partie 1 chapitre 15
Quelqu'un hurlait et il fallut à Harry quelques secondes pour comprendre que c'était lui. Son regard était posé sur le voile devant lui, voile derrière lequel Sirius venait de passer. Au fond de lui, Harry savait que son parrain venait de mourir. Il n'avait jamais vraiment été proche de lui, mais il restait son parrain malgré tout. Il sentit alors sa détresse se transformer en rage pure. Sa famille était ce qu'il avait de plus précieux. C'est pourquoi il prenait tellement soin de Jörmungand. Et cette stupide sorcière avait osé toucher à sa famille. D'un mouvement brusque, il se dégagea des bras de Remus et s'élança à la suite de Bellatrix.
Il trouva cette dernière dans le hall du ministère et, sans hésiter, utilisa sur elle le premier sort qui lui venait à l'esprit, le Doloris. Cette dernière s'effondra avec stupeur en sentant le sort la toucher, mais se releva rapidement avec un ricanement moqueur.
- Bébé Potter s'essaye aux arts sombres. Mais pour réussir un tel sortilège, il faut vouloir infliger la douleur de toute son âme.
Harry eut une grimace de rage et de dégoût et dégaina aussitôt un couteau de lancer qu'il envoya sur la sorcière. Cette dernière s'effondra avec un cri de douleur, alors que le couteau venait de se planter dans sa cuisse.
- La magie n'est pas nécessaire pour faire souffrir, remarqua Harry.
Il s'avança vers elle en dégainant sa dague cette fois. Bellatrix, sentant le danger, voulut lever sa baguette, mais qu'elle n'ait pu finir son mouvement, Harry l'avait frappée. Dans un cri de douleur et d'horreur, Bellatrix observa sa main atterrir sur le sol avec sa baguette toujours serrée en elle. La dernière chose qu'elle vit fut le regard vert noircie par la rage d'Harry Potter.
Ce fut un cri de rage qui sortit Harry de sa stupéfaction. D'un mouvement vif, il sortit sa dague du cœur de Bellatrix et se mit en garde. Voldemort venait d'apparaitre au beau milieu du hall. La suite fut un peu floue pour Harry. Il savait qu'il y avait des combats, mais n'aurait su dire qui se battait contre qui. Les deux seules choses auxquelles il pensait était qu'il venait de perdre son parrain et qu'il avait pris une vie pour la toute première fois (Quirrel ne comptait pas, cela n'avait pas été volontaire).
- … ry ? Harry ?
Le jeune homme releva la tête et cligna des yeux de surprise. Quand était-il rentré à Poudlard ? Son regard se posa sur le professeur Dumbledore. Ce dernier l'observa avec tristesse et aussi avec une certaine pitié. Harry sentit alors sa colère enfler dans son cœur. Si le vieil homme lui avait parlé de la prophétie avant, s'il … La magie d'Harry commença à s'agiter et le bureau devint soudainement plus froid.
- Je sais que tu ressens de la colère et de la douleur, Harry, et je suis désolé. Mais cela prouve que tu es humain.
- Vous ne savez rien, vieil homme. Vous ne comprenez pas, vous ne pouvez pas comprendre.
La lueur de pitié revint dans le regard de Dumbledore et, avant que ce dernier n'ait pu réagir, la main d'Harry s'était portée sur la poignée de sa dague. Il allait lui faire rapidement comprendre que la douleur n'était pas une bonne chose. Mais un poigne forte s'empara de son poignet et l'immobilisa.
- Lâche-moi, ordonna Harry, avant de se figer en comprenant qui venait de l'arrêter.
Dumbledore, lui, se tendit en voyant l'homme qu'il avait déjà vu à l'infirmerie. Comment était-il entré ? Harry plongea son regard dans celui de son père. Il y avait tellement de douleur en lui que Loki se demanda pendant un instant s'il ne valait pas mieux l'emmener loin d'ici. Après tout, hormis Frigga, il n'y avait rien qui le retenait à Asgard. Il pourrait enseigner lui-même la magie à son fils et, surtout, l'emmener loin de cette guerre et de la douleur qu'elle engendre inévitablement.
- Je …, commença Harry.
- Nous pouvons partir, remarqua doucement le dieu. Loin d'ici, loin de cette guerre dans laquelle tu ne devrais avoir aucun rôle à jouer. Un mot de ta part, une demande, et nous trouverons un endroit loin d'ici où personne ne nous retrouvera.
La colère d'Harry disparut à cette annonce. Partir loin d'ici était une idée tentante pour lui. Loin de la douleur et de la mort. Mais il savait aussi qu'il ne pourrait pas partir en laissant ses amis affronter seuls cette guerre. Il se dégagea alors de la poigne de son père et se blottit contre lui.
- J'aimerais tellement, soupira le jeune homme, mais je ne peux pas partir. Je refuse d'être un lâche et de laisser mes amis derrière.
Loki eut un sourire fier, il se doutait que son fils réagirait comme ça. Le professeur Dumbledore fit alors connaître sa présence par une légère toux.
- J'ai bien peur que vous ne puissiez pas emmener l'un de mes élèves aussi facilement, remarqua le vieil homme. D'autre part, Harry … As-tu entendu le contenu de la prophétie ?
- Non, répondit le jeune homme en s'écartant de son père. Il y avait trop de bruit.
- Dans ce cas, peut-être voudrais-tu l'écouter maintenant ? La Prophétie qui a été brisée n'était pas le seul exemplaire.
Dumbledore fit alors apparaître une pensine et y glissa un souvenir avant d'inviter Harry à en prendre connaissance. Harry jeta un dernier regard à l'homme derrière lui avant de plonger sa tête dans le récipient. Un silence tendu se fit alors dans la pièce. Loki observa avec colère le vieil homme qui osait mettre en danger la vie de son fils. Le directeur, lui, essayait depuis plusieurs minutes d'entrer dans l'esprit de cet invité indésirable … sans grand résultat.
Lorsque, finalement, Harry sortit la tête de la pensine, il était d'une pâleur inquiétante et semblait en même temps déterminé.
- Vous ne me laissez pas le choix, n'est-ce pas ? demanda Harry dans un grondement sourd.
- Ca n'est pas moi qui …
- Si, répliqua Harry. C'est vous qui m'obligez à prendre part à une guerre de laquelle vous auriez dû me protéger.
- La prophétie …
- La prophétie dit que je suis le seul à pouvoir vaincre Voldemort et vous espérez que cela me poussera à rester et à participer à cette maudite guerre. Et vous avez raison, soupira Harry en se dégonflant. Je ne suis pas un lâche et je n'abandonnerais pas mes amis. Mais, si je dois participer, alors cela sera selon mes conditions.
- Et que veux-tu ? demanda Dumbledore, prêt à marchander.
- Pouvoir rester à Poudlard pendant l'été pour me préparer à la guerre. Mon … ami sera là pour m'aider. N'est-ce pas ?
- Chaque fois que tu auras besoin de moi, acquiesça Loki. Et que je pourrais échapper à la surveillance d'Odin, songea le jeune dieu.
- Et je veux aussi un accès sans limite à la bibliothèque.
- La Réserve …
- Je ne peux pas combattre quelque chose dont j'ignore tout. La connaissance est la clé, c'est ce qui fait la différence entre une victoire et une défaite. J'accepte de participer à cette guerre, mais je refuse de la faire en n'étant pas préparé. Je compte bien en ressortir vivant.
Loki remarqua à ce moment-là une certaine tension dans les épaules du vieil homme, une tension qui disparut aussi vite qu'elle était venue. Si ce vieux fou pensait qu'il pourrait permettre qu'Harry soit tué, il allait vite comprendre qu'il ne valait mieux pas mettre un dieu en colère. Dumbledore, lui, se contenta de soupirer doucement, vaincu, et accepta la requête d'Harry, à condition que l'un de ses professeurs reste également. Le jeune homme grimaça intérieurement à cette nouvelle, il ne pensait pas qu'il aurait une baby-sitter sur le dos pendant les grandes vacances. Avec sa chance, Dumbledore allait lui mettre Rogue entre les pattes.
- Je verrais lequel de tes professeurs accepte de rester. Harry ? Pourrais-tu nous attendre dans le couloir ? J'aimerais parler seul à seul avec ton ami.
Mauvaise idée, songea Harry.
- Bien sûr, professeur.
Le jeune homme jeta un dernier regard à son père avant de quitter la pièce. Aussitôt que la porte fut fermée, Loki sentit des charme de silence être placé autour de la pièce.
- J'ignore ce que vous comptez enseigner à ce garçon, mais je vous conseille d'en abandonner l'idée, annonça Dumbledore d'une voix froide.
La seconde d'après, il se retrouva plaqué violemment contre le mur de son bureau. Il essaya de se dégager de la prise et d'attraper sa baguette, mais la main qui le tenait était puissante et sa baguette était hors de sa portée.
- Jusqu'à présent, je vous avais laissé le bénéfice du doute. Mais ce soir, lorsqu'Harry a affirmé vouloir survivre à cette guerre, vous avez réagi comme s'il ne devait surtout pas survivre. Pourquoi ? demanda Loki d'une voix mortellement froide.
- Cela ne vous regarde pas, répliqua le directeur, d'une voix à moitié étouffée.
La prise se raffermit autour de sa gorge avant de soudainement disparaître. Mais il n'eut pas le temps de savourer sa victoire que déjà la main qui avait cherché à l'étouffer attrapait son bras. Aussitôt, Dumbledore sentit la morsure du froid et la brûlure qu'elle engendrait.
- Pourquoi ? répéta Loki.
Le vieil homme tint bon pendant un instant, mais la brûlure fut trop intense pour lui.
- Parce qu'il est l'une des clés de l'immortalité de Voldemort et que Voldemort ne deviendra jamais mortel, si Harry mourrait.
Loki lâcha alors le directeur avec un froncement de sourcil. Ce qu'il avait déjà senti dans la cicatrice de son fils … était-ce de cela qu'il parlait ?
Dumbledore s'était roulé en boule autour de son bras et le frottait doucement pour faire circuler de nouveau le sang. Bon sang, mais qui était cet homme ? Avec d'aussi grands pouvoirs, il pourrait être utile dans la guerre à venir.
- L'une des clés, murmura Loki. Vous avez dit, l'une des clés ? Combien y en a-t-il en tout ?
- Personne n'est vraiment sûr, répondit Dumbledore, soudainement désireux d'entrer dans les bonnes grâces de l'homme. Mais je pense personnellement qu'il en a fait 7. Dont un a déjà été détruit par Harry durant sa seconde année.
Loki acquiesça avant de relever le vieil homme et de le laisser tomber dans son fauteuil.
- Harry est sous ma protection. Croyez-moi lorsque je vous dis qu'il ne faut pas être mon ennemi. Vous lui donnerez ce dont il aura besoin et ne vous avisez pas de faire rester ce professeur désagréable pendant les vacances. Ou je vous promets que ce Voldemort sera le moindre de vos problèmes.
Puis, il s'évapora dans l'air sous le regard stupéfait de Dumbledore et réapparut dans le couloir, où son fils l'attendait.
- Alors ? demanda ce dernier.
Loki poussa un soupir et téléporta son fils dans la Chambre des Secrets pour pouvoir lui parler sans oreille indiscrète. Puis il lui expliqua ce qu'il avait découvert.
- Donc, j'aurais quelque chose en moi qui tiendrait Voldemort en vie ? Et il y en aurait encore 6 à détruire.
Loki acquiesça avec tristesse. Tristesse qui s'amplifia lorsqu'il remarqua la lueur dans le regard de son fils disparaitre.
- Si seulement je pouvais … J'aimerais tellement …
- Je sais papa, mais c'est mon combat et, qu'importe l'issue, c'est à moi de me battre.
- Tu n'es qu'un enfant, répliqua aussitôt Loki.
- Je sais.
Puis Harry eut un léger ricanement qui surprit son père.
- Imagine la tête d'oncle Thor lorsqu'il saura que j'ai gagné ma première guerre à même pas 20 ans.
Loki eut un ricanement à son tour avant d'éclater de rire en pensant à l'air offensé de son frère. Le jeune homme observa son père avec un sourire ravi. Il n'aimait pas le voir triste et était inquiet de ce qui se passerait s'il venait à mourir dans cette guerre.
- Papa ?
- Oui, fils ?
- Je sais que tu ne voudras probablement pas en entendre parler, mais c'est important. Si je dois mourir dans cette guerre, …
- Harry …
- Non, laisse-moi finir. Si je dois mourir dans cette guerre, je veux que tu me promettes de ne pas oublier tes autres enfants. Je ne veux pas que tu t'apitoies sur ma mort et que tu fasses des choses stupides qui pourraient blesser mes frères ou ma sœur. Promets-le-moi.
Loki l'observa et, à ce moment-là, il comprit que son petit garçon n'était plus si petit que ça.
- Tu as ma parole, murmura le dieu avec respect.
Harry se détendit alors avant de lâcher un bâillement involontaire. Son père le téléporta ensuite dans son dortoir et laissa son garçon prendre un peu de repos. Il allait en avoir besoin.
Lorsque Loki entra dans le palais, il ne chercha pas à dissimuler sa présence comme il le faisait d'habitude. Il était bien trop perdu dans ses pensées pour s'en soucier.
- Tu rentres tard, fils, remarqua une douce derrière lui.
Loki se tourna pour faire face à Frigga et cette dernière sut tout de suite que quelque chose s'était passé. Elle guida son fils dans ses quartiers et s'assura de bien fermer la porte derrière eux.
- Que s'est-il passé ? exigea Frigga avec inquiétude.
- La guerre … La guerre est déclarée sur Midgard et Harry est au beau milieu de celle-ci.
- Tu ne peux pas le laisser là-bas, souffla alors Frigga avec inquiétude.
- Et où l'emmènerais-je ? demanda Loki. Ici, à Asgard, sous la menace d'Odin ? Harry est le fils d'un prince d'Asgard. J'ai passé son enfance à lui parler des guerriers d'Asgard et …
- Il refuse de fuir le combat, comprit Frigga avec tristesse.
- Il sait qu'il avance vers une mort certaine, mais il fait la tête haute, comme un véritable guerrier d'Asgard le ferait. Et je ne sais pas si je dois en être triste ou en être fier.
Loki rejoignit alors le canapé où il se laissa élégamment tomber avant de poser ses coudes sur ses genoux et d'enfouir son visage dans ses mains.
- Fils, j'ignore tout d'une guerre de sorcier, mais je sais que, s'il est suffisamment préparé, alors il a de grandes chances de s'en sortir. Harry est un garçon fort.
Frigga rejoignit son fils sur le canapé et posa une main réconfortante sur son épaule.
Frigga prit place à ses côtés et passa un bras réconfortant autour des épaules de son fils.
- Tout ira bien, assura la déesse.
Loki acquiesça doucement avec un léger sourire avant de s'installer dans le fond du canapé avec un soupir de lassitude, faisant doucement glousser la reine.
- Oui, être parent n'est pas toujours facile, n'est-ce pas ?
Loki ne rajouta rien, profitant tout simplement de la présence rassurante de sa mère. Ce fut des coups frappés à la porte qui le sortirent de sa somnolence. Loki se redressa et invita la personne à entrer. L'un des serviteurs s'avança dans la pièce.
- Prince Loki, le roi désire vous voir.
Le jeune dieu grimaça doucement, mais acquiesça. Il se leva et tendit une main à sa mère pour l'aider à se lever à son tour. Puis ils sortirent tous les deux de ses appartements pour prendre la direction de la salle du trône, où Odin recevait toujours ceux qu'il convoquait. Frigga dût quitter son fils à l'entrée de la salle, n'ayant pas été convoquée. Ce dernier entra donc seul. Il s'avança dans l'immense salle jusqu'au trône où Odin l'attendait.
- Vous m'avez fait demander, roi Odin.
Il vit ce dernier se tendre légèrement à cette appellation, mais le roi ne répliqua pas à cette remarque.
- Le couronnement approche de plus en plus maintenant, et je veux m'assurer que tu seras là pour soutenir ton frère, malgré nos différends.
- Nos différends, s'amusa amèrement Loki. Vous avez bien conscience, Père de toute chose, que vous, et vous seul, êtes responsable de nos différends. Mon frère peut compter sur moi pour le soutenir, si tant est qu'il accepte mon aide. Est-ce tout ce dont vous vouliez me parler, roi Odin ?
- Fils, commença le dieu. J'ai conscience d'avoir commis une erreur en te cachant tes origines, mais je ne voulais que te protéger.
- Toute ma vie, on m'a raconté des horreurs sur les Jötunn. Toute ma vie, on m'a expliqué à quel point ils étaient monstrueux. Avez-vous la moindre idée de ce que j'ai pu ressentir en apprenant mes origines ? Je suis le monstre dont on menace les enfants lorsqu'ils ne sont pas sages !
- Non, répondit doucement Odin en se levant et en s'approchant de Loki. Tu es mon fils.
Mais Loki recula d'un pas, se dérobant.
- Votre fils ? J'ai toujours pensé que la seule chose qui me liait à vous était le sang que nous partagions. Vous avez toujours préféré Thor à moi et, maintenant, je n'ai même plus le lien de sang auquel me raccrocher.
Il secoua doucement la tête.
- Il va me falloir plus de temps pour accepter cela.
Puis, Loki salua de manière formelle Odin avant de quitter la salle du trône. Odin pouvait être rassuré, il ferait en sorte d'aider au mieux son frère. Mais le père de toute chose ne devait plus s'attendre à ce qu'il l'appelle encore "père".
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