partie 1 chapitre 10

Un nuage argenté se dressa devant le détraqueur. Il resta là quelques secondes avant de disparaître. Aussitôt, le professeur Lupin fit rentrer la créature dans une grande malle et Harry s'effondra, s'appuyant contre le mur proche de lui.

- C'est bien, Harry, félicita Lupin. Vous vous en sortez très bien.

- Mais ça n'est pas suffisant. Je tiens à peine quelques secondes devant un détraqueur qui n'en est pas vraiment un et il y en a des centaines, des vrais, qui entourent Poudlard.

- Rares sont les sorciers capables de produire un Patronus corporel, Harry.

- Je sais. Mais moi, je dois y arriver, répondit Harry, buté.

Il se releva avant de chanceler doucement, rattrapé par le professeur.

- Doucement, trop en faire d'un coup n'est pas la solution. Peut-être que le souvenir que vous avez choisi n'était pas assez fort, proposa Lupin.

Harry fronça les sourcils. Il pensait à son père pour former son Patronus. Il se rappelait du jour de leur première rencontre dans le petit parc enneigé, puis de chacun des moments passés ensemble. Il ne voyait pas quel autre souvenir il pouvait prendre. Avec un soupir, le jeune homme tenta de se relever à nouveau et put rester debout sans que ses jambes ne tremblent. Lupin s'était, quant à lui, rapproché de son élève pour le soutenir en cas de besoin. Mais Harry allait mieux. Aussi prit-il congé de son professeur.

Lupin observa avec un regard pensif la porte par laquelle son élève venait de sortir. Le jeune homme semblait déterminé à réussir un sortilège extrêmement complexe. Lorsqu'il lui avait donné son premier cours, il avait été surpris de voir qu'Harry ne ressemblait pas tellement à James. En fait, il tenait plus de Lily. Puis le cours avait commencé et il avait gardé un œil sur le fils de son ami. Il avait vu ce dernier se rapprocher de deux Serpentard et, à sa grande surprise, ils avaient semblé bien s'entendre. Puis il y avait eu le test de l'épouvantard et il avait un peu paniqué, il fallait bien l'avouer. Il avait empêché le jeune homme d'affronter la créature et Harry ne l'avait pas bien pris du tout. Le jeune homme était venu le voir à la fin des cours et avait exigé des explications. Remus eut un léger rire au souvenir de l'indignation du jeune homme lorsqu'il avait pensé que c'était Voldemort qui allait apparaître.

Harry faisait les cent pas dans la Chambre des Secrets nouvellement réaménagée. On était deux jours après Halloween et, comme d'habitude, il y avait eu un "incident". Sirius Black avait essayé d'entrer dans la salle commune. Mais ce qui gênait le plus Harry, était l'heure à laquelle il avait tenté de s'introduire dans la tour. A cette heure-là, tout le monde était dans la grande salle pour le repas. S'il voulait vraiment l'attaquer, il aurait dû attendre la nuit lorsqu'ils auraient tous été endormis, non ? Ça n'avait aucun sens. Il avait été enfermé pendant 13 ans, il aurait eu largement le temps de mettre au point un plan pour le tuer, si c'était vraiment ce qu'il voulait.

Drago affirmait que l'homme était sans doute devenu fou à cause de la présence des détraqueurs, mais Ron n'avait pas pu s'empêcher de parler et de dire que, d'après son père qui travaillait au ministère, Black n'était pas si fou que ça.

Un bruit de pas le sortit de ses pensées et il eut un large sourire en voyant que Frigga accompagnait son père. La reine ne venait pas souvent lui rendre visite, mais chacune d'entre elles était un immense plaisir. Le jeune homme oublia alors ses réflexions et s'approcha de sa grand-mère pour laisser celle-ci l'étreindre doucement.

- Je suis heureux de te voir, grand-mère. Tu m'as manqué.

- Toi aussi, tu m'as manqué, assura la déesse.

Puis elle s'écarta et se dirigea vers Jörmungand, qui avait repris forme humaine, avant de l'étreindre à son tour à la surprise de celui-ci. Si Jörmungand acceptait plus facilement les contacts avec Harry, il avait encore du mal avec ceux d'autres personnes. Frigga s'éloigna finalement et Harry les guida vers le canapé, où la vieille dame s'assit avec un fin sourire. Puis elle demanda des nouvelles à Harry et à Jörmungand. Le premier s'empressa de répondre aux questions de sa grand-mère, alors que le second se contentait de réponses courtes. Mais cela n'avait pas d'importance. Pour Loki, l'important était que sa mère accepte deux de ses fils. Peut-être acceptera-t-elle également les autres. Frigga serait un allié de poids le jour où Loki décidera de libérer tous ses enfants, et donc de s'opposer à Odin. Frigga attira ses petits-enfants près d'elle et se mit à leur raconter les histoires et les légendes d'Asgard sous le regard amusé de Loki, qui connaissait déjà ces récits par cœur.

Finalement, il fut l'heure pour Loki et Frigga de rentrer à Asgard. Harry les étreignit chacun leur tour, tandis que Jörmungand restait un peu en retrait. Loki le remarqua, mais il décida de laisser un peu d'espace à son fils. Jörmungand avait, après tout, passé des siècles seul sous le château. Il était normal qu'il soit un peu réticent au contact des autres.

Le prince guida ensuite sa mère vers l'un des passages et tous deux rentrèrent au palais.

- Reine Frigga !

La femme lâcha le bras de son fils et se tourna vers le garde qui venait de l'appeler. Le pauvre semblait affolé.

- Qu'y a-t-il ? demanda la déesse avec préoccupation.

- Nous vous avons cherché partout, répondit le garde essoufflé. Le Père de toute chose était inquiet de ne pas vous trouver et Heimdal ne pouvait plus vous voir.

- Mère était avec moi, répondit Loki d'un ton froid. N'ai-je plus le droit de passer du temps seul avec elle ?

Le garde pâlit alors au ton menaçant. Les soldats respectaient Thor car il était le plus habile au combat, mais cela ne voulait pas dire que Loki n'était pas une menace. Ses attaques étaient juste plus sournoises et plus difficiles à éviter.

- Fils, murmura Frigga d'un ton calme en posant sa main sur son bras. Allons rassurer ton père avant qu'il n'envoie l'armée entière fouiller les autres royaumes.

Loki acquiesça doucement, retenant un soupir. Il n'était pas très friand d'Odin. Depuis qu'il avait découvert l'existence d'Harry, il l'évitait le plus possible sans que cela ne paraisse suspect. Il suivit donc Frigga dans la salle du trône où Odin siégeait tout puissant. Thor était à la droite du Père de toute chose et observait la paire qui s'avançait vers eux.

- Frigga, fit Odin avec soulagement. Je commençais à m'inquiéter.

- Pourquoi cela ? demanda la reine. Loki était avec moi, je ne craignais rien.

Odin les observa un instant, puis il se tourna vers Thor.

- Fils, accompagne ta mère à ses appartements.

- Bien, père, répondit Thor.

Loki observa son frère et sa mère quitter la pièce avec regret. Une alliée et un potentiel allié venaient de quitter la pièce, le laissant seul face à Odin.

- Tu me cache quelque chose, fils, et cela dure depuis un moment maintenant. Je veux des réponses à présent.

- Père …

- Assez ! As-tu idée de l'inquiétude que j'ai eu lorsque je me suis rendu compte que Frigga n'était plus au palais ? Je veux savoir où vous êtes allés et pourquoi. Si tu refuses de répondre, alors j'ai peur de devoir annuler tes rendez-vous avec ton fils.

Loki pâlit alors brusquement. Il savait qu'il ne pourrait pas mentir à Odin, mais il ne pouvait pas non plus lui dire la vérité. Le vieil homme avait un moyen de pression très efficace. Sans même le savoir, Odin lui demandait de choisir entre deux de ses fils. Loki était incapable de faire un tel choix. Le dieu du Chaos essaya de trouver une parade, une phrase qui pourrait répondre à la question d'Odin sans pour autant dévoiler l'existence d'Harry et sans lui faire perdre le droit de voir Sleipnir. Mais il ne trouvait pas.

- J'attends, remarqua Odin.

- Je … Je ne peux pas vous le dire. Mais vous avez ma parole sur ce que j'ai de plus cher que ni Asgard, ni aucun des autres royaumes n'est menacé.

Le froncement de sourcils d'Odin lui fit comprendre que ça n'était pas la bonne réponse. Loki sentit son cœur s'emballer et la peur glacer ses veines, lorsqu'il comprit qu'il ne verrait plus Sleipnir.

- Père …

- Si tu n'étais pas si têtu …, remarqua Odin avec déception.

- Père …, tenta de nouveau Loki.

- Ton temps auprès de Sleipnir est terminé. Il restera sous la forme d'un cheval jusqu'à la fin de ses jours, fit Odin en faisant claquer son sceptre sur le sol.

Loki haleta douloureusement, lorsqu'il prit conscience qu'il venait de perdre à nouveau un fils. Il sentit alors la colère enfler dans son cœur. Odin n'avait pas le droit, il n'avait pas le droit de lui prendre ses enfants à cause d'une prophétie stupide. Le Père de toute chose était incapable de comprendre l'un de ses fils et de voir que l'autre mènerait le royaume à sa perte. Il ne méritait pas son titre, ni son affection. Lorsque Loki reposa sur regard sur Odin, une haine froide y brillait, faisant froncer les sourcils à Odin. Puis sans rien dire, il fit demi-tour et quitta la salle, ignorant les appels d'Odin. Il passa à coté de Thor et ce dernier voulut l'entrainer dans une autre de ses fêtes. Mais Loki se dégagea d'un mouvement brusque et prit la direction de ses appartements. Il allait trouver un moyen de libérer Sleipnir et de l'amener à son frère. Même s'il restait un cheval, au moins Harry pourrait-il prendre soin de lui. Une fois Sleipnir libéré, il partirait à la recherche de Fenrir. Odin était peut être un mauvais père, mais lui refusait de l'être.

Harry lâcha un juron en voyant Weasley être entraîné par un énorme chien noir en direction du saule cogneur. Ils n'étaient peut-être pas amis, mais cela ne voulait pas dire qu'il allait rester sans rien faire lorsque l'un de ses camarades se faisait attaquer. Il valait mieux que ça.

- Je vais chercher un professeur, prévint Blaise en courant en direction du château.

Harry, lui, ne perdit pas plus de temps et s'élança à la suite du chien. Mais il se figea net et fit un bond en arrière lorsqu'une branche du saule cogneur le frôla. Comme quoi, les entrainements physiques de son père avaient du bon.

- Comment on fait pour passer ? gémit Hermione, inquiète.

- On ne peut pas, donc on va retourner dans nos salles communes en espérant que Weasley s'en sorte, répondit Drago d'une voix trainante. Quoi ? demanda-t-il en voyant les regards d'Harry et d'Hermione. Ça ne coutait rien d'essayer.

Harry leva les yeux au ciel avant de se retourner vers l'arbre. Dans sa forme de loup, il pourrait peut‑être atteindre le passage, mais il n'était pas sûr d'y arriver. Sans parler des questions gênantes de ses amis et même de ses professeurs. Il cherchait encore une solution lorsque Pattenrond, le chat d'Hermione, se glissa sous les branches jusqu'à atteindre le tronc avant d'appuyer sur le nœud présent sur l'une des racines de l'arbre. Aussitôt, celui-ci s'immobilisa et Harry ne perdit pas de temps pour s'engouffrer dans le trou, très vite suivi par Drago et Hermione.

Ils parcoururent le tunnel et arrivèrent dans une veille maison. Harry fronça les sourcils en comprenant qu'ils étaient dans la cabane hurlante. Des cris et gémissements le sortirent de ses pensées. Ils montèrent rapidement à l'étage pour trouver Weasley allongé sur le sol, sa jambe couverte de sang. Harry lâcha un juron avant de se précipiter à ses côtés et de jeter un sort de diagnostic.

- Tu n'as qu'une petite entorse du genou, annonça Harry. Rien que Madame Pomfresh ne pourra guérir en quelques jours. Weasley ?

Mais Ron ne l'écoutait pas, son regard était posé sur quelque chose derrière eux. Hermione fut la première à se retourner et sursauta en voyant Black devant elle.

- Heu, Harry ?

Le jeune homme jeta un coup d'œil par-dessus son épaule avant de se redresser et de s'avancer de manière à être entre Black et ses amis. Puis il fronça les sourcils, alors que de nouveau les mêmes interrogations surgirent dans son esprit. Pourquoi Black n'était-il pas directement venu à lui ? Pourquoi Weasley ? Il sentit alors Jörmungand, qui ne le quittait que rarement, remuer sous son pull.

- Du calme, ordonna-t-il doucement en fourchelang.

- S'il te menace, il goûtera à mes crocs, prévint le serpent.

Harry leva les yeux au ciel et remarqua aussitôt les regards stupéfaits de ceux qui l'entouraient. Oups !

- Harry ? Ne me dis pas que tu as un serpent sur toi, fit Hermione d'une voix blanche.

Le jeune homme grimaça doucement avant de soupirer. Il glissa sa main sous son pull et en tira Jörmungand qu'il laissa ensuite s'installer sur ses épaules. Ce dernier observa autour de lui et foudroya Black du regard tout en ouvrant grand la gueule pour que l'homme voie bien la bouche noire qu'il avait. Le serpent vit alors avec satisfaction le mortel pâlir brusquement ? De toute évidence, il avait reconnu sa race.

- On n'est pas là pour Jörmungand, mais pour Black, remarqua Harry. Je me pose certaines questions et vous allez me donner les réponses que j'attends.

Il observa Black acquiescer doucement et eut un regard satisfait en voyant qu'il ne quittait pas des yeux le serpent blanc qui était enroulé autour des épaules d'Harry.

- Bien. Alors, première question : est-ce que vous voulez me tuer ?

- Non ! répondit aussitôt Black. Jamais je ne te ferais le moindre mal.

- Pourtant, vous avez trahi mes parents en les livrant à Voldemort.

- Ce n'était pas moi, gémis Black. Il est vrai que j'ai fait croire à tout le monde que j'étais le gardien des secrets de James et Lily, mais c'était un leurre. Tout le monde pensait que c'était moi, alors qu'en fait, c'était Peter Pettigrow.

- Pettigrow est mort, remarqua Drago.

- Non ! Il est vivant, et juste ici, fit Black en pointant Ron.

Malfoy ricana en voyant l'air terrifié de Ron. Mais Harry, lui, fronça les sourcils avant de se figer en voyant le rat qui essayait désespérément de sortir de la main de son propriétaire. D'un mouvement vif, Harry sortit sa baguette et la pointa sur Ron avant d'user de la magie d'Asgard sur le rat.

- Arrête, Potter. Ce n'est pas drôle ? Tu ne vas quand même pas croire ce fou, cria Ron, paniqué.

Mais Harry ne l'écoutait pas bien, trop concentré sur la cage de magie qu'il tissait autour du rat. Peu importe sa forme, tant qu'Harry ne le libérerait pas, il ne pourrait pas s'éloigner à moins de 5 mètres du jeune homme.

- Ce n'est pas toi qu'il pointe du doigt, c'est ton rat, remarqua Harry. Vous n'étiez pas le seul à être devenu animagus, n'est-ce pas, Monsieur Black ?

- Non, répondit l'homme. Nous le sommes tous devenus, Peter, James et moi.

A ce moment-là, la porte de la pièce claqua et les professeurs Lupin et Rogue apparurent. Harry était plutôt mitigé par leur venue.

- Qui a dit que la cavalerie arrivait toujours à l'heure, s'amusa Harry. Tu es en retard pour la fête, Blaise.

Le jeune grimaça en tentant de reprendre son souffle.

- J'ai eu du mal à trouver un professeur. Et lorsque j'ai rencontré le professeur Lupin, le professeur Rogue nous a retenus.

- Black ! Cracha Rogue, Je suis plus que ravi de te voir et je suis sûr que les détraqueurs le seront aussi.

- Il ne les verra pas, répliqua Harry d'un ton sec. Parce que Monsieur Black ici présent …

- Sirius.

- Oui, d'accord … Parce que Sirius ici présent est innocent. Et j'en ai la preuve irréfutable, puisque nous avons le véritable meurtrier ici même. Professeur Lupin, vous étiez ami avec Sirius et Ja … et mon père, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Dans ce cas, vous n'êtes pas sans savoir qu'ils avaient réussi à devenir des animagus.

- C'est exact. James se transformait en cerf, Sirius en chien et Peter en …

- En rat. Le rat de Ron pour être plus précis.

Un cri de douleur attira soudainement l'attention de tous sur Ron, alors que Croutard l'avait finalement mordu pour pouvoir fuir. Mais Harry n'était pas inquiet, il avait eu le temps de tisser sa cage et le rat était prisonnier à l'intérieur.

- Je te conseille de revenir, Peter, ou je lâche Jörmungand sur toi. Tu n'es pas sans savoir que c'est le serpent le plus venimeux au monde.

Il attendit un instant, puis un couinement fut entendu, provenant de l'un des coins de la pièce.

- Bien, approuva Harry.

Il fit ensuite apparaître une cage, dans laquelle il plaça le rat avant de se tourner vers Sirius et le professeur Lupin.

- Vous deux, vous restez ici. Le professeur Rogue, mes camarades et moi allons voir Dumbledore pour lui expliquer toute l'histoire.

- Je ne te laisse pas seul avec lui, répliqua Sirius en désignant Rogue.

- Tu n'as pas le choix, répliqua Harry. Tu ne peux pas te montrer avant d'être sûr que tu ne sois innocenté, à moins que tu n'aies envie de retourner en prison. Et le professeur Lupin doit rester ici cette nuit, c'est la pleine lune.

- Tu savais, murmura Lupin d'une voix blanche.

- Je l'ai su le troisième mois après la rentrée, répondit Harry en haussant les épaules.

Son frère était un loup géant. Découvrir que l'un de ses professeurs était un loup garou ne le gênait donc pas plus que cela, tant que des précautions étaient prises pour que les élèves ne soient pas en danger.

- Allons-y, ordonna Harry.

Il attrapa le bras de Ron pendant que Drago prenait l'autre avec un certain dégout. Puis Harry confia la cage à Hermione, et le petit groupe reprit la direction du tunnel menant à Poudlard.

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