Contexte :
Tu es la sœur jumelle de Dion, et tu as une maladie qui t'empêche de marcher depuis l'enfance. Ton seul espoir de guérison était Phénix, mais après sa disparition, tu te contentes de vivre comme tu le peux depuis ton lit...

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Le chapitre peut sembler long, alors pour ceux qui voudraient le lire en plusieurs fois, il y a des petits symboles ~ ☆|♡|❃ ~ que vous pouvez prendre en repère si jamais vous voulez le lire en plusieurs fois ! 

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Plongée dans mon livre, je n'entendis pas la porte de ma chambre s'ouvrir. Un mouvement dans le coin de mon œil me fit lever la tête, hors de mon récit. Je vis une domestique arriver avec un plateau repas.

« Bonjour, Altesse. Vous êtes plutôt matinale, aujourd'hui. Avez-vous mal dormi ?
- Tout va bien, Anne, merci. »

Je me tournais un instant vers la fenêtre. Je n'avais pas l'impression d'avoir mal dormi, mais peut être qu'au fond, je m'inquiétais du sort de Dion. Il avait été renvoyé au front, et je trouvais cela injuste car Hugo Kupka était mort. La menace de Titan n'était plus. Mon frère avait enfin mérité du repos. Mais notre père n'était visiblement pas de cet avis... Je lâcha un soupir qui ne passa pas inaperçu aux yeux de ma domestique.

« Altesse, quelque chose vous tracasse...
- Je m'inquiète pour Dion.
- La menace de Titan n'est plus, tout se passera bien. Vous devriez prendre votre petit déjeuner.
- Oui, merci. »

Je referma mon livre et le posa sur ma table de nuit, alors qu'Anne posait le plateau sur mes genoux. Elle se leva et s'inclina légèrement avant de partir. Je pris alors mon petit déjeuner, écoutant le chant des oiseaux à travers ma fenêtre ouverte. L'air rentrait dans ma chambre et faisait bouger les rideaux. Je souris à la vue. Qu'est-ce que j'aimerais sortir pour sentir le vent sur mon visage... L'herbe sous mes pieds, et admirer notre Cristal Mère, le dernier cristal encore entier... J'avais également très envie de monter sur des chocobos. Avoir un chocobo de compagnie. Que je pourrais chouchouter à volonté. Je souris et termina mon jus de fruit. J'entendis soudain des éclats de voix venant du couloir. Je fronça les sourcils. Que se passe-t-il donc ? Ma porte de chambre claqua soudainement et j'en lâcha ma tartine. Dion se tenait sur le seuil, le souffle court.

« Ça y est (T/P) ! Je l'ai trouvé !
- Qui ça ? L'amour de ta vie ? Je croyais que c'était Térence. »

Mon frère leva les yeux au ciel avant d'avancer d'un pas.

« Je parle de Phénix !
- Hein ?
- Il est là ! Au palais ! Il est en vie ! »

Il posa ses mains sur ses genoux et reprit son souffle. Je vis Anna derrière qui s'arrêta derrière lui avec une forte envie de le rouspéter. Je resta sans voix face à la révélation. Dion ne pouvait pas me mentir. Il finit par se redresser et avança vers mon lit.

« Il est venu me voir lorsque j'étais au front. Il est au Palais, en ce moment même, dans mes appartements. Je vais lui demander de te rendre visite.
- Oh, merci Dion ! Je vais demander de ce pas à Anne de me préparer ! »

Dion me tendit son bras et je me redressa pour taper ma main dans la sienne. Il me sourit à pleine dent et partit tranquillement. Anne soupira une fois qu'il eut été hors de vue.

« J'avais prévenu votre frère de ne pas vous interrompre pour le déjeuner, mais il est plus tétu que lorsqu'il sagit de Sire Térence... »

Je m'esclaffa et Anne me souris. Elle prit ensuite le plateau pour le déposer sur un meuble, avant de partir vers la deuxième porte de ma chambre, sur le mur de gauche, qui menait à la salle de bain. Je l'entendis préparer la bassine et les autres affaires dont j'allais avoir besoin.

Une fois ma toilette finie, je me remit doucement en place dans mon lit, assise, et Anne plia la couverture au bord du lit pour que Phénix puisse les soigner. Mon ventre se nouait d'appréhension et d'excitation. J'allais certainement pouvoir marcher ! Je pourrais découvrir Valisthéa aux côtés de mon frère, ou de mes servantes. Alors que quelqu'un toquait à la porte, Anne s'empressa d'aller ouvrir, et s'inclina avant de laisser le passage libre. Dion entra, le visage éclatant, et je ne pu m'empêcher de sourire, rassurée par sa présence. Derrière lui entra un homme un peu plus grand que Dion. Mon souffle se coupa : il avait des cheveux blonds absolument magnifiques lui descendant dans le cou. Ses yeux étaient aussi bleu que notre Cristal Mère, et son visage grave avait des joues un peu rebondies, lui donnant un air enfantin. Ses lèvres étaient rosées et semblaient si douces... Il avait une sorte de foulard rouge sur les épaules et portait une chemise noire assez large.
J'étais sous le charme.
Dion s'assit sur la chaise à côté de mon lit, et Phénix s'approcha. Il s'inclina légèrement.

« Enchanté, Altesse. Votre frère m'a mis au courant de votre maladie... Je ferais mon possible pour vous aider.
- M...Merci... »

Je ne savais pas vraiment quoi dire d'autre. Il posa sa main au dessus de mes jambes, et une sorte de fumée rouge sorti de sa paume de main, dans un grésillement de magie. Immédiatement, je sentis la chaleur envelopper mes jambes, pour la première fois de ma vie. Je les sentais. C'était tout bonnement extraordinaire. Phénix grimaça légèrement et retira sa main. Il me regarda, et je cru me noyer dans son regard.

« Comment vous sentez-vous ? Demanda-t-il.
- Je... je les sens... c'est... »

Les larmes perlèrent au coin de mes yeux, et je les balaya d'un revers de main. Phénix me sourit, rassuré.

« Je ne pense pas que vous pourrez marcher tout de suite, il faudrait que je vous fasse plusieurs séances de soin...
- Donc elle pourra retrouver totalement l'usage de ses jambes ? s'exclama Dion.
- Oui. Même si elle va devoir apprendre à marcher et muscler ses jambes... »

Dion me jeta un regard ravi, et je lui souris. Il se leva ensuite.

« Nous allons te laisser, (T/P), repose toi bien...
- Merci, Dion. »

Les deux hommes se dirigèrent vers la sortie, et mon regard était aimanté vers Phénix.

« A... Attendez... »

Ils se tournèrent vers moi, et je garda mon regard encré dans les yeux de Phénix.

« Quel est votre nom ?
- Joshua. Je m'appelle Joshua. »

Il avait un fin sourire au lèvre qui fit bondir mon cœur. Il posa sa main sur son ventre et me fit une révérence avant de partir, Dion sur les talons. Je resta un moment les yeux rivés sur la porte, le cœur battant. L'entrée de Anne me fit sortir de ma rêverie.

« Est-ce que Phénix a pu faire quelques chose ? Demanda-t-elle.
- Eh bien... Je sens mes jambes, maintenant. Mais je ne sais pas si je peux les bouger. »

J'avais beau les sentir, je ne savais pas pour autant comment les bouger.

« Vous permettez ? » demanda-t-elle.

J'hocha la tête et Anne passa sa main sous mon genoux et le souleva doucement. Je poussa une exclamation surprise. Elle le posa contre mon matelas, avant de le remonter. Elle fit de même avec l'autre jambe, et je gardais mon visage rivé sur mes jambes qui se pliaient, et les sensations que cela me procurait. J'avais des larmes au coin de yeux, et Anne ne fit aucun commentaire, pour mon plus grand plaisir. Elle finit par lâcher mes jambes et hocha la tête.

« Si cela vous convient, nous pourrons commencer les exercices demain, m'annonça-t-elle.
- Bien sur.
- Sur ce, je vous laisse, Altesse. »

Elle s'inclina et sortit doucement de la chambre. J'hésitais à essayer de bouger les jambes, avant de me raviser. Ce n'était pas bon pour mes muscles, de trop travailler d'un coup. Je repris alors mon livre, heureuse, et me plongea dans la lecture pendant quelques heures avant que quelqu'un ne toque à ma porte. Je leva la tête et clama « Entrez. ». Je vis alors Térence entrer, et je me redressa, ravie.

« Térence ! m'exclamais-je.
- Bonjour, princesse. J'ai un message de la part du Prince Dion.
- Je t'écoute. »

Térence était le seul à m'appeler Princesse. Il était le seul, avec Dion, à croire qu'il y avait un espoir pour mes jambes, et que je prenne le rôle d'Impératrice à la place de Dion, qui ne voulait pas particulièrement prendre la suite de son père. Cela me donnait du baume au cœur.

« Joshua Rosefield, hôte de Phénix, viendra vous rendre visite pour la semaine à venir, durant sa période de séjour au palais.
- Il reste si longtemps ?
- Il a... quelques affaires à régler ici.
- Tant mieux, souris-je. Merci, Térence. Tu veux t'assoir pour discuter un peu ?
- C'est très gentil de me le proposer, mais je dois de ce pas retourner au front avec le prince Dion.
- Oh... »

Je posa mon livre sur les genoux. Dion venait à peine de rentrer, et voilà qu'il repartait déjà... Je secoua la tête, sidérée.

« Père ne comprendra donc jamais que Dion n'a plus besoin d'aller au front... ? »

Térence ne répondit pas, et se contenta de faire une révérence avant de me murmurer un au revoir.

« Ne faites pas trop de bruit dans les tentes, hein ! »

Je vis des rougeurs sur les joues de Térence et éclata de rire alors qu'il fermait la porte. Je fixa un instant mon livre. Dire que Phénix va se retrouver dans un palais inconnu pendant une semaine...

~ ☆|♡|❃ ~

« Aïe. »

Ce son unique résonna dans ma chambre. Anne était arrivée dans ma chambre il y a un demi tour d'horloge et me faisait plier les jambes. Un acte qui, pour les gens normaux, ne devait pas être si dur que ça. Mais qu'est-ce que j'avais du mal ! J'espérais qu'elle me dise d'arrêter, enfin, et que je puisse lire avant l'arrivée de Phénix.

« Je pense qu'il serait plus raisonnable de nous arrêter là pour aujourd'hui. » déclara-t-elle enfin. 

Je me retint de pousser un cri de victoire, et allongea mes jambes avec plaisir. Anne me fit une révérence et sortit de ma chambre. J'attrape le livre sur ma table de nuit et continua ma lecture. Au bout d'un moment, je cru entendre une voix, mais je ne bougea pas la tête, persuadée que je commençais à m'imaginer des voix coordonnées avec ma lecture. Une main se posa cependant sur mon épaule et je sursauta en poussant un cri de surprise; mon livre m'échappa des mains, et je leva brusquement la tête avant de voir Phénix.

« Oh je suis sincèrement navré Altesse, vous allez bien ? me demanda-t-il.
- Moi ? »

Il me fallu quelques secondes pour me rendre compte qu'effectivement, c'était à moi qu'il parlait.

« Ne vous en faites pas, je vais bien ! Je ne vous ai juste pas entendu arriver, j'étais profondément prise dans mon livre ! C'est à moi de m'excuser...
- Il n'y a pas de mal à être absorbée dans un livre. »

Il me lâcha l'épaule, et j'eu autant l'impression de pouvoir respirer à nouveau que l'impression d'avoir perdu quelque chose. 

« Arrivez-vous à prendre vos repères ici ? demandais-je, désireuse d'engager la discussion.
- Eh bien, je fais avec, mais les gardes sont assez aimable pour m'indiquer le chemin.
- Sans vouloir être indiscrète, je suis plutôt curieuse de savoir ce que vous faites ici... »

Joshua resta silencieux un moment, et plaça sa main au dessus de mes jambes.

« Je suis ici pour trouver des alliés, et votre frère a accepté de me prêter assistance. »

Je ne renchérit pas, voyant qu'il ne voulait pas en dire plus. Une douce chaleur alimenta mes jambes, et j'eu l'impression que de milliers de fourmis les traversaient. Joshua s'arrêta brusquement et fit la grimace.

« Vous allez bien ? je demande.
- Ne vous en faites pas, tout va b... »

Il se mit à toussa violement, et je me redressa, inquiète.

« De l'eau, il vous faut de l'eau... Anne ! criais-je pour me faire entendre d'en dehors de ma chambre. Un verre d'eau, vite !
- Ce n'est pas la peine... »

Il toussa cependant à nouveau, et ma servante arriva vite avec un verre d'eau, qu'il bu doucement de sa main gauche. Bizarre, depuis que je le vois, il se comporte comme un droitier... Je bougea doucement mes jambes pour les sortir du lit et me rapprocher de Joshua.

« Vous n'allez pas bien, Sire Rosefield. Asseyez-vous donc. »

Joshua ouvrit la bouche pour protester, mais je le regarda durement. Il finit par s'assoir à mes côtés et respirer calmement. Anne fit une petite révérence et sortit de la chambre. Je me pencha légèrement en avant pour mieux voir Joshua et sentis mon cœur s'accélérer. C'était vraiment un bel homme. Je finis par reculer, le cœur battant plus vite que ce qu'il ne devrait. (T/P), du calme... Je ne savais pas comment agir avec un inconnu, et surtout si charmant... Mes nombreux romans lus ne m'aidaient pas vraiment. Il finit par doucement se tourner vers moi.

« Merci, Altesse.
- Ce n'est rien. Que vous arrive-t-il ? J'espère que ce n'est pas la guérison qui vous met dans cet état.
- Pour être honnête... Si. Mon pouvoir peut me rendre malade si je l'utilise trop.
- Mais il fallait me mettre au courant, je ne vous aurais point sollicité ainsi !
- Ce n'est rien. C'est important pour votre vie, après tout...
- Pas au point de vous faire risquer la votre ! »

J'étais en colère contre moi-même, mais aussi contre lui. Pourquoi n'a-t-il rien dit, si cela lui détruisait la santé ? J'aurais préféré rester sans pouvoir me mouvoir plutôt que de le blesser ! 

« Ne faites donc pas cette tête, Altesse, je vous promet que je l'ai fais de mon plein gré.
- De plein gré ou pas, je vous ai gâché la santé, Sire Rosefield.
- Mais non, tout de même pas, dit-il dans un rire. Et je vous en prie, appelez moi Joshua.
- Oh, très bien... Appellez-moi (T/P), dans ce cas. »

Joshua hocha la tête, puis se leva doucement.

« Très bien, je vous revoies demain, alors.
- Comment ? Il est hors de question que vous continuez les soins alors que cela vous rend si mal.
- Voyons, (T/P), cela ne me dérange pas.
- Moi, ça me dérange. Tant pis si je ne tiens pas debout mais je ne veux pas que vous soyez davantage malade. »

Joshua eut un sourire et s'inclina légèrement.

« Dans ce cas, je suis au regret de devoir prendre congé afin de m'acquitter d'autres tâches. »

Je sentais dans sa voix qu'il se jouait de moi, et je croisa les bras.

« Vous pouvez rester ici autant que cela vous chante, je ne réclame pas seulement votre présence pour les soins. »

Je vira au rouge pivoine en comprenant ce que j'avais dis. Joshua semblait également légèrement surpris de ma déclaration. 

«  Vraiment ? demanda-t-il.
- Enfin, ce que je veux dire, c'est que votre présence en dehors des soins ne me dérange pas le moindre du monde... »

Il y eut un silence, et je me sentis extrêmement idiote. J'avais dit n'importe quoi, il allait me prendre pour une folle.

« Vous m'autorisez donc à rester ici plus longtemps pour que nous puissions faire connaissance ? »

Sa proposition me laissa sans voix. Il voulait vraiment apprendre à me connaître ? 

« Eh bien oui, bien sûr ! »

Joshua fit alors marche arrière et se rassit au bord du lit, à côté de moi.

« Cela me touche, dit-il. Je ne pensais pas être aussi important pour vous...
- Vous êtes mon guérisseur, et Phénix, que tout le monde pensait disparu. Pour être honnête, il y a une part de curiosité dans tout ça.
- Je n'en doute pas une seule seconde... Je peux vous expliquer quelques petites choses, si vous le souhaitez. »

Il m'expliqua alors l'attaque du fort, son combat contre un nouvel Emissaire de feu, comment il a été sauvé, soigné et sa route avec sa servante. Il me raconta comment il cherchait son frère, mais je me doutais qu'il cherchait également autre chose, bien qu'il ne veuille rien me dire. La discussion dériva sur nos loisirs, nourriture préférée, et l'après midi fila à une vitesse folle. Ce fut lorsqu'Anna m'apporta la collation de l'après-midi que nous réalisons le temps passé. Joshua finit par se lever et prendre congé pour me laisser un peu de temps en paix.

~ ☆|♡|❃ ~

Je fixais sans grand intérêt le paysage à travers la fenêtre. Il s'était déjà écoulé trois jours depuis notre longue discussion, et je n'avais eu la moindre nouvelle de Joshua. J'avais demandé à Anne si elle l'avait vu, peut-être même un peu trop souvent, mais elle me répondait toujours qu'elle ne l'avait jamais croisé. Ni lui, ni sa servante. Je me mordilla la lèvre, entre l'énervement et la tristesse. Avait-il décidé de ne pas venir me voir puisque je refusais des soins ? Ou lui était-il arrivé quelque chose ? On ne pouvait jamais vraiment savoir, surtout avec notre père; Il aurait très bien pu le chasser du palais pour quelconque raison invalable. Anne entra dans la chambre, un plateau dans les mains.

« Vous pensez encore au Sire Rosefield ? Si cela continue j'en toucherais deux mots à votre père pour organiser des fiançailles ! »

Elle avait un ton joyeux qui me laissait comprendre qu'elle blaguait, mais je me tourna mollement vers elle, sans sourire.

« Nous avions tant discutés, je ne comprend pas...
- Vous me l'avez déjà dit ces derniers jours, et je ne peux toujours pas vous apporter de réponse. mais je vous ai apporté un plateau de collations. »

Je regarda le plateau et mon ventre grogna contre mon gré. Je pris alors une pâtisserie en remerciant Anna d'un hochement de tête. Je retourna mon attention vers la fenêtre, quand un petit bruit à la porte attira mon attention. Anne partit ouvrir et je l'entendit discuter. Je me tourna alors comme je le pouvais mais ma servante bloquait la vue. Elle finit par reculer et je vis Joshua à la porte. J'aurais voulu me lever pour aller le voir, mais mes jambes étaient encore trop faibles. Il entra cependant en remerciant Anne, et quelques servante le suivait, tenant des petites caisses dans leurs bras. Elles les posèrent et partirent en s'inclinant. Anne me regarda avec le sourire et me fit un clin d'oeil complice qui fit légèrement chauffer mes joues. Joshua s'inclina.

« Je suis profondément navré de mon absence inexpliquée ces derniers jours, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur...
- Bien sûr que non. Nous nous étions mis d'accord pour se tutoyer.
- Je... ne voulais pas paraître arrogant en tutoyant alors que je suis parti sans raison.
- Tu es là, en bonne santé, c'est le principal. »

Je souris et sentit Joshua se détendre. Il me montra les caisses d'un geste de la main.

« Tu ne me demandes pas ce que c'est ?

- Je n'osais pas. Tu attises ma curiosité.
- Ces caisses sont la raison pour laquelle je me suis absenté quelques jours... »

Je lui fais signe de s'assoir, mais il s'approcha plutôt des caisses.

« Lors de notre discussion, tu m'as avoué n'être jamais sortie de ta chambre, à cause de tes jambes. Je me suis donc dit que j'allais t'apporter des souvenirs d'un peu partout à Valisthéa...

- Non, tu n'as pas...
- J'ai des serviteurs un peu partout, alors je leur ai demandé d'aller aussi vite que possible... »

Alors, sous mes yeux ébahis, Joshua ouvrit les six caisses, représentant les six nations. Elles étaient pleines d'objets divers, allant de bijoux à des pierres, en passant par des vêtement et des produits locaux. J'aurais voulu me lever et fouiller les caisses moi-même, aussi pour serrer Joshua dans mes bras, mais mes jambes étaient encore trop faible. J'essuya les larmes qui perlaient au bord de mes yeux. Joshua me regarda un moment et s'approcha de moi avant de se mettre à genoux et de tendre sa main vers mes jambes

« Jo...Joshua...?

- Je te soigne tes jambes... Encore une fois et ça devrait aller... »

J'allais protester mais il me jeta un regard de braise qui me fit taire. Il voulait vraiment me soigner. Je le laissa alors faire, me mordillant les lèvres. Je ne sentais pas beaucoup de différences par rapport à d'habitude, mais Joshua sembla satisfait quand il se leva. Je fus rassurée en voyant qu'il n'était pas malade. 

« Tu devrais pouvoir marcher toute seule dans quelques semaines.
- Merci infiniment...
- Il n'y a pas de quoi, (T/P). Tu veux t'approcher ? »

Joshua me tendit la main, et je compris qu'il voulait que je me lève. Je déglutis. Mes jambes n'avaient pas assez de forces pour me tenir debout... Je lui prit cependant la main et essaya de me lever, sans beaucoup de succès. Joshua s'approcha et enroula son bras autour de ma taille. Je réussi, grâce à son aide, à me tenir faiblement debout. J'inspira d'un coup, émerveillée de voir ma chambre autrement. Je la voyais de plus haut. Et je ne voyais pas mes jambes. Je me tenais debout. Joshua me fit patiemment avancer jusqu'aux caisses pour que j'assimile le mouvement pour marcher. Je trouvais cela assez facile, il ne restait plus qu'à muscler mes jambes.

« Tu peux me poser par terre... »

Doucement, Joshua s'agenouilla pois s'assit au sol, avant de me lâcher. Je fouilla alors joyeusement les caisses, et Joshua resta au sol avec moi, un doux sourire sur les lèvres. J'admirais les bijoux et vêtement, ainsi que les livres qu'il avait ramené. Je ne pu m'empêcher de pouffer de joie par moment, insensible au regard de Joshua. Puis, il se rapprocha de moi et me présenta quelques pierres, en me faisant une description du paysage lointain. J'étais admirative devant son savoir et sa dextérité à raconter ainsi les paysages. A la fin de ses explications, il resta un moment silencieux, le regard dans le vide. Je fronça les sourcils, inquiète.

« Joshua, tout va bien ?
- Oh euh oui, ne t'en fais pas... Alors, mon cadeau te plaît ?
- Bien sûr, énormément ! Je ne sais comment te remercier...
- Je n'attends rien en retour, je t'assure... »

Il me sourit, et je sentis mon cœur s'emballer. Oh, pourquoi n'avais-je pas une voix divine qui me dise quoi faire ? J'avais envie de me nicher dans ses bras et rester immobile pour l'éternité. Je n'y connaissais rien en amour en dehors des livres... Mais si seulement, si seulement il pouvait faire comme dans ces histoires d'amour, et m'embrasser... Quelqu'un toqua à la porte et nous sursautons tous les deux. Joshua se leva pour aller ouvrir et je me pencha en avant pour voir qui c'était. Anne entra dans la chambre pour débarrasser le plateau de collations.

« Désolé de vous...Oh, mais que faites-vous au sol ? Vous êtes tombée ?!
- Oh non, Joshua m'a amené des cadeaux alors j'ai voulu m'assoir par terre. »

Anne haussa un sourcil, puis s'inclina avant de partir. Joshua me regarda, et je sentis comme un blanc entre nous. Il ouvrit la bouche, mais je le coupa sans même m'en rendre compte : 

« Ne pars pas, s'il te plait. »

Je rougis, ne m'attendant pas à avoir le courage de le dire, mais je ne voulais pas qu'il s'en aille. Hors mon frère, Térence et Anne, il était le seul à être resté me voir, et à apprécier mes loisirs. Plusieurs nobles étaient venus me voir, sans cacher vouloir des fiançailles. Mais qui s'intéresserait à une femme qui ne peut pas marcher et qui n'a jamais vu le monde extérieur ?

« Désolé, (T/P), je dois vraiment y aller. Mais je reviens demain, promis.
- D'accord...
- Mais je vais t'aider à retourner dans ton lit, avant... »

Je fus tout de même soulagée d'entendre de la tristesse dans sa voix; il n'avait pas non plus envie de partir. Il s'approcha, passa un bras à ma taille et l'autre sous mes jambes avant de me porter. Je poussa un petit cri de surprise et rougit, avant de rougir de honte. Joshua ne se moqua pas et me déposa doucement dans le lit. Il retira lentement ses bras, et recula doucement.

« Au revoir, (T/P), à demain. »

Il s'inclina et sortit doucement, et je le fixa partir sans avoir le courage de lui dire un mot. 

~ ☆|♡|❃ ~

« Qu'est-ce que c'est que ça ? demandais-je, en fixant deux bâtons que Joshua m'apportait.
- Ce sont des béquilles. Elle te permettront de marcher en t'appuyant avec tes bras. »

J'observais les bâtons, perplexe. Puis Joshua s'avança pour poser les bâtons sur le bord du lit.

« Vas-y, met tes mains là, sur le bout qui dépasse. »

J'obéis doucement et appuya de toutes mes forces pour me redresser. J'arrivais à tenir avec beaucoup d'efforts. Joshua applaudis doucement et je souris.

« Viens, je veux t'emmener quelque part.
- Quoi, mais je ne tiendrais jamais la route !
- Mais si, ne t'en fais pas. »

Il me regarda avancer et je grimaça. Je ne sais pas où il voulait m'emmener, mais cela promettait d'être long ! 
Il resta cependant à côté de moi, avançant aussi lentement que moi, prêt à me rattraper en cas de soucis. De temps en temps, il me murmurait un encouragement qui me donnait assez de courage pour continuer. Finalement, nous arrivons dans la salle du trône, et je constata que mon père et ma belle-mère était là. Je m'arrêta, surprise, et mon père se leva d'un coup.

« (T/P) ?! Tu arrives à marcher ?!
- Père... »

Il avança de quelques pas pour s'approcher de moi, et je m'avança doucement également, Joshua toujours prêt à me rattraper. 

« Sire Rosefield, vous avez fait un miracle... »

Mon Père était ému, cela se voyait. Il posa sa main sur mon épaule, le regard plein de fierté. Le premier regard ainsi de sa part. Je sentis mon cœur se gonfler de joie. Mon Père se tourna vers Joshua.

« Est-ce bien pour cela que vous aviez demandé une audience ?
- En partie seulement, répondit Joshua. Empereur Lesage, Impératrice Rosefield, je suis ici pour vous demander l'autorisation de commencer une relation avec votre fille. »

Il y eu un silence. L'information mit longtemps à aller jusqu'au cerveau. Joshua voulait sortir avec moi ?! Mes joues s'enflammèrent et je fixa le sol. J'entendis l'Impératrice se lever.

« Il en est hors de question. »

Au même moment, mon père s'exclama :

« J'en serais ravi ! »

Il y eu un autre silence. Je redressa la tête et vit Joshua fixer sa mère. Je la détestais déjà, mais avec ce que Joshua m'avait raconté, je la haïssais encore plus. Cela ne m'étonnait pas qu'elle refuse. Mes joues étaient toujours chaudes. Je n'arrivais pas à croire la demande de Joshua. Il m'aimait vraiment... Mes bras se mirent à trembler, tant à cause de l'effort que de l'émotion. Mon père le remarqua et je vis qu'il cherchait comment m'aider. Joshua n'hésita pas une seconde et me porta comme il l'avait fait pour me remettre dans mon lit. Mon visage s'enflamma et mon père sourit.

« Je suis ravi que tu aies trouvé quelqu'un, ma fille.
- Père...
- Ton union avec Sire Rosefield n'en sera que bénéfique pour toi. Décidément, les Rosefield et les Lesage sont fait pour être ensemble ! »

Je fis un sourire forcé, un peu gênée tout de même, surtout par ma position. Joshua s'inclina du mieux qu'il pouvait.

« Dans ce cas, je vais raccompagner son Altesse dans ses appartements, c'est une sortie éprouvante pour elle.
- Bien sûr bien sûr, allez-y, je vous la confie ! »

Joshua partit en arrière pour repartir vers mes appartements. Je me laissa silencieusement porter, gênée par tout ce qu'il s'était passé. Joshua avait respecté les règles de l'Empire, c'est à dire demander à l'Empereur et à l'Impératrice l'autorisation  d'engager une relation. Je pensais que nous étions amis, pas que mes sentiments étaient réciproques... Une fois dans la chambre, Joshua me déposa lentement sur le lit.

« Comment vont tes jambes ?
- Bien, merci... »

En vérité, c'était de la vraie comporte, mais je voulais discuter d'autre chose.

« Tu... m'aimes vraiment ?
- Bien sûr. Tu m'as plu dès le premier regard, et j'ai appris à t'aimer plus profondément lorsque l'on a discuté... Ces trois jours ont été très durs, pour moi. »

Joshua me caressa doucement la joue.

« Et si tu me demandes comment j'ai su que nos sentiments étaient réciproques, je te répondrais que tes yeux étaient remplis d'amour. »

Je sentis mes joues chauffer, et Joshua déposa un baiser sur mon front.

« Je dois cependant régler une affaire urgente qui déterminera l'avenir de tout Valisthéa, alors...
- Emmène moi avec toi, je t'en prie... Je ne veux pas rester ici... »

Joshua sembla peser le pour et le contre.

« Le chemin sera périlleux. Tu ne seras plus dans le confort de ta chambre. Tes jambes vont devoir se muscler très vite. Il y aura des combats. Tu es sûre ?
- Oui. Sûre et certaine. »

Je posa ma main contre la sienne, déterminée. Joshua hocha la tête. 

« Très bien. Alors prépare tes affaires, (T/P), un long voyage nous attends. »

~Fin~