Un air de foire


Tantôt contournée, tantôt avalée

Une écharpe de brume m'enlace

Le soleil blanc l'irise.

Mon esprit veut divaguer.


Une aigrette passe,

Défiant la froide bise

Fouille dans les sillons grouillants de vie

Des champs endormis.


Auprès des étangs bordés d'arbres squelettiques,

Les langues de brouillard flottent,

Ornent la terre recouverte de glace.


Au loin se détache

L'allée de platanes vénérables

Décor et panache

De la foire déjà médiévale


Odeur de viandes et de châtaignes grillées

Sous la halle, aïeule oubliée,

Ces gestes ancestraux répétés

Aux saveurs de mon enfance égarée.

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