1. SMITH

Deux mois plus tôt
20 Septembre

Je ne reçois plus aucune nouvelles et j'avoue que je m'inquiète de plus en plus. Depuis le temps, Lucie doit savoir que je m'inquiète très facilement, et surtout quand elle rentre dans l'équation. En vain, je cherche encore ce que j'ai pu lui dire de mal, si j'ai fait un pas de travers qui résume son silence. Mais je ne vois rien. Je ne sens rien.

Sous la douche, je laisse l'eau couler sur les moindres recoins de ma peau, histoire de m'apaiser. Sauf que ça ne marche pas. Je suis énervé, et à la fois apeuré. La femme que j'aime a foutu le camp, m'a parlé pendant quelques semaines, puis plus rien. Zéro textos, zéro appels. Rien. Nada. Que dalle. Je commence à croire qu'elle m'a menti, et qu'elle cherchait simplement à se débarrasser de moi.

Rhaa, je me déteste quand je pense ce genre de chose. Cette nana me rend dingue dans tous les sens du terme. Littéralement.

Je souffle un bon coup, avant de sortir de la douche pour me nettoyer, me sécher et m'habiller d'un haut à manche longue assez chaud et un pantalon de travail troué. Aujourd'hui, avec Ivan, ses amis et Dany, on s'attaque à mon futur bureau. J'ai vraiment hâte qu'on déblaie cette vieillerie pour lui redonner de l'âge. Depuis quelques jours, ou surtout, depuis que je me suis lancé à quitter les pompiers pour monter ma propre affaire avec les petits jeunes, je me lève chaque matin, avec une joie immense. Mais elle s'arrête malheureusement à chaque coup d'œil jeté à mon téléphone, dont l'écran n'affiche aucun appel ou message.

Bon sang, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ce silence glacial ? La réponse à ma question : j'en sais foutre rien, merde. Je sais que je ne le saurais que si je vais la voir par mes propres yeux, mais je suis tellement en colère que je ne vois pas pourquoi c'est moi qui ferait le déplacement. Je me dis que la prochaine fois qu'elle rendra visite à son père, j'irais la voir.

Une fois prêt à commencer une nouvelle journée sans mon train-train quotidien à la caserne, je rejoins les gars dans un des petits cafés à proximité de la salle. Lorsque je me gare devant la grande vitrine où l'enseigne est signée, j'aperçois Ivan accoudé au bar et Dany installé à une table du bout. Il l'attend sûrement pendant que les commandes sont sur le qui-vive.

J'ouvre la porte qui fait tinter une petite sonnerie de bienvenu. Je salue Marta qui est au bar, d'un simple coup de tête amical, avant de rejoindre Dany. Il sourit, son portable dans les mains.

— Son nom ? je demande, curieux.

Dany relève les yeux, capte qu'il s'agit de moi, et pose son téléphone sur la table haute. Il me fait un clin d'œil malicieux, avant de se lancer.

— Bon, hier, j'ai un peu bu. Même beaucoup. J'étais parti dans un bar, dont je ne sais même plus le nom au fait, dans le but de prendre un petit verre tranquille, peinard et surtout seul. Mais tu me connais, j'suis pas contre une bonne compagnie. Surtout quand elle est bien bonne, il se moque.

Je ris discrètement. Il ne changera jamais lui.

— Elle s'appelle Gala et franchement c'était du lourd. Donc, j'étais en train de boire mon verre quand elle s'est approchée et s'est assise près de moi, pour me payer un autre petit verre. Apparemment, son mec venait de la plaquer, si j'ai bien compris. Enfin bref, on a bu, non pas un verre mais cinq je crois. Mais des petits. Tu vois le genre ?

J'opine de la tête. Je vois très bien le genre, et c'est bien ça qui me fait rire putain. Dany est un vrai charmeur et dragueur, mais il a bien raison, parce qu'il est loin d'être moche. En plus, il paraît que la barbe attire les femmes en ce moment. C'est une mode. Bon, je sais que Lucie aimait ça, surtout quand ma barbe chatouillait sa poitrine. C'était tellement bon pour moi aussi, d'entendre ses petits couinements.

— Tu m'écoutes mon pote ? me questionne, Dany.

— Excuse, tu disais ?

Il lève les yeux ciel, avant de rengainer son sourire de petit premier.

— En fait, c'est pas du tout ce que tu crois. Pour une fois, j'ai pas couché avec elle comme un irresponsable. Je pense l'avoir raccompagné chez elle, et pendant le trajet, on s'est amusé à prendre des photos. Mais genre pas des moindres. Regarde, il me tend son portable.

Je lève les yeux au ciel et me penche vers lui.

— Tu penses seulement l'avoir ramené ?

Il me donne une tape amicale dans le dos, avant de me montrer les fameuses photos. Déjà une bonne chose, ils n'ont pas pris la voiture. Ils sont bras dessus bras dessous, et ils font des grimaces horribles. Je ris, avant de tomber sur une photo encore plus hilarante. Dany tient toujours Gala par son bras, mais celle-ci l'a déjà remplacé par une belle blonde, qui l'embrasse ardemment.

— Alors comme ça tu t'es fait voler la vedette ? C'est dommage, je ricane.

— En fait, je commence à croire que c'était pas un copain qu'elle avait, mais une copine. M'enfin, c'était sympa cette soirée, je me suis bien amusé.

C'est à mon tour de lui donner une tape sur l'épaule.

— Toujours pas de nouvelles de Lucie ?

Il grimace, et moi aussi.

— Non. Et puis de toute manière, c'est son choix. Si elle ne veut plus me parler soit, je continuerai à faire la conversation à son répondeur.

— Peut-être qu'elle a perdu son portable ou alors, peut-être qu'elle est débordée avec ses cours. Tu sais, c'est pareil pour Léna. Il m'arrive qu'elle ne m'envoie un message que le week-end et encore. Je ne m'en fais pas, je la connais par coeur.

Je hoche la tête et comme je n'ai plus envie de parler du manque de communication entre moi et Lucie, je profite qu'il me parle de Léna, pour lui demander de ses nouvelles.

— Elle va bien, écoute. Elle m'envoie de tant à autre des photos de la belle ville de Chicago. Sa famille est tout près, et elle la rend heureuse même si on lui manque terriblement.

— Tu parles ! Elle n'avait pas à partir ! je plaisante.

Il rit, en secouant la tête.

— Elle m'en avait légèrement parlé avant qu'on vienne s'installer à Mesa, et j'avoue que je n'y avais pas cru. Je lui ai dit qu'on serait trop bien ici pour qu'elle parte sans prévenir et qu'elle lâche tout. Mais que veux-tu, je l'ai toujours vu bosseuse. Même si ça été très compliqué à Chicago.

— Est-ce que tu sais si elle parle à Lucas ? Parce que de mon côté, j'ai bien essayé de lui parler de Léna, mais c'est un peu compliqué et puis j'ai l'impression que Julia, celle qu'on a rencontré la dernière fois, n'est pas qu'une conquête si tu vois ce que je veux dire.

Dany me sourit faiblement.

— Je garde espoir, parce que je ne l'ai jamais vu si amoureuse. Mais il est clair qu'elle pense à lui, elle m'en parle des fois sans s'en rendre compte. Sauf que lorsque c'est moi qui en parle, elle se ferme comme une huître, il me confie. C'est Lucas qui t'a laissé penser ça ?

— Tu sais, il travaille très dur pour devenir pompier professionnel. Il passe à la salle de sport de John des fois, et je le vois. On discute. Il m'a expliqué que Julia est la meilleure amie de Cherryl, une fille de son groupe de soutien. Elle ne vit pas très loin de chez lui, et comme elle vit en collocation avec Cherryl et qu'il vient la chercher à chaque séance, ils se croisent beaucoup, ils discutent beaucoup aussi. Dernièrement, c'est à dire la semaine dernière, il m'a dit qu'il l'avait invité à venir manger à l'extérieur. C'est presque sérieux.

— Han-han.

Je vois Ivan se rapprocher de nous avec des verres.

— Si tu veux mon avis, soit il essaie d'oublier Léna avec Julia, sauf que c'est une mauvaise idée ; ou alors, il est vraiment mordu. Mais, je pensais que Léna et Lucas, c'était un coup de foudre.

— Depuis quand tu es aussi romantique ? il se moque.

— Tais-toi, je suis sûr que tu l'es aussi au fond.

Il sourit malicieusement.

— Tu viens de me démasquer. Je vais devoir te tuer, désolé.

Je lève les yeux ciel, avant de saluer Ivan qui est maintenant à notre hauteur.

— C'était long, je sais. Comme je t'ai vu rentré pendant que j'attendais pour nos boissons, je me suis permis de te prendre un café.

— Génial, merci.

Je bois aussitôt une gorgée. Il est tout chaud et délicieux, comme d'habitude. Marta les fait si bien, avec tant d'amour. Depuis le temps qu'on vient ici pour notre petit déjeuner, je ne peux m'empêcher de commencer une bonne journée.

— On tape enfin dans ton futur bureau, patron ! plaisante Dany.

— Ouais enfin, je soupire. J'ai l'impression que ça passe tellement vite. Dire qu'en novembre, les travaux se finissent.

Ivan soupire à son tour avant de prendre une grande gorgée de son café.

— Je vais enfin pouvoir commencer mes entraînements.

Il est tout excité par cette nouvelle et j'avoue que moi aussi. John m'a dit que j'étais prêt, qu'il était prêt à me voir m'envoler tout seul. Normalement, il passe à la fin des travaux pour voir le final. En plus, les matériaux doivent arriver au début du mois de Novembre. Tout sera prêt. Il ne manque plus que mon site internet m'envoie mon diplôme de coach sportif certifié par l'État.

— Vous allez enfin pouvoir boxer, c'est le pied ! s'exclame Dany.

— Tu continueras toujours à nous apporter tes pâtisseries, hein ?

Ivan a passé tout son temps à les dévorer pendant le travail. Je crois qu'il est tombé amoureux des cookies de Dany.

— Bien sûr, je sais que vous en raffoler.

— C'est bien plus...

Ivan commence à parler, mais j'arrête de l'écouter, lorsque j'aperçois une silhouette familière franchir le seuil de ce café. Je connais cette carrure et ces cheveux en touffe. Paul se retourne et je le vois en train de parcourir la salle des yeux. Il cherche quelqu'un. Sans plus attendre, je l'interpelle en lui faisant un signe de la main. Il me remarque au bout de quelques secondes, et me sourit.

— Salut, il commence.

— Salut. Assied-toi, je lui propose.

Alors que je m'apprête à faire les présentations, Dany s'en charge en tendant sa main à Paul.

— Dany, je suis un ami de Samuel.

Je vois un sourire se dessiner sur le visage de Paul.

— Paul, je suis aussi un ami.

— Et voici Ivan, le poulain de Samuel.

Je rigole en secouant la tête. J'en ai marre des fois de ce mec, mais il est super.

— Ravi, tu vas voir c'est le meilleur.

— Je le sais ça, et j'aspire à devenir meilleur que lui.

Je bois une gorgée de café en les entendant dire que je suis le meilleur en boxe. Je n'en suis pas si sûr, mais je les laisse dire. Ils parlent tous les trois ensemble pendant quelques minutes, avant que Paul ne se retourne vers moi. Je me demande bien pourquoi il est revenu de New Jersey. J'espère qu'il ne s'est rien passé.

— Comment va ton père ? je questionne.

Il déglutit.

— Il nous a fait une belle à frayeur, à moi, ma sœur et ma mère. Tu sais, je t'ai dit qu'il avait fait une chute.

Je hoche la tête.

— Sa chute a enchaîné sur un traumatisme crânien, mais heureusement, il est hors de danger maintenant.

— Tant mieux.

Il soupire, en se frottant nerveusement le front. Puis, il appelle un serveur pour commander une limonade. Je profite qu'il me soit de côté pour observer l'hématome qui s'étant le long de sa joue pour venir cueillir ses lèvres méchamment. Brutalement, une alarme s'enclenche dans mon esprit. Elle clignote rouge et à une vitesse rapide. Sa blessure ne me dit rien qui vaille. A t-il des ennuis ?

Je n'ai pas le temps de me poser plus de question. Paul retourne sa tête vers moi et décerne en moi, un changement d'humeur. On a beau avoir été refroidi, lui et moi, par rapport à toute cette histoire, il a été mon meilleur ami et il me connaît. Il me connaît peut être même plus que je ne le crois.

Paul fronce les sourcils et comprend de suite. Il me fait aussitôt un signe de tête que moi seul remarque. Dany et Ivan sont trop occupé à parler et à boire.

— Tu me payes un autre verre avant que tu ne partes travailler, Samuel ?

Je plisse les yeux, avant d'accepter sa demande. Dany et Ivan se lèvent comme un seul homme.

— On va commencer le boulot. Sois pas trop en retard, patron ! me rappelle Dany.

Je lui adresse un sourire.

— A plus tard, j'espère, il salue Paul.

Ils sortent par la grande porte et nous laisse à nos affaires. Paul s'installe à un des tabourets de bar, et moi, près de lui. Il commande deux bourbons. Je passe et lui accorde ses deux verres. Plus que ravie, il me remercie d'un grand sourire.

J'ai bien le souvenir que Paul aimait boire, oh oui, il aimait ça autant que moi. Mais de si bon matin, mon inquiétude se renforce de plus en plus.

— Pourquoi tu es là Paul ?

Je décide de lui poser la question clairement, afin d'avoir le plus d'information possible. Paul ne me répond pas tout de suite. Au lieu de cela, il boit son premier verre de bourbon cul-sec. Ensuite, il pose son coude sur le rebord en marbre du bar. Son regard devient grave et son expression sérieuse.

— J'étais revenu pour avoir des nouvelles de toi et de Lucie, je te le jure. Comme d'habitude, je suis rentré chez moi, normalement.

Il s'arrête là. Sa voix ne tremble pas pourtant, mais je sens un trémolos au plus profond de sa gorge. Mes yeux dans les siens, j'arrive à voir que ses pupilles sont ternes et que le blanc autour est rougis, comme s'il avait trop bu ces derniers temps ou alors...

— Ils t'ont retrouvé, c'est ça ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ces fumiers ?

Ma voix grossit, et mes poings se renferment sur le verre que je viens juste de boire sans m'en rendre compte.

— Comme tu dis, et ces fils de pute ne m'ont pas raté. J'ai des hématomes un peu partout et celui que j'ai au visage n'est pas le pire.

Je me retiens de cogner le bar, même si j'en meurs d'envie. Pour me canaliser, j'imagine la tête de Carter devenir écarlate et mes mains enserrer fortement sa nuque. Je l'étouffe puis je lui brise la nuque d'un coup sec.

— Mais ce n'est pas si grave. Je vais m'en sortir comme toujours, il rit nerveusement. J'ai repris dans l'information, et j'ai découvert que Lucie était à New York. Je pensais que tu devais la garder en sécurité près de toi, Smith. Que s'est-il passé bon sang ?

Je serre les dents.

— Comme tu dis, il savent parfaitement qu'elle est à New York. Ce n'est pas moi qui ait fuité de ce côté. Qui a bien pu les mettre au courant ?

— Ils ont des yeux et des oreilles partout. Il faut qu'on soit beaucoup plus malin à l'avenir, rétorque t-il.

J'acquiesce en silence, en reprenant un fond de bourbon. J'en ai besoin pour me concentrer sur le fait que les cogner tout de suite n'est pas la bonne solution à prendre.

— Tu n'as pas répondu à ma question. Pourquoi elle est à New York et pas ici, avec toi ? Je ne comprends pas très bien. Vous aviez l'air heureux.

Je me passe nerveusement une main sur le visage. De toute manière ce sont des choix qu'il ne pourra pas comprendre. Il est trop borné.

— Elle a fait un choix.

— T'as foiré, c'est ça ?

Je baisse la tête. Complètement. J'ai complètement foiré en lui gueulant dessus de cette manière. Mais il faut me comprendre. Savoir qu'elle parle à Alban alors qu'elle est censée le haïr de tout son corps pour ce qu'il lui a fait subir, m'a fait voir rouge. Les mots sont sorti tout seuls de ma bouche et je les regrette amèrement. Je sais qu'elle m'aime et que sa déclaration était vraie. La plus vraie et la plus rafraîchissante que je n'ai jamais ressenti. C'est simple, j'ai senti mon coeur palpiter et le volcan qui l'abrite, exploser. Je n'ai jamais été aussi heureux que lorsque je l'ai entendu me dire, même me souffler, les mots que j'attendais tant.

— Bon, je prends ça pour un oui. Putain, Samuel ! Qu'elle reste, ça t'aurait épargné cette mission suicide ! il grogne entre ses dents.

Il est clair que si elle était à mes côtés, il me serait plus facile de la protéger contre ces hommes, mais cette mission me colle à la peau depuis la mort subite d'Alban. Il a été tué par ces hommes pour crédit non payé. Le prochain sur leur liste, c'était moi. Et c'est encore moi, malheureusement.

Je ne peux même pas parler, Paul enchaîne.

— J'étais là.

Il se resserre, lui aussi, un verre de bourbon. Il l'avale à une vitesse phénoménale, avant de faire tinter son verre sur la surface du bar.

— Comment ça, tu étais là ?

Il déglutit difficilement, en observant tout autour de lui. Lorsque la voie paraît libre, il se penche vers moi.

— J'ai tout entendu, et j'ai même enregistré votre conversation. Je compte bien les faire tomber un jour ou l'autre, j'ai sauté sur l'occasion.

— Tu m'as suivi ? je m'exclame, abasourdi.

Il me donne un léger petit coup sur la tête, qui hélas m'agace plus qu'autre chose, mais je me contrôle. Je commence à me demander depuis combien de temps il est revenu, et s'il joue les fouines depuis longtemps.

— C'est pas le plus important que je t'ai suivi, Smith. J'avoue, je suis ici depuis au moins quelques semaines et je t'ai suivi pour être là au cas où il t'arrivait quelque chose. On n'est jamais trop prudent.

— Tu me surveille depuis combien de temps, en douce ?

Il grimace.

— Depuis seulement quelques jours. Mais, je suis revenu en coup de vent quelques temps après mon départ de l'hôpital, et  j'ai pris contact avec Rodrig, mes yeux et mes oreilles sur le terrain quand je suis absent. C'est là qu'il m'a fait parvenir une conversation entre Antoine et Victor, qui parlaient justement de ta venue surprise et du pacte que vous alliez éventuellement passer. J'ai pris toutes mes dispositions en plaçant plusieurs caméras dans les endroits les plus fréquents où ils discutent. Lorsque j'ai appris qu'ils allaient te faire passer un accord avec eux, j'ai voulu te prévenir de ne pas y aller, mais c'était déjà trop tard. Je suis arrivé en même temps que toi devant les faits. J'ai écouté, enregistré et je me suis barré.

J'avale ses paroles d'une traite. Le fait qu'il ait posé des caméras dans les moindres endroits qu'ils fréquentent me rend fier de lui, et de son intelligence. Mais j'ai peur qu'on se fasse prendre. Ces types sont tout aussi futés que nous, si ce n'est plus.

— Tu es vraiment revenu pour nous ? Pour moi et Lucie ? Pour savoir comment on va ? Ou alors, tu es là pour passer à l'action ?

Il lève les yeux au ciel.

— Tu penses vraiment que je ne pense qu'à ma pomme ? Je ne me suis pas bien fait comprendre alors. Samuel, ces gars-là, je les hais. Ils ont menacé ma famille, ils t'ont menacé et ont profité de ma faiblesse pour te faire du mal, pour nous détruire. Je veux qu'ils en payent le prix. Et je suis revenu pour me battre avec vous, pas contre vous. Tu compte pour moi, comme Lucie compte aussi. Je suis venu pour vous, et pour qu'on les fasse plier une bonne fois pour toute.

La détermination dans sa voix me fait frissonner. J'ai l'impression de retrouver l'ami d'avant, ou peut être que tout simplement, il n'a jamais disparu.

Je plante au plus profond mon regard remplit d'adrénaline dans le sien.

— La tâche sera rude, mais je compte bien les faire perdre. C'est nous qui remporterons cette victoire.

— Oui, c'est nous.

Nous nous servons un dernier verre, pour trinquer. La descente de l'alcool dans nos gorges est mortelle et j'ai l'impression de revivre.

— Pourquoi ne venir que maintenant ? je l'interroge.

— Parce que j'ai décidé que je serais du voyage pour Madrid.

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Salut tout le monde ! Comme prévu, j'avais annoncé que je commencerai à publier vers la rentrée donc septembre, et comme pour moi la rentrée se déroule demain comme pour certains et certaines d'entre vous, j'ai trouvé ça cool de le publier maintenant pour que vous puissiez lire un avant-goût plus concret de ce que vous allez avoir dans ce tome, cet ultime tome ! Dîtes-moi par commentaire ce que vous avez pensé de ce premier chapitre !

Bisous et courage pour ceux et celles qui comme moi reprennent demain le chemin des études... ou du travail...<3 Je vous kiffe.

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