, baskets, bonnet... Je termine d'enfiler le tout alors qu'elle s'échappe de la tente à grands pas. Merde, mon téléphone... On ne sait jamais.

Je l'attrape et pars à la poursuite de Neevah qui se trouve déjà à plusieurs mètres de là, sur le sable. Plus loin encore, on distingue la silhouette de Giacomo dorénavant simple point noir à l'horizon.

— On doit le rattraper avant qu'il quitte le coin de plage privé, décrète-t-elle. On le perdra de vue sinon.

— Comment t'as su qu'il partait ? T'as mis des capteurs de mouvement ou quoi ?

— Pire...

Elle dresse son téléphone avec fierté mais un certain sérieux.

— Je l'ai pucé, je connais le moindre de ses faits et gestes.

Si l'on était dans un cartoon, ma mâchoire se décrocherait tant elle s'ouvre à cet instant. Je ne suis pas au bout de mes surprises avec celle, et j'apprends tout juste à la connaître...

— Sérieux ? Comment t'as fait ça ?

Les yeux fuyants, elle pouffe tout à coup. Elle ressemble à une enfant innocente, la main posée sur sa bouche, mais son humour a tout de diabolique. Elle m'a encore eu. Je ris à mon tour, la jaugeant du regard.

— T'es si crédule, sourit-elle finalement.

— Non, je suis juste... respectueux, j'écoute et je veux croire à ce qu'on me raconte par pur respect, baragouiné-je.

— Tu me crois vraiment capable de faire ça ?

— Pourquoi pas ? Niveau intelligence, j'en doute mais t'as ce qu'il faut de folie pour le faire, piqué-je.

Ses yeux s'assombrissent tandis qu'elle les plisse, dirigés vers moi. Comme si elle essayait de tout son cœur de me jeter des mauvais sorts. Sauf que ça ne m'effraie pas, au contraire, je trouve ça terriblement sexy.

— Tu cherches la bagarre ? marmonne-t-elle.

— Oui... Montre-moi ce que t'as dans le ventre, Neevah Kane.

Notre fausse tension semble la bousculer aussi puisqu'elle continue de m'observer, probablement à courts de mots. Ça ne dure qu'un tout petit instant. Elle se met à sourire, la seconde d'après, m'administre un coup magistral dans les abdominaux puis se met à courir.

— Le dernier arrivé aux barrières dort pas dans la tente, ce soir !

En un éclat de rire, j'envoie valser ma fatigue et m'élance dans la course... ou plutôt la course poursuite parce que, purée, elle file à la vitesse de la lumière. Deux bons mètres nous séparent alors que je ne lâche rien pour autant. Néanmoins, au bout de plusieurs pas, un vertige me surprend et m'oblige à ralentir la cadence. Le sol semble tanguer sous mes pieds tandis que la brise fraîche persiste à me tenir debout. Peut-être que le sport au réveil, à jeun qui plus est, n'était pas la meilleure des idées. Sans doute aussi aurais-je dû mieux manger ces derniers jours.

J'arrive essoufflé près des clôtures en bois qui délimitent l'entrée de cette plage intimiste et réservée par la fraternité pour l'occasion. Neevah m'y attend souriante mais tout de même concentrée sur Giacomo. Ce dernier remonte à présent le chemin en pente qui permet de rejoindre le haut de la falaise.

— T'es sûr de toujours vouloir la bagarre, papi ? se moque-t-elle.

— Si tu tentes pas de t'enfuir, ouais.

— En attendant, tu dors dehors ce soir. À moi le grand matelas, sans bras et jambe qui m'atterrissent sur le corps en pleine nuit.

— J'ai fait ça ? paniqué-je. Merde, désolé.

— T'inquiètes, je t'en veux pas, je sais que tu dormais profondément.

On entame à notre tour la route empruntée par le capitaine, continuant plus en douceur notre séance sportive. Ce qu'elle sous-entend m'inquiète assez pour que je le relève :

— Ah ouais, et comment ?

Elle glousse en guise de réponse. J'adore la manière qu'elle a de sourire mais je crois qu'à ce moment, je ne suis pas rassuré de le voir.

— Qu'est-ce que t'as fait ?

— Disons que j'ai poursuivi notre shooting photo, tu regarderas ton Instagram.

— T'as posté sur mon compte ? m'étranglé-je.

— Chhhht, m'attaque-t-elle. Arrête de crier, il va nous entendre ! Regarde ton portable, c'est tout.

Je le dégaine sans réfléchir, effrayé de ce que cette diablotine a bien pu faire. Cependant, mon téléphone ne croule pas sous les notifications – preuve qu'elle a n'a rien posté de compromettant puisque mes amis se seraient déchaînés. Rien en dehors du harcèlement de Nora par SMS et de deux notifications de la part du réseau concerné.

La première, l'abonnement de « HaavenK» et la deuxième, une identification sur une photo que je m'empresse d'ouvrir. Je souffle de soulagement en réalisant qu'il n'y a rien de ridicule, déplacé ou pire.

La photographie est même belle, on y voit mon bras reposer contre son ventre découvert, ma main pendant contre la courbure de sa taille tout juste sur son baya que je touchais hier pour la première fois. La différence de notre couleur de peau est saisissante, comme complémentaire. Je lis alors la légende qu'elle a apposée, « The hurricane never felt so at peace », et ris en remarquant ce qui suit : « (ça compte comme un compliment ?) ».

Ça ne me fait pas oublier la portée de son premier message qui m'apporte un sentiment particulier. « L'ouragan ne s'est jamais senti aussi en paix. » Est-ce que je lui apporte vraiment cette sérénité ? Je ne reviens pas dessus.

— Ce n'est pas un compliment, tu m'en dois toujours un, allégué-je.

— J'aurais essayé, rit-elle en haussant les épaules, puis ça servira au moins à faire rager ton ex !

— Qui ne va pas voir le post...

— Pas pour l'instant, acquiesce-t-elle. Mais quand Nills m'identifiera dans une story, à la fin du séjour, de manière tout à fait innocente bien sûr... Elle va sûrement voir mon profil parce que c'est ce que tout le monde fait.

Elle n'a pas tort, d'autant plus lorsqu'il s'agit de personnes qui tournent autour de celle que l'on aime. Neevah continue de sourire avec une sorte de machiavélisme palpable.

— Et elle recollera les morceaux avec tes posts à toi, surtout elle pensera avoir découvert notre relation qu'on semble vouloir cacher.

— Elle va être jalouse et quand elle l'est, elle réattaque, réalisé-je. Le but c'est pas de la faire fuir ?

— Faudra la convaincre que tu t'en fiches d'elle, ça j'peux pas le faire pour toi, avance Neevah. C'est quoi votre histoire au fait ?

— Une histoire compliquée, éludé-je.

— Je dois te rappeler pourquoi on est ici ou tu te souviens que niveau histoire compliquée, je m'y connais ?

Quelque chose entre le ton de sa voix, sa confession sous la photo, ou l'ambiance apaisante de ce début de matinée me fait me sentir en confiance. Alors, je lui raconte... Peut-être pas tout mais l'essentiel. Je me livre sur mes sentiments qui me lient encore à Lou en espérant en semer quelques parcelles sur le chemin de terre. Pendant ce temps, nous continuons notre ascension qui dure plus longtemps qu'on ne l'envisageait.

— Tu mérites mieux, ponctue-t-elle la fin de mon petit monologue, mais si ça peut te rassurer, tu n'es pas le plus à plaindre. Son copain sort avec une fille qui ne l'aime même pas.

— Si elle l'aimait pas, elle l'aurait pas choisi, réfuté-je plein d'amertume.

— C'est pas lui qu'elle a choisi, c'est le confort et la facilité de la relation. Si elle l'aimait, reprend-elle mes paroles, elle ne ferait pas toutes ces choses dans son dos. Pourquoi tu lui dis pas au mec, d'ailleurs ?

— Je suis pas du genre à vouloir me venger.

— Tu pourrais être du genre à aider un autre gars qui est pris par un idiot, par la même fille que toi.

— Ça foutrait la merde dans notre groupe d'amis, j'ai pas envie de ça. Elle l'a trompé mais je l'ai pas repoussée non plus, tu crois que je vais pas passer pour un connard ?

— J'avais pas pensé à ça. Bon, on oublie mais tout ça, c'est terminé OK ? Tu dois le promettre.

— Promettre, carrément ? ris-je. Pourquoi ça te préoccupe autant ?

— Maintenant qu'on prétend avoir quelque chose... Je veux pas lui donner la satisfaction de penser qu'elle t'a volé à moi, assure-t-elle. Petit un, parce que je ne l'apprécie pas du tout maintenant ; petit deux parce que, même pour de faux, je ne veux pas être cocue, j'ai trop d'égo pour ça.

De mon côté, je ne suis pas certain de vouloir émettre une telle promesse.

— T'es cinglée...

Et dans ma bouche, ça sonne comme un compliment, alors que c'est ce qui me poussait à fuir quelques jours plus tôt. Ce n'est pas normal de flancher si facilement. Nous sourions tous les deux à l'instant où nous parvenons en haut du chemin. Là où la verdure reprend ses droits.

— Il est passé, où ? cherche-t-elle.

— Lève la tête.

Elle suit mon regard en direction d'une habitation qui se dresse un peu plus en hauteur, encore. Ça ne fait aucun doute que Gia se trouve à l'intérieur. La demeure est une véritable villa, qui pue la richesse sur des milliers de kilomètres. Avant tout, c'est un lieu bien caché.

La vache... C'est sa maison ?

— Je sais pas, mais ça expliquerait pourquoi la FI l'a remercié, le séjour a peut-être lieu ici parce que la plage appartient à sa famille.

— C'est étrange, ce n'est pas ce que Shannon m'a dit de lui. À l'écouter, il venait d'une famille plutôt modeste.

— Pourtant il s'est jamais caché d'être blindé de tunes, contredis-je. Il va en cours avec des sacoches Dior, Louis Vuitton et j'en passe qu'il a ramenés de son dernier séjour à Paris ; il a deux voitures sur le campus, tu les as vus ? Comment elle a pu croire ça...

— Elle ne l'a pas cru alors, elle m'a menti, constate-t-elle troublée.

— Qu'est-ce qu'on fait alors ?

— On entre ?

Je lui jette un regard de côté qui l'amuse tandis que mon accumulation de stress m'empêche de me détendre.

— Je rigole, Lieth. J'ai compris, on ne fait rien de dangereux alors on attend, décide-t-elle.

À peine a-t-elle terminé que la voix de Gia résonne hors de la maison et qu'on le voit apparaître à une bonne centaine de mètres de nous. D'un bras, j'oblige Neevah à reculer afin de se planquer derrière un gigantesque tronc de palmier.

— J'reviens, à tout à l'heure ! crie-t-il d'une voix sympathique.

Il grimpe dans la Jeep qui stationnait à l'entrée de son garage grand ouvert et s'en va à toute vitesse, comme il le fait souvent. C'est d'ailleurs un point qui nous a rapprochés lors de notre première rencontre : cette convoitise pour la prise de vitesse en voiture. Il m'a même laissé pousser son Aston Martin, un mois plus tard, sur un terrain abandonné. On avait tellement ri cette après-midi, Nills, Nashoba, lui et moi. Si j'ai accepté d'enquêter sur toute cette histoire, c'est aussi pour savoir si mon ami est digne de confiance. Je me surprends à espérer qu'il l'est.

— Shannon a disparu dans les environs, alors que Gia a une maison dans le coin, rebondit Neevah, c'est quand même pas anodin.

— Ça veut aussi dire que la maison a dû être fouillée et que les flics n'ont rien trouvé, nuancé-je.

— Mais imaginons qu'il ait grandi ici, il connaît les lieux alentours comme sa poche. Ça lui laisse une marge d'avance.

En dépit du sujet sérieux, un sourire s'impose sur mes lèvres parce que je confirme : Neevah se la joue bien Veronica Mars.

— Écoute, je sais que j'ai l'air d'une folle mais je sens que ma meilleure amie n'a pas juste disparue, comme ça.

— Et je suis là pour t'aider, la rassuré-je. On attend devant le lever de soleil ?

On traverse une armée de buissons en tous genres afin de se rapprocher d'un bord de falaise, sans s'éloigner de la route. Nous entendrons ainsi Gia revenir tout en restant à l'abri des regards. La vue qui s'offre à nous est splendide, à en couper le souffle. Le soleil illumine la ligne d'horizon de ses premiers rayons, surplombant une mer encore calme et sombre. Seul le vent frigorifiant nous perturbe mais aucun de nous deux ne s'en plaint. On s'assoit côte à côte, épaule contre épaule... pour se réchauffer ou pour se tenir compagnie, je ne saurais dire.

— Parle-moi d'elle, l'invité-je. Shannon, elle est comment ?

Elle met un certain temps à me répondre mais le fait d'un ton émotif.

— Elle était lumineuse, introvertie, très têtue – on s'amusait souvent à se demander si c'était une qualité ou un défaut.

L'entendre parler de sa meilleure amie au passé me déchire le cœur. Elle campe sur ses positions, résignée, certaine que le pire est arrivé.

— Elle était partante pour tout tant qu'elle avait un moment à elle pour recharger ses batteries, ça depuis toute petite. Je trouvais ça bizarre au début puis je m'y suis fait, avance-t-elle.

— Comment vous vous êtes rencontrées ?

— C'est pas commun... On a été demi-sœurs de nos 9 ans à nos 12 ans. Mon père et sa mère sont sortis ensemble, ça n'a pas marché. Comme on voulait continuer de se voir, on s'est inscrites au même club de basket juste pour ça.

Nous nous esclaffons d'un seul et même rire, cette anecdote est adorable.

— Normalement, on se contente de dire que c'est au club qu'on s'est rencontrées, c'est plus simple, sourit-elle.

— J'ai eu le droit à la version longue, alors.

— Juste à la vérité... Je me voyais pas dire autre chose.

Dans le regard qu'on se partage traversent des non-dits, de timides preuves de la confiance mutuelle qui s'installe peu à peu. On s'apprivoise, c'est le mot. Les minutes qui suivent nous permettent de le faire un peu plus puisque Neevah me partage de nouvelles choses sur Shannon et j'ai la sensation d'en apprendre aussi sur elle, par ce biais. Comme le fait qu'elles aient abandonné le basket au profit d'une autre passion : la musique. Mais elle a refusé de me dire de quel instrument elle jouait, elle a seulement révélé que son amie, après avoir presque tout essayé, avait eu un coup de cœur pour la flûte traversière. Pour elle, j'ai tenté de deviner en vain.

Finalement, le vrombissement d'un moteur nous ramène à la réalité : le jour s'est levé et Giacomo est de retour. Nous revenons sur nos pas pour l'observer faire des allers-retours de son coffre à son garage, avec des cagettes remplies à ras bord de nourriture. Les provisions pour le séjour, rien de plus. Il finit par en amener une à l'intérieur, reste plusieurs minutes, revient puis part avec la voiture cette fois.

— Ça valait le réveil à l'aube, ironisé-je.

— Oui, assure Neevah. On va devoir revenir avant de rentrer à Seattle, je dois fouiller sa chambre.




***




Nous revenons sur la plage, une heure plus tard : le temps de débattre, retenir Neevah qui voulait faire de repérages, échouer et finalement monter la garde pour elle puis reprendre le chemin du retour. Tout le monde est déjà réveillé, tirant des tronches de six mètres de long. Théo m'apprend alors qu'ils ont tous été réveillés à la corne de brume toutefois il n'a pas trop l'air de l'avoir mal vécu.

— Bonjouuuur, mon amour ! se réjouit Nills en enlaçant mes jambes pour me soulever. Salut HurriKane. Alors, vous étiez où ?

— On est... hésite trop Neevah.

Sauf que les oreilles attentives de quelques frères savent traîner. Une fois sur la plage, il ne faut plus rien dire de suspect.

— La vérité ou le mensonge ? interviens-je moqueur.

— Ohlala, balance les nouvelles croustillantes !

— J'aimerais te dire autre chose mais je l'ai juste accompagné faire ses besoins, elle ose pas utiliser les toilettes communes, inventé-je en pointant la tente qui cache une toilette portable.

— Oh, je comprends. La grosse commission, s'écrie Nills hilare.

— Vous êtes des gamins, constate Neevah sans cacher son sourire. Toi, Lieth, tu ferais mieux de te taire avant que je lui dise ta défaite de tout à l'heure.

— Je t'ai laissée gagner.

— C'est vrai que mon Lieth est un preux chevalier, affirme Nills.

— Oui bien sûr... Il est surtout nul à la course.

Le blond me charrie un instant puis s'arrête soudain :

— Si t'avais fait caca, c'est de la triche, t'étais plus légère.

— Merci, appuyé-je en rigolant.

— Je vous laisse avec votre discussion de maternelle, décrète-t-elle.

— Attends HurriKane, moi aussi je veux faire la course contre toi ! quémande-t-il joueur.

Elle s'arrête, un sourcil levé car interpellée par ce nouveau défi à relever. Sauf qu'elle tombe sur pire qu'elle, n'imaginant pas de quoi Nills serait capable pas seulement pour vaincre mais aussi pour s'amuser.

— Y'a quoi à gagner ?

— Un baiser endiablé, gouaille-t-il.

— Gamin, répète-t-elle avant de s'insurger : si tu penses que je vais accepter de t'embrasser, tu peux t'étouffer avec ta propre langue.

— Je n'ai pas parlé de moi... Le perdant choisira sa victime parce que le consentement, c'est important, récite-t-il. En revanche, si tu penses à mes belles lèvres roses quand t'entends le mot « baiser », on peut y remédier.

Il passe un bras autour de son cou alors qu'elle tente de résister à sa poigne. Je ne m'inquiète pas car je sais qu'il est inoffensif cependant Ambrose n'a pas la même perception. Il vient tapoter l'épaule de mon meilleur ami, lui dit de la laisser tranquille et remet leur course à plus tard car la première épreuve va commencer. Il entraîne ensuite Neevah avec lui, suivi de Nills décidé à obéir. Sa marque de jalousie ne pouvait pas être plus explicite.

— Déjà ? s'étonne Theo toujours à mes côtés.

— T'es pas habitué après trois ans ? lui demandé-je.

— J'ai fait qu'une année. On dormait même pas, ils nous tenaient éveillés plusieurs nuits de suite. Les jeux commençaient le midi après qu'on se soit reposés quelques heures. L'enfer, souligne-t-il.

— Et t'es quand même revenu ?! m'étonné-je.

— J'ai pas eu le choix, hein. Le doyen a demandé aux coachs que toute l'équipe vienne pour montrer qu'on est soudés, et tout, t'as compris le discours.

— Ils veulent redorer l'image de la fac, traduis-je. C'est pour ça qu'ils se sont calmés.

Il hoche la tête avant de se réduire au silence, perdu dans ses pensées. Coup de chance pour lui, malchance pour moi, les mecs décident de rassembler tout le monde à ce moment-là. Neevah revient avec un thermos et un sachet, sans oublier son sourire :

— Ambrose nous a gardé du café et du petit-déj' !

— Sympa.

— Dit comme ça, ça n'a pas l'air non, ironise-t-elle. Madeleine ou cookie ?

— Aucun des deux, je te prends juste du café, merci.

Elle m'observe, curieuse, et je prie pour qu'elle n'insiste pas trop.

— T'as pas faim ?

— Non pas le matin. Profite, ça t'en fait plus, éludé-je.

Elle soupire, plonge sa main dans le sachet et m'envoie une pomme d'une seule main. Je la récupère alors qu'elle me cogne le torse, suivent alors un paquet de gâteaux et une petite bouteille de jus.

— Tu manges quand même, m'ordonne-t-elle. Si on veut gagner, faut avoir un minimum d'énergie.

— Oui, maman.

Quand il est question de bouffe, je sens qu'il ne faut pas risquer de la contredire. Donc j'acquiesce et surtout j'accepte parce qu'elle a raison au fond. Je peux sûrement relâché la pression, tout le sport qui nous attend brûlera mes derniers écarts et nécessite bien de prendre des forces. Je ne dois pas trop y penser. Enfin si, je dois surtout penser à moi et ma santé si je veux survivre physiquement à ce séjour.

— Nous espérons que vous avez bien dormi, déclare faussement Jake. À voir vos têtes, certains mieux que d'autres... Bon courage !


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Helloooo,

J'avais l'impression d'avoir été absente pendant plus d'un mois et ça remonte bien à trois semaines, le chapitre 16 ! Du coup je me sens mal d'avoir autant traîné pour vous partager la suite. J'ai été plus occupée que ce que j'avais imaginé malheureusement, désolée...

Bref, que pensez-vous de ce chapitre 17 ? La mission observation à l'aube, la découverte de la maison, le lever du soleil (digne d'un vrai date, on est d'accord...), les confessions de Lieth/Neevah... C'était bien complet. 

Il y a beaucoup de dialogues - ce que je n'apprécie pas habituellement mais j'ai la sensation que c'est bel et bien représentatif de ces passages : ils se partagent des choses, en apprennent sur l'un et l'autre et s'accordent doucement leur confiance. 

J'espère que ça vous aura plu :)

Si vous avez des vacances, profitez-en comme vous pouvez & si vous travaillez, bon courage à vous 🧡

Byeeee ! À la semaine prochaine, sans faute 

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