23 ➶︎ 𝐋𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐧 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫.


꧁ 𝑱'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓𝒂𝒊𝒔 𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒓 𝒖𝒏 𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓 𝒆𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒋𝒐𝒊𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒂𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒂̀ 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒔 𝒂𝒄𝒕𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔.꧂

Jungkook

NDA : Je vous recommande pour ce chapitre la chanson suivante : Angel by the wings - Sia. Je vous souhaite une agréable lecture.

— Ça me va comment tu trouves ? Est ce que je suis pas trop beau ?

Nouvelle chemise, nouvelle veste, nouveau jean.

— Si Kook. Voilà, t'es content ? T'es trootroootroop beau. Voilà.

Je vais revoir mon ange tombé du ciel. Je n'ai pas tout de suite réalisé à quel point il me manquait. C'est venu le jour où j'ai eu envie de pleurer en faisant du montage et en voyant son visage.

Ce garçon m'a hypnotisé. Hayoung a raison. Je n'ai aucune raison d'être effrayé par ce que je ressens. Pour la simple et bonne raison que ce que je ressens est magnifique.

Taehyung est mon ange tombé du ciel. Si fort que je me demande s'il est réel parfois. Il n'a rien fait, il n'a pas eu besoin de me séduire, ni rien. Juste être lui-même me sourire, me prendre dans ses bras, m'écouter râler à longueur de journée. Ça me suffit de l'observer s'ébahir dès qu'un peu de neige pointe le bout de son nez, l'entendre s'extasier lorsqu'il réussit une grille de sudoku, l'entendre me demander des baisers comme on demanderait une faveur, ses mains innocentes sur ma peau. Il m'a hypnotisé. Je suis dans les filets de Kim Taehyung et je m'y plais réellement.

— C'est bientôt le moment de partir non ? Ne fais pas attendre Hayoung.

Hoseok a accepté. J'en reviens pas. Il a accepté la proposition de Hayoung pour passer Noël à ses côtés. Elle en a pleuré dans mes bras. Je ne sais pas si ça signifie que les sentiments de mon cousin sont réels envers elle. Ils vont en parler aujourd'hui. Alors j'essaye de ne pas m'en mêler.

— T'inquiète, j'ai le temps. Je l'emmène dîner finalement alors on a décalé l'heure du rendez- vous. Toi en revanche, tu vas vraiment arriver en retard si tu te dépêche pas.

Je scrute l'heure sur mon téléphone. Hors de question de faire attendre Taehyung. Par dessus ma chemise, j'enfile mon manteau doux. Taehyung l'adore je le sais. Alors je le mets sur moi, puis il me tient chaud. Je m'asperge d'un peu de parfum et attrape le cadeau de Taehyung posé sur mon lit.

— Je te laisse Hoseok.

— Kiss, kiss Kook.

Je vais revoir Taehyung…

L'écran tenant en équilibre sur ma fenêtre devient noir. Je le prends et l'enfonce dans ma poche. J'ouvre la porte de ma chambre et m'apprête à descendre quand ma mère monte l'escalier au même moment. Je me fige.

Des semaines qu'elle nous ignore mon père et moi. Pas un mot, pas un regard, pas un coup. Elle agit simplement comme si nous n'existions pas. Le calme règne à la maison. Plus de télé, plus de conversation, plus rien. Je passe mes journées chez Hayoung à faire du montage puis je rentre dormir. C'est d'ailleurs rare que je sois à la maison à cette heure-ci. Mais c'était nécessaire pour être beau pour mon futur petit copain.

Mon futur petit copain…

Elle s'arrête dans l'escalier et me regarde. Ça, elle ne l'a pas fait depuis un temps maintenant. Ça n'annonce rien de bon. Je tente de descendre quand même mais elle bloque le passage.

— Où tu vas ?

L'entente de sa voix me fait tout drôle. Morne, ennuyée, lassée, fatiguée. Je ne réponds rien. D'un geste brusque, elle tire sur le sac et l'a en sa possession.

Oh non…

Elle sort le cadeau emballé et lit :

— A toi Taehyung mon amour que j'aime jusqu'aux étoiles et plus encore.

Oh non…

— Taehyung ?

La compréhension qu'affiche son regard me fiche les chocottes. J'essaye d'être discret habituellement. Jamais je n'ai amené de crush ou de copain homme à la maison. Uniquement des filles. Pour qu'elle ne se doute de rien.

— Ton amour que tu aimes jusqu'aux étoiles et plus encore a une paire de couilles ? Comme toi ?

Je reste interdit. Silencieux. J'ai peur mais je garde la tête haute. Je ne peux pas le nier, je crois pas qu'il existe des Taehyung filles.

Le cadeau voltige par-dessus l'escalier et s'écrase dans un bruit monstre au sol.

— C'est pas possible ! Tu m'auras vraiment tout fait ! Donc en plus de tes activités farfelues, tu suces des queues ? Regarde toi. Tu vois pas que ce que tu fais dans ta vie n'est qu'une succession d'abominations ?!

Aie.

Toute ma vie j'ai été assez chanceux de ne jamais recevoir de remarque homophobes. Les occasions n'ont pourtant pas manquées, mais personne ne s'y est jamais risqué avec moi.

— Ne commence pas avec ça s’il te plaît. T’as le droit d’être en colère, de pas être d’accord mais Taehyung n’est pas et ne sera jamais une paire de couilles comme tu dis. Maman, je l’aime. J’aimera-

— J’ai le droit de quoi ? Toi tu vas m’apprendre ce que j’ai le droit de faire ou pas ? Tu te moques de moi ? J’espère vraiment que tu me fais une blague là maintenant Jungkook. Moi je vais te dire ce que tu n’as pas le droit de faire. Pratiquer cette abomination qu’est l’homosexualité. Vous ne serez jamais heureux ! Tous les Dieux de la planète vous maudiront ! Et j’en ferai partie sache le.

Cette abomination ?

Si elle pense que je vais être prise de remords à cause de ses mots, elle ne pouvait pas être plus à côté de la plaque que ça. Taehyung deviendra mon copain quoi qu’il arrive. Taehyung est une chance. Il est ma chance que je ne vais laisser passer sous aucun prétexte.

Je fixe un point invisible dans l’escalier. Il faut que je descende récupérer le cadeau et que je m’en aille. Alors si elle veut crier, me frapper, m’insulter, qu’elle le fasse. Juste qu’elle le fasse rapidement.

Ma mère ces temps-ci vit dans un déni complet. La procédure de divorce a été lancée et elle n’a jamais dit un mot à ce sujet. La demande de ma garde aussi a été faite. Là aussi elle joue la morte. Nous savons mon père et moi qu’elle frappera à un moment donné mais elle est si imprévisible que personne ne pourra s’y préparer. En attendant on vit comme on peut. J’évite la maison quand mon père n’y est pas. S’il est là, il dort avec moi et le matin, il m’amène à l’école. Et ce depuis plusieurs jours maintenant. 

Le souci est que je sens que c’est maintenant. Je me sens en grand danger. J’ai un mauvais pressentiment en la voyant me regarder ainsi. Je ne peux même pas descendre puisqu’elle bloque l’accès.

— REPONDS QUAND JE TE PARLE !

Elle m’envoie une gifle assez puissante qui pousse ma tête à basculer sur le côté. Ma respiration s’accélère aussitôt. Je serre mes poings en deux petites boules comme si cette fois, j’aurais la force de me défendre face à elle.

Je vois tellement de désapprobation et de dégoût sur son visage que j’ai envie de me liquéfier sur place. Il y a fort longtemps que j’ai abandonné l’idée de la rendre fière. Je n’y arriverai jamais. N’empêche, mon coeur se serre lorsque j’y pense.

— Tu ne veux pas parler Jungkook ? Oh c’est nouveau ça ! Devant mes parents pourtant tu avais la bouche pour dire tout plein de trucs, pour jouer ton mal élevé et maintenant quoi ?! Tu veux plus parler ?

Il fallait bien que ce sujet soit mis sur la table à un moment ou à un autre. Je garde la bouche scellée préférant encaisser plutôt que défier.

— Tu ne veux pas parler ? Parfait.

NDA : La scène qui va suivre peut énormément choquer. Je rappelle bien évidemment que je ne valide pas ce genre de comportement, loin de là. Et je vous conseille de la sauter si elle vous choque de trop et de reprendre à la prochaine césure.

Lorsqu’elle se décale, j’ai un espoir fin qu’elle en ait fini avec moi. A la place, elle serre mon biceps dans sa main et me tire dans l’escalier. Pourquoi est-ce que je monte ? Pourquoi je ne me défais pas de sa prise pour m’enfuir ?

Pourquoi tu restes ici Jungkook, elle va te faire du mal !

— Au sol. Je suis désolée, je vois pas d’autre option pour te soigner là.

Je ne suis pas malade. Sauf si l’amour est une maladie et qu’on ne m’a pas mis au courant.

Puis “Je suis désolée” c’est bien la première fois que je l’entends prononcer ces mots.  Je suis pétrifié en m’agenouillant comme elle me l’a demandé. Je pouvais encore fuir, jusqu’à ce qu’elle verrouille la porte.

Je ne sens pas la même tension que quand elle s’apprête à me taper habituellement. Elle a l’air moins sûre de ce qu’elle s’apprête à me faire. Je sens beaucoup d’hésitation dans ses gestes au moment où elle s’agenouille aussi devant moi.

J’observe ses longs cheveux bruns que j’aimais tant toucher étant enfant. Je scrute ce regard espiègle qui est l’original du mien. Ces lèvres qui me souriaient à l’époque. Et j’ai mal. Mal de me dire qu’elle n’a pas su faire exprès de m’aimer assez longtemps pour que je ne remarque pas tout ce merdier.

Ses doigts déboutonnent son chemisier. Je ne comprends pas. Elle retire son vêtement. Je panique. Elle arrache son soutien gorge et ses seins me font face. J’étouffe.

Je n’ai aucune réaction car pour agir, il faut d’abord réaliser. Je la fixe estomaqué. Je ne baisse pas mon regard vers sa poitrine, il en est hors de question. Je n’ai pas à voir ça.

Ma respiration se bloque dans ma gorge quand je sens ses ongles sur ma braguette. Je reste figé devant son regard mais je sens tout. Je ne baisse pas la tête quand je sens sa main à ce niveau là. Je suis paralysé par ce qui est en train de se passer. Si avant je ne voulais pas parler, là maintenant, je ne peux pas.

Je ne mérite pas ça.

Sa main froide s'insère dans mon boxer. Et à ce moment là, un cri d’effroi s’échappe de ma bouche. Je n’ai même pas eu à aller le chercher. Mon corps à agit là où mon cerveau n’en a pas eu la capacité.

Tout se débloque, tout défile, tout se détache quand je sens son ongle sur mon penis.

— NON ! Je hurle.

D’un réflexe corporel, je pousse violemment sa tête et je recule vivement jusqu’au fond de ma chambre. Je me mets à éjecter tout l’air de mes poumons d’une manière que je ne me connaissais pas. Je tremble de partout. Je tape ma jambe au sol dans un geste nerveux et ma vue se brouille à cause de mes larmes.

— NON ! Je crie encore en cachant mon pénis de mes deux mains.

Je suis dans un état second. Je m’entends hurler ce mot à plusieurs reprises comme s’il était ma seule échappatoire. Je m’entends le lui vomir à la gueule mais je ne la vois plus, je ne la sens plus, je ne l’entends plus. L’unique chose que j’entends est la vitesse à laquelle mon cœur réagit. L’unique chose que je ressens, c’est l’impression que cette fois ci rien n’y personne ne pourra me sauver de ça. Personne. Papa ne viendra pas et je ne tente même pas de l’appeler en hurlant comme ça.

J’essaye de me sauver moi même.

— Tu ne seras pas pédé Jungkook. Sache-le ! Tu peux faire une crise pour si peu mais tu n’es pas au bout de tes surprises. J’en ai pas fini avec toi. Je reviendrais te baiser assez fort pour que ta bite ne se lève plus JAMAIS face à un homme ! TU M’ENTENDS ?! Et tu ne vas pas sortir de cette maison rejoindre la pute qui t’attend, sois en sûr !

J’aurais préféré qu’elle me tue tout de suite que de l’entendre me hurler ces mots qui jamais ne s’effaceront de moi.

Un miracle se produit. J’aperçois à travers mes larmes le verrou qui s’active. La porte s’ouvre puis se referme avant que le verrou ne fasse son travail de l’extérieur.

Elle est partie Jungkook. Elle est partie Jungkook. Elle est partie Jungkook. Elle est partie Jungkook. C’est fini. C’est fini. C’est fini.

— Non ! Je sanglote en me prenant en pleine face ce qu’il vient de se produire.

Ma mère a essayé de me violer. Ma mère a essayé de me violer. Violer. Elle a essayé de me violer. Elle a essayé de me violer. A l’aide. Elle a essayé de me violer. Elle a essayé de me-

Mon corps est dans l’incapacité de supporter ça.

Ma tête se met à bourdonner très fort et à tourner très vite. Je sens des fourmis s’incruster à l’intérieur de mes doigts. Je vois des petits points brûler le barrage entre ma vue et mes larmes. Puis je sombre dans mon inconscient. 

Dans l’obscurité.

✿︎✿︎✿︎

— Jungkook? Ouvre la porte s'il te plaît, champion ? C'est papa. J'ai un cadeau pour toi.

Je ne sais pas depuis combien d'heure j'ai rouvert les yeux assailli par un mal de crâne horrible. Mon téléphone a disparu de ma poche. J'ai tenté d'écrire avec l'ordinateur mais bien entendu elle a coupé le wifi.

La nuit est déjà tombée. Je suis allongé comme un mort vivant sur le sol de ma chambre. La tête vide, le cœur vide, l'âme vide.

Entendre mon père me fait monter les larmes aux yeux. Il est enfin rentré ? Je rampe au sol avec les forces que j'ai et je tape deux fois avec ma main contre la porte.

— Papa… J'ai pas la clé, je souffle avec fatigue.

La seconde d'après, j' entends des clés se bousculer entre elles avant que l'une n'entre dans la serrure et qu'une fine bande de lumière ne devienne visible.

— Oh mon ange. Qu'est-ce que-

Dans sa voix, je décrypte toute la peur du monde. Il faut dire que je suis dans un sale état. Je suis toujours débrayé et étalé au sol. Il allume la lumière, accélérant ma respiration et la réalisation est violente.

— Elle a essayé de me violer ! je m’exclame en me redressant. Je pose une main contre mon torse, le cœur au bord des lèvres et les yeux écarquillés.

— Elle a quoi ?

Si j'ai toujours trouvé une pointe d'innocence dans les pupilles de mon père, une pointe de gentillesse même quand le mal régnait, ou plutôt une pointe de faiblesse vu là où ça nous a mené, là maintenant j'y vois une rage que je ne lui connaissais pas.

— Papa…

C'en est trop pour moi. J'ai besoin qu'il me serre contre lui. Et c'est ce qu'il fait. Il serre si fort que mes côtes deviennent douloureuses. Mon esprit se ravive. Et je me remémore derrière toute cette tristesse que quelque part, aujourd'hui, Taehyung m'a attendu. Il a attendu que j'arrive et jamais je ne suis venu…

— Où est ta mère ? Demande-t-il après avoir repris contenance.

L'odeur de mon père est agréable. Il sent la lavande avec un infime mélange de parfum pour homme. C'est sur cette odeur que je m'attarde pour ne pas fondre en larmes.

— Partie pour la nuit je suppose. Elle devait dormir chez Weila aujourd'hui et j'ai entendu la porte claquer.

Un ange ou deux passent. Je tire sur sa chemise pour le supplier silencieusement de ne pas me lâcher.

— Plus jamais tu ne la reverras. Je te le jure Jungkook. Pardon mon amour. Papa est désolé d'arriver tard à chaque fois.

Mon papa est là. Il n'y a rien d'autre qui compte. Rien du tout.

— Il est préférable que tu dormes chez ma sœur ce soir. Je vais porter plainte contre ta mère et demander une ordonnance de restriction. Ce soir, je déménage tout et on part vivre une nouvelle vie. Très ambitieux non ? Mais tu sais mon fils… Shhh ne pleure pas. L'amour que je te porte est inconditionnel. S' il faut que j'invente une fusée moi même pour t'emmener sur une galaxie loin loin loin loin de tout le mal de ce monde, je le ferai. Putain, je le ferai. Tu n'es pas une erreur. Tu es ma vie. Un bout de mon cœur que je n'ai pas su protéger. Mais c'est fini maintenant. Je jure que c'est fini.

— Je veux que ça soit fini. Qu'enfin il ne reste plus que toi et moi… Emmène-moi papa. Emmène moi.

— Que toi et moi. C'est promis.

✿︎✿︎✿︎

Actuellement 3h du matin. Et je tourne dans mon lit en boucle et en boucle. Enfin, le lit qui est à moi chez ma tante. En comprenant ce qu’il se passait chez moi, elle a gentiment dit à mon père d’aller se faire foutre s’il restait avec ma mère. Puis voyant qu’elle ne pouvait pas nous forcer la main, elle m’a fait une chambre chez elle à côté de celle de Hoseok.

Depuis, à chaque fois que ça va mal, je viens vivre ici sans avoir besoin d'expliquer quoi que ce soit.

Ce soir mon père m'a amené ici en sachant que j’y serai en sécurité, Hoseok est encore avec Hayoung. Tant mieux. Il a plusieurs fois menacé de tuer ma mère aussi et j'ai bien peur que s'il sait pour ce soir, cette fois soit la bonne.

Mon père est immédiatement parti à l'appartement chercher toutes nos affaires. Il m'a laissé amener avec moi mon matériel de montage et quelques vêtements. Le reste il s'en occupe.

Tout ce qu'il m'a demandé c'est de me reposer. Alors, je l'ai fait. J'ai dormi de 21h à maintenant. Et en ouvrant les yeux, j'ai vu sur le bureau le cadeau de Taehyung. Bien sûr que je l'ai amené avec moi.

Je m'en veux. Je m'en veux tellement.

Je me doute bien que Taehyung est quelque part, peiné par mon abandon. Si j'avais pu, jamais je ne lui aurais fait un coup pareil. Je ne veux pas le laisser. Maintenant que mon état de choc est redescendu, je ne veux pas être ailleurs que dans ses bras.

Et ça me pèse. Je ne peux pas arrêter d'y penser. De l'imaginer, m'imaginer l'abandonner alors qu'il est celui que je veux. Jamais je ne trouverai le sommeil dans ces conditions.

Alors tant pis. Tant pis si je vais me faire tuer par ma tante. Je me lève de mon lit, torturé par mes propres pensées.

Elle dort en ce moment. Normal, il est 3h du matin. N'entendant pas un bruit, je me faufile, le cœur battant dans l'escalier. Il craque mais j'ignore. Je quitte la maison et claque la porte sans ménagement. Je n'en ai plus rien à faire qu’il soit tard. J'enfile la capuche du sweat que je porte, je prends mon vélo et je commence à pédaler.

Le déplacement est difficile car dans le noir, je ne vois rien. Je n’ai même pas mon téléphone pour me servir d’éclaireur, elle l’a gardé. Je manque de tomber à plusieurs reprises. Je suis un peu aidé par les devantures de maison qui scintillent en vert et en rouge.

Je n’ai pas fêté noël depuis si longtemps que je ne m’en préoccupe même pas. Peut-être qu’en vivant seul avec mon père on pourra le faire ensemble ? J’aimerais.

J'arrive finalement ici…

Devant chez Taehyung.

Je veux le voir. J'ai besoin de le voir.

Pas seulement pour cette histoire de Noël. Mais aussi parce que je me sens très mal. Et qu'il n'y a que son sourire à lui qui peut régler ce problème.

Maintenant, j'ai un autre problème. Il est 3h du matin. Tout est éteint chez lui, il ne va pas m'ouvrir. Et je n'ai pas de téléphone pour le joindre.

Merde…

Je recule pour voir à sa fenêtre s'il y a du mouvement. Mais rien. Je ne remarque rien. Excepté le fait que sa fenêtre est entrouverte.

Non…

Si.

Non…

Allez monte, Roméo.

Je hais la voix dans ma tête à ce moment-là. Mais elle a raison, il n'y a pas d'autres options. Je cache mon vélo dans les buissons devant chez lui et je prends la barre du balcon de ses parents pour me hisser dessus. Ça fait un mal de chien.

La chambre de Taehyung est juste au-dessus. Une fois mes deux pieds sur la barrière, je me mets dangereusement sur la pointe des pieds. Mes mains se posent sur le rebord de la fenêtre de Taehyung. Et je remercie Dieu de m'avoir fait grand.

Ma main touche quelque chose d'humide me faisant grimacer. Ça ne m'arrête pas pour autant. Je me hisse de toutes mes forces pour atterrir sur le rebord de sa fenêtre. J’ai la peur de ma vie quand je commence à basculer en arrière. Je me saisis de la fenêtre de toutes mes forces pour m'accrocher.

Putain. Pourquoi pour l'autre con de Roméo, il n'y a eu aucune complication ?

Je retombe sur mes deux pieds dans la chambre de Taehyung. J'appréhende sa réaction mais qu'importe. Je retire mes baskets le plus silencieusement possible.

Taehyung dort paisiblement. Dos à la fenêtre, il se repose. Fidèle à lui même, sa lampe de chevet est toujours allumée et sur son bureau, je vois une boîte. Une boîte blanche avec des petits cœurs dessus. Je pose mon sac en dessous de la fenêtre et je prie pour que ça ne soit pas pour moi. Parce que si c'est le cas, je me sens encore plus mal.

Le regard triste, je m'approche de lui. Je contourne son lit pour m'agenouiller à son chevet. Ses cheveux tombent de parts et d'autres sur son visage. Il est totalement enroulé dans sa couverture et semble dormir calmement.

Il m’a tellement manqué.

Ma main agit seule. Elle vient se poser contre sa joue. Je n'ai pas le temps de le caresser plus de deux secondes, qu'il ouvre les yeux brusquement et recule vivement la respiration haletante.

Je retire ma main. Je viens de lui faire peur.

Il me regarde les yeux écarquillés et pose une main contre son cœur. Je reste là comme un con, à ne rien dire.

— Qu'est ce que- Jungkook, qu'est ce que tu fous dans ma chambre ? Allume la lumière, allume la lumière ! dit-il.

Juliette était beaucoup plus gentille avec Romeo.

Je me redresse et vais allumer la lumière comme il me l'a demandé. Il remet ses lunettes sur son nez. Lorsque, je m'approche de lui à nouveau, il est redressé en position assise sur son lit. Et là, il me fusille du regard. La peur et la surprise passées, maintenant place à la colère. Et merde.

— Tu me veux quoi Jungkook ? Et puis t'es entré comment ?

— Pardon Taehyung. Jamais, je n'ai voulu te laisser en plan, dis-je en m'approchant de lui. Avec tout le culot du monde, je m'installe même au bord de son lit. Légèrement dos à lui.

— Génial, ravi de savoir que c'est pas ce que tu voulais. Mais c'est pas ce que je t'ai demandé. Je veux savoir ce que tu me veux et comment tu es entré.

Son ton est sec. Je le mérite. Ou pas ? Est-ce la faute de ma mère ou bien la mienne, je ne sais pas.

— Je veux m'excuser. Voilà tout. Et je suis entré par la fenêtre.

En y repensant, c'est toujours aussi fou comme action. Plus jamais je ne le refais.

— Quoi ? C'est le gâteau que t'as mangé qui te rend assez con pour penser que je vais te pardonner ? Je t'ai attendu 2h ! T'es jamais venu… Même pas un message, rien ! Je… C'était mon premier noël avec quelqu’un d’autre que ma famille et t'es pas venu.

Son aveu me monte les larmes aux yeux. Mais je ne pleure pas. Je m'en veux juste.

J'avais tout prévu. Son cadeau, le rendez- vous au cinéma pour regarder un de ces films d'animation qu’il aime tant, ce restaurant où ils font ses lasagnes préférées. Tout. Mais je n'ai rien pu faire.

— Je ne voulais pas Taehyung. J'avais tout prévu. Ça devait être une bonne journée mais attends…

Le gâteau que tu as mangé ?

— De quel gâteau tu parles ? J' ai mangé aucun gâteau, dis-je hébété.

Un gâteau ? Je fouille dans ma mémoire mais rien ne me vient. Rien du tout.

— Fais pas comme si tu ne savais pas.

Je soupire en le regardant avec incompréhension. Taehyung hausse les sourcils et soupire à son tour avant de souffler :

— Le gateau avec Hin-ah… J'ai vu.

— Tu as vu quoi bon sang !

C'est moi qui perd patience. Pour quelle raison j'aurais vu cette conne ?

— Tu fais chier Jungkook. Vraiment.

Bien évidemment, je fais chier. C'est moi le souci. Ça il n'a pas besoin de me le dire, maman me l'a assez fait comprendre.

Taehyung fouille dans son lit jusqu'à trouver son téléphone. Il tapote deux trois boutons avant de cliquer rageusement et de me tendre son téléphone.

De Hin_aaaah, il y a 10 h.

Sur la story, elle me filme en train de préparer un gâteau. J'ai le sourire sur la vidéo et elle rigole derrière. Puis c'est surtout écrit “Date with my boyfriend".

Oh putain.

— Mais déjà, depuis quand tu as instagram toi ?

Il fronce les sourcils une fois de plus et me dit :

— C'est vraiment ça le plus important là maintenant ?

Un énième soupir passe la barre de mes lèvres. Je lâche son téléphone sur son lit.

Autant être honnête.

— Tout à l’heure… Ma mère a pété un câble à cause en comprenant que j’avais rendez vous avec toi.  Elle a tenté de me violer Taehyung-

— Elle a quoi ?!

— Elle m’a enfermé. Je n'ai pas pu bouger Taehyung. Ni te prévenir. J'avais mon ordinateur mais dans mes souvenirs tu n'as pas instagram et en plus elle avait coupé le wifi. Alors je n'y ai pas pensé. Et non, je n' ai pas vu l'autre folle aujourd'hui ! Cette vidéo date d'il y a un an et on préparait un gâteau pour l'anniversaire de Hayoung.

Taehyung ouvre la bouche mais je me tourne pour lui prendre les mains. Il serre les miennes de manière un peu hésitante.

— Pardon Taehyung… Je ne voulais pas te blesser. Vraiment pas. Et je te jure que j'ai pas vu l'autre folle aujourd'hui. J'ai pu m'échapper grâce à mon père. On ne va pas retourner chez elle. C’est fini Tae. Je crois ?

— Jungkook…  Plus jamais tu ne dois retourner la voir. Regarde moi. Jure moi que plus jamais tu ne t'en approcheras. Tu dois me le jurer.

Je me tais un instant. Est-ce possible que du jour au lendemain je ne revois plus jamais ma mère ? Elle m'a fait énormément de mal. Oui. Mais elle est ma mère… Puis-je rayer cette femme de ma vie avec tant de facilité.

— Jure le moi !

— Tu sais Taehyung… Moi j'ai toujours pensé que dans le fond, elle m'aimait fort. Qu'elle ne savait juste pas me le montrer.

— C'est ça de l'amour pour toi ? Balance t-il du tac au tac.

Je baisse le regard.

— Est ce que tu penses que tu ne méritais pas mieux Jungkook ? Dis moi combien de litres de larmes tu dois encore verser pour comprendre que ce n'est pas et que ça n'a jamais été de l'amour ?

Une larme solitaire dévale ma pommette. Je mords ma lèvre pour éviter de sangloter devant lui.

— C'est ma mère… Elle m'a forcément aimé à un moment ! J'ai dû faire un truc qui-

— Non ! Non Jungkook ! Malheureusement tout le monde n'est pas fait pour donner de l'amour. Tu n'as pas été un fils parfait. Mais aucun enfant ne vient au monde pour être parfait ! Ta mère te demandait la perfection car elle savait que c'était impossible que tu l'atteignes. Elle avait besoin d'une raison de te détester pour ne pas admettre qu'en réalité, elle s'en veut d'avoir eu un enfant si jeune.

Ta mère te demandait la perfection car elle savait que c'était impossible que tu l'atteignes…

— Ha-Rin a eu un enfant au même âge que ta mère. Elle a aussi été rejetée par mon père. C'est un enfoiré. Elle a sacrifié sa vie pour ma nièce. Mais elle n'est pas aveuglé par ces sacrifices. Elle aime sa fille car elle sait pourquoi elle s'est sacrifiée. Ta mère non. Elle te fait payer ses sacrifices ! 

Ses mots me mettent des claques. Un par un mais je n'ose rien dire. Préférant triturer mes doigts nerveusement à la place.

— Qu'est ce que j'aurais pu faire alors Taehyung ? Comment j'aurais pu gagner son amour.

— Dès lors qu'elle avait décidé que tu étais son ennemi, tu ne pouvais déjà plus rien faire Jungkook. Rien.

Il se laisse tomber à genoux face à moi et me prend dans mes bras. Sur l’instant il serre si fort que je perds en oxygène. Puis je m’arrête totalement de respirer en entendant qu’il pleure. Je déteste que Taehyung pleure.

— Je me sens tellement con et-et tu m’as tellement manqué aussi. Je suis tellement, tellement désolé. Je suis un monstre, j'ai pensé qu’à moi, je suis désolé.

Je pose une main sur sa joue et le caresse. Je mets toute la douceur possible dans ce geste.

— Cette journée, je ne voulais la passer avec personne d'autre que toi. Je te le jure. Et je vais me rattraper Taehyung. Je vais le faire. Tu n’y es pour rien, je sais pas pourquoi l’autre folle a posté cette story. En attendant, j'ai un truc pour toi.

Je veux changer de sujet. Sauver ce qu'il reste à sauver de cette soirée.

Taehyung secoue la tête mais je vais lui donner quand même. Je recule et il cache son visage avec ses deux mains en reniflant. J’attrape le petit sac sous la fenêtre et je me rassois en face de lui.

— Ton cadeau de Noël.

Je vois qu'il hésite mais il le prend quand même. Il le pose sur mes jambes. Après un timide regard dans ma direction, Taehyung ouvre le sac.

J'ai le réflexe de me justifier.

— C'est pas grand chose je sais… mais je sais que tu aimes ça, alors, je me suis dit que de t'acheter cette édition serait une bonne idée. 

Taehyung amène une main à sa bouche et sort le livret. C'est un carnet contenant 365 grilles de sudoku. Une pour chaque jour, de niveau difficile. Il y a aussi à la fin, des astuces pour affiner sa tactique.

— Merci, c'est adorable, c'est parfait. J'aurais rien voulu d'autre.

Un sourire s'installe sur mes lèvres. Je retire le sac de mes genoux et m'approche de lui pour laisser tomber ma tête dans son cou.

— Pardon Jungkook. J'aurais dû t'écouter avant de me mettre en colère comme ça. C'est juste cette fichue story qui- peu importe. Pardonne moi.

— Je t'en veux pas. Je t'en veux pas. Je t'en veux pas.

Je me sens tellement bien quand, il me sert dans ses bras. C'est une sensation si agréable.

— Désolé d'en reparler mais tu n'as pas juré Jungkook. Pour ta mère. Même moi je te laisse pas y retourner. S’il le faut, je t'attache au lit. Tu vas faire quoi ? Tu veux que j'essaye de voir avec ma mère si-

— Oh tu deviens fougueux ? Je ne suis pas contre que tu m’attaches au lit, dis-je en ricanant bêtement. Je m’oblige à fuir ses bras juste pour voir la rougeur sur ses joues. Elle ne manque pas quand il comprend mon sous entendu coquin.

Il tape mon bras et tire une moue que je ne lui connais pas. Adorable.

— Je détends juste l’atmosphère. Il y a mieux comme retrouvailles après 12 jours l’un sans l’autre.

Taehyung hoche la tête pour confirmer mes dires et m’étreint à nouveau.

— Moi aussi, j'ai un cadeau pour toi Jungkook.

C'est à mon tour d'être surpris. Je me recule de l'étreinte et l'observe. Taehyung se remet sur pieds. Il va vers son bureau et attrape un sac en papier ainsi que la petite boite que j'ai vu en entrant.

Taehyung ne s'agenouille pas de nouveau, il se contente de me tendre le sac en papier. Intrigué, je l'attrape et retire tout le papier qui recouvre le cadeau. Quand je vois ce qu'il y a en dessous, j'ouvre grand la bouche.

— Non… T'as pas fait ça ?

Il hoche la tête, fier de son coup. Je sors du sac une caméra canon e50… Elle coûte une blinde. Elle est parfaite. Elle…

— Taehyung. Je sais pas quoi te dire, c'est beaucoup trop. Tu devrais la garder, je mérite pas un-

— Tu mérites ça et bien plus encore.

Je tiens le paquet dans ma main et je n'en reviens pas. Taehyung m'a acheté une caméra. Il a fait ça ? Mes mains serrent l'objet comme si c'était mon rêve.

— Mais- Co-comment ?

— Le mec de ma sœur travaille dans un magasin qui en vend. Il m'a fait un prix pour que je ne la paye pas à l'initial. J'aurais jamais trouvé 700 euros. J'ai pu l'avoir pour pas cher. J'espère qu'elle te plaît vraiment et-

— Qu'elle me plaît ? Je l'adore. C'est le cadeau le plus beau qu'on m'ait fait. Jamais, je vais pouvoir te rendre la pareille.

J'en reviens pas. J'essaye de trouver comment le remercier mais rien ne me vient. Je me sens empli de bonheur et je le vois me sourire. Me sourire d'un sourire sincère.

Taehyung replace bien ses lunettes sur son nez et passe une main dans ses cheveux emmêlés par le sommeil.

— Viens là toi.

Je le prends par la main et le tire vers moi. Il succombe sur mes genoux et je le vois rougir. Taehyung ne me regarde pas dans les yeux. J'en déduis que je l'ai mis mal à l'aise. Ce n'est pas mon but.

— Taehyung… Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté de toi tant de fois. Tu… Regarde moi. Tu es parfait.

— Tutut, qu'est ce que j'ai dit ? La perfection n'existe pas. Je suis juste presque parfait, oui ça tu peux le dire, plaisante t-il

Il me suffit d'un regard de sa part pour que mon cœur se réchauffe. C'est immédiat. Il est tellement beau, tellement spécial, tellement unique. Je veux que tout le monde sache que l'être le plus merveilleux de ce monde se trouve sur mes genoux en ce moment même.

Taehyung relève les yeux vers moi et il affiche un sourire timide. J'approche une main pour caresser ses cheveux bruns.

— Dans un moment comme celui-ci aussi je peux demander un bisou ?

Sa demande me fait fermer les yeux instinctivement. Juste pour profiter des mots qu'il vient de me dire.

— Des bisous, tu peux en demander autant que tu veux Taehyung. Autant que tu veux.

Je ferme de nouveau les yeux et m'approche de ses lèvres.

— Attends… Et si je me cogne comme ça fait longtemps. Est ce que je vais gâcher ce moment ? J'ai pas envie de-

— Rien, ne gâchera ce moment.

Je penche ma tête et attrape ses lèvres contre les miennes. Taehyung reste un instant immobile mais je bouge quand même mes lèvres contre les siennes. Il finit par me rendre ce baiser de la meilleure des façons. Je sens sa langue entrer en contact avec mes lèvres. J'ouvre les miennes pour savoir si c'est vraiment ce qu'il veut. Et la seconde d'après, sa langue vient se coller contre la mienne. Mon ventre devient l'air de jeux des papillons. 

Je lâche l'appareil photo sur son lit et mes mains épousent les courbes de ses hanches. Il bouge prudemment contre moi et je soupire doucement.

— Taehyung ?

— Tu m'as manqué Jungkook… Serre moi fort s'il te plaît.

Je m'exécute et le tire beaucoup plus près. Mes bras l'étreignent beaucoup plus fort et il ne cesse pas de m'embrasser entre temps.

— Taehyung ?

Il ne m'écoute pas mais j'ai réellement besoin de lui parler maintenant. Sinon jamais plus je n'oserai le faire. Je le repousse gentiment, Taehyung m'observe dans l'incompréhension et je me lance.

— Sois mon petit ami. S'il te plaît. 

En le voyant froncer les sourcils, mon stress monte en flèche.

— N-non Jungkook pas ça…

Je baisse la tête, déçu. Mais je caresse quand même sa joue en voyant l'inquiétude sur ses traits. Il n'a pas à s'en vouloir si ses sentiments ne sont pas partagés.

— J'ai peur enfaîte. J'ai peur que si on officialise, tu te lasses. Moi ce que je veux c'est qu'on ne mette jamais fin à ce truc entre nous. Jamais.

La timidité dans sa voix au moment où il dit ça me fait fondre. Je sais à ce moment que mes sentiments sont réciproques. Que je n'ai pas rêvé ce truc entre nous.

— Et moi j'aimerais te garder dans ma vie pour toujours. Toujours. Je vais pas me lasser. Je peux plus me lasser de toi.

Je plonge toujours dans ses bras avec tant d'espoir. Il pourrait m'embrasser à chaque heure de la journée que je trouverais ça insuffisant. Je n'ai jamais rien ressenti de semblable.

Je passe une main assurée entre ses mèches brunes, son sourire me fait vibrer.

— Si maman débarque, on est dans la merde.

Je n'y ai pas pensé une seule fois. Sa mère et son beau-père sont juste en bas de nous. S'ils nous entendent on est dans une belle merde.

— Tu as raison. Maintenant que je t'ai vu, je vais retourner dormir et on se verra-

Taehyung se met à rire puis il me tire à nouveau près de lui.

— Parce que tu as cru que j'allais te laisser partir ? Plutôt mourir, je rentabilise ma journée loupée. Cette nuit avec toi.

Son doigt s'approche de ma bouche et il la caresse en me fixant. Je frémis sous cette sensation qui s'empare de moi. Taehyung se penche et mordille ma lèvre dans un mouvement qui se veut assuré mais qui je le remarque est très hésitant.

Je ne bouge pas, je me contente de le laisser manger mes lèvres car il n'y a rien de plus agréable que de sentir sa salive contre la mienne.

— Oh continue mon amour.

— Oh mais- mais du coup t'es mon copain, je suis ton copain, on est des copains genre des copains comme genre je peux dire que je sors avec Jeon Jungkook et comme tu diras que tu sors avec Kim Taehyung ? Genre un couple, couple, amoureux, amoureux.

J'hallucine presque face à tous ces bégaiements. Et pour toutes réponses, je lui rigole au visage en le voyant faire la moue face à ma réaction.

— Oui, oui, oui et oui. Comme genre, je dirai au monde entier que j'ai le meilleur copain du monde et qu'il s'appelle Kim Taehyung. Mords moi encore maintenant.

꧁ 𝑱'𝒂𝒊𝒎𝒆𝒓𝒂𝒊𝒔 𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒓 𝒖𝒏 𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓 𝒆𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒋𝒐𝒊𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒂𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒂̀ 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒔 𝒂𝒄𝒕𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔.꧂

Toujours.

✿︎✿︎✿︎

Fin de chapitre !

Ok, c'était un chapitre très dur à écrire mentalement alors, je suppose que le lire n'a pas été plus simple pour vous...

Au moins, ce chapitre termine bien ! Mais c'était assez logique que Jungkook n'avait pas abandonné Taehyung pour le plaisir. Et donc la story de Hin-ah était bien un mensonge !

Mon Taekook est enfin en couple !!!

Et nous, on avance vers la fin. Dans 3 semaines, plus précisément 2 juillet, ce sera terminé. Je tenais donc encore à vous remercier pour tout l'amour que vous m'envoyez en rapport avec cette histoire !

On se dit à demain, kiss kiss <3

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