partie 1 chapitre 14
Harry jeta un regard dégouté en direction de la femme rose qui, apparemment, allait être leur nouveau professeur de DCFM. De toute évidence, ce ne serait pas encore cette année qu'il allait avoir un professeur compétent dans cette matière. Harry n'était pas dupe le ministère envoyait un espion dans l'école. A quoi s'attendait-il ? À ce que Dumbledore monte une armée d'enfants pour renverser le pouvoir ?
- Bande d'imbéciles, marmonna Harry.
Le repas se termina assez vite. Harry se leva et suivit ses camarades jusque dans la salle commune. Ce ne fut qu'une fois arrivé dans le dortoir qu'Harry nota la tension dans la pièce.
- Laissez-moi deviner, soupira le jeune homme en faisant face à ses camarades. Vous croyez les bêtises racontées dans le Daily Prophet.
Harry remarqua aussitôt la tension dans les épaules de Dean et de Seamus, alors que Ron reniflait.
- Tu t'attendais peut-être à ce qu'on t'accueille à bras ouverts, meurtrier, cracha Ron. Tu as tué Cédric.
- Très bien, soupira Harry. Imaginons un instant que ce qui est marqué dans ce torchon peut être pris au sérieux. Pour quel raison l'aurais-je tué ? Quel serait mon motif ?
- Tu es cinglé, tu n'as pas besoin de motif, répliqua Ron.
- Je vois que ta stupidité ne s'est pas arrangée pendant l'été.
Sur cette remarque cinglante, Harry se tourna vers ses autres camarades et haussa un sourcil interrogatif.
- Tu voulais gagner le tournoi, répondit Dean.
- Oui, cette raison pourrait tenir. A un ou deux détails près … Premièrement, le tournoi était déjà fini lorsque Cédric est mort. Deuxièmement, je ne voulais pas participer à ce tournoi, j'y ai été contraint. Autre chose ?
Seamus observa son camarade pendant un instant avant de se détourner de lui. Harry leva les yeux au ciel. Merveilleux, cette année allait être grandiose. Le jeune homme se prépara pour la nuit et s'assura d'entourer son lit de protections puissantes, juste au cas où. En s'endormant cette nuit-là, il garda serré dans sa main son pendentif, y puissant le réconfort et le sentiment de sécurité dont il avait besoin.
Loki s'avança dans le domaine d'Heimdal. Son regard se posa sur les étoiles avec inquiétude. Odin avait trouvé un moyen de le garder à Asgard pendant les trois dernier mois. Il avait décidé de renégocier certains accords avec les royaumes voisins et Loki avait bien sûr été invité à participer aux débats. De ce fait, il n'avait pas pu voir ses fils et seule la pulsation dans son médaillon le rassurait. Mais sa frustration avait eu du bon, sa langue étant devenue plus acérée et ses manipulations plus subtiles, permettant à Asgard d'obtenir des accords plus avantageux, à la plus grande joie d'Odin.
- Vous semblez pensif, mon prince, remarqua Heimdal.
Loki lui jeta un regard par-dessus son épaule avant de reprendre sa contemplation. Demain était la dernière journée des négociations. Il y aurait ensuite une grande fête qui durerait probablement une semaine et à laquelle il allait être contraint de participer.
- Peux-tu voir mes enfant, Heimdal ? demanda soudainement Loki.
Le dieu s'approcha de lui et contempla l'espace devant eux.
- Oui, répondit après un instant Heimdal. Tous sauf Jörmungand. Mais peut-être est-il hors de ma portée …
- Souffrent-ils ? demanda finalement le dieu du Chaos après un instant d'hésitation.
Heimdal se tourna alors vers lui et l'observa avec un froncement de sourcils.
- Vos enfants ont été bannis d'Asgard car ils représentaient une menace pour les royaumes. Le châtiment qu'ils ont reçu était justifié et nécessaire.
Loki se tendit face au ton et aux paroles de Heimdal. Pendant un instant, une étincelle de rage brilla dans son regard. Ses poings se serrèrent de colère, à tel point que ses articulations devinrent blanches. Il ressenti une bouffée de haine envers le gardien. Sa magie commença à se manifester sous le coup de sa colère et Heimdal comprit qu'il était allé trop loin. Mais à peine le dieu qui voit tout avait-il fait un pas en arrière pour mettre de la distance entre le prince et lui que ce dernier se calma. Loki prit une profonde inspiration et porta sa main à son pendentif.
- J'ai bien peur qu'Odin n'ait pas réellement compris le sens d'une famille. Ce qu'il a fait à mes enfants aura forcément des conséquences un jour ou l'autre, remarqua calmement Loki.
Le dieu fit alors demi-tour et quitta le Bifrost pour rejoindre le palais. Heimdal se détendit en voyant le prince s'éloigner. Il n'avait jamais vraiment eu peur de Loki avant, en particulier parce qu'il pouvait voir au-delà de la plupart de ses tours de passe-passe et parce que le jeune prince ne savait pas manier une épée. Mais ce qui venait de se passer à l'instant … Jamais Heimdal n'aurait pu prévoir une telle rage chez le jeune homme habituellement si calme. Il devait en parler à Odin.
Harry soupira discrètement pour ce qui lui semblait être la dixième fois depuis le début du cours, soit depuis quinze minutes. Ce nouveau professeur était décidément d'une nullité incomparable. C'est bien simple, elle n'enseignait rien. La prochaine fois, il penserait à prendre un livre pour s'occuper.
- Monsieur Potter ?
Harry leva les yeux de son dessin pour le poser sur le professeur Ombrage.
- Pourrais-je savoir ce que vous faites ?
- Je m'occupe sans déranger le reste de la classe, Madame Ombrage. J'ai déjà lu ce livre. D'ailleurs, je ne suis pas d'accord avec l'auteur.
Le professeur haussa un sourcil tandis que plusieurs murmures se faisaient attendre derrière elle et qu'Hermione levait les yeux au ciel face à l'impudence de son ami.
- Mais ici, Monsieur Potter, votre avis n'a aucune importance, remarqua Ombrage avec une voix mielleuse.
Elle s'empara alors du dessin d'Harry et le déchira sous ses yeux. Le jeune homme observa les bouts de parchemin tomber au sol avec un air ennuyé, bien qu'intérieurement il bouillonnait de rage. C'était un portrait de sa famille, c'est-à-dire de sa grand-mère, son père, Jörmungand et lui, et il était le plus réussi qu'il avait fait jusqu'à présent.
Le jeune homme se leva de sa chaise calmement, faisant reculer le professeur Ombrage. Puis il se pencha et ramassa les bouts de parchemin qu'il glissa dans son sac. Il s'arrêta alors, pris d'une hésitation. Il pouvait se rasseoir calmement et subir le reste du cours ou il pouvait quitter la classe maintenant. Mais partir aurait des conséquences. Harry observa son sac en se demandant ce que son père lui conseillerait de faire dans un moment pareil. Il était sûr que son père saurait quoi faire dans ce genre de situation. Le regard d'Harry se posa sur le livre de runes qu'il avait dans son sac. Il avait autre chose à faire que de perdre des heures à regarder les mouches voler. Harry referma son sac d'un mouvement vif en le jeta sur son épaule.
- Pourrais-je savoir ce que vous faites, Monsieur Potter ?
- Je vais à la bibliothèque. Là-bas, je pourrais éviter de perdre mon temps et vraiment apprendre quelque chose. Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte Madame Ombrage, mais cette année est celle de nos BUSES. Elle est donc très importante. Mais j'imagine que votre ministre et vous aurez une réponse toute trouvée, lorsque des parents furieux viendront après vous pour savoir pourquoi leurs enfants ont eu une note si basse à leur examen de DCFM.
Ombrage ouvrit la bouche pour la fermer aussitôt avant de se redresser.
- Si les élèves connaissent suffisamment bien la théorie, alors ils n'auront pas de problème pour réaliser les sorts le jour de l'examen.
- C'est impossible, lâcha alors Hermione. C'est comme si vous demandiez à quelqu'un qui n'a jamais peint de reproduire la Joconde. Sans pratique et sans exercice, on ne peut pas réussir du premier coup à moins d'un gros coup de chance.
- La vérité vous effraye à ce point pour que vous mettiez en péril l'avenir de la prochaine génération pour ne pas la voir ? demanda Harry d'une voix froide. C'est pathétique.
- Retenue, Monsieur Potter ! répliqua aussitôt Ombrage. Et ce que vous dites et ce que le professeur Dumbledore dit ne sont que des mensonges.
Harry eut un reniflement moqueur à cette remarque, puis il s'avança vers Ombrage pour se tenir devant elle.
- La guerre n'est pas une vérité qu'il faut occulter. Parce que, que vous y croyez ou non, elle frappera dure et fort et n'épargnera personne.
Puis Harry se détourna et quitta la salle dans un silence stupéfait. Ombrage, elle, bouillonnait de rage et sa colère ne fit que s'amplifier en remarquant que d'autres avaient déjà fait leur sac et quittaient la salle.
Harry s'avançait en direction de la bibliothèque et fut rapidement rattrapé par Hermione alors que les autres élèves qui avaient quitté le cours marchaient à quelques mètres derrière.
- Tu es complètement fou, murmura la jeune femme.
- Merci, répondit Harry, amusé.
- Tu vas avoir des ennuis pour ça.
- C'est le ministère qui va avoir des ennuis lorsque Voldemort décidera de frapper.
- Donc, c'est vraiment vrai ? demanda un élève de Serdaigle avec crainte.
Harry s'arrêta et fit face à ses camarades.
- Oui, c'est vraiment vrai. Voldemort est vraiment de retour et, malheureusement, notre gouvernement refuse de prendre les mesures qui s'imposent. A l'heure actuelle, Voldemort a le temps de placer ses pions, de faire entrer ses hommes au ministère. Lorsque ce dernier se réveillera, il sera trop tard. J'aurais aimé qu'il en soit autrement. J'aurais voulu que les choses se soient passées autrement. Mais la guerre a commencé et Cédric Diggory en a été la première victime.
- Et maintenant ? demanda Hermione en attrapant le bras d'Harry.
- Maintenant, il faut que l'on se prépare du mieux que l'on peut. Il n'est plus question de réussir des examens, même si c'est ce que j'ai dit à Ombrage. Il est question de survivre à une guerre qui va nous toucher de plein fouet. Il faut que nous soyons préparés … Pour nous, mais aussi pour nos proches.
Harry leva sa main pour agripper son pendentif. Il devait être prêt et survivre à cette guerre. Car, s'il mourrait, son père en souffrirait.
- Nous allons devoir gagner cette guerre, murmura Harry.
Puis il fit demi-tour et reprit sa route. Les autres élèves échangèrent un regard avant de le suivre. Ils s'installèrent tous à une grande table dans la bibliothèque et se mirent à étudier tout ce qui pourrait leur être utile. Rapidement, chacun avait constitué une liste de sorts défensifs et offensifs. Ils se mirent alors à les étudier en groupe. Ils restèrent ainsi plusieurs heures sans voir le temps passer. De temps en temps, un nouvel élève venait les rejoindre. A la fin des cours, le petit groupe comptait une cinquantaine d'élèves. Si bien qu'ils avaient dû déménager dans une autre salle avec une estrade sur laquelle Harry leur enseignait les quelques sorts qu'il connaissait, en particulier l'Expelliarmus et le Patronus.
Pris dans leurs recherches, ils auraient sans doute sauté le repas du soir, si la porte de la salle n'était pas ouverte brusquement sur le professeur Ombrage, accompagnée des directeurs de maison. MacGonagall s'avança et jeta un regard en direction d'Harry en haussant un sourcil. Ce dernier se contenta d'hausser les épaules.
- Je ne vois pas où est le problème, Dolorès, remarqua MacGonagall avec un ton hautain.
Cela fit doucement sourire Harry. La vieille femme n'aimait vraiment pas sa collègue.
- Le problème, c'est que Monsieur Potter ici présent a défié mon autorité et l'autorité du ministère en quittant mon cours.
- J'ignorais que nous avions un cours avec vous, Madame Ombrage. Et que comptez-vous nous apprendre pendant ce cours ? Comment rater ses examens à la fin de l'année ?
Il y eut plusieurs murmures d'élèves dans la salle, alors qu'Ombrage glissait sa main dans les plis de sa robe, sans doute pour s'emparer de sa baguette.
- Recevoir une bonne éducation est un droit que nous avons et que nous pouvons exercer, murmura Harry d'une voix glacial. Si vous nous refusez cette éducation, alors nous sommes en droit d'aller la chercher auprès de quelqu'un d'autre.
- Assez ! rugit Ombrage. Vous êtes renvoyé, Monsieur Potter.
Puis elle fit demi-tour et quitta la pièce sous les murmures scandalisés des autres élèves. Mais Harry n'en avait que faire des menaces d'Ombrage. Il avait réussi à ouvrir les yeux de ses camarades et à leur faire comprendre que le ministère n'avait pas à leur imposer ça. Une main posée doucement sur son bras attira l'attention du jeune homme.
- Harry …
Hermione l'observa avec inquiétude.
- Ça ira, ne t'inquiète pas.
- Tu viens d'être viré, remarqua Drago.
Harry eut un ricanement aux paroles de son ami.
- Ombrage n'est que professeur, elle n'a pas le pouvoir de renvoyer un élève. Seul Dumbledore le peut.
- Oui, mais le ministère peut faire pression, surtout avec ce que les journaux ont dit sur toi cet été, renchérie Blaise.
Harry fronça les sourcils, pas du tout inquiet de ce que le ministère pourrait faire. Après tout, il avait en sa possession la liste d'une dizaine d'écoles qui accepteraient de le prendre comme élève sans poser de question. Il aurait toutefois bien aimé parler à son père. Il lui envoyait régulièrement un signal pour lui faire savoir qu'il allait bien, mais aussi dans l'espoir que ce dernier vienne le voir. Il n'avait cependant toujours reçu aucune nouvelle.
Monsieur Potter ?
Harry releva les yeux sur le professeur MacGonagall. Cette dernière s'était approchée de lui et l'observait avec inquiétude.
- Je ne saurais que trop vous recommander d'être très prudent avec Ombrage. Elle a malgré tout le soutien du ministère.
Le jeune homme acquiesça doucement. Les autres professeurs se mêlèrent alors aux élèves pour voir leur progrès et pour les aider, à la grande satisfaction de tous, ravis d'avoir ce cours "particulier" avec leurs professeurs.
Loki observa autour de lui avec un air ennuyé. La fête battait son plein au palais d'Asgard, mais lui s'ennuyait à mourir. Il esquiva habillement plusieurs représentants d'un royaume voisin et rejoignit le balcon. Il jeta un regard vers son frère qui semblait s'amuser, puis reporta son regard sur les étoiles en se demandant ce que ses fils étaient en train de faire.
- Va les retrouver, ordonna doucement Frigga en s'approchant de lui.
- Mère ?
- Tu attends ça depuis que ton père t'a dit qu'il avait besoin de toi pour les négociations.
Frigga prit le verre de son fils et l'encouragea d'un sourire. Loki jeta un coup d'œil en direction de son frère et d'Odin avant de saluer sa mère. Puis il disparut dans l'ombre.
Lorsqu'il atterrit dans la clairière habituelle, il faisait jour. Comprenant qu'il ne pourrait pas voir son enfant maintenant, il s'installa à l'ombre d'un arbre et se força à se détendre. Il y avait trop longtemps qu'il vivait sur la corde raide, mais il devait tenir encore un peu. Pour ses fils et sa fille. Ce fut un frôlement sur sa main qui le sortit de sa torpeur. Ouvrant les yeux, il baissa son regard sur un serpent blanc.
- Jörmungand ?
- Harry m'a envoyé vous dire qu'il ne pouvait pas venir tout de suite.
- Oui, il a sans doute cours.
- Si on peut appeler ça des cours, répondit le serpent avec un reniflement de dédain.
Puis, il reprit forme humaine et s'allongea au soleil. C'était probablement le dernier de la saison, l'automne étant bien avancé.
- Que veux-tu dire par là ? demanda Loki avec inquiétude.
- Il y a cette femme … Elle ne les prépare pas du tout au combat, mais la guerre approche de plus en plus. Harry lui a fait remarquer son erreur et il a prit sur lui d'aider les autres à apprendre la magie avec l'aide d'élèves plus âgés.
- Ton frère est du genre spontané, exactement comme ton oncle Thor, soupira Loki avec un léger sourire. J'espère qu'avec le temps il prendra un peu plus de ma ruse.
- Moi aussi, répondit Jörmungand. Ça m'évitera d'avoir à m'inquiéter sans cesse, d'autant qu'il m'interdit d'intervenir.
- Oui, Harry est très indépendant et il prend sur ses épaules la responsabilité de la sécurité de notre famille.
- C'est à ses ainés de faire ça, pas à lui, grommela le jeune homme.
- Tu connais ton frère autant que moi maintenant et tu sais que tu ne pourras pas lui faire changer d'avis à se sujet.
Un bruit dans les buissons poussa Jörmungand à se redresser. Il était prêt à reprendre une forme animale en cas de besoin. Mais seul Harry sortit des fourrés. Le jeune homme s'avança jusqu'à eux et se laissa tomber sur le sol près de son père en jetant son sac contre l'arbre.
- Dure journée ? demanda Doucement Loki en laissant son fils se blottir contre lui.
- Le nouveau professeur n'est même pas un prof, grommela Harry. Elle n'est là que pour surveiller Dumbledore et nous empêcher d'apprendre. Avec les autres, on a décidé d'apprendre par nous‑mêmes.
- Sois quand même prudent, fils. Parfois, il vaut mieux faire profil bas, surtout contre un ennemi plus puissant que toi.
Harry se mordit la lèvre. Il savait qu'il avait agi un peu impulsivement, mais il avait agit selon son cœur. Est-ce qu'il avait mal fait ?
- Tu es jeune, rassura Loki. Tu as encore beaucoup à apprendre avant d'avoir ma langue d'argent. Ne t'inquiète pas et sois prudent.
- D'accord, papa.
Il s'installa contre son père et observa avec un léger sourire son frère s'installer prêt de ses jambes pour pouvoir poser sa tête dessus.
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