28. LUCIE

/!\ Chapitre non corrigé ! Bonne lecture mes chouchous /!\

Voilà une bonne semaine que Léna nous a quitté pour Chicago. Samuel m'a dit avoir des nouvelles d'elle, depuis qu'elle a posé les pieds sur la terre ferme dans l'État de l'Illinois. Apparemment, tout se passe bien pour elle, et sa famille qui est très heureuse de la revoir. Pendant ces quelques jours, elle a dit également qu'elle pourrait reprendre ses études en sociologie dans la prestigieuse Université de Yale. Je suis tellement heureuse pour elle. Sa joie sait mettre du baume à mon coeur, qui vacille entre les moments de bonheur et de douleur.

Aujourd'hui, je me rends chez mon père pour y rester tout le week-end. Il a rendez-vous avec le médecin qui suit ma mère depuis le début et a enfin accepté que je l'accompagne. Accepter est peut-être un bien grand mot, parce que j'ai vraiment insisté, mais le principal, c'est que je vais enfin pouvoir mettre un point d'éclaircissement sur les nombreux fardeaux que porte ma mère.

Le trajet jusqu'à la maison, est silencieux. J'ai la forte impression que Samuel est triste de me voir partir après avoir passé plus d'une semaine à ses côtés. D'humeur taquine, je laisse glisser mon index sur sa joue, avant de me perdre à l'intérieur de son cou. Je vois les muscles de Samuel tressaillir, si bien que je finis ma course sur son ventre.

— Qu'est-ce qui t'arrive tout à coup ? il me demande, hilare.

— Je n'aime pas te voir triste, j'avoue sérieusement.

Il me jette un regard remplit d'une lueur magique, avant de rediriger ses yeux sur la route. Je sens soudainement ses doigts se faire plus pressants autour des miens, comme s'il voulait me faire passer un message.

— Je m'étais habitué à ce que tu vives avec moi, dans ce petit appartement, mais je comprends tout à fait que tu veuilles retourner chez ton père. Ta mère a besoin de toi, elle aussi. En plus, j'ai tout un tas de trucs à faire ce week-end. A commencer par mon rendez-vous avec monsieur le maire.

— Oh, attention, je siffle.

Je me souviens du soulagement qui s'est peint sur son visage quand il a réussi à avoir ce rendez-vous avec le maire de Mesa. Mais c'est son grand sourire qui me marque le plus.

— Et puis, je dois revoir Ivan et ses amis, pour une dernière petite vérif' au niveau du lieu. Voilà, il soupire.

Il me jette un petit coup d'œil, en grimaçant. Je vois bien qu'il est stressé, ce qui continue à me surprendre. Smith le gros dur s'est changé en Samuel l'homme aux grands projets.

— Tout va bien se passer. Tu me tiens au courant, n'oublie pas, je déclare. Et si jamais, ça ne marche pas, chose qui est impossible, et bien, on ira s'éclater quand même à boire des verres.

Samuel rit, avant de prendre la première à droite qui nous mène jusque dans ma rue. Ma maison est au bout.

— Je crois que j'ai méchamment déteint sur toi, il plaisante.

Je secoue la tête, en levant les yeux au ciel. Une fois devant chez moi, Samuel se gare et m'emprisonne dans ses bras robustes pour un dernier baiser long et langoureux. Heureusement, mon père est parti faire quelques courses.

— On se revoit Lundi, hein ?

Je dépose à mon tour un doux baiser sur son nez.

— Oui, à Lundi.

Je sors de la voiture tout en le saluant de la main.

— Lucie ? j'entends la voix suave de Samuel.

Je me retourne, en fronçant les sourcils. Il tapote nerveusement son volant, tout en prenant soin de me regarder attentivement.

— Promets-moi d'être prudente, OK ? Appelle-moi si jamais, il y a quoique ce soit.

Je fonds littéralement. Parfois, je me demande pourquoi ça m'est arrivé à moi. Pourquoi Samuel m'a choisi moi, et pourquoi j'ai le droit à tant de tendresse et d'attention.

— C'est promis. Et puis, je ne peux décidément pas rater ton numéro vu la grosseur que tu as soigneusement pris pour écrire ton prénom.

Il rit, avant de secouer la tête, fier de lui.

— N'oublie pas le rôle que je me suis attribué aussi, il plaisante.

C'est à mon tour de secouer la tête. Lorsque je le vois démarrer, je lui fais un dernier signe de main, puis j'entre enfin me réfugier dans le canapé de mon père. Sans attendre une minute, j'allume la télévision et zappe sur plusieurs chaînes, avant de trouver mon bonheur avec un programme sportif. Je m'assoupis aussitôt, fatiguée de notre nuit folichonne. Samuel m'a gentiment proposé, hier soir, si je voulais remettre notre séance de danse. J'ai accepté.

— Ma puce, je vais préparer des macaronis pour ce midi, me souffle mon père, aux creux de l'oreille.

J'ouvre lentement les yeux, tout en me retournant vers lui.

— Il est quelle heure ? je demande, la bouche pâteuse.

Mon père jette un coup d'œil à sa montre, avant de partir ranger les courses dans la cuisine.

— Il est midi trente. Je t'avoue que j'ai fait quelques petits achats en trop, le médecin de ta mère m'a dit hier, que ça serait bien qu'elle sorte un peu, avant qu'elle ne soit véritablement cloisonnée dans ce foutu hôpital. Donc, normalement, si les résultats sont bons, elle devrait venir manger demain midi à la maison après le rendez-vous.

Un sourire nait sur mes lèvres. Prises d'un élan de joie, je me relève aussitôt pour aller embrasser mon père. Il paraît d'abord surpris, puis finalement, il participe à mon excès de bonne humeur.

Je l'aide à ranger les affaires dans les différents placards et dans le réfrigérateur. Ensuite, nous préparons ensemble les macaronis. J'aime ce moment, parce que j'ai la sensation que cela fait une éternité qu'on a pas fait quelque chose, tout les deux. Depuis que Maman est tombée malade, nos sorties se résument à elle, ce qui est normal. Mais, un moment tout les deux sans rien d'autre, les pensées ailleurs que sur les résultats de Maman, ça me fait du bien. Tellement de bien.

— Smith n'a pas voulu rester ? Il y aurait eu assez pour trois, s'interroge mon père.

— Il a beaucoup à faire, tu sais. Il souhaiterait rénover une ancienne salle de sport, celle de son enfance en fait, pour devenir coach sportif. Plus axé sur la boxe.

Mon père fronce les sourcils, en plantant sa petite cuillère au fond de son yaourt. Je l'interroge du regard, curieuse.

— Il abandonne sa carrière de pompier ?

— Ouais. Tu sais, il n'était que pompier volontaire et comme je te l'ai dit, sa vraie voie, c'est la boxe, le sport et tout ce qui va avec. Je suis heureuse pour lui, je débite, en mangeant un bout de ma banane.

Mon père secoue la tête, tout en finissant son dessert.

— Je suis très content pour lui, moi aussi. S'il a trouvé sa voie, c'est ce qui peut lui arriver de mieux dans sa vie, déclare t-il. Mais, lui as-tu parlé du tien, de projet ?

Je ferme les yeux pendant quelques minutes, tout en me passant une main dans les cheveux. Je crève de chaud tout à coup. Nous ne sommes qu'au milieu du mois de juillet et la chaleur se fait ressentir comme s'il s'agissait d'un putain de mois d'août.

— Excuse-moi ma puce, je pensais peut-être que tu avais changé d'avis, et que tu avais réussi à lui avouer le fait que tu reprenais tes études cette année. Je sais à quel point c'est dur de mentir à la personne qu'on aime pour ne pas lui faire de mal.

— Je le lui dirais lorsque le moment sera venu. Dans un premier temps, j'aimerai qu'il puisse vivre pleinement son projet, sans que ma décision interfère. Tu imagines si je lui disais maintenant ? Je le connais maintenant, et je sais qu'il ne tiendrait même pas une minute sans exploser. Je sais aussi, que plus le temps passe, plus je laisse cette bombe à retardement, grossir. Mais, je ne veux pas lui faire du mal. Pas maintenant, alors que la vie semble lui sourire un peu, je lance, déterminée. Non, il m'a toujours protégé depuis, toujours préservé, c'est mon tour maintenant, de le faire avec lui. Même si je sens que la fin ne sera pas des plus calmes. Il va me haïr, mais au moins, il aura un vrai projet derrière lui, une vraie quête, une vie qui lui convient enfin.

Oui, je suis décidée à le laisser profiter pleinement de son projet qui devient presque un rêve pour lui. Je ne veux pas l'embrouiller avec mes affaires d'études. En plus, je n'ai même pas envoyé de mail à NYU pour savoir s'il reste des places pour le Master en psychologie que je veux faire, cette année. Mais je vais sûrement le faire ce week-end, parce que j'ai pensé à ramener mon ordinateur avec moi.

— C'est dans ces moments-là que je me dis, que tu es bien plus forte que tu ne le penses, ma puce. D'abord, tu as essayé tant bien que mal de sauver Alban de ses démons, mais ça n'a pas marché, il a fini par s'en aller. Puis, maintenant, tu protèges Smith de ton départ avec détermination, il souffle, les yeux brillants. Tu l'aimes aussi comme il t'aime Lucie, et je sais que tu le sais au fond. Mais comme je crois déjà te l'avoir dit, je comprends parfaitement que tu veuilles reprendre tes études parce que tu es passionnée, et aussi parce que revenir à New York pourra peut-être t'aider à relativiser, à enfin abandonner ce poids qui te reste sur le coeur. Oui, j'ai bon espoir que cette bouffée d'air loin d'ici, soit bénéfique pour toi. Pour vous deux.

Je me lève de ma chaise, pour prendre mon père dans mes bras, pour la deuxième fois. Je l'embrasse sur son crâne qui commence à se dégarnir.

— Tu me chatouilles, il ricane.

— Je t'aime tellement papa.

— Et moi, je t'aime encore plus, ma puce.

Comme nous avons presque fini de manger, tous les deux, je commence à ranger la table. Pendant que j'entreprends de faire la vaisselle, je repense à ses paroles. Il parle systématiquement de mon départ et de la réaction de Samuel, mais jamais, de ce qu'il va ressentir lorsque je quitterai encore les murs de cette maison.

Aussitôt, je me retourne vers lui. Il est en train de finir sa bière, les yeux rivés sur les informations à la télévision.

— Papa ?

— Oui ?

Il tourne la tête vers moi, nos yeux sont soudés.

— A chaque fois que je suis partie de la maison, tu n'as rien dit, enfin, tu n'as rien fait sentir. Je sais que me voir partir te fait un pincement au coeur, enfin je l'espère, j'abrège doucement. Je me sens mal, très mal, de te laisser seul et avec maman qui va de plus en plus mal.

Il penche la tête sur le côté, en me souriant faiblement.

— Ma puce, tout va bien, je gère. Tu sais comme notre famille a dû faire face à bien pire.

La conversation est close. Je soupire un grand coup, avant de reprendre là où j'en étais.

— Je vais monter à l'étage faire une petite sieste. Tu fais un petit tour dans le jardin, si tu veux. Il fait très beau, et je me souviens combien tu aimais parler aux fleurs quand tu étais petite.

— C'était quand j'étais petite, papa. Mais tu as raison, je vais aller m'exposer au soleil pour essayer d'être moins blanche, je lui souris.

Il pose ses grandes mains sur mes épaules, avant de disparaître dans les escaliers. J'entends la porte se refermer derrière lui et c'est à cet instant, que je choisis de laisser échapper une expiration bien trop lourde.

J'ai vite fait de finir la vaisselle. En passant dans le jardin, je laisse mes doigts effleurer les plantes et les fleurs qui bordent le tour de notre parcelle. Je respire, en même temps, l'air de la nature, qui me revigore.

Après, je ne sais combien de temps, je reviens m'installer à la terrasse avec mon ordinateur et mon téléphone portable. Une fois mon ordinateur allumé, je clique sur la barre de recherche pour faire un petit tour sur le site de l'université. Je m'imprègne une dernière fois de l'air étudiant, puis je me dirige sur ma boîte mail afin de relancer une année là-bas pour mon Master. En n'oubliant pas, de mettre mon dossier complet. J'hésite un moment à envoyer ce message, si bien que mon portable vibre et laisse en suspend l'action que je m'apprêtais à faire.

Je suis surprise de voir qu'on essaie de me contacter sur mon profil Facebook. Profil que j'avais complètement oublié. Curieuse, j'ouvre le message pour voir qu'il s'agit de mon amie Charlotte. Un sourire naît sur mes lèvres, et je sens un soulagement me prendre tout entière. Peut-être est-ce le fait de savoir que je ne serais pas seul, l'année prochaine, à NYU. C'est rassurant, oui.

"Coucou ma petite Lucie ! Voilà longtemps qu'on ne s'est pas vu. Pas depuis ce fameux jour où tu dormais dans une bagnole, si je me souviens bien ;) Écoute, j'espère que pour l'année prochaine c'est bon ! Il y a une chambre de libre dans ma coloc en tout cas. On est deux filles avec moi, et deux mecs. Ils sont très sympas. Bon, bas, tchuss !"

Mon sourit s'accentue encore plus. Sans plus tarder, je lui réponds.

"Salut, Charlotte ! Je viens à l'instant d'envoyer mon mail pour renouveler mon année. Je vais repasser ma première année de Master et c'est bien comme ça. Pour la coloc, c'est une chouette idée :) Je crois que j'ai vraiment besoin de reprendre ma vie en main et ça commence par mon vol pour New York. A très bientôt ma petite roussette !!"

Sur ce message, j'envoie mon mail et éteint de suite mon ordinateur.

— Oui, je vais reprendre ma vie en main ! je déclare, d'une voix forte.

Mon portable se remet à vibrer. Cette fois ce n'est pas Charlotte. C'est Samuel. Je ris encore en voyant comment il s'est renommé. Pas trop modeste, je dis, moi.

SAMUEL LE BOYFRIEND SEXY : Tu me manques déjà.

Mon coeur rate un battement. Lui aussi, me manque déjà et surtout en sachant ce que je viens de faire. Maintenant, je suis sûre qu'il me manquera, même s'il est tout près, juste à côté de moi. C'est affreux cette sensation, mais je sais que j'ai pris la bonne décision. Et s'il m'aime comme il le dit si bien, alors il sera capable de l'accepter.

MOI : Tu me manques aussi. Demain, je vais voir ma mère, elle vient à la maison.

Il me répond dans la seconde qui suit.

SAMUEL LE BOYFRIEND SEXY : C'est génial, je suis content pour toi. Bon, toi aussi, tu me dois aussi un check-up demain ! Bon, je te laisse, je vais prendre un verre avec Lucas. Je sens qu'il a besoin que je lui remonte le moral, mais il est trop fier pour me l'avouer.

Je secoue la tête. Il est pareil. Mais je ne fais pas la remarque, non. Au lieu de cela, je leur souhaite une bonne sortie, tout en faisant promettre à Samuel de faire un bisou de ma part à Lucas. Par conséquent, il me promet.

L'après midi passe vite. Mon père reste au moins deux heures à dormir dans sa chambre, avant de descendre me rejoindre dans le jardin. Nous discutons à travers les souvenirs que cette maison a construit avec nous, puis j'avoue à mon père, avoir contacté l'école pour m'inscrire à nouveau. Il me sourit et vient me prendre dans ses bras.

— Tu me manques terriblement, voilà ce que ça me fait, quand tu pars d'ici. J'ai peur de rester seul, d'affronter la maladie de ta mère seul sans toi, à des kilomètres d'ici. Mais, on m'a toujours appris qu'on faisait des enfants pour qu'ils prennent un jour leur envol, pour qu'ils vivent leur vie. Alors, je ne veux pas que tu te prives de tes études parce que ta mère est en phase terminale et parce que ton vieux père se sent abandonné sans elle. Non, je veux que tu ailles à New York, que tu fasses ce dont tu as envie. Tu passeras quelques week-end ici, si tu veux. Mais pars, je t'en prie.

Je considère mon père, pendant qu'il regarde au loin, le soleil qui commence à baisser dans le ciel. Les larmes coulent abondamment sur mes joues, je ne peux pas les retenir. Je suis heureuse qu'il ait enfin réussit à me confier une partie de son mal-être. Je sais qu'il a déjà essayé de se foutre en l'air et qu'il a déjà pleuré tant de fois, mais jamais quand j'étais là. Je n'imagine pas ce qui pourrait passer par la tête, quand je serais partie.

— Si tu me promets chaque jour de m'appeler et de me dire exactement ce que tu ressens, alors je me sentirai prête à repartir à New York.

— C'est promis, ma puce, il souffle tout bas. Allons manger, maintenant.

La joie revient lors du repas, lorsque mon père m'énumère les choses qu'il a prévu pour Maman. Elle aura droit un repas de reine, avec l'entrée, le plat et le dessert. Je sens la hâte qu'il a, à l'idée de revoir Maman traverser l'entrée de cette maison. La maison qu'ils ont acheté ensemble après plusieurs années de cotisation et un bébé — moi, donc — sous le bras.

— La nourriture à l'hôpital, c'est pas du cinq étoiles, moi je te dis.

Je ris avec lui. Ces moments de complicités vont vraiment me manquer.

Après avoir débarrassé la table, mon père part s'asseoir devant son film de combat, pendant que je remonte dans ma chambre. Je me lave tranquillement, avant de me mettre en pyjama. Une fois que je suis prête à me coucher, je me glisse dans les draps propres de mon lit. J'observe mon plafond, légèrement craqueler par endroit. Mon portable me sort de ma rêverie. Je l'attrape pour m'apercevoir que Samuel est en train de m'appeler. Tout de suite, je décroche.

— Allô ?

Je me sens bête de dire ça, alors que je sais que c'est lui.

— Comment tu vas, Dove ?

Je fronce les sourcils, en souriant bizarrement.

— Vous avez dû vous tromper de numéro, monsieur, je plaisante.

J'entends Samuel soupirer. Je me surprends à vouloir désespéramment sentir son souffle chaud contre ma peau. Tout tourne à l'obsession.

— J'étais en train de te regarder inscrite sur mon poignet, dans toute ta splendeur.

Je me rappelle soudain de sa colombe tatouée sur son poignet, qui lui fait penser à moi. C'est la première fois que je pense à faire un tatouage à mon tour. C'est vrai, je n'ai rien pour lui signifier que je tiens à lui, inscrit sur mon corps. Lui, il a sa colombe.

— Tu n'aimes pas le surnom ?

— Si, si. Je ne pensais plus à la colombe sur ton poignet, mais j'adore.

Il soupire d'aise.

— Tu me manques vraiment beaucoup, Lucie. Je ne me pensais vraiment pas capable d'aimer une personne.

Je reste silencieuse.

— Ta voix ne me suffit pas. J'aimerai sentir ton corps contre le mien, et ton coeur battre contre le mien.

Je ne réponds rien, tous est bloqué.

— Je sais, je sais. Tu voulais qu'on aille doucement et c'est ce qu'on fait pas vrai ?

Sa voix est nerveuse.

— Oui, oui.

— Tu me rassures. Tu sais depuis que je me suis énervé contre toi à cause de ce mec et de ses messages, je me sens affreusement mal. J'ai l'impression que ce n'est jamais assez, que je t'ai blessé et que ça restera. J'ai vu dans tes yeux, j'ai ressenti ta peur et je déteste savoir que je peux te faire peur.

Je prends une grande respiration, je déteste le fait qu'il soit triste à cause de cet épisode, encore.

— Samuel, calme-toi, je t'en veux pas. Ta colère était justifié, et maintenant tout va bien, d'accord. Tu n'as pas à t'inquiéter. Bon, tu as raison sur une chose, je ris. Ta voix ne me suffit pas, non plus. J'aimerai t'avoir près de moi, être dans tes bras et ressentir ta chaleur m'envahir.

— Tu veux qu'on essaie quelque chose ?

Je hausse les épaules, tout en me rappelant qu'il ne peut pas me voir. Quelle gourde.

— Qu'est-ce que tu veux me faire essayer ?

Il ne répond pas tout de suite. Soudain, tout fait tilt dans ma tête.

— Tu es dans ton lit ?

— Oui, toi aussi ?

Ma voix est prise de désir, subitement. D'excitation aussi.

— Ouais, et je suis nu sous les draps.

A présent, un long frisson me passe entre les reins pour venir se nicher dans les profondeurs de mon intimité. La voix rauque de Samuel me fait savoir qu'il est prêt pour moi et que ses mains doivent me toucher. Je commence à me caresser, chose que je ne fais pas d'habitude. J'ai même du mal à me toucher de cette façon.

— Imagine que c'est moi, que mon sexe dur n'est pas loin du tiens et que j'aspire à te faire l'amour tout de suite. Tu me vois ? Tu me sens ? il gémit. Moi, je sens ta main autour de ma queue, s'agiter encore et encore.

Je hoquette, tout laissant ma main glisser sous la couture de mon pantalon de pyjama, puis sous ma culotte. Mes doigts commence à chatouiller mon clitoris, et j'imagine la bouche de Samuel dans mon cou, et ses mains douces sur mes seins. A travers le téléphone, je l'entends prendre autant de plaisir. Nous arrivons ensemble à atteindre l'orgasme. Mes cheveux me collent sur mon front et ma respiration est lourde de sens.

— Tu as aimé ? respire Samuel.

— Mon dieu...

Il rit et je l'entends qu'il se déplace.

— A cause de toi, il faut que je prenne une douche.

— C'était ton idée, je te rappelle.

Nous rions ensemble pendant un petit moment.

— Lucie ?

— Oui ?

Il attend quelques secondes avant de prendre la parole. Mon coeur bat à tout rompre.

— J'ai enfin l'impression de respirer sans encombre. Merci.

Il ne me laisse pas le temps de lui répondre.

— Fais de beaux rêves, Lucie. Je...

Il se stoppe dans son élan.

— Je t'embrasse.

Il raccroche aussitôt. Mes mains tremblent lorsque je repose mon portable sur ma table de nuit. Par la même occasion, j'attrape un kleenex pour me nettoyer. Après l'avoir jeté dans ma poubelle, je m'allonge sur le côté, le regard rivé sur mon réveil qui sonne dix heure du soir. La nuit va être longue.

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Coucou tout le monde ! Je suis désolée pour cette grande attente. Je suis enfin en vacances, enfin plus précisément en stage, mais les publications vont être plus faciles. J'espère que ce chapitre vous a plu, malgré le fait que je n'ai pas corrigé les fautes et que je le ferais un peu plus tard. Dite moi tout par commentaires, je vous attends !

Gros bisous, Sarah.

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