Harry observa autour de lui avec curiosité. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans un aéroport. Un mois s'était écoulé depuis la dernière bataille à Poudlard. Un mois pendant lequel beaucoup de choses avaient eu lieu. Les sorciers avaient tout d'abord soigné leurs blessés et enterré leurs morts. Ensuite, un nouveau gouvernement avait dû être mis en place. C'est à partir de ce moment qu'Harry avait commencé à recevoir des lettres, la grande majorité lui demandant de devenir le nouveau premier ministre, alors que d'autres voulaient qu'il épouse leurs filles. Harry avait ouvert les premières par curiosité, avant de placer un sort puissant détruisant toute lettre contenant certains mots, tel que mariage ou premier ministre. Depuis, il en recevait beaucoup moins.

Il était également allé présenter ses excuses aux gobelins pour le dragon qui s'était échappé. Les petites créatures l'avaient observé avec colère jusqu'à ce qu'Harry offre de rembourser les dégâts, tout en s'excusant pour les dommages subis. Dire que les gobelins furent surpris fut un euphémisme. Certains en tombèrent même de leur chaise. Mais cela lui permit de regagner leur respect. Ils s'étaient ainsi montrés bien serviables lorsqu'Harry leur avait annoncé qu'il devait partir en voyage et qu'il confiait la gérance de ses comptes au gobelin en charge de son dossier. De fait, il avait pu obtenir un passeport beaucoup plus vite que par la voix normale.

Il attendait à présent Hermione à l'aéroport de Londres pour partir vers leur première destination. Les parents de son amie avaient en effet décidé de s'offrir un voyage autour du monde. Mais, bien qu'ils aient eu la gentillesse d'informer un de leur voisin de leur destination, Harry et Hermione ignoraient encore où ils en étaient dans leur tour du monde.

- Harry !

Le jeune homme se tourna alors vers son amie qui approchait en courant.

- Désolé du retard, s'excusa Hermione, le souffle court.

- L'avion n'est pas encore parti, donc tu n'es pas en retard.

La jeune femme acquiesça avant de suivre son ami vers l'aire d'embarquement. L'avion décolla assez vite, emmenant les jeunes amis vers leur première destination. Car, bien que les parents d'Hermione aient commencé leur tour du monde en visitant l'Europe, leur voyage avait débuté depuis un peu moins d'un an, et nos deux amis avaient donc estimé qu'ils s'étaient dirigés vers leur destination suivante.

- Tu penses que ça va aller ? demanda Hermione avec inquiétude.

- On les retrouvera, assura Harry.

- Oui, bien sûr, murmura la jeune femme.

Harry détacha sa ceinture et passa un bras autour des épaules d'Hermione. Cette dernière accepta le réconfort de son frère de cœur.

Ils trouvèrent finalement les parents de la jeune femme en Allemagne, après un tour du monde des plus chaotiques et des plus stressants, en particulier pour Hermione, cette dernière s'inquiétant de ne pas trouver ses parents. Mais finalement, ils étaient là, devant la porte de leur suite d'hôtel à attendre avec impatience qu'ils leur ouvrent. Hermione se tordait les mains et se mordait la lèvre de nervosité sous le regard légèrement amusé de son ami. La porte s'ouvrit finalement sur Mme Granger.

- Oui ? C'est pourquoi ? demanda-t-elle.

Harry jeta un regard sur son amie et, voyant que celle-ci était incapable d'émettre le moindre son, s'avança alors, attirant l'attention de la mère de son amie sur lui.

- Mme Granger, je me présente, je m'appelle Harry et voici Hermione. Nous avons des choses importantes à vous dire. Rien de grave, rassurez-vous, mais nous avons fait le tour du monde pour vous voir. Vous n'avez pas été faciles à trouver.

Mme Granger observa ses deux visiteurs. Elle pouvait parfaitement voir que la jeune femme n'allait pas bien du tout. Elle était très pale et tous deux semblaient très fatigués.

- Entrez, invita-t-elle avec un sourire rassurant. Vous devez être épuisés.

- Oui, merci, répondit Harry.

Il passa un bras autour des épaules d'Hermione et l'aida son amie, toujours affectée par la fatigue, le stress et le soulagement que tout soit bientôt fini, à entrer.

- Qui est-ce ? demanda un homme en entrant dans le salon de la suite.

- Ils sont venus nous parler de quelque chose d'important, répondit Mme Granger. Ils sont épuisés, je ne pouvais pas les laisser dehors, ajouta-t-elle à mi-voix.

Mr Granger observa les deux visiteurs et dut convenir avec sa femme que la jeune fille semblait au bord de l'évanouissement. Il s'approcha alors et s'assit sur le canapé, invitant ses invités à en faire de même sur celui d'en face, pendant que sa femme prenait place à côté de lui.

- Alors les enfants, de quoi voulez-vous nous parler ?

- Je sais qu'il va y avoir beaucoup d'explications à donner, soupira Harry, mais je pense qu'on peut déjà commencer par deux mots.

Et avant que les Granger n'aient pu faire un geste, Harry leva les mains vers eux et prononça d'une voix chargé de pouvoir.

- Finite incantatem.

Les deux adultes se figèrent alors, avant de cligner des yeux puis d'observer autour d'eux, comme s'ils avaient du mal à reconnaître l'endroit où ils étaient. Puis leurs regards se posèrent sur Hermione et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Mme Granger s'était levée et avait rejoint sa fille pour l'étreindre avec force. Harry eut un sourire avant de se lever pour laisser la place à Mr Granger. Il les observa un instant avant de quitter la pièce, sortant sur le balcon pour leur laisser un moment d'intimité.

Son regard se porta aussitôt vers les étoiles. Il n'avait pas eu de nouvelles de son père depuis longtemps et, maintenant qu'il n'avait plus à se concentrer pour retrouver les parents de son amie, il commençait à s'en inquiéter vraiment.

- Tu penses qu'il va bien ? demanda Harry avec inquiétude.

Jörmungand sortit la tête de sous le pull de son frère et lui jeta un regard pensif.

- Notre père est un grand guerrier et un puissant mage. Je suis sûr qu'il va bien. Des affaires importantes doivent le retenir à Asgard, voilà tout.

Harry fronça les sourcils. Peut était-il pessimiste ou simplement paranoïaque, mais ne pas avoir de nouvelles de son père l'inquiétait vraiment. Son instinct lui disait qu'il se passait quelque chose et, par expérience, il faisait confiance à son instinct. Par réflexe, il posa sa main sur son pendentif et y envoya une petite vague de magie, espérant encore que son père y répondrait comme il avait l'habitude de le faire avant. Mais il ne reçut aucune réponse en retour.

- Harry ?

Le jeune homme se tourna vers son amie qui l'avait finalement rejoint.

- Viens ! Ils aimeraient te rencontrer.

Le jeune homme acquiesça doucement et laissa Hermione le guider vers ses parents. Aussitôt qu'il fut à portée de bras, Mme Granger l'attira dans une douce étreinte.

- Merci d'avoir pris soin de notre fille et de l'avoir aider à nous retrouver, sanglota-t-elle doucement.

Du coin de l'œil, Harry pouvait voir le père d'Hermione acquiescer doucement.

- Hermione est comme une sœur pour moi, Madame Granger, et je prends toujours soin de ma famille.

Hermione lui offrit un large sourire avant que ce dernier ne disparaisse complétement lorsque son regard se posa par-dessus l'épaule d'Harry. Le jeune homme fronça les sourcils avant de suivre son regard. Dans le même temps, Mr Granger avait attiré sa fille et sa femme vers lui. Même s'il ne pouvait rien faire contre leur visiteur. Personne ne peut échapper à la Mort.

Harry, lui, fronça les sourcils en voyant l'être apparaitre devant lui. Il n'avait plus vu la Mort depuis son "couronnement".

- Mort. Tu ne te montres pas d'habitude. Y a-t-il un problème ?

- Je pense, maître. Cela n'est peut-être rien, mais ma reine m'a demandé de vous avertir. Depuis quelques jours, des âmes de mortel arrivent dans notre royaume et, lorsqu'on leur demande ce qui leur est arrivé, tous parlent d'un seul et même homme.

Harry sentit alors son cœur se serrer d'appréhension sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il sentit également Jörmungand bouger contre son torse, lui aussi s'inquiétant de la suite des nouvelles.

- A quoi ressemblait cet homme ? demanda Harry.

- Maître. Avant de vous révéler cette information, vous devez savoir que parfois les morts imaginent, rêvent ou déforment certaines images …

- A quoi ressemblait l'homme qui les a tués ? demanda Harry d'une voix froide.

- Il ressemblait à votre père, mon roi.

Harry ferma les yeux. Pourquoi rien ne pouvait être simple ?

- Peux-tu le localiser ?

La mort pencha doucement la tête sur le côté.

- Non, répondit-elle en fronçant les sourcils.

Harry ferma les yeux et soupira de déception. Yep ! Rien de simple.

- Comment est-ce possible ? demanda soudainement Hermione. Je veux dire, la cape est la seule chose capable de cacher quelqu'un à la mort, non ?

- Quelqu'un ayant déjà eu mes faveurs peut se cacher de moi, répondit la Mort.

- Oui, mais mon père ne les a jamais eues.

- Alors il s'est allié avec quelqu'un qui les a eues.

Harry fronça les sourcils avant de soupirer.

- De toute façon, avec ma chance, si papa fait du grabuge sur Terre, je risque d'être impliqué assez vite. Donc on ne peut rien faire d'autre qu'attendre. Merci d'être venu m'avertir, ajouta-t-il en se tournant vers la Mort.

- J'aurais aimé avoir d'autres nouvelles pour vous, mon roi, regretta l'entité.

Harry eut un sourire triste en observant la mort disparaître. Aussitôt, la pièce se réchauffa, alors que les épaules d'Harry tombèrent. Jörmungand glissa doucement le long du torse de son frère et reprit sa forme d'Ases, sous le regard de plus en plus médusé des Granger. Puis il attira son cadet dans une de ses rares étreintes. Harry se laissa faire, profitant de l'instant, avant de se dégager.

- Il faut qu'on le retrouve et qu'on comprenne ce qui ne va pas.

Jörmungand lui jeta un regard surpris.

- Papa n'attaquerait pas Midgard en sachant que nous y sommes. S'il le fait, c'est qu'on l'y a obligé d'une manière ou d'une autre. Et celui qui est responsable de cela va le regretter pour l'éternité.

Les autres personnes présentes dans la pièce eurent un frisson de peur en entendant cette menace chargée de pouvoir. Jörmungand se reprit rapidement et fronça les sourcils.

- Encore faudrait-il qu'on le retrouve, remarqua le serpent.

- Papa aime créer du chaos et il aime tout autant qu'on le remarque. Je suis sûr qu'on entendra parler de lui bien assez tôt.

Harry porta sa main sur son pendentif et le serra doucement. Oui, celui qui causait du tort à leur père allait le payer avant et après sa mort.

Ce fut le lendemain soir que le chaos de Loki resurgit. Les Granger et Harry venaient de sortir d'un restaurant du centre-ville lorsqu'ils entendirent les cris de peur. Harry se tourna instinctivement vers l'endroit d'où semblaient venir les cris et lança sa magie pour analyser l'environnement. Il ne lui fallut que quelques secondes à peine pour percevoir la magie de son père. Il se tourna alors vers Hermione.

- C'est lui.

- Harry ! ...

- Retournez à l'hôtel et n'en sortez pas avant demain matin.

- Harry ! Attends !

- Je dois y aller, Mione. C'est mon père et il a besoin de moi.

- Je sais, mais sois prudent, recommanda la jeune femme inquiète. Et préviens-moi dès que tu peux.

Harry acquiesça avec un léger sourire, son amie avait encore un peu de mal avec le concept d'immortalité. Puis il fit volte-face et courut en direction d'une place se trouvant devant ce qui semblait être un opéra ou un musée, il ne saurait pas dire. Son père était là, en armure et, devant lui, des dizaines de personnes à genou. Harry se figea, il n'avait jamais vu son père ainsi.

Le jeune homme hésita un instant avant de faire apparaître sa cape et de s'en couvrir, puis de s'avancer sans bruit. Il valait mieux être discret si l'homme qui était derrière tout ça venait à connaitre son existence, il risquait de perdre l'effet de surprise et il savait que son père n'avait jamais pu le détecter avec sa cape. Il s'avança parmi les mortels jusqu'à arriver près de l'un des clones de son père et se figea en croisant son regard. Les yeux de son père, habituellement verts, était bleus et ternes. C'était bien ce qu'il craignait : contrôle mental. Il se tourna alors vers l'original et s'apprêtait à faire connaître sa présence pour le faire réagir lorsqu'un mortel se releva. Non, pensa Harry en le voyant provoquer son père. Il vit ce dernier lever son sceptre et s'apprêta à intervenir, quitte à s'interposer, mais n'eut pas la chance de le faire. Un autre mortel venait de dévier l'attaque avec un étrange bouclier. Puis un autre avec une armure volante envoya Loki dans le décor. Ce dernier leva alors les bras et rendit les armes.

- C'est bien, approuva Iron man.

Lui et son camarade, Capitaine America, entrainèrent alors le dieu vers un étrange jet. Harry se mordit la lèvre. Son père n'était pas du genre à baisser les bras, ni à se rendre gentiment sans se débattre. Les mortels n'en avaient pas conscience, bien trop confiants, mais Loki s'était laissé emmener. Harry n'y réfléchit pas à deux fois avant d'embarquer à la suite de son père en faisant attention à ce que le souffle d'air produit par l'appareil ne fasse pas s'envoler sa cape. La porte se referma et Harry s'installa dans un coin de l'appareil, jetant des coups d'œil en coin à son père étrangement calme.

Harry écouta d'une oreille les accusations des deux hommes qui avaient arrêté son père tout en observant autour de lui. L'appareil ne semblait pas protégé contre la magie, une simple impulsion de sa part ou de celle de Loki et l'appareil se crasherait. Harry sentit Jörmungand bouger contre lui et sortir la tête par le col du manteau d'Harry.

- Il a l'air mal en point, siffla-t-il doucement.

- Oui, répondit Harry sur le même ton. Et c'est bien cela qui m'inquiète. Je n'ose imaginer ce qu'on lui a fait subir pour que quelqu'un réussisse à prendre le contrôle de son esprit.

Jor observa son père un instant, lui aussi était inquiet. A sa grande surprise d'ailleurs, il n'avait jamais vraiment été proche de son père et, jusqu'à présent, il lui en avait toujours un peu voulu pour les avoir abandonné, lui et ses frères et sœur. Mais en le voyant aussi pâle, lui qui ne montrait jamais aucune faiblesse, cela l'inquiéta.

Le tonnerre retentit soudain alors que des éclairs illuminèrent le ciel. Loki se tendit et jeta des regards plein d'appréhension en direction du ciel que l'on pouvait voir grâce à la vitre sur le toit de l'appareil.

- Peur de quelques éclairs ? demanda Rogers.

- Non, je ne suis simplement pas friand de ce qu'ils annoncent, approuva Loki.

Aussitôt, quelque chose atterrit sur le toit de l'appareil et Harry se redressa. Son oncle Thor venait d'arriver. Stark ouvrit alors la porte arrière de l'appareil et, avant qu'il n'ait pu faire un geste, il fut repoussé. Le dieu du tonnerre entra dans l'appareil, s'empara de son frère et sauta, très vite suivi par Stark et par Rogers.

Harry l'observa faire, se demandant s'il devait les rejoindre ou pas. Son père s'était laissé capturer pour une raison. Il voulait aller là où l'appareil les emmenait initialement. Mais Thor ne laisserait pas son frère partir. Harry se retrouva donc face à deux choix : soit il suivait son père au risque de le perdre de vu, soit il restait dans l'appareil et, là aussi, il y avait des risques pour qu'il perde son père de vue.

Avec un soupir, il se leva et sauta à son tour, s'assurant d'être hors de vue de l'appareil avant de retirer sa cape et de prendre sa forme de faucon. Il trouva rapidement son oncle au centre d'une clairière qui ne devait pas être là quelques minutes plus tôt, au vu des arbres couchés un peu plus loin.

Harry atterrit sur une branche et observa la scène devant lui. Stark et Rogers essayaient de convaincre Thor qu'il fallait leur laisser Loki pour le moment, pour qu'ils puissent l'interroger et savoir où se trouvaient les hommes qu'il avait "hypnotisés". Harry grimaça à cette nouvelle et comprit pourquoi son père avait été choisi. Il faisait le bouc émissaire idéal. Personne ne le croirait s'il se disait innocent. Thor accepta finalement et tous retournèrent dans le jet, Harry réussissant à se glisser de justesse dans l'appareil.

Puis ce dernier reprit son vol et Harry se fit le plus petit possible sans lâcher du regard son oncle Thor. Son père lui avait déjà parlé de lui, bien sûr, et il le lui avait décrit, mais le voir en vrai était beaucoup mieux.

Le dieu, lui, n'arrêtait pas de jeter des coups d'œil en direction de son frère. Il l'observait avec inquiétude et en même temps avec résignation. Comme s'il avait déjà accepté le fait que Loki était coupable. Ne voyait-il pas le regard bleu hanté de son propre frère ? Pourquoi refusait-il de voir que Loki n'était pas lui-même ? Avait-il si peu foi en lui ? Harry observa le manège de son oncle avec tristesse. Pour lui, la famille était une chose précieuse et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Thor ne se battait pas plus pour son frère. Mais cela allait changer. Lorsqu'Harry trouverait celui qui était responsable de cela, il le mènerait devant Odin, et le vieux roi ainsi que Thor seraient bien obligés de reconnaître que Loki n'était pas aussi mauvais qu'ils le pensaient.

J'ai tellement envi de le sortir maintenant que le voilà!😁 On se retrouve demain pour les prochains chapitres. Bisous à vous et passez une excellente fin de journée!💋