25. LUCIE (2)

Chapitre contenant des mots explicites...Bonne lecture !

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Je suis nerveuse. Tout mon corps tremble, et Smith doit le sentir à travers sa main, puisqu'il se stoppe soudainement. Il lâche ma main, pour mettre les deux bretelles de son sac à dos sur ses épaules, de sorte à être sûr de ne pas le perdre. Puis il passe tendrement un de ses bras aux creux de mes reins, et l'autre sous mes genoux. Lorsque mes pieds perdent contact avec le sol, je me réfugie contre le torse imposant de Smith, contre lequel je vogue. En posant un bras par dessus son épaule, pour qu'il vienne entourer sa nuque, Smith me fait vaguement sauter, pour me reprendre de sorte que nous soyons tout les deux à l'aise.

Je me laisse aller contre son corps, mais mes tremblements s'intensifient, au fur à mesure qu'on s'approche du lac. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis si nerveuse. D'accord, je suis pudique, et je sais que je vais me baigner nue avec Smith, qui lui n'a vraiment rien à cacher. J'ai déjà vu combien son corps était sculpté à la perfection, et combien ses muscles dessinés sur son corps lui donnaient de l'allure. Je regardais souvent sa vivacité et la concordance de tous ses muscles pendant ses combats, alors je sais de quoi je parle. Tandis que moi, mon corps est meurtri par tellement de marques, de cicatrices, que je voudrais oublier. Je n'ai aucune envie de les lui montrer ; même s'il m'a déjà tout montré - enfin presque - de son corps.

— C'est moi qui te fais peur à ce point, Lucie ? me murmure Smith.

Je relève la tête, pour voir qu'il fronce les sourcils, l'air inquiet.

— Je ne sais pas. Je n'ai jamais eu l'occasion de me baigner toute nue, et en plus avec un homme par la même occasion, je rigole nerveusement.

— Il y a une première à tout. Moi aussi, je ne me suis jamais baigné nu, mais j'ai envie d'essayer avec toi.

Il a tellement l'air sincère dans ses paroles, que je me sens subitement émue.

— Jamais je ne te jugerais Lucie, il souffle tout bas, d'une voix presque inaudible.

Sur ses paroles réconfortantes, je pose ma tête contre son cou. Je sens son coeur battre à travers sa jugulaire. Un rythme régulier, calme et apaisant. Je ferme mes yeux, en priant de ne pas être trop lourde pour lui.

Après m'être assoupie quelques minutes, je suis réveillée par la douce voix de Smith, qui me secoue légèrement. Je me frotte les yeux, avant de voir qu'il m'observe attentivement, sans bouger. En me relevant comme je peux, je m'aperçois que nous sommes arrivés au bord du Lac. Il ne m'a pas menti, nous sommes seuls. Personne à l'horizon.

— Ah bas enfin, la marmotte se réveille. Je ne savais pas que mes bras étaient si moelleux, il rit joyeusement.

Il me pose au sol, et lorsque mes pieds repose sur la terre ferme, je lisse mon haut et mon pantalon. J'observe du coin de l'oeil Smith, qui est en train de se débarrasser de son sac à dos. Il en sort un bouteille d'eau, qu'il approche de sa bouche pour en boire le contenu à grandes lampées. J'ai chaud, et bizarrement — vraiment très bizarrement — j'aimerai me réincarner en cette bouteille, dont les lèvres fraîches et saillantes de Smith, touchent et aspirent le bout. Un frisson traverse le long de mon échine, et je grimace. Beurk. Comment je peux penser une telle chose ? J'ai dû attraper un vilain coup de soleil, pendant mon petit somme.

Comme pour me sentir plus à l'aise, pendant que Smith pose avec sa bouteille d'eau comme s'il passait un casting digne d'une pub Evian, je me retourne pour pouvoir observer la verdure et la nature qui nous borde et nous éloigne de tout. C'est vraiment magnifique. A en croire, on dirait qu'il s'agit du petit coin d'eau idyllique pour tout être humain vivant sur cette Terre. Smith a bien choisi son premier lieu. Pour le moment, mon sourire est toujours intact.

Le silence étant de la partie subitement, je me retourne vers Smith après avoir analysé le moindre petit détail ; pour me retrouver face à son long torse nu, musculeux et bien proportionné. Son teint bronzé m'éblouit tout entièrement, laissant des sueurs froides montées le long de mes jambes et de mes bras. Je me rends compte que c'est bien la première fois que je le regarde aussi longtemps et que je pense ces choses là. D'accord, je le trouvais beau dans son genre, les jours où on passait nos journées ensemble, mais maintenant, je ressens presque le besoin de le toucher tout de suite. C'est peut-être à cause du temps que nous avons passé séparé l'un de l'autre. Mais il s'est passé seulement quelques jours.

Je fronce les sourcils, en me massant le front. A travers mes doigts, j'arrive à voir qu'il s'affaire à enlever son short qu'il plie soigneusement avant de le mettre dans son sac à dos. Vient le tour de son caleçon ; et à ce moment précis je prends une grande inspiration, en pressant les yeux pour les laisser fermer. J'aimerai tellement disparaître. Smith ne m'a pas menti à ce sujet-là non plus, il va jusqu'au bout des choses.

Soudainement, je sens de grandes mains se placer sur les miennes pour les écarter de mon visage. J'ouvre alors petit à petit les yeux, pour trouver un joli sourire qui me frappe en plein coeur. Smith n'est pas nerveux, ni tremblant. Pas comme moi. Il est sûr de lui.

— Il est temps de se jeter à l'eau, Lucie, il me sourit grandement, comme un enfant.

Je secoue la tête rapidement, tout en gardant mes yeux sur son visage. Même si une partie de moi, aimerait l'observer dans toute sa splendeur, je reste polie, en me contentant de déchiffrer les dizaines — voir les centaines — d'émotions qui vacillent dans les yeux de Smith. En tout cas, il a l'air heureux, et un peu moqueur. Je le comprends. Je suis crispée de la tête aux pieds tandis qu'il est nu comme ver, très très près de moi.

— J'y vais, mais tu viens avec moi, il me susurre à l'oreille.

Il me dépasse pour rentrer dans l'eau. Je ne résiste pas à l'envie de me retourner, et me délecte de la vue de son beau fessier qui pourrait faire rêver toutes les femmes présentent sur cette Terre. En tout cas moi, je n'en ferais pas des cauchemars.

Mon dieu, reprends-toi Lucie, un minimum de tenue !

Je me répète ses mots dans ma tête comme s'il s'agissait d'un mantra, en me retournant pour le laisser plonger en entier. Je jette un rapide coup d'oeil par dessus mon épaule pour voir s'il est entièrement rentré dans l'eau, avant de soupirer d'aise. Je n'ai rien vu et c'est tant mieux.

— Allez, déshabille-toi et viens me rejoindre ! L'eau est super bonne, je te le promets ! j'entends me crier Smith.

Je le regarde plonger dans l'eau, pour faire ensuite quelques mouvements de brasse. Je reste pétrifiée sur le bord du lac, en le regardant, un sourire naissant sur le coin de mes lèvres. Que cet homme est audacieux et joueur ! J'aime ça, au fond de moi.

— Je viens te chercher, attention ! lance soudain Smith.

J'écarquille les yeux, en le voyant sortir à grands pas de l'eau. Je place ma main sur mon visage, à l'endroit où son sexe se déploie avec virilité — que j'ai pu observer pendant quelques secondes, pour voir qu'il semblait appétissant ! oups, c'est moi qui ait dit ça ? Merde — avant de lui hurler de toutes mes forces de s'arrêter. A mon plus grand bonheur, il se stoppe. Putain, comment fait-il pour rester aussi humble alors qu'il est nu et que des gens pourraient découvrir notre cachette d'un moment à l'autre ?!

— J'arrive, et j'enlève tout mes vêtements, je te le promets ! je grimace, en parlant à toute vitesse.

Je vois un sourire satisfait poindre sur son beau visage, embellissant la légère barbe qu'il essaie de se faire pousser visiblement. Avec cet atout — puisque pour moi, s'en est un — il fait un plus homme et plus virile. Ce n'est pas pour me déplaire.

Réalisant que je suis toujours habillée, et encore droite comme une barre en fer, visiblement ancrée au sol, Smith s'avance quand même vers moi. Ma main ne cache plus son sexe, et mes yeux ne sont que des fouineurs quand ils s'y mettent. Bon, j'en ai déjà vu, mais celui de Smith s'accorde parfaitement avec l'image qu'il reflète. Mon regard reste un moment bloqué sur ses attributs masculins, vacillant de son torse à ses cuisses musclées, passant par son entre-jambe. Au bout de quelques pas, il arrive devant moi, et pose ses mains puissantes sur mes frêles épaules.

— Tu préfères que je te déshabille moi-même ? il me demande, un air de défi défilant à toute vitesse dans ses prunelles.

— Non, je bredouille avant de me racler la gorge assez fort.

Pourtant, il ne m'écoute pas, et glisse ses mains entre nos deux corps. Il attrape les pans de mon t-shirt, pour ensuite me les faire passer au dessus de la tête. Je grimace, en cachant tout que je peux avec mes bras. J'aimerai être aussi forte que lui, qui laisse le monde l'observer avec ses blessures. J'aimerai moi-aussi pouvoir laisser mes cicatrices respirer au grand jour, mais c'est dur. Je ne les ai jamais montré — sauf à part peut-être mon père — et je ne comptais pas le faire de sitôt.

Tranquillement alors que je lutte pour ne pas trembler ni déclencher en moi une énième crise de panique, Smith caresse de ses doigts, mes bras crispés sur mon corps. Son touché me fait l'effet d'un électrochoc, de petits picotements viennent se perdre tout autour de ma peau, même à la racine de mes cheveux. Je souffle un bon coup et d'un sourire sincère, Smith m'encourage. Je garde mes yeux fixés à son beau visage, tandis qu'il observe ses doigts qui continuent leurs chemins vers mes mains. Doucement, il les glisse entre les miens. Je ne réalise pas tout de suite que je les sers brutalement, comme s'ils étaient ma bouée de sauvetage. Je respire encore, en essayant de m'apaiser et à ne penser qu'à la chaleur et la douceur que m'apporte la présence de Smith, près de moi.

En me prenant par surprise, Smith soulève ma main —  qui n'a aucune envie de se décoller de mon corps souillé — pour la poser sur sa cicatrice qui lui barre le ventre. Je me souviens l'avoir vu la première fois, alors qu'on ne se connaissait pas et que je venais dormir pour la première fois loin de chez moi avec un inconnu. Sauf que maintenant, Smith n'est plus un inconnu. En collant son front sur le mien, pour que nous soyons plus proches lui et moi, il déplace lentement mon index sur le renflement de sa peau. Mes yeux sont rivés sur nos mouvements, tandis que Smith me regarde discrètement.

— Tu vois ça, Lucie, c'est la preuve que je suis vivant. OK, les avoir sur moi me répugne, mais je pense qu'au fil du temps, j'apprendrai à les aimer et à les oublier. Nous sommes tous humains Lucie, et il nous arrive à chacun d'avoir des moments plus durs que d'autres dans notre vie, mais on en ressort toujours plus fort, plus vivant.

Je bois ses paroles, tout en fermant les yeux. Smith en profite pour prendre mon autre main, et les mettre toutes les deux autour de sa nuque.

— Tu sais ce que je trouve le plus beau et le plus admirable chez toi ? il me souffle tout bas.

— Hum hum, je murmure en tournant la tête négativement.

— Tu es forte malgré les multiples blessures qui t'entourent, et aussi, tu es belle à en couper le souffle. Ne laisse jamais quelqu'un te dénigrer Lucie, parce que les gens qui prendront plaisir à ça, ne sont que des cons et des pourris de jaloux, il chuchote. Ce que je veux dire c'est que tu es toi, avec tes blessures et ton passé, et que rien ni personne ne pourra te changer. Encore heureux d'ailleurs !

Je l'entends rire près de moi, et je me sens soudainement bercer par les profondeurs de sa voix, qui m'enveloppe toute entière. J'oublie complètement qu'il est nu, et que mes cicatrices sont en expositions devant son regard. Je souris, tout en gémissant tout bas.

— Aujourd'hui je veux que tu sois Lucie, juste Lucie. Celle qui me fait chier et celle qui me fait tourner la tête, il avoue sérieusement. Je radote sûrement, mais c'est ta journée et je veux que tu profites un max ! Et puis si je n'arrive pas à mon cota de sourire, je ne sais pas si je t'emmènerai faire un tour de moto derrière moi.

J'ouvre les yeux, avant de lui envoyer une petite tape sur l'épaule.

— C'est du chantage que tu me fais là ?

— Crois-moi, c'est parfois ce qu'il y a de plus efficace ! il me sourit chaleureusement.

Je fais la moue, avant de respirer un grand coup encore une fois. En faisant un geste avec mes doigts, j'arrive à le faire se retourner, pour ne pas qu'il m'observe me déshabiller. J'enlève chacun de mes vêtements à une vitesse éclaire, sachant qu'à tout moment je pourrai m'arrêter si je réfléchie trop. Une fois mon soutien-gorge et ma petite culotte dans...Mince, j'ai oublié mon sac à dos dans la voiture de Smith ! Pas grave, je les roule en boule dans le sien avec ses affaires. Je ne pense pas prendre trop de place. En plus, il est énorme son sac à dos.

Je souris grandement, avant de me mettre à courir vers le lac, en criant à plein poumons. Je fais un plongeon, avant d'être rejointe par un Smith joueur, qui m'éclabousse sans me laisser le temps de reprendre ma respiration.

— Alors ? il rit fortement.

Je lui souris, en veillant à ce que mes parties intimes soient bien cachées par l'eau trouble du Lac. Du coin de l'oeil, je vois Smith suivre mon mouvement, tout en se rapprochant de moi. Il est si proche de moi à ce moment là, que je n'ai qu'une envie : m'accrocher à son cou pour sentir encore une fois sa chaleur me submerger. Mais je ne m'avance pas pour autant, j'ai même des mouvements de recule.

Je m'efforce à rester sur place en bougeant les pieds et les bras. Au loin, j'arrive à voir des gens qui se baignent aussi, mais nous sommes cachés par des grandes branches qui ont pris congé dans l'eau ; elles aussi avaient envie de s'y baigner apparemment.

— Je suis désolé si te baigner entièrement nue te gène, se confit Smith.

Je lui souris chaleureusement, avant de souffler un bon coup. Tout en le regardant caresser l'encre tatouée sur ses bras avec de l'eau, je réalise que nous n'avons jamais été aussi loin lui et moi. Même si je l'avais vu nu une fois par erreur, jamais nous nous sommes retrouvés dans la même situation et aussi proche l'un de l'autre. Mais visiblement avec le sourire sincère et les paroles réconfortantes de Smith, mon corps s'est relativement relâché.

— Ne t'excuse pas, je me sens seulement minuscule.

Smith relève la tête vers moi pour m'envelopper de son regard intense, avant de se rapprocher encore plus de moi. J'ai tellement envie de le toucher, que cela en devient dangereux. Je n'ai aucune idée de ce que je ressentirai si mes seins nus se retrouvaient contre son torse dénudé, ou si mes hanches se retrouvaient contre les siennes. Je n'ai jamais fait l'amour avec d'autres hommes que Alban, mais ce qui est sûr, c'est que mon corps se sent attiré par celui de Smith, sans que je puisse faire grand chose.

— C'est vrai que tu n'es pas grande, conclue Smith.

Mon coeur commence vaguement à accélérer ses battements comme s'il s'apprêtait à bondir de ma cage thoracique, en sentant Smith à quelques centimètres de moi. Nos corps ne se touchent pas encore, mais je peux sentir le mouvement de l'eau que provoque le battement de ses pieds, se percuter contre mes jambes.

— Mais tu n'es pas minuscule, non plus, souffla t-il, en me regardant droit dans les yeux.

Sa main enveloppe soudain ma main, dans un geste lent. Mes épaules bougent immédiatement, à l'entente d'un long frisson le long de ma colonne vertébrale. D'un petit coup sec et doux à la fois, de la main, il me fait avancer vers lui, jusqu'à ce que nos pieds se touchent. Smith a les yeux rivés sur ma poitrine qui monte et descend à un rythme effréné, tandis que je lutte pour ne pas perdre le contrôle de mon corps. J'en ai marre d'être aussi effrayée au contact d'un homme, mais j'ai l'impression qu'avec Smith les sensations désagréable sont atténuées.

— Je voudrais en profiter pour m'excuser d'avoir été un gros con avec toi, pendant des semaines, alors que tu essayais d'être là pour m'épauler, me murmure Smith, inquiet. Je me suis si souvent fermé dans ma vie que t'éloigner de moi est devenu un automatisme, mais maintenant, je me rends compte que c'était une monumentale erreur. Je sais bien aussi que je t'ai dit autant de fois que je finirais seul, que tu n'avais pas à t'inquiéter, mais dans le fond, j'avais juste peur.

Il passe une de ses mains dans mon dos me faisant frétiller, collant mon corps contre le sien. Le feu me submerge, tandis que mes tétons sont en train de faire l'amour aux siens, que mes hanches bougent, que mon sexe est collé au sien, qui fait barrière sur nos deux ventre, dur comme une barre en fer. Je déglutis difficilement, alors que mes mains viennent automatiquement prendre leur place autour de la nuque de Smith, et mes doigts jouant avec ses cheveux courts.

— J'avais peur de toi, de ce que tu pouvais me faire.

Je suis complètement bouleversée, et plus aussi nerveuse. Le contact de Smith me rend plus à l'aise, comme une sorte de couche de protection, qui me couvrirait du ridicule. Mon menton commence à trembler, et une larme s'échappe pour venir s'écraser au coin de ma bouche. Smith n'a jamais su m'ouvrir son coeur et son corps. Mais maintenant il le fait, et c'est à mon tour d'avoir peur. Je n'ai jamais réprimé les sensations et les sentiments que j'avais à son égard, et j'ai souffert en lui envoyant un message que je n'aurai jamais écrit par moi-même. Alors que tout pourrait être facile, c'est si compliqué en réalité. D'un côté, mon coeur se gonfle par les révélations de Smith, mais il souffre pour Alban.

Subitement, le pouce de Smith caresse les larmes qui coulent silencieusement sur mes joues. Il me regarde tout en douceur, sans prononcer le moindre mot, mais je vois que ses yeux sont tristes eux aussi. C'est comme s'il savait lui aussi, que notre histoire n'est pas possible. Qu'elle serait trop difficile, et que nous avons encore trop de chose à réparer chacun de notre côté.

— Je crois que c'est parce que tu me plaisais, que je voulais me rassurer sur le fait que je finirais vieux et seul. Sans compter que si je t'avais touché, la situation se serait vite envenimée.

Je souffle rapidement, en me serrant un peu plus contre lui. Smith émet un gémissement rauque lorsque mes hanches enchainent un mouvement de bassin contre son sexe. Je n'ai jamais eu autant envie de faire l'amour à un homme tout sachant que penser ça, ce n'est pas bon du tout.

— Je suis désolé.

Je ravale mes dernières larmes.

— Je te plaît encore ? je bafouille.

Ce sont les seuls mots qui sont capables de traverser ma gorge.

— Je ne devrais pas à avoir à te répondre, il couine presque.

Son pouce dérive sur ma lèvre inférieure, qu'il caresse dans toute sa longueur.

— Tu devrais rester ici, au lieu de retourner voir ce malade, il déclare d'un ton sec.

— Je ne peux pas, Smith.

— Bien sûr que si. Je ne sais absolument pas ce qui s'est passé entre vous, mais tu as peur de lui bon dieu de merde ! il s'étouffe presque.

J'enroule mes jambes autour de ses hanches tout en ayant peur qu'il m'échappe à cause de sa colère furieuse. En venant ici et en acceptant de passer cette journée avec lui, je ne m'imaginais pas à tout ce retournement de situation. Sinon, j'aurai certainement refusé, quitte à ne pas savoir que Smith me désire presque autant que moi, je le désire ; et que je lui manque aussi comme moi, il me manque.

— Il est à New York en ce moment et tu es avec moi, dans un Lac, nue, mon sexe prêt à pénétrer le tien, il serre les dents.

Ses mots crus pénètrent ma poitrine et me bombardent le coeur.

— Je savais que c'était une mauvaise chose de te laisser rentrer dans ma peau, mais maintenant c'est fait. Je sais qu'on est brisés tout les deux et que j'ai été un véritable connard avec toi. Je sais aussi que je me rends abruti à te dire ces choses là alors que je m'étais promis de me les garder pour moi. Mais Lucie, tu m'as choisi moi, pour vivre l'un de tes rêves, tu m'as accordé ta confiance, tu as pris soin de moi, et putain ! Lucas à vraiment déteint sur moi, ce qui me fait chier et pas chier en même temps.

Il pose brutalement une main possessive sur ma cuisse, me serrant fortement. Je suis sûre d'avoir la marque de ses doigts ancrée sur ma peau pendant au moins une semaine.

— Ton corps si proche du mien, me brouille les idées. Je n'ai jamais été doué pour étaler mes sentiments, il rit nerveusement. En fait, c'est effrayant ce que je ressens quand tu es près de moi. La joie qui m'inonde et qui réchauffe mon coeur quand tu te trouves dans mon champ de vision m'éclaircit le coeur, et j'ai du mal à respirer, et c'est troublant.

Je reste silencieuse. Le fait que je le choisisse pour tout ce qu'il vient de me nommer, est naturel pour moi.

— Je n'ai jamais dit ça à une fille et je n'ai jamais ressenti ça. Je m'effraie, il baisse la tête, pour regarder nos deux corps scellés.

Je passe ma main tremblante sous son menton, pour que son regard aimant et sincère traverse le mien et m'apaise. Il a l'air si nerveux que j'en tremble entièrement. Je me demande ce qui l'a poussé à m'avouer ce qu'il ressent. C'est tellement dur et irréel.

— Tu vois, j'avais raison, je ne suis pas aussi fort que tu ne le penses. Et maintenant, je me sens idiot, parce que je ne sais rien tout ça, Lucie. Je ne sais rien de l'amour et du fait d'aimer quelqu'un bien plus que soi-même. J'ai longtemps été un égoïste et je l'ai souvent regretté, mais je ne peux pas retourner en arrière. Je pourrai bien te briser parce que je suis vulnérable. Je suis tellement vulnérable.

Je vois des larmes poindre au coin de ses yeux, et je suffoque.

— Je voulais passer une journée avec toi, parce que...parce que j'ai peur de te voir partir pour ne jamais revenir, m'avoue t-il.

Sans réfléchir, j'écrase mes lèvres sur les siennes avec brutalité, tout en ramenant une de mes mains sur son biceps et l'autre contre ses omoplates. Nos dents s'entre-choquent et nos langues se plaisent à danser sur un rythme soutenu. Son érection durcit contre mon pubis, et je ne me contrôle plus, mes hanches commencent à bouger et Smith gémit contre ma bouche. Je répète mes mouvements plus lentement puis plus rapidement, comme si nous étions en train de faire l'amour, pendant que Smith m'embrasse désespérément, plaçant sa main sur ma nuque pour que ma langue pénètre plus longuement et plus profondément dans sa bouche.  Sentant l'orgasme approcher, prêt à nous exposer et à nous exploser à la figure, je ralentis le rythme, le plaisir me rongeant méticuleusement le creux du ventre.

— Reste, geint Smith dans mon oreille.

Une larme coule sur ma joue, pendant que je ré-accélère mes mouvements. Je sens mes jambes se tendre en même temps que celle de Smith, et c'est dans une union parfaite, que nous jouissons ensemble ; Smith me mordant l'épaule, et moi ouverte au monde.

Je reste un moment sans rien dire, écoutant seulement les battements effrénés de nos deux cœurs qui eux seuls comprennent ce que nous voulons. Vraiment.

— Je suis désolée.

C'est tout ce que je trouve à lui répondre, tandis que je sens encore les effluves de notre désir, flotter entre nous. Brutalement, j'ai mal, j'ai mal de lui faire endurer ça. Nous ne savons pas encore ce que nous ressentons l'un pour l'autre, mais c'est fort. En plus de cela, Smith ne connaît pas l'amour, et si ça se trouve il ne pourra jamais m'aimer comme je pourrai l'aimer plus tard, si nous nous donnons une chance. Je sais que je suis lâche, mais je veux être sûre d'avoir tout régler avant de me lancer dans une relation.

— On devrait y aller, la journée et les surprises ne sont pas terminées, glisse Smith, tout bas.

— Je suis d'accord avec toi.

D'un pareil accord, nous brisons notre étreinte et Smith est le premier à sortir de l'eau, pour prendre une serviette et l'accrocher autour de sa taille. Après quelques minutes à sécher mes larmes, je nage vers le bord. Smith comprend aussitôt ma gène et me donne une serviette tandis qu'il enfile son caleçon dos à moi.

— En fait, une amie, Léna, m'avait conseillé de t'avouer ce que je ressentais, mais quoique je dise ta décision est prise. On devrait en rester là.

Mon coeur souffre et j'ai l'impression de l'avoir perdu. D'avoir perdu Smith à tout jamais. Je pousse un petit couinement de douleur, avant de me mordre la lèvre. Toujours entouré de ma serviette, je regarde Smith s'approcher, un regard triste.

— Je suis horrible, je déclare tout bas.

Smith me prend instantanément dans ses bras.

— Ne pense jamais ça, Lucie.

Son coeur à lui, est d'accord avec mes paroles. Il n'y a aucun doute la dessus.

— Moi aussi, j'ai peur de te perdre, plus que je ne le pensais, je chuchote tout bas, les mots me transperçant de toute part.

— Lucie...

Je le coupe, d'une voix profondément triste.

— Moi aussi, je pourrai te briser, Smith. Et moi aussi, je ne suis pas aussi forte que tu ne le penses.

— Je serais toujours là, je te protégerais toujours. C'est toujours ce que j'ai dû faire, et je continuerais à le faire tant que tu ne seras pas en sécurité.

— Et moi, je te choisirais toujours pour exaucer mes rêves et pour tout.

Smith me serre un peu plus, en déposant un léger baiser sur mon cuire chevelu.

— J'espère bien, sinon je n'hésiterais pas à user de ma force contre l'abrutis auquel tu feras plus confiance qu'à moi, il rit amèrement.

Je rigole moi aussi, même si la situation est dramatique. J'ai envie de disparaître avec lui, et que nos vies soient normales et simples.

— Allez, il faut qu'on aille manger, suggère Smith.

Je hoche la tête, et demande gentiment à Smith s'il peut aller me chercher mon sac à dos, resté dans sa voiture. Il hoche la tête et tel un gentleman, il me le rapporte tout en souriant. Je m'habille à la vitesse de l'éclair, avant que nous reprenions la route pour notre prochaine destination.

****************

Coucou tout le monde !! J'espère que vous allez bien ? Bon, demain c'est ma dernière épreuve, et comme ce n'est que l'après midi, j'ai décidé de vous poster la deuxième partie de la journée de Smith. Je l'avais rédigé, il y a quelques temps, avant que les révisions prennent la place. Je ne suis pas très sûre de ce chapitre, mais bon ! J'espère que vous avez aimé, et que vous ne me haïssez pas, hein ???? Je voulais faire évoluer les sentiments qu'ils se cachent, et c'est Smith qui fait le premier pas, avec l'aide de Léna. Mais ils ont visiblement tout les deux des choses à régler, c'est compliqué. Je sais que vous ne comprenez peut-être pas forcément pourquoi Lucie s'obstine à vouloir sauver Alban, pour certains et certaines. Elle sait quand lui disant des mensonges, elle lui fait du mal, et s'approche du drame, mais elle veut qu'il ait suffisamment confiance en elle, pour pouvoir aller de l'avant et voir un spécialiste. C'est un cercle vicieux et elle se fait bouffer. Mais ne vous en faîtes pas, elle va se réveiller et quelque chose me dit que Smith sera là pour rattraper le petit oiseau tombé du nid.

Alors comment vous l'avez trouvé ???? Dîtes moi tout !!

En tout cas, il reste une partie à cette journée et quelque chose me dit que vous allez être content(e)s, mais aussi tristes...Je n'en dis pas plus.

Bisous bisous et à bientôt !!

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