33. Échec et mat

   [ Three Days Grace - Never Too Late ]

✘ ✘ ✘

   Sous le poids de la menace, je réunis mes affaires dans un grand sac de sport, décidée à quitter mon appartement. Une fois quelques vêtements de rechange, produits d'hygiène et bouquins empilés dans mon bagage, je claquai précipitamment la porte derrière moi. La peur parcourait tout mon corps à l'idée qu'il sache que je le fuyais. Lorsqu'il apprendra mon choix, il sera sans doute dans une colère noire. Je redoutais la fureur qui le gagnerait en me voyant lui désobéir car non, contrairement à ce que je lui faisais croire, je n'allais pas l'épouser. Jamais. Je ne le percevais plus comme cet homme attentionné et spécial, mais comme un dangereux prédateur, un détraqué...

   Sur le seuil de la maison familiale, je toquai à la porte les mains tremblantes. Une poignée de secondes plus tard, ma sœur apparut devant moi. Elle avait encore maigri depuis les funérailles et ses joues creusaient à présent son visage. Son ventre arrondis prédominait tout de même sous son pull bleu, ce qui contrastait avec son corps fêle. Ses cheveux bruns étaient emmêlés et rassemblés en un chignon négligé, à l'opposé de son allure toujours sophistiquée.

— Allison ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle d'un ton épuisé, marqué par la fatigue.

   Elle se décala pour me laisser entrer puis referma la porte derrière moi. Je pénétrai dans le vestibule, déposai les clés de mon appartement sur le meuble à l'entrée avant de me diriger vers le salon.

— Je ne savais pas que tu devais revenir quelques jours, précisa-t-elle avec un regard en direction de mon bagage.

   Mon sac tomba à mes pieds lorsque je m'échouai dans l'un des fauteuils du séjour. La maison semblait vide, plongée dans un silence apaisant, mis à part l'épisode de sa série qui se diffusait sur l'écran plat.

— Papa n'est pas là ? dis-je suite à ma constatation.

— Encore au bureau, signala ma sœur en se rasseyant dans le canapé. Pour ne pas changer.

   Depuis le jour où l'on avait enterré maman, je l'avais rarement vu. Je culpabilisais de ne pas me montrer assez présente pour eux et d'un certain côté, faire preuve d'égoïsme. Et surtout de ne pas être aussi triste que je devrais l'être. Je me doutais qu'il n'allait pas bien et que le deuil se montrait douloureux. Pour ma part, même si les premiers jours avaient été particulièrement difficiles, je m'en sortais plutôt bien. Les problèmes dans ma vie qui ne cessaient de s'entasser m'occupaient continuellement l'esprit et m'évitaient d'une certaine manière d'y penser, bien que cette douleur soit indélébile.

— Comment s'en sort-il ?

    Morgane haussa les épaules, avec une grimace, les yeux toujours rivés sur la télévision.

— Il est rarement à la maison. Je pense qu'il préfère oublier tout ce qui lui rappelle maman, souffla-t-elle avec tristesse, alors il se noie dans le travail pour s'occuper l'esprit.

    Mon père était éperdument amoureux de ma mère. Il lui vouait une admiration sans limite et un amour inconditionnel. Je doutais qu'un jour, mon géniteur puisse réussir à tourner la page et reconstruire sa vie. Son accent anglais et son attitude hautaine ne l'avaient jamais rebuté, apparemment, car il s'étaient mariés et avaient fondé une belle famille. Même si de nombreuses fois, des différents nous divisaient, elle restait ma mère. Moi aussi, elle me manquait terriblement.

— Alors tu t'installes ici, à ce que je vois... reprit ma sœur avec curiosité.

— Seulement pour quelques jours.

    Elle me considéra un instant, étonnée que je revienne ici, alors qu'habituellement j'évitais à tout prix de me retrouver dans cette maison. Il y avait une raison au fait que je me réfugie ici et que je n'étais pas en mesure de lui révéler. J'espérais qu'entre ces murs, au détriment de mon appartement, je serais protégée. Qu'il ne pourrait pas venir me chercher. J'avais conscience que cette demeure, malgré l'alarme de sécurité, n'était pas un château fort. Aucuns rempart, ni fossé ne me préservaient d'une potentielle intrusion. Je n'étais en sécurité nulle part.

— Papa veut vendre la maison, annonça-t-elle avec une once de nostalgie.

— Quoi ? m'exclamai-je dans un cri de surprise.

    Je bondis de mon fauteuil pour aller m'asseoir près d'elle.

— Il dit que cela ne lui sert plus à rien de vivre dans une si grande maison, sans maman  et je le comprends. Il doit se sentir seul.

— Il ne peut pas faire ça ! On a grandi dans cette maison, tous nos souvenirs sont ici.

— Allison...

— Dont ceux de maman ! Il ne peut pas simplement tout effacer d'un revers de main, grognai-je les bras croisés sur ma poitrine.

    Dans cette maison figuraient de mauvais souvenirs, tels que les nombreuses disputes entre mes parents et moi. Les comparaisons constantes avec ma sœur. Les jugements. Sauf qu'à l'évocation de la vente, une multitude de souvenirs enfuis au plus profond de moi, que j'avais laissé de côté durant des années, me revenaient en mémoire. Le jour où mon père s'était déguisé en père noël, par exemple, et que ma sœur avait tiré sur sa barbe ; ce qui avait mis définitivement fin à ma croyance envers ce personnage mythique. Les gâteaux au chocolat que je préparais les après-midis avec ma mère et qu'elle me laissait racler la préparation dans le bol. Tous ces instants minimes et éphémères, capturés dans mon esprit. Ceux que j'avais fini par oublier en proie à ma rancœur.

— Je croyais que tu détestais cette maison, me reprocha ma sœur.

    Certes, je l'avais toujours jugée comme trop ostentatoire et opulente, mais c'était l'une des pièces du puzzle de mon enfance et je refusais d'y renoncer. De plus, je n'aurai plus d'endroit où me réfugier si mon père déménageait temporairement et vendait la maison. Je serais alors obligée de retourner dans mon appartement et tenir les deux mois qui me séparaient encore de ma rentrée à Oxford.

    Ma sœur se releva avec beaucoup d'efforts du canapé, dû à son ventre lourd, et se dirigea vers la cuisine. Je me demandais pourquoi un mardi soir, elle traînait ici au lieu d'être aux côtés de son époux. Louis devait sûrement l'attendre chez elle. Elle venait souvent rendre visite aux parents, or il n'y avait personne et elle ne semblait pas envisager de partir avant demain. Pourquoi elle portait cet ensemble affreux de yoga, comme si elle passait ses journées à se morfondre ici, devant la télévision ?

— Louis ne t'attend pas chez vous ?

    Elle ouvrit le congélateur et en sortir un pot de glace au chocolat. Dans le tiroir, elle saisit deux cuillères et m'en tendit une.

— Une subite envie de femme enceinte, précisa-t-elle en plantant la cuillère dans le pot.

— Dites-moi que je rêve ! Morgane Moreau ne compte plus les calories !

    Un rire lui échappa puis elle glissa la cuillère dans sa bouche. Elle fondit de bonheur à la première bouchée et s'empressa de réitérer son geste. Je fis de même et la saveur du chocolat me rechargea en énergie. Tout compte fait, partager une glace ensemble autour de l'îlot de la cuisine n'était pas si mal.

— On s'est disputés, explique-t-elle entre deux cuillères.

    Sa voix se teinta de chagrin et je sentis qu'elle tentait de se contrôler pour ne pas éclater en sanglots, ni se laisser emporter par ses sentiments. Je ne la pressai pas et lui laissai le temps de reprendre son calme. Les disputes entre ma sœur et son mari étaient très rares. Il y avait peu de tensions et de désaccords au sein de leur couple, ce qui m'intriguait.

— D'après lui je reste trop bloquée dans le passé. La semaine dernière, il m'a demandé de l'accompagner à la réception de ses parents en l'honneur de la nouvelle bibliothèque qui va ouvrir à son nom, grâce à son investissement dans une université. J'ai refusé.

— Il t'en veut car tu ne l'as pas accompagné ? Je trouve ça un peu exagéré...

— En réalité, il me reproche de ne pas passer à autre chose, nuança-t-elle. Depuis la mort de maman, tout me paraît superflu... Mon apparence, ma maison, même mon couple. La vie que je me suis construite, ce n'est pas moi ! Tu comprends ?

— Bien sûr, mais quel est le rapport avec cette réception ?

    Avant aujourd'hui, je n'aurai jamais cru possible que ma sœur se remette en question sur la superficialité de sa vie et de la futilité de ce qu'elle possédait et pensait nécessaire pour s'intégrer à la bonne société. La luxure, la beauté et la fortune ; toutes ces valeurs que prônaient à longueur de journées les gens de ce milieu. Ceux à qui elle souhaitait désespérément ressembler et dont elle rêvait de faire partie.

— Lorsque j'ai refusé, il s'est mis en colère. Je n'arrive pas à faire mon deuil selon lui et m'enferme dans ma propre bulle. Il m'a accusé de ne pas être heureuse et de me montrer égoïste. Ce qui est faux, réfuta-t-elle aussitôt, mais je ne vois simplement plus l'importance d'agir ainsi. De faire semblant que tout va bien et que je contrôle ma vie alors que tout m'échappe.

— Et qu'est-ce que tu vas faire ? demandai-je en la détaillant de haut en bas tristement.

— Rien du tout. S'il veut que je revienne à la maison, il devra me présenter ses excuses !

    Pour faire passer le goût amer de cette dispute, ma sœur continua à engloutir la totalité du pot de glace, beaucoup trop sucrée pour que j'envisage d'en faire de même. Si une chose ne changeait pas chez elle, c'était son refus catégorique de revenir sur ses décisions.

— C'est pas vrai ! s'écria-t-elle en s'immobilisant soudainement. Ton anniversaire ! C'est ton jour et j'ai complètement oublié de te le souhaiter !

    Cette information paraissait lui être venue comme une illumination.

— Je suis vraiment la pire sœur du monde !

— Ne t'en fais pas, la rassurai-je pour ne pas qu'elle s'évanouisse au vu de son état car je ne souhaitais pas voir son bébé accoucher prématurément. Tu avais mieux à faire comme... regarder l'intégralité de Gossip Girls, dis-je en faisant référence à sa série préférée.

— Sérieusement, tu as le droit de m'en vouloir pour au moins une décennie.

    Je lui assurai que ce n'était pas si grave et qu'avec tous les problèmes qu'elle gérait, je ne pouvais lui en vouloir pour si peu. J'avais l'impression d'avoir devant moi une autre personne. Ce n'était plus la Morgane que je connaissais, celle qui ne cessait de me rabaisser et de me mépriser. Pour la première fois depuis bien longtemps, on parlait comme deux sœurs.

— D'ailleurs... j'ai quelque chose à te montrer !

    Sans qu'elle ne puisse répliquer, je relevai mon t-shirt. Ses yeux se posèrent sur mon nouveau tatouage, et un cri de surprise sortit de sa bouche.

— Non ! Tu n'as pas fait ça ?

    Elle plaqua ses mains sur sa bouche puis observa mon dessin à l'encre noire de plus près. L'opinion de ma sœur vis à vis des tatouages demeurait approximativement le même que celui de ma défunte mère. Pourtant à travers ses yeux, je ne décelais pas de l'exaspération mais plutôt de l'admiration.

— Si maman voyait ça, tu serais déshéritée sur le champ, se moqua-t-elle. Il est très joli !

    Finalement, revenir ici ne m'apportait que du bon ; je me tenais à l'écart du danger qui me menaçait et je retrouvais la complicité avec ma sœur, auparavant perdue depuis des années. La famille était quelque chose de précieux, et je me détestais ne ne m'en rendre compte que seulement maintenant.

— J'aurais aimé qu'elle soit là rien que pour voir sa tête se décomposer, ironisa Morgane, mais aussi pour qu'elle connaisse mon fils.

— C'est un garçon ? m'émerveillai-je à l'égard du petit fœtus dans son ventre. J'ai hâte de rencontrer ce petit bonhomme !

    Je lui demandai ensuite si elle dressait une liste de prénoms et de me faire part de quelques-uns d'entre eux, et nous passâmes une bonne dizaine de minutes à débattre sur différents prénoms. Elle m'interrogea encore une fois sur la raison qui me poussait à découcher de mon appartement et je lui certifiai que je désirais apporter du soutien à notre père mais elle ne semblait pas convaincue.

— Tu sembles préoccupée, rétorqua-t-elle suspicieuse. Je suis prête à mettre ma main à couper qu'il y a une autre raison que tu refuses de me dire.

    Ma gorge se resserra comme si une poigne imaginaire m'étranglait. Ma poitrine se comprima et je commençais soudain à manquer d'oxygène. Que devais-je faire ? Garder le secret et ne pas risquer de mettre sa vie en péril ou enfin tout avouer pour tenter de m'en sortir ? J'avais peur. Ses menaces retentissaient encore dans mon esprit comme une mauvaise chanson que je n'arrivais pas à oublier. Serait-il capable de se venger de la sorte, s'il m'aimait vraiment ? En tout cas, je ne pouvais plus supporter ce poids sur mes épaules. Tout devait s'arrêter. Et si ce n'était pas leurs peaux qu'il aurait, ce serait la mienne !

— Très bien. J'ai une chose importante à te dire mais tu dois me promettre que ça restera entre nous.

    Elle mima le signe d'une fermeture sur sa bouche et attendit la suite des explications. C'était le moment de me lancer. Si quelques secondes plus tôt je m'étais décidée de tout lui raconter, j'étais déjà sur le point de me dégonfler.

— Quelques mois auparavant, je me suis engagée dans quelque chose de dangereux, à un tel point que je n'aurais jamais imaginé.

    Ses sourcils se froncèrent de curiosité et elle me porta toute son attention. J'essayai de choisir les bons mots, et lui raconter l'histoire dans les grandes lignes, omettant le fait que je fus tombée amoureuse de ce prédateur et qu'il planifiait de m'épouser. Dans cette version des faits, seuls les mauvais côtés de l'histoire ressortaient, ce qui la rendait d'autant plus incompréhensible et morbide. Durant mon récit, figée d'horreur, elle ne pipa pas un mot jusqu'à ce que j'en vins à la menace que l'homme m'avait proféré.

— Tu es en train de me dire que cet homme a menacé de tuer tes proches ?

    Ma sœur n'en croyait pas ses oreilles et je la comprenais face à cette histoire irréelle. Si on me l'avait raconté, j'aurais cru cette personne complètement folle. Malheureusement, je ne pouvais que croire ce récit qui constituait ma propre vie et ce danger concernait maintenant aussi mes proches, ajoutés à l'équation de ce jeu pervers.

— Pourquoi n'as-tu pas été voir la police lorsqu'il a recommencé ? Je te croyais plus intelligente que ça, Allison ! Résultat : tu as un taré à tes trousses.

— J'avais peur ! hurlai-je au bord du précipice. Il me menaçait et me surveillait constamment. C'était comme un parasite omniprésent. À la seconde où je serais retournée au commissariat, il l'aurait su et je ne pouvais pas prendre ce risque. Ce n'est pas tout...

— Qu'est-ce qu'il peut y avoir de pire ?

— Qu'ils soient deux.

— Cette histoire est vraiment dingue... murmura ma grande sœur en passant nerveusement les mains dans les racines de ses cheveux. Tu as une idée de qui cela peut être ?

    J'en avais plusieurs, mais aucune de fondée. Il y avait d'abord Liam qui m'était passé par la tête, mais je doutais de la véracité de cette hypothèse. La suivante était mon ancien colocataire, dont j'avais trouvé un foulard m'appartenant dans son sac. Cette probabilité me semblait davantage plausible, même si cela me faisait mal d'imaginer qu'il pouvait me trahir de cette manière.

— Un jour, j'ai trouvé un vêtement à moi dans le sac de Zayn, mon ancien colocataire. Cela ne l'incrimine en rien mais il n'était pas censé l'avoir en sa possession... J'ai un doute mais je ne veux pas m'avancer. Ce que je sais en revanche, c'est que cet homme est très dangereux. Il y a deux semaines environ, il s'en est pris à Evan et l'a tabassé par jalousie.

— Et l'autre ? Tu penses qu'il est tout autant fou ?

— Je n'en sais rien... mais je ne pense pas que la deuxième personne soit de mèche avec cet homme. Elle ne m'a approché qu'une seule fois, lors de la soirée des funérailles. Après, je ne l'ai plus jamais revue. Celui que j'ai pris pour cet homme le soir-là, ne l'était pas.

    Je lui mentis encore une fois et gardai pour moi le baiser que j'avais échangé avec cet inconnu.

    Soudain un second détail me vint en mémoire, celui de cette caméra que je n'avais jamais retrouvé. Celle qui avait disparue pendant que je dormais, au milieu de la nuit. Plus le temps passait, plus je me disais que l'homme devait bien connaître l'appartement – comme s'il y avait habité à vrai dire – et que pour s'y introduire sans laisser de traces d'intrusion, il devait posséder le double des clés. Celui que Zayn ne m'avait jamais rendu, même après son déménagement.

    Tout devenait à présent plus claire. Comment avais-je pu être aveugle autant de temps ? Cette hypothèse me paraissait beaucoup trop facile mais depuis le départ, la réponse se trouvait juste sous mon nez. Cela expliquait même son obsession à mon égard. Peut-être que la première fois qu'il m'avait vu, ce fut lors de la visite de mon appartement. Et depuis ce jour, il entretenait des intentions perverses et malsaines envers moi, alors qu'il dormait dans la chambre d'en face ? Je tenais ma cible !

— Maintenant que j'y pense, un tas de détails me paraissent logiques et semblent s'expliquer.

— Dans ce cas il faut le dire à la police, ordonna ma sœur sans hésiter.

— Je ne peux pas, m'opposai-je à cette décision non sans conséquences, tu as déjà oublié l'ultimatum qu'il m'a imposé ? Je dois partir avec lui ou sinon, il s'en prendra à vous.

— Tu ne vas pas le suivre, quand même !

— Bien sûr que non, grognai-je.

    Elle saisit son téléphone sur la table et s'éloigna après m'avoir lancé ces dernières paroles :

— Alors je ne te laisse pas le choix.

    À force de jouer, j'avais fini par me perdre moi-même dans ce tourbillon de vices et de perversion. Je pensais naïvement pouvoir vaincre le roi à son propre jeu et renverser l'échiquier, mais je ne demeurais qu'un pion dans cette partie. Il m'avait manipulée, façonnée à sa guise et corrompue jusqu'aux os. À mesure qu'il mangeait mes pions blancs, il me privait chaque fois un peu plus de ma pureté, infectée par la noirceur qu'il répandait comme un poison sur le plateau. Il avançait progressivement, de cases en cases, jusqu'à atteindre son but ; me contrôler entièrement pour que je devienne sa reine. Je devais adopter dès à présent une nouvelle stratégie pour reprendre le pouvoir qu'il s'était attribué. Tous les coups étaient permis. La partie était terminée.

    Échec et mat.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top