11. Premier contact
[ The Used - Kissing You Goodbye ]
Hello ! Je sais que j'ai mis un peu de temps à oublier ce chapitre mais je peux vous dire qu'il en vaut la peine ! On rentre enfin dans le vif du sujet et de l'histoire. Alors préparez-vous bien car je vous réserve encore plein de surprises, mêlant manipulation, amour et mystère ! Bonne lecture ; )
✘ ✘ ✘
Emmitouflée dans un jogging volé à Zayn, presque deux fois trop grand pour moi ainsi que deux couvertures, je profitais de mon samedi soir comme il se devait. Au programme, une relecture du célèbre et incontournable roman sur les vampires : Twilight. Tandis que je replongeais dans les souvenirs de mon adolescence en tournant les pages de ma vieille édition, j'en oubliais presque mon mal de ventre. Le personnage d'Edward me rappelait ce que je n'aurais jamais mais que je désirais plus que tout : quelqu'un de vrai. Cette personne qui me ferait me sentir spéciale à ses yeux et qui m'aimerait d'un amour inconditionnel. Pour qui je représenterais vraiment la personne pour laquelle il serait prêt à tout. Lee problème étant que je ne demeurais même pas sûre de mériter cette personne, visiblement je n'étais pas digne de quelqu'un d'aussi bon. Liam en était la preuve vivante.
Captivée par les mots que je lisais, je ne me rendis pas compte tout de suite de l'ombre qui se dessina au dessus de moi. Je sursautai quand je vis la carrure de l'individu habillé de noir se dresser devant moi. Sur le coup, mon livre fut propulsé au sol. Une main sur la bouche, j'essayais de réguler les battements de mon cœur qui eurent du mal à ralentir. Avec un grognement, je me levai pour récupérer mon roman parterre. Je ne manquai pas de lancer un regard noir à l'homme pour lui faire part de mon mécontentement. Il croisa les bras et je l'ignorai en reprenant ma lecture là où je l'avais arrêtée.
- Je ne te pensais pas du genre roman à l'eau de rose, l'entendis-je se moquer probablement après avoir jeté un œil à la couverture.
Je relevai les yeux vers lui et lui offris mon plus beau sourire hypocrite.
- C'est sûr qu'Edward est votre parfait opposé, le piquai-je avec sarcasme.
- Je ne serais jamais ainsi, alors ne t'attends pas à me voir me transformer en prince charmant.
Sa voix se fit plus sèche et stricte. Ma remarque dut l'agacer. Je déglutis difficilement et ne prêtai plus attention à lui. Le silence s'abattit dans la pièce mais fut rapidement rompu par l'homme.
- Je vois que tu as trouvé mon petit cadeau, déclara-t-il en indiquant d'un signe de tête le bracelet autour de mon poignet.
Je me figeai, la bouche entrouverte, prise de court par cette information. Tout prenait sens maintenant. Je pensais au départ que ce bijou venait d'Evan, pour se faire pardonner de son comportement des dernières semaines. Depuis que je l'avais reçu, je ne m'en séparais plus. Cela sonnait comme une promesse envers moi et notre amitié. Mais cette hypothèse se montrait plus plausible : il s'agissait finalement du stalker lui-même.
- Je... Il vient de vous ?
- Qui d'autre ? ricana l'homme, visiblement fier de me voir le porter. Je savais qu'il te plairait.
Cette chaine en argent et cette breloque gravée de mon nom ne représentaient plus la même chose à mes yeux. Soudain, le bracelet me donna une impression de brûlure à mon poignet. J'eus envie de le retirer mais me ravisai. Il s'avança, se posta à quelques centimètres de moi et m'ôta mon livre des mains. Il le posa sur la table de chevet et je soupirai.
- Dis-moi, t'es grincheuse ce soir, remarqua-t-il.
L'atmosphère s'était allégée. Je fus tentée de lui envoyer une autre raillerie en pleine face ou bien de lui crier de s'en aller, sauf qu'il le prendrait mal et ça ne mènerait à rien. Il reviendrait demain, et le jour d'après... Il était temps d'employer les grands moyens et de me débarrasser définitivement de lui. Je devais donc mettre mon premier plan à exécution ; me rapprocher de lui pour obtenir des renseignements sur son identité et le faire arrêter.
- Oui. C'est juste que j'ai...
- Tes règles ? compléta-t-il en étouffant un rire.
Bon sang !
Je me redressai et le regardai ahurie, les yeux ronds comme des soucoupes. Il pouvait bien connaître mon nom, mes fréquentations ou alors mes ex-copains, mais je n'avais jamais imaginé que cela puisse aller jusque là. Plus rien ne m'étonnait venant de lui et je m'attendais à tout, mais je gardai en tête le fait qu'il devait simplement l'avoir deviné.
- Comment... Non, vous savez quoi ? Laissez tomber.
- Oh, ne fait pas semblant d'être choquée. Je sais tout de toi, affirma l'homme.
Il repoussa la couverture et prit place à mes côtés. Je me décalai pour instaurer de la distance entre nous mais une plainte de souffrance trahit ma douleur au dos. Je replaçai néanmoins correctement ma bouillote sur mon ventre pour atténuer cette souffrance.
- Où as-tu mal ? me questionna-t-il.
Je le regardais – ou du moins la capuche qui recouvrait sa tête, baissée - en fonçant les sourcils.
- Partout, répondis-je vaguement.
- Mais encore... ?
Je compris qu'il voulait que je sois plus précise.
- Au ventre et au dos. J'ai l'impression qu'on me marche dessus, me plaignis-je en râlant.
Il eut l'air de réfléchir quelques secondes puis s'exclama soudainement :
- Retire ton gilet et couches-toi sur le ventre, ordonna-t-il sérieusement.
Je ne comprenais pas pourquoi il me demandait ça. Une partie en moi eut peur de ce qu'il pourrait me faire. Depuis la petite soirée qui s'était finie dans la forêt, ma crainte avait redoublé. Je peinais à le cerner, une minute il pouvait se montrer adorable et la minute d'après, carrément flippant. Une part de moi se sentait tout de même importante en sa présence. Il se souciait plus de moi que mes propres parents et ça, je ne pouvais pas le contester.
- Hein ? Pourquoi ?
- Fais ce que je te dis. Pour une fois, s'impatienta-t-il.
J'exécutai ses ordres sans broncher et je m'étendis sur le ventre. Les bras repliés sous ma tête, j'attendis que quelque chose se passe. Puis, je sentis ses mains chaudes se poser sur la peau de mon dos. Il commença à malaxer mes côtes et à masser mes épaules. J'échappai un râle de plaisir qui ne passa pas inaperçu puisqu'il lâcha un rire rauque. La chaleur de son contact me brûlait mais à la fois me provoquait un long frissons parcourant mon échine. Le contraste des deux me fit perdre pieds. Mes muscles réussirent enfin à se détendre. Au bout de quelques minutes, ses lèvres déposèrent un baiser sur mon dos et il redescendit le bas de mon débardeur.
- Merci, ça m'a fait vraiment du bien, avouai-je.
Je restais dans cette position, songeant à ce qu'il venait de se passer et à la douceur avec laquelle ses mains avaient glissé sur mon corps. Particulièrement au fait qu'étonnement, cette passion perverse à mon égard se traduisait parfois par une tendresse insoupçonnée. Je refoulai ces pensées pour me concentrer sur mon but : trouver une stratégie pour enfin voir son visage.
- Vous comptez me montrer quand votre visage ?
Il ne répondit pas.
- C'est sérieusement flippant cette capuche et le fait de ne pas vous voir, surenchéris-je.
- Je ne te fais pas encore confiance. Patience.
Il me rabâchait son habituel discours mais je ne voulais plus attendre. La solution me vint comme une illumination.
- J'ai une idée !
Je bondis du lit et me dirigeai vers ma commode. Je fouillai à l'intérieur et y trouvai ce que je cherchais. Je revins vers lui, un foulard à la main. Il étudia l'étoffe et avant qu'il ne dise quoi que ce soit, je le devançai :
- Puisque vous ne voulez pas me dévoiler votre visage, je vais me l'imaginer ! persuadai-je enthousiaste.
Il parut suspicieux mais il fallait absolument qu'il accepte, sinon, mon plan tomberait à l'eau.
- Allez ! Je ne le verrais pas et je ne saurais pas votre identité !
- OK, céda-t-il.
Finalement, je le rejoignis sur le lit. Je me bandai les yeux et fis un nœud à l'arrière de ma tête. Je perçus le mouvement de l'homme retirer sa capuche. Face à lui, je tendis les bras mais ne touchais que le vide. Bientôt mes mains effleurèrent son visage. Mes doigts retracèrent ce qui semblait ressembler à sa mâchoire dont le touché me picota légèrement.
- Barbe de trois jours, intéressant...
Je continuais mon chemin plus haut jusqu'à atteindre son nez, puis ses sourcils. Pour l'instant – si je me fiais uniquement à mon toucher – rien ne m'aidait à savoir l'identité de mon stalker. Ses sourcils paraissaient pas mal fournis et son nez d'une largeur moyenne, comme presque tous les visages masculins. Mes mains encadrèrent le sien et de mes pouces, je caressai ses lèvres pulpeuses. Je les glissai à l'arrière de sa nuque, en pressant chaque parcelle de son corps comme pour m'en imprégner. Chaque détail comptait et je faisais tout mon possible pour les mémoriser. Elles trouvèrent leur route jusqu'à ses cheveux, mi-longs. Mes doigts se perdirent dedans et je tirai légèrement sur ses racines.
- Des cheveux soyeux... Je vois que monsieur en prend soin. Je pourrais vous passer des masques à l'occasion, plaisantai-je.
Il m'assena une tape sur l'épaule ce qui me fit redoubler de rire.
- C'est bon ! Vous n'avez pas d'humour, reprochai-je.
- Tutoies-moi, Allison. Je n'ai pas soixante ans.
- C'est toujours bon à savoir !
Je réitérai mon geste en pressant ses lèvres charnues. Dans un élan de courage, je me redressai sur mes genoux et diminuai la distance entre nos deux corps. Sans avoir prévu le coup et en me laissant emporter par mes pulsions, je scellai mes lèvres aux siennes. Le baiser fut d'abord timide, puis ses lèvres humides et chaudes demandèrent l'accès à ma langue avec avidité. Il intensifia notre étreinte en plaquant durement ses mains sur le bas de mes reins, brûlant de désir. Son appétit féroce se réveilla tandis qu'il découvrait mes formes avec ardeur, attisant toujours plus son impatience. La hargne dont il faisait preuve et les gémissements qu'il étouffait me témoignèrent de sa voracité.
Malgré son besoin insatiable, je rompis le baiser, ce qui le fit grogner. Le fait que je me détache de lui ne parut pas lui plaire mais il ne tenta rien pour m'attirer de nouveau à lui. La situation - dont l'acte que je venais de commettre duquel je commençais déjà à culpabiliser comme si cela découlait de quelque chose d'illégal – requit un moment de rétrogression autant pour lui que pour moi. Je savais pertinemment que ce geste demeurait dans son intérêt et qu'il n'aspirait qu'à me voir tomber dans ses bras. J'avais fini par le comprendre à mes dépens.
Aucun de nous deux ne prononça un mot et je le sentis passer les mains derrière moi. Le nœud de mon bandeau se défit et je retrouvai la vue. L'homme avait revêtu sa capuche, et moi, je jubilais intérieurement. J'ignorais la raison pour laquelle je m'étais jetée sur lui. Peut-être car il m faisait me sentir vivante... Ma bouche s'étendît timidement et je feignis un bâillement.
- Il se fait tard. Tu devrais te coucher, conclut l'homme.
Je me reculai dans le lit et rabattus la couverture sur mes jambes découvertes. Mon regard suivit l'homme qui se dirigea vers l'interrupteur pour éteindre la lumière. La pièce se retrouva dans le noir et je l'examinai, à l'autre bout de la chambre, tapissé dans l'ombre. De cette façon, il semblait dans son élément. Toujours dans l'obscurité, complotant dans les ténèbres, chassant sa proie.
Sauf que la proie c'était moi, le prédateur, lui, et qu'il désirait me dévorer toute crue !
Il progressa lentement dans ma direction. Je pouvais deviner que sous sa carapace, son regard digne de celui du chasseur qu'il était se nourrissait du trouble qui me gagnait car avant tout, pour attraper sa proie, il fallait la piéger. Mais encore s'agissait-il de savoir qui de nous deux leurrait l'autre... Les règles étaient faites pour être transgressées et la donne pouvait changer. Les cartes n'étaient pas encore distribuées et je me réservais plus d'un As dans la manche.
- Comme dans mes rêves, tu embrasses merveilleusement bien, mon amour.
Lorsque je pensais qu'il allait s'en aller, le matelas s'affaissa de l'autre côté et il se coucha avec moi. Le simple fait qu'il rêvait de moi dans des scénarios plus ou moins pervers, en s'imaginant une vie à deux, m'écœurait. Pourtant pour lui, ses fantasmes paraissaient prendre vie ce soir. Allongée sur le côté, il se tenait face à moi dans la nuit noire. Sa main dégagea quelques unes de mes mèches rebelles pour venir les coincer derrière mon oreille. Les prestiges de l'obscurité eurent raison des tréfonds de son être.
- Ce soir, tu as lâché prise et tu as cessé de réfléchir, susurra-t-il. J'aime cette Allison et je veux la voir plus souvent.
Son index titilla ma lèvre inférieure et retraça sensuellement les contours de ma bouche. J'étais en mesure de sentir son souffle chaud s'abattre dans mon cou.
- Tu commences à comprendre que nous sommes faits l'un pour l'autre.
Sa voix ne flottait plus que comme un murmure dans l'air à présent. Mes paupières se firent lourdes et je me blottis contre lui. Ses bras se resserrèrent dans mon dos et ce sentiment de sécurité insolite me submergea une nouvelle fois. Toutefois, ce parfum si singulier qui me chatouillait les narines ne me laissa pas indifférente. Je le reconnaissais mais je ne savais pas dire à qui il appartenait. Finalement, je tombai dans les bras de morphée mais cette fois-ci, avec le sourire plaqué aux lèvres. Aujourd'hui, je décidais de contre-attaquer.
Pour ainsi dire, mon plan avait déjà débuté. Ce soir constituait la première étape. Je devais obtenir une image de son visage, de quoi l'identifier auprès des autorités. Sa venue fut prévisible et pour la première fois, je l'attendais avec impatience. Ce petit jeu, les yeux bandés, ne servait pas seulement à assouvir ma curiosité en essayant de visualiser son visage. Ce qu'il ignorait, c'était que j'avais disposé une camera, dissimulée sur une étagère entre deux bouquins, de sorte à filmer toute la scène. Quand il avait retiré sa capuche, il ne se doutait pas qu'il trahissait en réalité son identité. Il ne me restait plus qu'à récupérer la séquence en supprimant la partie du baiser.
Je détenais enfin la vérité.
Le jour filtra à travers les rideaux et je me retournais dans le lit. Mes bras tapotèrent la place vide à mes côtés et j'en déduisis que l'homme s'était éclipsé durant la nuit, après que je me sois endormie. Mon esprit encore embrumé me poussa à retomber dans le sommeil mais la réalité me revint de plein fouet. L'excitation me gagna et je me relevai d'un bond, à la recherche de la caméra. Je décalai le dictionnaire d'anglais sur mon étagère mais rien ne se trouvait derrière. Aucune trace de l'appareil. Je retournai tout jusqu'à tout envoyer valser.
Je croyais halluciner mais il fallait que je me rende à l'évidence : elle avait disparue. Je descendis à toute allure les escaliers. Zayn me dévisagea curieusement en me voyant arriver avec autant d'empressement. Une tasse de café posée sur le comptoir, mon colocataire déjeunait sereinement. Je le rejoignis et il repoussa un sachet blanc vers moi.
- Tiens, je suis allé acheter des croissants, m'informa-t-il.
Je le remerciai d'un sourire et fis le tour de l'îlot, en posant mes avant-bras sur la surface du meuble. Je piquai une pâtisserie du sac et la grignotai à petites bouchées. Tout du long, je n'arrêtais pas d'observer mon colocataire.
- Dis...Tu es rentré dans ma chambre, hier soir ?
Il fronça les sourcils, confus.
- Pourquoi serait-ce le cas ? rétorqua-t-il troublé en reprenant une gorgée de son café.
- J'ai perdu quelque chose et je me demandais si c'était peut-être toi qui l'avait pris...
Mon colocataire s'étouffa avec sa boisson et la reposa brusquement. Je lui demandai si ça allait et il me répondit par l'affirmatif en précisant qu'il avait simplement avalé de travers. Quand il eut fini de tousser et retrouvé son souffle, il se reconcentra sur ma question précédente.
- Non, réfuta Zayn.
Il se tourna vers moi avec un air soucieux sur le visage. Son accoutrement – composé d'un jogging gris et d'un t-shirt noir – me laissèrent deviner qu'il ne comptait pas se rendre au garage aujourd'hui. Nous étions dimanche mais comme souvent le week-end, Zayn restait ouvert jusqu'au soir pour rentrer plus d'argent, mais il semblait se garder ce jour de repos.
- Mais je peux t'aider à le chercher, si tu me dis ce que c'est...
Sa proposition me toucha mais je la déclinai. Il n'était pas là question d'un simple cahier que j'aurais égaré. Je savais où j'avais déposé cette caméra et elle n'était plus là.
- Oh non, ne t'en fais pas ! Je vais me débrouiller.
Zayn ne sembla pas convaincu. Il avait probablement remarqué à quel point cet objet était important pour moi et il voulait m'apporter son aide. Je préférais ne pas le mêler à ça, d'autant plus si je savais maintenant que l'objet de mes recherches n'était pas en sa possession.
- Tu en es sûre ?
- Certaine !
Plus qu'une seule possibilité restait à l'ordre du jour : le stalker. Il était au courant et avait attendu que je m'endorme pour récupérer la caméra. Je pensais naïvement que j'arriverais à le piéger, aussi facilement. Mais malheureusement, quoi que je faisais, il le savait avant même que je ne m'exécute. J'avais également conscience que cette faute allait me coûter très cher. Aujourd'hui encore, j'avais perdu la partie. Je commençais à croire que je ne réussirais jamais à percer à jour son anonymat.
Si j'abandonnais maintenant, il gagnerait, et je refusais d'attendre sagement les bras croisés pendant que cet homme m'harcelait. Il me traquerait tel un prédateur jusqu'à ce que son appétit soit rassasié. Il détenait peut-être – par je ne savais quel moyen – l'omniscience mais ça ne suffirait pas. J'étais bien plus maligne que lui et je comptais lui prouver qu'il se frottait à la mauvaise personne. Il me devançait à chaque fois, avec toujours un train d'avance.
Mais la chasse aux sorcières ne faisait que commencer...
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