14. Innocence brisée

[ Red - Yours Again ]

                    [ ⚠️   DISCLAIMER  ⚠️]

• Ce chapitre comporte une scène à caractères sexuels détaillés, si vous ne souhaitez pas lire ce chapitre, cela ne compliquera en rien la compréhension pour la suite de l'histoire ! (Il n'y aura sûrement que 2 ou 3 chapitres avec du lemon) Je n'ai pas l'habitude d'en écrire mais pour cette histoire, cette Darkromance, ça me paraissait évident d'en incorporer sachant que cela contribue au rapprochement entre Allison et le stalker...
• Je sais que j'ai mis un peu de temps à publier la suite mais je suis une vraie tortue en écriture ^^ mais je vais essayer de poster encore 2 ou 3 chapitres cette semaine ! Bonne lecture !

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Un peu plus tard dans l'après-midi, une fois mes cours achevés, je retraçai le chemin jusqu'à l'appartement. La journée avait été longue, notamment par mon esprit torturé par un million de questions. Ma curiosité débordante n'aidait pas. Je me repassais sans cesse dans ma tête la dispute entre les deux garçons. Le visage contracté de mon meilleur ami, comme si les mots qui lui étaient adressés lui déplaisaient, restait gravé dans le marbre. Je ne l'avais jamais vu dans cet état et les petits secrets qu'il cachait commençaient à me faire douter du fait que je croyais vraiment le connaître. Sans parler de l'animosité que nourrissait Enzo à ce moment-là, envers Evan. J'ignorais tout de l'origine du conflit, mais l'atmosphère plus que tendue lors de mon apparition me révélait la délicatesse de celui-ci.

D'autant plus que de la position où je me trouvais avant de ne les rejoindre, Enzo paraissait cracher ses paroles regorgeantes de rage et de rancœur avec véhémence. Un profond désaccord les avait frappé, d'après Evan, mais je gardais l'impression que cela demeurait plus que ça. À ce stade, leur amitié était en péril et jamais auparavant je ne crus possible qu'ils préservent un lourd secret qu'ils refusaient tous deux de me partager.

S'ajoutait à ce détail le cas de mon cher stalker ; si ce matin j'avais cru bon de jouer à la plus maligne, je devais avouer que j'appréhendais fortement ce qui suivrait. Je savais qu'en franchissant la porte, il serait là, à patienter ma venue. Rien qu'à cette perspective, mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Tous mes efforts et mes sacrifices reposaient sur ma volonté à achever mon plan et à enfin livrer aux mains de la justice ce détraqué – Enfin, c'était ce que j'aimais me répéter...

Mon pressentiment ne manqua pas et en pénétrant dans mon appartement, je pus instinctivement percevoir la présence de l'homme, trahie par cette surcharge de tension dans l'air et par ce silence en réalité trompeur, et même assourdissant. Comme je l'avais prédit, une masse m'attrapa à la volée avant même que je n'eus le temps de refermer la porte dans mon dos. Mon corps – menu comparé à l'imposante carrure de l'homme – fut plaqué contre le mur en un rien de temps. Mon cœur ne put s'empêcher de s'emballer face à cette brusque apparition. La poitrine écrasée à la façade, une fois mes esprits repris, je discernai enfin les mains de l'homme posées sur mes reins tandis que le souffle chaud de sa respiration s'abattait dans ma nuque à un rythme régulier.

Son poids me pressa d'autant plus contre le mur quand il réduisit la distance entre nos deux corps jusqu'à se coller entièrement à moi. Mes mains posées à plat sur la tapisserie se crispèrent lorsque je sentis son visage s'enfuir dans le creux de mon cou pour humer mon parfum. Encore stupéfaite, je restai muette. Le seul son perceptible à présent demeurait sa respiration tonnante dans la pièce. Une de ses mains quitta le bas de mon dos pour décaler mes cheveux sur le côté. Ma peau maintenant découverte, il y déposa ses lèvres tièdes avec douceur. Mes sens se mélangèrent et je ne distinguais que ses baisers chauds qui me décrochèrent un gémissement.

- J'ai attendu ce moment toute la journée, grogna-t-il d'une voix rauque à mon oreille. J'allais devenir fou...

La proximité de ses lèvres avec mon point sensible suffit à me rendre folle. Comme pour me prouver ma faiblesse un peu plus, et ainsi anéantir toute once de bon sens qu'il me restait, il fit parcourir sa langue le long de mon oreille en y laissant une traînée humide. Mon état fiévreux n'arrangea pas les choses et j'eus l'impression que chacune de ses caresses fut décuplée. Au bout d'un court instant qui me parut être des heures, je sentis son torse se détacher progressivement de moi, ce qui me laissa une sensation de froid qui me frappa comme une brise hivernale.

- Suis-moi, commanda-t-il en s'éloignant déjà.

Toujours placardée au mur, je m'en écartai fébrilement et suivis des yeux l'homme. Je dégageai mes cheveux rebelles en essayant de reprendre contenance puis le rejoignis avec précipitation. Je le retrouvai assis sur mon lit avec nonchalance, les jambes légèrement écartées et les mains jointes. Je me tenais timidement debout près de la porte à l'observer, lui et son éternel gilet noir. Il me fit signe de m'approcher.

- Je ne vais pas te manger.

Telle une souris effrayée par son prédateur, j'avançai lentement jusqu'à lui. Quand je fus en face, avec toujours un écart en guise de bouclier, il me saisit par la taille visiblement encore mécontent de la distance persistante. Je basculai contre son torse, en m'agrippant à son épaule pour ne pas flancher. Il captura mes hanches de ses larges mains et fit courir ses doigts sur l'étoffe de ma robe.

- J'en ai rêvé toute la journée, de te déshabiller... souffla-t-il en remontant le tissu sur mes cuisses.

La froideur de sa peau contre la mienne me fit frémir. Il me fit chuter sur ses cuisses et je passai mes bras derrière sa nuque, le rapprochant toujours plus de moi. Il déposa une main affectueuse sur ma joue et pressa son pouce sur ma lèvre inférieure.

- Je n'ai pas oublié la façon dont tu m'as allumé par message, ce matin. Tu t'es comportée comme une vilaine fille, me sermonna l'homme avec un grain d'excitation dans la voix. Il va falloir te faire pardonner...

- Pardon, dis-je.

- Tututututu... Il est trop tard pour les excuses, réfuta-t-il. Maintenant il va falloir assumer.

Mon esprit se déconnecta un instant, le temps d'assimiler ses paroles. Je ne compris pas de suite le sens de ses mots. Qu'entendait-il par « me faire pardonner » ? J'affichai une mine confuse et pendant une minute, je regrettai de m'être montrée aussi candide. Une part de moi bouillonnait d'excitation à l'idée de découvrir ce à quoi il songeait même si au fond de moi, je le savais déjà. Comme pour affirmer les théories que je pensais tout bas, l'homme me remis sur mes jambes, probablement exposée à son regard de prédateur. Il n'attendit pas plus longtemps pour empoigner les bas de ma robe et la relever impatiemment.

Une fois mon vêtement passé par dessus ma tête, je me sentis mise à nue. Pas seulement physiquement mais aussi mentalement. En effet, il était une des rares personnes à avoir entrevue mon corps sans aucune barrière. J'eus peur qu'en détaillant mes formes à découvert, il en soit lui aussi dégouté comme je l'étais. Que toute son attirance à mon égard s'évapore lorsqu'il aurait pris connaissance de mon gras apparent à l'intérieur de mes cuisses, ou bien de ma taille loin d'être marquée. Je redoutais le fait qu'il puisse s'attendre au corps d'un mannequin, alors que je demeurais tout le contraire...

Je crus cependant l'entendre grogner de satisfaction lorsqu'il remarqua que je ne portais pas de soutien-gorge sous ma robe. Ses doigts gelés se dirigèrent vers ma poitrine, où il en effleura la peau sensible, en retraçant les contours de mes seins avec délicatesse. Je perçus sa respiration s'accélérer. De sa main droite, il fouilla dans la poche de son sweat et en sortit un foulard. Je reconnus l'étoffe qui m'appartenait. Ce bout de tissu qui nous reliait. Un éclair de surprise me traversa quand je m'imaginai l'homme farfouiller dans ma commode pour en dérober ce tissu symbolique lorsque je dormais. Sans un mot, il noua le foulard derrière ma tête, ce qui me priva de toute vison.

L'homme dut rabattre sa capuche car je sentis davantage sa barbe naissante quand il s'amusa à lécher le creux entre mes seins. Sa bouche dériva vers mon mamelon gauche qu'il suçota avec extase. Dès lors, le rouge me monta aux joues. J'eus l'impression de prendre feu de l'intérieur. Ma bouche s'entrouvrit instinctivement et j'échappai un soupir. Quand il eut finit de torturer l'un, il s'attaqua au second, balayant toutes mes valeurs. Ses baisers descendirent le long de mon ventre où sa langue s'attarda dans la cavité de mon nombril. Tout mon épiderme en frissonna. Une flamme se déclencha dans mon bas-ventre, un sentiment que je n'avais encore jamais éprouvé auparavant. Un sentiment que je découvrais.

Ses doigts s'arrêtèrent à la ceinture de mon sous-vêtement qu'il fit claquer sur ma peau, ce qui me provoqua un petit sursaut.

- Dis-moi, ma jolie Allison... Que ressens-tu en ce moment ?

Sa voix suave raviva le feu en moi.

- Je... bredouillai-je sans avoir la force d'exprimer l'entièreté des sentiments qui me traversaient.

Cela ne parut pas lui convenir. Soudain, la paume de sa main s'abattit sur ma fesse gauche. Le bruit du claquement retentit dans la chambre bien que la tape fut faible – plus pour me rappeler à l'ordre que dans le but de me faire mal. Je m'agrippais toujours à ses épaules pour ne pas basculer. Je compris qu'il exigeait une réponse.

- Dis-moi chacune des sensations que tu éprouves, réclama-t-il, même si je peux aisément voir que tu aimes ça tout autant que moi... Mais je veux te l'entendre dire !

Il reprit ses supplices en faisant rouler mes tétons qui durcirent entre ses doigts. La frénésie du plaisir me gagna.

- J'aime ça, avouai-je honteuse.

- Aimer ? Rien que cela ? riposta l'homme.

Mon bas-ventre s'embrasa.

- Laisse-moi te montrer à quel point tu vas aimer ce que je m'apprête à te faire, tellement que tu m'en redemanderas.

Il me caressa avec justesse à travers ma culotte en dentelle blanche. Il passa son majeur le long de ma fente humide et frôla du pouce mon clitoris, ce qui me fit trembler de plaisir. Jamais je n'aurais cru cela aussi bon. Liam ne me touchait pas de cette façon, il se contentait de m'embrasser et dans le meilleur des cas, de m'enlacer. Mon ex-copain avait pourtant toujours été un collectionneur de conquêtes et avait bien évidemment tenté de passer cette étape avec moi, mais j'avais refusé. Il avait compris que je souhaitais prendre mon temps. Tout ça demeurait nouveau pour moi et je ne savais aucunement si je devais profiter ou au contraire me sentir coupable.

- Tu mouilles, rien que pour moi, se venta l'homme.

Mon corps réagissait instinctivement à chacune de ses caresses et mon excitation s'amplifiait à l'écoute de ses mots crus. Il savait comment m'enflammer. Il connaissait tout de moi. Ses doigts décalèrent l'étoffe pour accéder à ma partie intime avec plus de facilité. Il tâta, explora mon con en quête de l'humidité grandissante qui témoignait de mon désir envers lui.

- Tu es déjà toute trempée, annonça-t-il victorieux. Contrairement à ton comportement, mon châtiment ne sera pas aussi cruel. Tu as agi en mauvaise fille, mais ça tu le sais. À cause de toi, j'ai dû me retenir jusqu'à maintenant, complètement frustré, avec ma queue qui bandait déjà à la simple lecture de ton message. Tu ne peux pas t'imaginer comment j'ai envie de toi, déclara-t-il tandis que ma peur refaisait surface. Mais tu as de la chance, je ne veux pas brusquer les choses, car je veux le meilleur pour toi.

La déception qui m'envahit me laissa perplexe. La simple idée qu'une part de moi souhaitait qu'il fasse ce genre de choses avec moi, m'effrayait. L'ancienne Allison n'y penserait pas une seconde. Pourtant, ce soir, je le désirais plus que tout. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce qui avait changé. Je n'avais plus peur de lui maintenant, et je me réjouissais presque de sa présence.

- Il y a une chose que tu peux faire pour moi, pour te faire pardonner, susurra-t-il contre mon ventre avec ses bras qui m'encerclaient avec un élan de possessivité. Je veux te donner du plaisir. Je veux te voir atteindre le septième ciel. Rien ne me satisferait plus que ça.

Je n'étais pas en mesure de feindre une opposition, tant tout mon être devait le confirmer. Je n'eus pas besoin d'accepter. Ma décision et ma raison lui appartenaient déjà. Je mourrais d'envie de sentir encore une fois ses doigts jouer avec mon corps, dans une mélodie des plus extravagantes. L'homme se releva, enserra mon bassin pour me ramener jusqu'à mon lit où je m'écroulai sur mon matelas. Le bandeau me privant de ma vue, je dus me rapporter à mes autres sens. Il me sembla que la carrure de l'homme se trouvait tout proche de moi, son torse contre le mien, et ses bras appuyés de part et d'autre de ma tête pour ne pas m'écraser.

Ses douces lèvres se déposèrent sur les miennes avec empressement et il força l'accès à ma langue avec plus de brutalité. Nos salives se mélangèrent et la passion qui m'avait submergé la première fois – dont je ne cessais de repenser - refit surface. Je réclamai à nouveau sa bouche, affamée, lorsqu'il rompit son étreinte. Nos lèvres s'emboîtaient à la perfection, comme si nous étions faits l'un pour l'autre. Je ne pouvais pas le nier. L'excitation montait. Contre ma cuisse, la bosse dans son pantalon m'informa qu'il en était de même pour lui.

Il saisit une de mes chevilles et la cala sur son épaule. Sa bouche y déposa de longs et langoureux baisers jusqu'à remonter à l'intérieur de mes cuisses. Il passa à la suivante en lui administrant le même sort. Il s'arrêta à la limite de mon intimité et je grognai de frustration. Heureusement, ses doigts glacials contrastant avec la chaleur qui se rependait entièrement dans mon corps palpèrent la ceinture du seul vêtement qu'il me restait. Je devinai que la lenteur dont il faisait preuve servait à préserver ce jeu érotique et accroître mon désir. Finalement, il finit par descendre le tissu le long de mes jambes. Je me trémoussai, impatiente d'assouvir ce besoin devenu urgent. Je sentis quelque chose me piquer la peau – ce que je compris être sa fine barbe - lorsque soudain, sa langue chaude remonta le long de ma fente. Sa tête nichée entre mes cuisses, il s'affaira à sucer mon clitoris, à le mordiller, jusqu'à ce que j'aie l'envie de crier. Je pressai mes hanches contre son visage. Le rire rauque qu'il émit manifesta la fierté qu'il ressentait de me voir offerte à lui, de mon plein gré qui plus est.

Avec le dos de son pouce, il commença à masser mon point sensible, à me masturber dans des mouvements circulaires. Je frottais ma tête contre mon épaule, au bord de l'orgasme. L'homme ralentit la cadence pour faire durer le plaisir. Je protestai :

- Je t'en prie...

- Que veux-tu ? Demande-le moi, ordonna-t-il d'une voix impassible.

- Je veux que tu continues, soufflai-je la respiration saccadée.

Impitoyable, il répéta ses caresses avec une pression plus importante. Il se fraya un chemin en direction de mon vagin, où il entra un doigt jusqu'à la première articulation. Je m'exclamai autant de surprise que de plaisir. Il en inséra un second, et entama des vas et viens réguliers et rapides. L'ivresse de ses caresses m'emportait progressivement aux portes du nirvana. Je sentis que je n'allais plus tenir bien longtemps. Sa main encercla ma carotide, en veillant à ne pas m'étrangler.

- Jouis pour moi, mon amour.

Un orgasme me submergea aussitôt. Extraordinaire. Brutal. Sauvage. Plusieurs minutes furent nécessaires pour que je me remette de ce ce sentiment. Avant aujourd'hui, je n'imaginais pas que le plaisir ressenti pouvait être aussi fort. Je n'avais jamais songé non plus à faire ce genre d'obscénités avec un inconnu... Cet homme, dont je ne connaissais même pas le nom, venait de me donner mon premier orgasme, ma première expérience sexuelle. Et j'avais aimé ça... Je voulais même recommencer !

- Te voir jouir pour moi et le plus exquis des spectacles, détermina-t-il en reniflant le parfum enivrant de sexe qui baignait dans la pièce. Tu as très bon goût...

Aussitôt, je rougis. Le fait qu'il aborde ce genre de choses me mit mal à l'aise. Si je l'avais laissé me toucher si indécemment, je ne demeurais pas encore prête à entendre ces paroles d'une telle franchise. Il déplaça le bandeau de mes yeux, et quand je retrouvai la vue, la faible luminosité qui transperçait mes stores suffit à m'aveugler. Je le contemplai, au-dessus de moi, me dominant de toute sa hauteur. Je vins presque à regretter de ne pas avoir possédé ma vue pour l'admirer à l'œuvre. Me délecter de chacune de ses expressions, de son sourire vainqueur quand je fus venue pour lui, ou de son air concentré qu'il affichait probablement en se démenant à me donner du plaisir.

- Goûte le fruit de ton désir pour moi, requit mon amant en me présentant son index.

- Je ne vais pas faire ça, m'emportai-je indignée.

Il insista en le pressant contre mes lèvres.

- Ose me dire que tout ça ne t'as pas plu jusqu'à maintenant, me défia-t-il. Fais-moi confiance.

Je devais me rendre à l'évidence : il m'avait appris beaucoup de choses sur moi que j'ignorais à mon propos, en l'espace de quelques minutes. Et chaque chose qu'il me fit découvrir m'excitait. Je finis par entrouvrir la bouche et il y fourra son doigt maculé de cyprine. La saveur de ma sécrétion atteignit ma langue, que je pourrais qualifier de légèrement sucrée. Je me goûtais... Il m'ordonna de le sucer, ce que je fis et curieusement, mes sens se réveillèrent. Ma langue lécha son doigt avant que je ne referme les lèvres autour. Il le ressortit quand il décida que celui-ci fut propre et me gratifia d'un baiser sur le front pour me récompenser.

Mon stalker bien-aimé se releva et j'en profitai pour plonger sur mes draps. Je remarquai notamment une tâche humide sur ma couverture, ce qui alimenta ma gêne. Dos à moi et déjà en direction de la sortie, je distinguai mon sous-vêtement dans la poche arrière de son jean noir.

- Ma culotte ! m'insurgeai-je les yeux ronds.

L'homme se retourna et s'empara du bout de tissu. Il le huma une nouvelle fois.

- Je garde ça, dit-il en la fourrant dans la poche de son sweat.

Ordinairement, cela m'aurait profondément choqué. Mais ce soir, plus rien n'avait de sens et toute morale demeurait jetée aux oubliettes. La main sur la poignée, je l'interrompis.

- Tu ne restes pas ?

Ma voix trahit une certaine déception. J'espérais qu'il ne le notifierait pas.

- Tu veux que je reste ? répliqua-t-il visiblement étonné.

- Oui... Enfin, seulement si tu n'as rien d'autre à faire. Comme harceler une autre fille par exemple, le piquai-je avec une pointe de sérieux.

Il pouffa de rire et rebroussa chemin vers moi pour s'allonger à mes côtés.

- Tu es la seule fille que j'ai envie d'harceler. Je te l'ai déjà dis et je te le répéterai le nombre de fois nécessaire pour que cela rentre dans cette jolie petite tête !

Il accompagna ses propos d'une petite tape contre mon crâne. Je me rapprochai de lui et posai ma tête sur son torse. Le rythme régulier de sa cage thoracique se soulevant et s'abaissant m'apaisa et son eau de toilette m'enivra. J'avais besoin de lui auprès de moi. En sa présence, j'avais l'impression d'exister, de respirer à nouveau.

- Pourquoi moi ? demandai-je innocemment en saisissant une de ses mains pour jouer avec. Il n'est pas difficile de trouver mieux ailleurs.

Il entrelaça nos doigts.

- Ne doute plus jamais du pouvoir que tu as, me gronda-t-il l'air énervé. Je ne veux plus t'entendre te rabaisser ainsi ! Ne vois-tu donc pas comment les hommes te regardent ? La façon dont ils te dévorent des yeux ?

Il porta ma main à son visage et en embrassa le dos.

- Tu es magnifique et à mes yeux, tu vaux bien plus que le plus précieux des diamants du monde.

Il n'était même pas en mesure d'évaluer à quel point ces mots me faisaient du bien. J'avais enfin trouvé cette personne qui m'apportait ce dont j'avais besoin, qui m'apprenait à me considérer à nouveau.

- Si seulement tout était plus simple... Malheureusement, rien de cette situation n'est sain, ni rationnel.

Je me plaisais à l'imaginer sans capuche, à visualiser le visage de cet homme qui me rendait folle de jours en jours. De celui que j'adorais détester...

- Ne te prends pas la tête avec ça, répondit-t-il. C'est mon rôle de m'inquiéter pour nous deux. De te protéger et de te faire te sentir bien, également. Juste parce que je t'aime, Allison. Alors maintenant, repose-toi avant que je ne change d'avis et que je ne me décide à entamer un deuxième round ! Crois-moi, ce n'est pas l'envie qui me manque !

Pour moi non plus, ce ne serait pas de refus, mais je me montrai raisonnable. Il était clair que cela fut assez pour ce soir et la fatigue commençait à m'emporter. Ce constat, sur ce qui ne demeurait pas normal dans la situation actuelle, me travaillait. J'aurais tellement aimé que tout ça ne soit pas aussi compliqué ; que l'homme que je commençais à aimer ne soit pas un insatiable stalker, obsessionnel et sadique. Que je ne devienne pas aussi dépravée que lui. Je ne demandais qu'une relation saine et ordinaire, et j'en avais récolté une des plus malsaine. Je fermai les yeux en attendant que la fatigue m'emporte. Il me massa le cuir chevelu, ce qui me berça jusqu'au royaume des songes.

Peut-être que dans une autre réalité, je pourrais aspirer à ce que je n'étais en mesure d'obtenir...


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