Chapitre 10


La tension monta entre Severus et le jeune Potter, jusqu'à l'explosion finale, lorsque Severus trouva le gamin plongé dans sa pensine.

Il était si furieux qu'il ne prêta pas attention à l'air désolé du jeune homme, et qu'il n'écouta pas ses pitoyables excuses. Il pensait juste qu'il allait prendre le flambeau de son père et de son parrain, et qu'il tenterait de l'humilier.
Avec une espèce de joie mauvaise, il pensa qu'il allait avoir une surprise désagréable s'il jouait à ce jeu là : Severus avait vieilli et était maintenant bien plus fort qu'autrefois. Si Harry Potter voulait l'humilier, il ferait en sorte de le détruire méthodiquement.

Il mit fin aux cours d'occlumentie, avec joie et soulagement, et fit irruption dans le bureau de Dumbledore pour l'en informer.
- Envoyez moi à Azkaban si ça vous chante vieux fou, mais j'en ai fini avec ce gosse !

Le Directeur avait soupiré, l'air soudain très vieux et avait acquiescé, sans protester. Si Severus n'avait pas été aussi enragé, il se serait posé des questions sur cette soudaine passivité.


Malgré ses craintes, Potter ne semblait pas avoir divulgué ce qu'il avait vu dans sa pensine. Personne ne le regardait autrement, et le gamin semblait se sentir réellement coupable, au point de tenter des excuses à plusieurs reprises, bien qu'il l'ait renvoyé systématiquement.

Le Ministère dans sa folie avait envoyé Ombrage jouer les despotes et le chaos se répandait dans l'école, attisé par les jumeaux Weasley - étrangement soutenus par la plupart du corps enseignant.
Bien qu'haïssant les élèves, Severus n'aimait pas cette femme stupide ni ses méthodes douteuses, et il se demanda depuis quand le Directeur était aussi idiot de la laisser traiter les élèves de cette façon.

Même lui n'était pas assez cruel pour employer une plume de sang, et quand Minerva l'avait découvert, il avait cru qu'elle allait monter aux rideaux. Il avait retenu sa trop sanguine collègue - pur produit Gryffondor - pour lui rappeler que si elle faisait un esclandre au sujet de l'envoyée du Ministère, elle perdrait sa place et cette cinglée aurait le champ libre.
Elle avait sèchement hoché la tête avait de s'éloigner d'un pas raide, la pointe de son chapeau semblant trembler d'indignation.


Et puis, Potter débarqua un jour devant sa porte, en proie à la panique.
- Monsieur ! Il... Voldemort ! Il est au Ministère et il a fait prisonnier Sirius ! J'ai essayé de l'appeler mais Kreattur a juré qu'il était absent ! Dumbledore n'est pas là et...

Severus l'avait dévisagé longuement, notant les pupilles dilatées et son souffle haché, alors qu'il semblait terrifié. Il ne voyait aucune raison logique pour l'idiot de chien galeux d'aller se jeter entre les griffes du Ministère aussi, il réprimanda sèchement le gosse.
- Cessez d'être stupide Potter et de me déranger pour des broutilles. Votre imagination s'est emballée, rien de plus.
- Mais... c'est comme pour Monsieur Weasley...
- En êtes vous certain ? Réellement ? Retournez dans votre dortoir et essayez de vous calmer. Et par Merlin ! Fermez votre stupide esprit !


Le gosse cligna des yeux, les mains tremblantes, et une grosse larme roula sur sa joue.
- Je sais que vous le détestez. Je sais qu'il a été horrible avez vous. Mais je n'ai plus que lui Monsieur. S'il vous plaît ! Il faut aller le chercher...

Severus soupira mais ne montra pas à quel point il était désolé pour ce gosse qui avait déjà beaucoup trop perdu.
- C'est un piège Potter. Retournez dans votre dortoir où je vous jure que j'ôterai tant de points à votre maison qu'il vous faudra une vie entière pour les regagner.

Toute couleur quitta le visage du garçon et il leva la main pour frotter vivement sa cicatrice. La peau était rouge et irritée, comme si ce geste était devenu habituel. Pourtant, Severus ne bougea pas, laissant le jeune homme faire demi-tour et repartir, tête basse et épaules voûtées.

*

Severus claqua la porte et se passa une main sur le visage, avant de se diriger vers sa cheminée. Il contempla les flammes un long moment, sans se douter que Potter et sa bande étaient en train de quitter Poudlard au même instant, puis jeta une poignée de poudre de cheminette avant de s'agenouiller devant l'âtre.
- Square Grimmaud.
Il plongea directement la tête dans la cheminée et plissa les yeux, essayant de distinguer si Black était dans son salon. Il hurla le nom de son ennemi de toujours, poings serrés.

Au troisième "Black", ce dernier arriva rapidement, renfrogné.
- Serv... Rogue.
Severus leva un sourcil intrigué, puisque c'était probablement la première fois que le fugitif se montrait aussi... poli.
- Tu devrais contacter ton filleul, Black. Il est persuadé que tu es au Ministère, tombé dans un piège grossier.

Sirius ne sembla pas avoir entendu puisqu'il plissa le nez et s'employa à ne pas regarder en direction de Severus.
- Écoute. Harry m'a dit... ce qu'il avait vu dans ta pensine. Il était désolé, mais il était surtout furieux et il m'a fait jurer de m'excuser. Tu as beau être un bâtard avec lui, il est décidé à ce que je présente des excuses pour tout ce que j'ai fait à Poudlard. Alors considère que c'est fait.

Le Maître des potions dut retenir une exclamation de surprise stupéfait. Il essayait d'ajouter cette information dans le puzzle complexe qu'était Harry Potter, et il se disait que plus il en savait, moins il arrivait à le cerner. Ce gosse était une énigme.

D'un coup, il jura en se redressant, se cognant presque la tête dans la cheminée.
- Tu as entendu Black ? Ton filleul pense que tu es en train de te faire torturer au Ministère de la Magie ! Je lui ai dit que c'était un piège mais compte tenu de notre... passif, je ne suis pas certain qu'il m'ait cru !

Sirius comprit immédiatement - visiblement il avait appris à connaître son filleul - et il n'hésita pas un seul instant.
- Vérifie s'il est dans l'école ou non. J'ai quelques membres de l'Ordre avec moi, je contacte Dumbledore et nous allons y faire un tour pour s'assurer que tout va bien.

Severus hocha la tête. Cependant, juste avant de couper la communication, il rappela l'homme qu'il exécrait.
- Black ? Sois prudent, ne te fais pas tuer. Le gosse a besoin de toi.

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