24. SMITH

Sans me retourner, je roule jusqu'à l'hôpital, en espérant qu'il ne soit pas encore parti. Le fait que Léna parte si brutalement, m'a fait ouvrir les yeux. J'ai beau en vouloir à Paul pour son comportement, pour ce qu'il a pu faire, jamais nous ne sommes expliqué concrètement sur la chose. Maintenant, j'ai besoin de cette confrontation. J'ai besoin de notre amitié perdue et j'ai envie que ce poids sorte de ma tête. Il faut que cette culpabilité parte le plus loin possible pour que j'arrête de penser à l'éventualité que je puisse perdre Lucie. Même si je sais pertinemment qu'elle va partir. Je le vois tous les jours dans ses yeux.

C'est dans ces moments là que j'ai envie d'exploser et de lui balancer à la figure à quel point je l'aime et que cet amour me crève chaque jour, parce que le lendemain est ma plus grande peur. Mais je ferme ma gueule parce qu'elle est fragile, parce qu'elle paraît encore plus atteinte par cette souffrance commune depuis la mort d'Alban.

Mais arrivera un jour, où je balancerai tout sur mon passage et rien ne pourra m'arrêter.

J'arrive quelques minutes plus tard devant l'hôpital, après une circulation plutôt fluide pour l'heure d'une débauche. Une fois avoir dépassé les portes, je marche rapidement jusqu'à la porte de Paul. Grâce à la vitre, j'arrive à voir qu'il se tient debout et prépare quelques affaires. Je fronce les sourcils, avant de frapper. Il se retourne instantanément, un sourire aux lèvres.

— Qu'est-ce qui t'amène ? Tu as réussi à les coincer, à passer un marché avec eux, c'est ça ? il me demande.

Je déglutis, en prenant place sur la chaise à côté de son lit.

— Je suis pas là pour ça, je débute.

Il hausse les épaules tout en rangeant la télécommande de la télévision, dans un plateau sur une petite table de nuit aménagée.

— Bas raconte vite fait alors, parce que ma mère et ma soeur m'attendent en bas. Je suis même presque sûr que ma mère est en train de m'acheter un petit cadeau de remise en forme, à la petite boutique. Putain, c'est lourd, il ricane.

J'aurai presque envie de rire avec lui, parce que c'est vrai que sa mère est beaucoup trop protectrice avec ses enfants, mais je ne sais plus quoi faire. Je ne sais même plus pourquoi je suis venue ici, pendant quelques secondes. Puis tout me revient par bombe. Léna nous annonce son départ et je ne réagis pas. Je me sens mal, très mal, mais j'ai également mal au coeur d'apprendre cette nouvelle. Deux personnes en si peu de temps qui partent, et Lucie qui commence à vouloir partir aussi. Même si elle ne me l'a jamais dit, je le sens, je le sais. Tôt ou tard, elle reprendra enfin sa vie en main, et je serais fier d'elle, tout en étant dévasté.

Je me souviens qu'il faut qu'on ait cette explication avant qu'il ne parte et ne revienne ensuite, pour m'aider dans ce grand brouillard.

— Comment s'est arrivé ? Je veux dire, tu étais au courant ?

Paul fronce les sourcils, avant de s'asseoir face à moi, aussi perdu que moi, avec toutes mes questions qui tournent en boucle dans ma tête.

— Tu peux préciser ? il me questionne.

Je n'hésite pas une seule seconde. Les questions, je les ai depuis mon séjour à l'hôpital pour cette putain d'intoxication et ces vilains coups portés à la tête ainsi que sur tout le corps.

— Tu étais au courant de la magouille depuis le début, ou tu l'as appris aux dépends ?

Une grimace se dessine sur son visage quand il se rend compte de la conversation et du sujet, que j'engage. Il se gratte même la nuque avant de me regarder droit dans les yeux.

— J'étais pas au courant, depuis le début. Carter m'a informé au milieu des combats, parce que je commençais à avoir des soupçons et aussi parce qu'il avait besoin de moi comme pion principal. J'étais important pour lui, je pouvais t'atteindre en faisant n'importe quoi.

Je secoue la tête. Pourquoi je n'y ai pas pensé avant ?

— Il m'a avoué que Lucie n'était pas là par hasard, qu'un mec était sur le coup, et que sa victoire dépendait de tout. Pamela a laissé traîner son oreille et a tout balancé à Lucie. Chose que Carter n'a pas aimé, vraiment pas. Il m'a menacé, mais pas seulement moi, ma soeur et mes parents. Bon tu le sais. Et puis, il m'a obligé à te droguer, pour le dernier combat, et à tout faire pour être ignoble et con avec toi.

Ce fumier de Carter, un jour, j'aurai sa peau et le bonheur de l'avoir vu s'écrouler à terre, comme une vraie merde. C'est un manipulateur sans coeur.

— J'ai accepté pour les protéger, ce que tu peux tout à fait comprendre, et puis j'ai versé de la drogue dans ton verre d'eau que Lucie t'a ensuite offert. Je suis parti tout de suite après, je voulais pas voir ce spectacle à vomir se dérouler devant mes yeux.

Il baisse la tête en regardant ses mains.

— J'ai passé des coups de fils à l'hôpital pour savoir comment tu allais, puis j'ai suivi mon petit bonhomme de chemin, près de Carter et de ses clébards. Mais je pars cette fois. Ce merdeux n'entendra plus parler de moi, c'est bien mieux. Pendant plusieurs semaines, même un mois je l'espère, je disparaîtrais des radars.

Je me sens mal pour toute cette histoire et pour mon comportement égoïste que j'ai pu avoir à son égard. Je n'ai pensé qu'à ma gueule au lieu de l'écouter me parler calmement. J'y croyais vraiment. Je croyais vraiment qu'il m'avait lancé en pâture aux chiens, mais la vérité est paradoxale.

— D'ailleurs, je pense qu'elles m'attendent, il conclue tout bas.

Il se lève précipitamment, mais avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, je le serre dans mes bras. D'abord surpris, il finit par se laisser-aller dans cette étreinte, tout en me serrant contre lui.

— Tu sais que je n'ai aucun regrets, mais seulement un foutoir pas possible à cause de ce que je t'ai fait, il m'explique.

— Je sais, et tu as mon pardon en plus de mon plus total respect. Je n'ai jamais eu de sœur, mais je pense que j'aurai fait la même chose que toi. C'est juste que j'étais trop borné et énervé pour comprendre ce genre de chose qui fait la vie. Profite de ton temps et je te tiens au courant.

Paul se dégage immédiatement de notre étreinte, abasourdi et silencieux l'espace de quelques secondes de répit, avant de m'envoyer une grande claque dans l'épaule.

— Espèce de merdeux, tu veux me faire chialer avec ton pardon et ton respect ? C'est déjà fait, comme ça, il réponds. Tu as quoique ce soit, appelle ou textote. Je ne suis jamais bien loin. Mais il arrive juste un moment où les gens veulent changer d'air pour revenir meilleurs. Il suffit juste d'accepter même si c'est dur.

Je comprends qu'il m'explique sa façon de penser sur son départ, mais pas seulement pour lui, pour moi aussi. Je l'associe aussitôt à Lucie, mais j'avoue que c'est difficile. C'est dur d'accepter le départ de quelqu'un qui nous est cher.

— On se recontacte bientôt ! Tu m'envoies des nouvelles et surtout fais gaffe. On est jamais sortie de l'auberge avec ces sangsues ! il grogne dans sa barbe.

Je lui promets de faire attention et le regarde quitter sa chambre pour rejoindre sa mère et sa soeur, qui l'attendent au loin sur le parking. Je les salue, et seulement sa soeur me répond d'un vague sourire.

Je m'avance vers ma voiture, prêt à repartir chez moi, et à serrer aussi fort que je peux Lucie, dans mes bras. Subitement, j'entends mon portable sonner dans la poche arrière de mon jean de boulot. Je l'attrape et vois qu'il s'agit de mon mon chef, Max. Je décroche sans plus attendre.

— Oui Chef ?

— Tu voulais me parler aujourd'hui, et je n'ai pas pris le temps. Ramène tes fesses, j'ai seulement un petit quart d'heure à t'accorder, après je dois rentrer pour préparer la bouffe pour les gosses et faire un gros câlin à ma femme, il m'explique.

Je n'ai même pas le temps de lui dire que je pars sur le champ, qu'il raccroche, probablement trop occupé ou alors, agacé de devoir rester un peu plus longtemps. Tant pis, il me semble que c'est important que je lui parle de mon projet qui m'amènera prochainement à quitter mon poste de pompier volontaire à Mesa.

Je démarre et prend la route qui mène tout droit vers la caserne. Un fois garé, je m'avance vers les camions imposants qui nous servent en cas de malheur. Au passage, je salue les collègues qui restent de garde pour cette nuit. Il me semble que pour moi, c'est la semaine prochaine. Je ne tarde pas à trouver Max, qui discute avec Carl, qui voilà longtemps, n'avait pas pointé le bout de son nez. Sa présence me rappelle ma première vraie intervention, dans cet immeuble.

— Bonjour, me salue celui-ci. Bon Max, à plus tard.

En un clin d'œil, il disparaît en prenant la route à une vitesse grandissante.

— Sa femme a accouché de leur deuxième enfant. Un vrai papa poule, un peu comme moi remarque. Tu verras plus tard, Sam, plaisante Max.

Je lui souris, en me demandant soudainement quel père je ferais. Serais-je un papa poule aussi ? Peut-être pas aussi poussé, mais en tout cas, je sais que je m'occuperai de mes enfants avec précaution et soin.

— Viens, on va aller dans mon bureau pour discuter calmement, me propose t-il.

Je hoche la tête tout en le suivant, puis une fois la porte fermée, je m'assois en face de lui. Je sais que j'ai ma place dans son équipe et qu'il m'a plusieurs fois vanté mon courage et ma volonté, mais je sais aussi que Max est un homme respectueux et compréhensif.

— Je compte quitter l'équipe, Chef.

Max se cale bien au fond de sa chaise, en fronçant les sourcils. Bon, il a beau être assez cool au travail quand il le veut, j'ai tout de même la petite goutte qui coule le long de ma tempe. Ce mec ne plaisante pas.

— Tu sais, je me disais que tout ça, ça ne durerais pas éternellement, il me confie. Cette jeune femme que tu as l'air de bien aimé, même plus, je ne veux pas savoir...

J'essaie de lui répondre que Lucie n'a pas avoir dans cette histoire, mais il lève la main pour que je respecte sa parole.

— Mais je sais qu'il n'y a pas que ça, j'y viens gamin. Pompier c'est un métier, un très beau métier, mais qui ne correspond pas à tout le monde, et surtout qui ne dure pas toute la vie. La retraite est assez jeune dans ce milieu. Peut-être pas à vingt-cinq ans, mais à quarante, quarante-cinq ans, plutôt.

J'acquiesce en silence.

— Tu as mené de belles interventions et je dois dire que je vais te regretter, mais il y a des petits jeunes qui attendent soigneusement ta place. Et puis, j'ai entendu dire que Lucas souhaitait devenir pompier professionnel.

— Oui, exactement. Il vous sera utile dans votre équipe, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi investi.

— C'est vrai, souligne Max. Alors, qu'est-ce que tu vas faire après tout ça ?

— Justement, j'aimerai reprendre une vieille salle de sport, je commence.

— Celle de Jim Foller ?

Je l'interroge pendant une seconde du regard, mais je souviens aussitôt qu'il travaillait déjà là quand Jim tenait cette salle de sport.

— Oui, celle-ci même. Je veux faire revivre son âme et continuer dans le sport de combat. Quelques jeunes seraient intéressés pour que je les coache, alors je fonce.

— Tu as bien raison. J'appuierai ta candidature pour ton projet et pour que tu puisses exercer facilement ton job. Tu as passé ton CPR et AED. Parce que pour devenir coach, il est impératif de les avoir. Bon, le CPR fait référence aux premiers secours, donc tu l'as automatiquement, et l'AED comprend la pratique du défibrillateur, donc normalement tu sais aussi t'en servir. Mais je préfère te remettre à niveau.

Je le regarde en grimaçant. En toute honnêteté, je n'avais pas pensé à ce genre de chose. Max comprend à ma tête et se met à rire.

— Ah mon garçon ! Bon, l'AED se passe dans les hôpitaux. Je peux t'avoir une place si tu veux, il me déclare. Et pour ce qu'il s'agit de la formation, tu peux en trouver sur internet, avec des cours en vidéo-conférence ou un truc dans le genre. Cherche bien mon gars.

— Merci Max, c'est vraiment gentil de votre part.

— Gentil ? Je ne suis pas gentil. Je suis juste, c'est tout.

Je secoue la tête en donnant mon approbation à ces paroles, puis je le salue pour aller rejoindre Lucie, qui est seule dans mon appartement depuis déjà quelques heures. Il était grand temps que je rentre, puisque Lucie est scotchée devant la télévision, et emmitouflée dans un plaid. Quand elle me voit arrivée, elle saute du canapé pour me prendre dans ses bras et m'enfermer avec elle, à l'intérieur de sa grande couverture grise qui était disposée sur la petite étagère de la table basse du salon.

Puisqu'on est proche, j'en profite pour passer mes mains sous l'élastique de son pantalon. Je les glisse doucement sur ses fesses et la plaque contre moi. L'envie se fait attendre.

— Alors, cette chose importante ? elle me demande, innocemment.

Je laisse mon regard pénétrer le sien, pendant que je nous dirige vers ma chambre, ses pieds nus sur mes chaussures.

— J'ai dit à mon chef de caserne, que j'allais quitter le groupe pour monter mon affaire à la salle de sport.

Un sourire lumineux éclaire son visage tout à coup, et sans me prévenir, elle m'embrasse goulument. A moi d'accélérer le pas jusqu'à ma chambre. Sauf que Lucie est maligne et arrête son tendre baiser au moment où je m'apprête à ouvrir la porte. Elle cale sa main sur la poignée, de sorte que je ne puisse pas faire ce que j'ai envie de faire. C'est à dire entrer dans ma chambre, nous déshabiller et lui faire l'amour.

— Tu as oublié quelque chose, elle me souffle.

— Quoi ?

Je hausse les épaules, l'air de rien. Lucie me sourit malicieusement sans m'en dire plus, et se détache de mon corps pour filer dans ma chambre et s'asseoir sur mon lit, sa paire de baskets dans les mains. Je m'adosse à la chambranle de ma porte, pour l'observer lasser ses chaussures. Brutalement, j'imagine ce que serait le quotidien avec elle. Tous les jours de la semaine pour toutes les années à venir.

— Tu dois m'emmener à la fête foraine, elle s'exclame.

Ah oui, cette fameuse fête foraine. Bon, elle ne fait pas le poids face à un bon orgasme, mais je peux bien lui offrir cette petite escapade. Après lui avoir gagner une grosse peluche, je suis sûr qu'elle sera disposée à toutes gâteries.

— Alors, c'est parti ! je m'exclame tout haut.

Elle frappe dans ses mains, en sautant sur ses pieds. Puis sans prévenir, elle me prend par la main et nous dirige vers la porte d'entrée. Avant de partir, j'enfile mon blouson, elle aussi. Et nous voilà enfin sur la route du centre ville de Phoenix où a lieu une des plus grandes fêtes foraine de l'état. Je ne me souviens pas avoir été si souvent que ça, là bas, mais le peu de fois n'a jamais cessé de m'émerveiller.

Comme d'habitude, les attractions ne manquent pas. Sans même que Lucie puisse contester, j'affirme vouloir lui payer chacune des activités que nous allons faire. Elle fait la moue à cette idée, en croisant les bras sur sa poitrine généreuse. Depuis que j'ai eu la chance de toucher et goûter sa divine poitrine, je n'arrête pas de m'y attarder.

— On a qu'à dire que je paye toutes les attractions, parce que je veux faire plaisir à ma petite amie. Qu'est-ce que tu en dis, Lucie ?

Elle me pousse légèrement à l'aide de son épaule, avant de ruminer dans son coin pendant quelques secondes. Très vite, un sourire radieux remplace sa mine boudeuse, et je souris à mon tour. Elle est tellement belle, tellement mignonne, que je n'arrive pas à lui résister.

— Cette petite amie en question a de la chance d'avoir un petit ami comme toi, elle me souffle.

Lucie passe un bras sur ma taille, tandis que je passe le mien sur ses épaules pour la serrer contre moi.

— Non, c'est l'inverse. J'ai de la chance d'avoir cette fille pour petite amie. Parce qu'elle est belle, courageuse et parce qu'avant tout, elle est naturelle. Je suis littéralement tombé amoureux d'elle depuis le début, mais je n'arrive pas à me l'avouer. C'est drôle non ?

Lucie rit en camouflant son nez dans mon blouson. Ce soir, il fait frais dans les rues. La nuit est vite tombée, mais les lumières de la fête éclairent le ciel sombre avec beauté.

— Elle l'est aussi, elle me réponds tout bas.

Je dépose un léger baiser sur sa tempe, avant qu'on poursuive jusqu'à la grande roue. Lucie me demande si je veux la faire avec elle. J'accepte sans aucune hésitation. Main dans la main, on monte dans une des cabines, qui s'ouvrent en plein air. La roue tourne lentement. Pendant que Lucie observe les alentours avec des yeux brillants, moi je l'observe en catimini. Ouais, elle est vraiment belle. La plus naturelle des filles que j'ai pu rencontrer. C'est rafraîchissant de se dire qu'il existe des exceptions, des femmes et des hommes, qui savent être humbles.

Bien sûr, nous n'échappons pas à la règle. La roue s'arrête lorsque nous arrivons au sommet. Lucie, toute émoustillée, se retourne vers moi, un grand sourire sur le visage. Sans hésité une seule seconde, je décoche mon portable pour la prendre en photo. Elle a beau essayer de se cacher avec ses mains, je réussis à prendre quelques clichés. Plusieurs où elle sourit comme une enfant, et d'autres où elle rigole à en avoir mal au ventre.

— C'est pas juste, elle râle.

— Non, ce qui n'est pas juste, c'est que je n'ai pas eu le droit à mon baiser.

Lucie écarquille les yeux, avant de se pencher vers moi, et de sceller nos belles lèvres ensembles. Je laisse sa langue venir amadouer la mienne, tout en attrapant son petit corps pour la coller tout contre moi. Lucie ne me lâche pas d'une semelle, laissant ses mains glisser sur mes joues. Elle a l'air d'aimer ma barbe, que j'ai commencé à faire pousser depuis quelques temps déjà.

Au bout d'un certain moment — quand la roue se remet en route, en fait — notre baiser prend fin, et nos regards se croisent. Je sens soudainement ses excuses s'emboîter dans ma tête, comme une alarme. Mais je choisis de les faire disparaître.

Je t'aime.

Mes yeux expriment ces mots. J'aimerai les lui crier, mais je sens que c'est une limite qu'il ne faut pas franchir. Pas encore. Alors je me tais, avant de sourire comme un idiot.

— C'est quoi la prochaine étape ? me demande Lucie, pendant que je l'aide à descendre de la cabine.

— Le tir à la carabine. Je te remporte une des grosses peluches, je réponds du tac au tac.

Elle hausse les sourcils, l'air de me demander si je suis sérieux. Pour lui certifier mes talents en tirs, je l'entraîne vers un des stands et paie ma place pour trois parties, histoire d'être sûr de gagner sur le gros lot.

Lucie m'observe attentivement, et à aucun moment je ne rate ma cible. Si bien qu'à la fin, la femme qui tient le stand m'offre un gros nounours, que je tends sans mal à Lucie. Elle l'attrape dans ses bras, et vient me faire un câlin par la même occasion.

Les minutes passent, les heures mêmes. Au bout d'un certain temps, Lucie demande à s'asseoir et à manger un petit quelque chose. On se paye une barquette de frite à nous deux et deux sandwichs Américain.

Lucie profite de ce moment pour me parler du départ de Léna, mais après quelques minutes passées sur le sujet, je décide de passer à autre chose. Lucie sent bien que j'ai besoin d'évacuer le mal que le départ de mon amie provoque en moi, mais pas maintenant. Je veux juste oublier pendant l'espace de quelques heures que Léna s'apprête à nous quitter les garçons et moi, pour partir à Chicago. Mais, je la comprends parfaitement. Les études, c'est quelque chose de primordiale maintenant.

— Tu me demandes pas la suite du programme ? je la questionne taquin.

Elle dépose sa main sur la mienne, qui est sur la table. Puis, elle me sourit en levant les yeux ciel.

— Dites-moi tout, jeune homme !

Je lui fais signe de se rapprocher, ce qu'elle fait, puis je laisse ma bouche toucher le bout de son oreille. Je la sens subitement frissonner.

Parfait.

— Une fois rentrés à l'appartement, je t'embrasserai sur la bouche, dans le cou, et aussi sur le haut de ta poitrine. Puis, je te débarrasserai de toutes ces couches de vêtements, je chuchote en tirant sur le haut de son t-shirt. Ensuite, je t'emmènerai dans ma chambre pour t'allonger sur mon lit, et te lécher toute entière. Voilà une chose que nous n'avons jamais essayé ensemble.

Lucie halète tout près de moi, en resserrant sa main sur la mienne.

— Je parie que je peux te faire jouir en un rien de temps, juste avec ma langue. L'orgasme du siècle, je lui susurre d'une voix suave.

Lucie se redresse, les pupilles dilatées, et l'odeur du désir imprimé sur chacun de ses pores. Elle transpire le fantasme.

— Prouve-le.

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Coucou tout le monde !! Voilà le chapitre 24, celui que vous attendiez ! J'espère qu'il vous a plu ? Dîtes-moi tout, j'attends vos commentaires !

Joyeuses Pâques ! Et gros bisous <3

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