partie 2 chapitre 7
Odin posa un regard neuf sur son homologue de Helheim.
- Je ne reviendrais pas sur mes décisions concernant Loki et son fils Fenrir.
Harry se tendit aussitôt et se redressa dans le canapé dans lequel il était assis. Mais la main de son père l'empêcha d'insulter le vieux roi.
- Loki a commis des crimes sur Midgard et on attend de moi à ce que je le punisse pour cela. L'excuse "J'ai était contrait par un autre" ne marche pas ici. Cependant, je suis prêt à discuter d'une libération anticipée sous certaines conditions.
- Je vais être très clair avec vous, roi Odin. Je ne me laisserais pas enchaîné comme mes frères et ma sœur, répliqua Harry d'un ton sec.
Odin fronça les sourcils avant de lever les yeux vers Loki.
- Je n'ai pas non plus l'intention de vous laisser enchaîner mon plus jeune fils, répondit Loki d'une voix calme.
- Et si vous insistez, repris Harry, je considérerai cela comme une attaque directe contre moi et contre mon royaume.
Odin se leva alors.
- Thor, peux-tu ramener ton frère à sa cellule ? Je dois parler avec le roi Lokison seul à seul.
Thor hésita un instant, mais Loki se leva. Il étreignit son fils une dernière fois en lui recommandant la prudence. Puis il sortit de la pièce, suivi par son frère. Frigga observa son mari un instant avant de quitter la pièce, elle aussi. Odin se rassit alors avec un profond soupir qui surprit Harry.
- Vous semblez avoir une notion différente de la famille.
- Ma famille est tout pour moi et je ferais toujours tout mon possible pour la protéger, assura Harry.
Odin l'observa un instant, pensif.
- Je suis un roi et personne, pas même ma propre épouse, n'a jamais osé se dresser devant moi aussi ouvertement que vous l'avez fait. C'était courageux et stupide. Mais j'ai été impressionné par votre volonté à défendre Loki et ses autres enfants. Je suis un vieux roi et je pense que j'avais besoin qu'on me remette en question.
- Mais vous ne libérerez pas mon frère, ni mon père.
- Pour ce qui est de Fenrir, je ne pourrais pas le libérer même si je le voulais. J'ignore comment ou pourquoi, mais l'île où il se trouvait enchainé a … disparu.
- Donc vous ne savez pas où il est ?
- Non. Quant à Loki, le peuple attend de moi que j'agisse.
Les épaules d'Harry tombèrent avant qu'il ne fronce les sourcils en prenant conscience d'un détail. Odin n'avait pas parlé de Sleipnir.
- J'ai un autre frère enchaîné à vous, remarqua Harry.
Odin eut une légère grimace.
- J'avais espéré que vous ne le remarqueriez pas.
- Avez-vous conscience que Sleipnir est votre petit-fils ? demanda Harry abasourdit. Allez-vous le libérer ?
- J'imagine que oui, répondit Odin. Mais il ne pourra pas rester sur Asgard.
- Ca, ce n'est pas un problème. Il sera placé sous la protection du royaume de Helheim comme Jörmungand.
Odin acquiesça doucement avant de reprendre la parole, incertain.
- Je n'ai jamais pensé que j'étais responsable de l'éloignement de mon fils. Je pensais que c'était parce qu'il était différent. A cause de cette magie. Mais maintenant que j'y réfléchis, je me rends compte que j'ai eu tort. Je ne suis pas le seul responsable, mais j'en suis un malgré tout.
Harry observa un instant le roi devant lui et il remarqua pour la première fois à quel point il semblait vieux.
- Lorsque j'étais enfant, avant que mon père ne me trouve, je faisais souvent les mêmes vœux, à chaque occasion que j'avais. Je voulais une famille qui m'aimerait pour ce que je suis, pour mes qualités et mes défauts. Vous avez toujours eu votre famille à vos côtés. Pour vous, ils vous étaient acquis. Alors que pour moi, ils sont devenus un cadeau que je veux chérir.
Odin l'observa un instant et fut stupéfait par l'amour que ce jeune homme était capable de donner à sa famille. Sa famille et lui étaient de sang royal et se devaient se comporter comme tel. Les démonstrations d'affection étaient donc très rares entre eux. Mais il avait vu l'interaction entre Loki et Harry et, maintenant, une part de lui le regrettait.
- J'aimerais pouvoir changer les choses, soupira Odin. Mais j'ignore comment m'y prendre, avoua le roi.
- Parlez-lui, répondit Harry. Un conflit ou un désaccord ne peut pas être résolu si les deux parties ne parlent pas.
Le jeune roi se leva alors.
- Pouvons-nous aller libérer mon frère, maintenant ?
Odin acquiesça doucement et se leva. Puis il guida son invité en direction des écuries royales. Se faisant, ils croisèrent de nombreux gardes qui avaient assisté au duel entre les deux rois. Et certains furent plus que surpris en voyant les deux hommes marchant côte à côte.
- J'aimerais que vous restiez un peu plus longtemps sur Asgard, fit alors Odin, brisant le silence.
- Pour quelle raison ? demanda Harry, curieux.
- Si nous voulons réparer notre famille, la famille que j'ai brisée, il faut bien commencer quelque part. J'aimerais que vous laissiez mes meilleurs guerriers vous enseigner les rudiments du combat. Je ne doute pas de la qualité de l'enseignement de mon fils dans le domaine de la magie. Mais le combat n'a jamais été son fort. Cela ne vous engage cependant à rien, vous pouvez refuser.
- J'accepte, répondit aussitôt Harry.
- Si vite ! s'étonna Odin.
- Papa a raison sur beaucoup de choses, et en particulier sur le fait que j'ai un bon cœur. Je vous en veux toujours pour ce que vous avez fait à ma famille. Mais si vous faites des efforts, alors j'en ferais aussi. Et puis, je ne peux pas dire non à un entrainement proposé par les meilleurs guerriers d'Asgard. Cependant, j'aimerais pouvoir retourner sur Midgard avant. J'ai là-bas des amis qui risquent de s'inquiéter si je ne les préviens pas.
- Bien sûr, concéda Odin.
Ils arrivèrent à ce moment-là devant les portes closes de l'écurie. Harry sentit alors son cœur accélérer en prenant conscience qu'il allait rencontrer un autre de ses frères. Peut-être que Hel ne serait pas trop en colère contre lui s'il ramenait Sleipnir à Helheim. La porte s'ouvrit devant lui et Harry entra. Devant lui, un box était occupé. Odin s'avança à son tour et se plaça aux côtés d'Harry avant de frapper le sol de sa lance. Aussitôt le cheval, qui semblait dormir, ouvrit les yeux et commença à changer. En quelques secondes, il redevint un Ases, observant autour de lui avec crainte. Où était son père ? Pourquoi Odin l'avait libéré si soudainement ? Levant les yeux, il remarqua un jeune homme s'avançant vers lui. Instinctivement, Sleipnir essaya de se reculer sans succès, ses transformations forcées étant toujours épuisantes pour lui.
- Calme-toi Sleipnir. Tout va bien, assura Harry d'une voix douce.
Le jeune homme s'approcha, surpris par l'attitude craintive de son frère, qui était quand même un cheval de bataille. Peut-être les sorts d'Odin ne faisaient-ils pas que coincer son frère sous sa forme de cheval ? Il jeta un regard en direction du vieux roi et ne manqua pas l'air coupable de celui-ci. Encore un détail qui ne jouait pas en la faveur du vieux roi. Harry se retourna vers son frère ainé.
- Sleipnir, tout va bien. Je vais te sortir d'ici, assura Harry.
Le jeune homme à terre observa son visiteur et nota la lueur d'inquiétude dans son regard.
- Tu es Harry ? demanda Sleipnir avec espoir.
- Notre père t'a parlé de moi ?
Sleipnir acquiesça doucement avant de tendre la main vers son frère cadet. Harry l'attrapa doucement avant de tirer son frère vers lui, le mettant debout.
- Allez mon frère, murmura Harry en passant un bras autour de la taille fine de Sleipnir. Rentrons à la maison. Hel Et Jörmungand sont impatients de te voir.
- Et père ?
- Il va devoir rester ici un peu plus longtemps, mais ça ira.
Sleipnir hésita un instant avant d'acquiescer. Harry le guida à l'extérieur du bâtiment. Lorsqu'ils sortirent, Sleipnir leva un bras pour protéger ses yeux du soleil. Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas quitté le vieux bâtiment en bois. Il sentit son cœur s'emballer sous l'excitation et la peur.
- Tu penses pouvoir marcher jusqu'au Bifrost ?
- Oui, ça va mieux.
Harry acquiesça, mais ne lâcha pas son frère pour autant. Odin les suivit, observant Sleipnir, son… petit-fils, regarder autour de lui avec émerveillement.
- Où allons-nous ? demanda l'aîné.
Il avait de moins en moins besoin d'Harry pour marcher, ainsi se sentait-il moins menacé à mesure que ses forces lui revenaient.
- A Helheim. Hel et Jor nous attendent là-bas. Ensuite, je retournerai à Midgard. J'y ai des affaires à régler. Puis je reviendrais ici, ajouta-t-il en jetant un regard à Odin.
Ce dernier acquiesça doucement.
- Pourquoi revenir ici ? demanda Sleipnir.
- Pour apprendre. Le roi Odin m'offre une formation auprès de ses meilleurs guerriers. Une fois que je saurai me battre, je pourrai mieux protéger ma famille.
Sleipnir lui jeta un regard, mais ne dit rien. Son père lui avait déjà expliqué qu'Harry pensait être responsable de la sécurité de sa famille. Le faire changer d'avis sur ça était une perte de temps. Ils firent le reste du chemin en silence et arrivèrent finalement au Bifrost. Sur ordre du roi, Heimdal ouvrit un passage vers le royaume de Helheim et Harry s'y engouffra, entrainant son frère avec lui.
Ils atterrirent dans un champ entouré de brume. La terre était tellement sèche qu'elle craquait sous leurs pieds. Harry, lui, ne perdit pas de temps et fit apparaître sa couronne. Puis il guida son frère sur un petit chemin de terre.
- Je ne suis pas sûr d'aimer cet endroit, remarqua Sleipnir.
- Ca, c'est parce que tu n'arrives pas encore à voir à travers la brume. Je n'y arrivais pas non plus au début. Il m'a fallu plusieurs visites avant d'y arriver. Tu vois, la brume de ce royaume est magique. Elle montre cet endroit sous un jour différent de ce qu'il est réellement. De cette manière, notre royaume n'attire pas la convoitise.
- Que vois-tu ?
- Tu verras par toi-même, assura Harry avec un léger sourire.
Ils arrivèrent finalement devant un grand château tout ce qu'il y avait de plus lugubre. Aussitôt à l'intérieur, un squelette s'approcha d'eux pour les avertir que la reine Hel les attendait dans son boudoir et qu'elle avait l'air agacé. Harry grimaça à cette nouvelle, mais remercia le serviteur de sa sœur et prit le chemin de son boudoir. Arrivant devant la porte, il frappa deux coups. Elle s'ouvrit aussitôt à la volée et Harry fut percuté par un poids l'obligeant à faire deux pas en arrière pour se stabiliser.
- Tu n'es qu'un imbécile et un crétin ! Non mais, quelle idée de défier Odin ! Tu aurais pu te faire tuer ou, pire, enfermer comme notre père. Mais qu'est-ce qui t'as pris ? Sanglota Hel.
Harry eut un léger sourire en entendant l'inquiétude dans la voix de sa sœur. Il passa ses bras autour de sa taille et l'attira contre lui.
- Je vais bien, Hel. Je suis toujours vivant et en un seul morceau, et Odin a accepté de m'écouter. Ce combat était de la folie, mais cela a attiré l'attention d'Odin. Il a d'ailleurs fait un geste pour notre famille. Tu devrais jeter un coup d'œil derrière toi.
Hel s'écarta finalement, les yeux rouges, avant de se tourner … et de sauter au cou de son frère lorsqu'elle comprit qu'il était vraiment là.
- Sleipnir !
Le pauvre jeune homme n'était pas préparé à l'impact et finit couché sur le sol, sa sœur allongée sur lui, pleurant toute les larmes de son corps.
- Tu parles d'une reine du royaume des morts, remarqua une voix juste derrière Harry.
Jörmungand les avait rejoint et les observait avec un rictus amusé.
- C'est une fille. Les filles expriment toujours plus facilement leurs émotions, c'est bien connu.
- Lorsque la mort m'a ramené ici, j'ai vraiment cru que ton âme me suivrait peu de temps après, remarqua Jörmungand.
- Odin avait besoin qu'on le secoue un peu. C'était dangereux, …
- C'était stupide ! interrompit Hel.
- …, mais c'était nécessaire. Notre père est en prison pour les actes qu'il a commis sur Midgard et Odin détenait encore deux d'entre nous.
- Et Fenrir, tu as des nouvelles ?
- Non. Odin l'a … perdu.
- Comment perd-on un prisonnier de la taille de Fenrir ? demanda Hel, incrédule.
- Aucune idée, répondit Harry en haussant les épaules.
Le jeune homme aida son aîné à se relever et entraina Sleipnir dans le boudoir pour le faire asseoir dans l'un des fauteuils, pendant que Hel et Jörmungand prenaient place dans le fauteuil d'en face. Harry s'accroupit devant son frère nouvellement libéré.
- Tu vas avoir besoin de repos. Mais ne t'inquiète pas, tu es en sécurité ici.
Sleipnir acquiesça et s'installa plus confortablement dans le fond du fauteuil, appréciant un peu de confort après avoir passé des siècles dans une étable. Harry eut un léger sourire avant de se relever et de se tourner vers ses autres frère et sœur.
- Je sais que tu as dû préparer tout un discours sur mon inconscience à défier le roi des dieux, donc je t'écoute.
Hel l'observa quelques secondes, stupéfaite que son plus jeune frère accepte sa remontrance, avant de retrouver ses esprits et de crier contre Harry. Ce dernier la laissa faire, parce qu'il savait qu'elle avait raison sur ce point et parce qu'il voyait l'inquiétude et la colère de Hel comme la preuve que sa sœur tenait à lui. Ce dernière finit par se taire et observa son frère cadet qui l'avait écouté sans l'interrompre.
- Ca va mieux ? demanda Harry.
- Oui, merci. J'imagine qu'il est inutile que je te demande de ne plus recommencer ce genre de chose ?
- Vous êtes ma famille. Et si je dois encore défier Odin pour vous protéger, alors je le ferai.
- Tu sais que tu n'as pas à te mettre en danger pour nous protéger, remarqua Hel d'une voix douce. C'est à nous, tes aînés, de te protéger.
- J'ai déjà perdu des personnes qui m'étaient chères et je sais que vous êtes plus résistants que des mortels, mais … J'ai pris l'habitude sur Terre … On m'a fait prendre l'habitude sur Terre d'être celui qui prenait tout en charge, d'être le responsable. J'imagine que c'est resté ancré en moi, malgré le fait que je sois le plus jeune de la famille. Je suis comme ça et je ne changerais pas.
Hel soupira doucement avant d'attirer son petit frère contre elle. Elle comprenait le point de vue d'Harry. Pas mal d'âmes allaient avoir des regrets lorsqu'elles passeraient entre ses mains. Mais cela ne voulait pas dire que ça ne l'attristait pas.
- Essaye juste d'être prudent, d'accord ?
- Je vais essayer, assura Harry.
- Bien, est-ce que tu restes ici ce soir ?
- J'aimerais bien, mais j'ai fait attendre Hermione suffisamment longtemps. Il vaut mieux que je rentre et que je la rassure.
Hel acquiesça doucement.
- Et après ? demanda la reine.
- Je retournerai directement à Asgard. Je pense qu'Odin a vraiment compris son erreur et qu'il essaye vraiment de la réparer. Il m'a offert une formation avec ses meilleurs guerriers.
- Fais attention à ce qu'il te demandera en retour.
- Je ne lui ai rien demandé, répondit Harry en haussant les épaules. Cette formation m'est offerte et je ne donnerai rien à Odin pour ça. Et puis, … comme ça, je pourrais garder un œil sur papa.
Harry pressa une dernière fois l'épaule de Sleipnir et étreignit Hel avant de se tourner vers Jörmungand, l'interrogeant du regard. Ce dernier secoua doucement la tête, il allait rester encore un peu au royaume de Helheim. Il tendit alors le bras vers son frère et laissa celui-ci lui agripper l'avant-bras, laissant Harry faire de même. Puis le jeune roi quitta la salle, laissant ses aînés seuls.
- Il semble prendre beaucoup sur lui, remarqua Sleipnir.
- C'est à cause de ces mortels, répliqua Jörmungand. Ils ont mis le sort de leur communauté sur ses épaules. Ce qui fait qu'Harry pense maintenant devoir être en charge de tout.
- Attendez un peu qu'ils rejoignent mon royaume, grommela Hel.
Les deux frères échangèrent un regard et regardèrent leur sœur quitter la pièce, sûrement pour aller se défouler sur quelques âmes de la prison de Helheim.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top