34. Lucie
Le chemin est long, silencieux, et je ne supporte pas l'idée d'avoir laisser mon père, là bas, tout seul. Il pourrait presque s'agir d'un abandon. Oui, c'est exactement ça, et ça me bouffe le coeur. Mais je ne pouvais pas rester une minute de plus dans cette maison, des souvenirs heureux plein la tête, alors que ma mère est hospitalisée pour troubles psychiques. Ressasser des évènements qui m'ont marqué à vie, me donne envie de pleurer. Et je suis sûre qu'avec toutes mes larmes, je pourrais remplir une fontaine.
On arrive à Mesa, après quelques heures de route. Dans un silence monstrueux, nous nous installons devant la télévision. Smith zappe les chaînes, sans grand intérêt, et finit par l'éteindre. Il se retourne vers moi, la mine impassible, en se pinçant légèrement les lèvres.
- Tu te sens comment, maintenant ? il me demande, simplement.
- Mieux, sans être mieux, je souffle tout bas.
Il se lève subitement, pour aller prendre sa veste en cuir qui est accrochée au porte manteau, avant de la mettre. Puis il revient vers moi, et me tend la main. Je l'observe, perplexe. Je n'ai vraiment aucune idée de ce qu'il manigance, mais j'ai mon coeur qui n'arrête pas de faire des bonds dans ma poitrine, depuis que nous sommes rentrés.
- Je te promet que tu vas aimé, Lucie, il me sourit rapidement.
Je glisse alors ma main dans la sienne, augmentant légèrement la cadence de mon débit cardiaque. Smith me tend par la suite mon manteau, que j'enfile sans trop savoir pourquoi. Puis nous sortons dans la rue, le froid glacial picorant nos joues. A ma plus grande surprise, nous ne prenons pas sa voiture, mais nous marchons tranquillement. Ma main est toujours ancrée dans celle de Smith, qui me réchauffe tendrement.
- Je n'ai même pas le droit à un petit indice ? je lui demande, curieuse.
- Tu verras bien, lorsqu'on sera sur place ! me taquine t-il.
Je bronche alors, en tournant la tête vers les maisons qui nous encerclent. Plus nous marchons, plus j'entends de la musique se refléter. Et lorsque je tourne enfin la tête, afin d'observer l'horizon, je vois les lumières d'un stade allumées, éclairant pleinement la rue. Smith frissonne, et ses yeux ont l'air de briller. Je me réjouis de suite d'avoir accepter de l'accompagné vers ce lieu surprise.
Quelques secondes plus tard, nous arrivons sur le lieu, où des moteurs tournent à plein régime. J'aperçois subitement des hommes s'approcher de nous, vêtus de veste en cuir, et de gants.
- Smith ! s'exclame un des hommes qui vient de nous rejoindre.
- Teddy, Joah, les salue Smith. Ça fait du bien de vous revoir !
Ils s'embrassent, en se serrant fortement dans leurs bras. Teddy m'observe attentivement pendant quelques minutes, avant de jeter un regard interrogateur à Smith. Celui ci explose de rire, avant de passer son bras autour de ma taille, pour que nos corps soient plus proches. J'essaie de faire bonne figure, mais j'avoue que je suis légèrement perdue. Ma mère est constamment dans ma tête, tout comme le visage meurtri de mon père lorsque je l'ai quitté, il y a quelques heures.
- Lucie, je te présente Teddy et Joah, des anciens amis de lycée. Teddy, Joah, voici Lucie, une amie.
- Enchanté, je murmure.
- Nous de même, charmante demoiselle ! me répond Joah.
Je tourne la tête vers Smith, en fronçant les sourcils. Celui ci me sourit, visiblement gêné, avant de se diriger vers un petit snack, implanté sur le bord du stade. Il fait un signe à ses amis, me rapprochant un peu plus de son corps encore très chaud. Je n'ose pas poser les questions en premier ; j'attends donc que l'on s'assoit à une table, et que Smith prenne les commandes, afin de me lancer dans le vif du sujet.
- Avant que tu t'imagines des scénarios tout à fait improbables, j'aimerais t'expliquer quelques petites choses. Tu veux bien ? me coupe t-il.
Je hoche la tête, en signe d'approbation, et le laisse parler.
- Depuis mes années lycée, enfin même celles de collège, mais il ne faut pas trop abuser non plus. Bref, j'étais plutôt le genre de mec à aimer les trucs dangereux et tout, il m'explique.
- Toujours aujourd'hui, je me moque. Mais bon, je me tais.
- Ouais ça ira mieux, il plaisante. Bon, reprenons. Comme je te disais, j'aimais beaucoup les trucs qui te prend aux tripes, lorsque j'étais jeune, et il se trouve que j'ai connu Teddy et Joah en venant un soir par hasard, voir une de ces courses de moto. Ils étaient dans mon lycée, mais j'avais déjà un groupe d'amis bien à moi, pas trop fréquentables, mais bon peu importe, il s'arrête instantanément.
Je l'observe, un sourire sur les lèvres, ma joue calée sur mon poing.
- Je te fais rire, c'est ça ? il remarque.
- Pas du tout. Continue, j'ai envie d'en savoir plus sur le jeune Smith, frivole et extraverti, que tu étais ! je m'exclame.
Il fronce les sourcils, avant de se mordre la lèvre inférieure, en me scrutant d'un regard ardent. Il pose alors ses coudes sur la table, pour se rapprocher délicatement de moi. Dans un geste lent, je me rapproche à mon tour, le suivant dans son jeu. J'ai besoin d'oublier cette horrible journée que je viens de passer, sans bien sûr oublier ma mère. Tout compte fait, on dirait une égoïste. Je ne suis même pas aux côtés de ma mère, alors qu'elle en a besoin.
- Tu es avec moi, ou pas ? me questionne Smith, en caressant doucement mon bras.
- Hum, hum.
- Ma mère n'allait pas bien à l'époque, et j'avais mal aussi. Alors comme un fils indigne, je fuyais la maison, pour observer ses motos monter dans les tours. Un jour, j'ai voulu essayer. Ce jour fut le plus beau de toute ma vie. L'adrénaline ne m'a plus jamais quitté depuis. Mais l'état de ma mère s'aggravait tellement, que j'ai préféré tout arrêter pour me consacrer un peu plus à la boxe, afin de pouvoir l'aider dans le prix du loyer. J'aimais mieux recevoir des coups, pour tout le mal que j'avais fait subir à ma mère, plutôt que de mourir dans un stupide accident de moto, et de faire souffrir ma mère.
Il fait une pause, évitant soigneusement mon regard.
- Moi qui voulais te remonter le moral, c'est réussi, il rit. Bon, tout ça pour te dire que j'allais ici, lorsque je me sentais seul sur la Terre, contre tous. Parfois, un endroit auquel on tient peut tout enlever, l'espace d'un instant, il m'explique, les yeux dans le vide.
Je ne sais pas quoi répondre à ça. Il a enfin réussit à me confier des choses concrètes sur son passé, comme j'ai pu le faire, les jours précédents. Je suis bouleversée.
- Tu avais raison, je lui souris.
Il fronce les sourcils, me donnant envie, une fois de plus, de caresser ce pli qui se forme sur son front. Afin de me contrôler, je pose ma main sur la sienne. Smith plisse précipitamment les yeux, essayant par tout les moyens de me sonder.
- J'aime cet endroit.
**
Je me réveille, une boule au ventre. Smith est déjà parti pour son footing du matin, vu le petit mot qu'il a laissé sur le frigo. Bon aujourd'hui, il faut absolument que je sois gentille et attentive à ses besoins, pour espérer une victoire de sa part.
J'essaie alors de préparer un plat, assez bon pour sa santé sportive, et assez copieux pour son estomac bien garni.
- Qu'est-ce qui sent si bon ? demande subitement Smith, d'une voix suave.
- Des lasagnes, mon cher monsieur, je plaisante.
Il ferme la porte d'entrée et s'avance vers moi, reniflant alors l'odeur qui s'échappe du four. Il sourit pleinement, et me dépose un léger baiser sur mon épaule dénudée. Je me pince les lèvres, pour éviter de faire quelque chose trop embarrassant, comme par exemple me retourner pour l'embrasser quelque part, à mon tour. Je mourrais de honte, si jamais j'osais faire une chose pareille, je crois bien.
- J'ai hâte de goûter ça ! il se frotte les mains, avant de prendre une première bouchée.
Lorsqu'il avale cette première bouchée, Smith me fixe tendrement, et se met à me montrer du doigt, tout en rigolant. Je lève alors les mains, au ciel, pouffant de rire à mon tour.
- Quoi ? je ris.
- Toi, il me pointe du doigt. Je serais prêt à te garder pour les prochains jours, comme cuisinière. En plus, ça serait pas mal, je ne sais pas cuisiner, se plaint-il.
- Et moi, j'aurais quoi en échange ? je le questionne, curieuse de la réponse qu'il peut me donner.
- Tu m'aurais moi, c'est déjà suffisant non ? plaisante t-il.
Je demeure muette, lorsque Smith prononce ces mots, essayant d'imaginer à quoi ressemblerait ma vie, si j'étais au service de Smith et qu'en échange, je l'avais lui. Sans doute, cela serait un bon compromis. Mais beaucoup trop lourd à porter, pour ma part. Pour lui, je ne sais pas. Impossible pour moi. Si un jour, je trouve un homme avec qui m'installer, c'est pour toute une vie, où les sentiments sont constamment présents, bouillonnant dans chacune de nos cellules.
- Tu veux une meilleure offre ? tique Smith.
- Oui, je te veux toi, avec tout les suppléments, je raille.
- Tu es dure en négociation, Lucie, il grimace.
C'est donc sur cette petite touche d'humour, que nous finissons de manger mes délicieuses lasagnes maison. Je suis plutôt fière de moi, de ce côté là. Je ne suis pas une très grande cuisinière, mais j'ai quelques connaissances en la matière, grâce à ma mère, qui a toujours adoré manier les aliments.
Après avoir fait une légère sieste, Smith et moi, nous nous rendons à son ancienne salle de sport. Je l'observe alors taper sur ce punching-ball, avec force et haine. Ses muscles roulent parfaitement sur sa peau, et sa carrure est tellement bien tenue. Je crois bien que si ma mâchoire était extensible, elle serait déjà par terre.
En le détaillant de plus près, j'ai l'impression qu'il a pris un peu plus de muscles, perfectionnant ainsi sa silhouette d'athlète. Jamais je n'avais vu un homme aussi virile et aussi beau, même lorsqu'il transpire en grande quantité. Smith les surpasse tous, autant qu'ils sont.
Lorsqu'il estime avoir finit son travail d'entraînement, je m'approche de lui, pour lui donner une bouteille d'eau. Il me remercie silencieusement, avant de boire une gorgée, puis déverse le liquide au dessus de sa tête. L'eau dégouline sur ses cheveux en bataille, et son torse sculpté tel un dieu grec.
- On doit rentrer pour la fête, siffle Smith.
J'avais complètement oublié cette fête que Carter à organiser avant le combat final. Bizarrement, mon air se comprime dans mes poumons, et des idées farfelues me traversent l'esprit. Tous les scénarios qui s'y jouent, finissent mal. Je déglutis difficilement, avant de choper la bouteille d'eau qu'il tient toujours au dessus de sa tête. A boire !
- Si tu ne veux pas y aller, on peut rester ici, me rassure Smith.
Si jamais je n'y allais pas, Leah et Pamela, pestes comme elles sont, en profiteraient immédiatement pour me traiter de tous les noms possibles sur terre. Je n'ai pas l'attention de les satisfaire sur ce point là.
- On y va ensemble. Il faut qu'on profite, mais pas trop d'accord ? je lui rappelle.
- Oui, maman ! il soupire.
Nous prenons alors le chemin de l'appartement, afin de nous changer. Smith prend une douche, avant d'enfiler un t-shirt sombre et un jean troué, avec des bottes. Je suis stupéfaite, lorsque je le vois s'approcher de moi, habillé dans cette tenue. A dire vrai, je suis charmée.
- Garde tes cheveux longs, les tentations sont moins grandes comme ça, il me murmure, en tirant délicatement sur mon élastique.
- Merci pour le conseil, je bafouille.
Après quelques secondes, nous sommes fin prêts, pour partir à cette maudite fête. Nous prenons alors la voiture, et lorsque nous atteignons l'immense propriété de Carter, mes jambes se mettent à trembler. Smith m'offre alors son bras, essayant de me réconforter un minimum.
Nous pénétrons dans la propriété, d'un pas lent, pour ensuite entendre Wicked Game, envahir la pièce. Une foule de corps, fonctionnant au désir à l'état brute, se frottent les uns aux autres, sur le rythme aiguisé de la musique.
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J'attrape précipitamment la main de Smith, pour la serrer tout contre ma hanche. Mon regard se rive sur celui de Carter, qui affiche un sourire sarcastique sur son visage. Il porte un pansement sur le nez, ainsi que sur la joue. J'essaie de retenir un éclat de rire, mais en vain.
- Je vous attendais avec impatience, s'exprime Carter, s'approchant de nous.
- Arrête de jouer au con avec moi, Carter. Tu veux vraiment que je te casse le nez, une nouvelle fois ? demande tranquillement, Smith.
Carter rigole pendant quelques secondes, avant de faire signe à Leah et Pamela de se rapprocher. Smith grimace, serrant légèrement ma main dans la sienne.
- Non, mais j'ai besoin que tu me suives. C'est au sujet des combats, débite t-il, d'un air sérieux. Leah et Pamela, tiendront compagnie à ta chère petite protégée.
Je jette un regard inquiet à Smith, qui serre les mâchoires. Avant de me laisser seule avec ces deux pestes, il s'avance vers elle, pour leur murmurer quelque chose, durement. Puis, il disparaît dans la pièce se trouvant à ma droite.
- Tu veux boire quelque chose, Lucie ? me demande immédiatement, Pamela.
Je hoche la tête négativement. Elle s'approche alors de moi, pour me prendre par le bras, et me faire asseoir sur un canapé entièrement brodé. Des hommes se joignent à nous, tous l'air assoiffés.
**
Après avoir écouter toutes les remarques dégoûtantes de ces hommes, cherchant indéfiniment à mettre dans leurs lits, Pamela et Leah ; je fais mine d'avoir envie d'aller aux toilettes. Je monte alors à l'étage, puis je me colle au mur, afin de pouvoir reprendre mon souffle. J'ai vraiment envie de rentrer à la maison, mais je n'ai absolument aucune idée d'où se trouve Smith.
Alors que je m'apprête à redescendre, une main robuste m'attrape le bras avec fermeté, avant de me plaquer au mur. L'homme tente de m'embrasser, mais je le repousse avec toute la force que je possède. Puis je me sauve, ouvrant une porte, donnant sur un immense lit. Du bruit se fait entendre subitement. Je me retourne vivement pour voir que l'homme m'a suivit jusqu'ici. Il ferme délicatement la porte, me fixant toujours, de ses pupilles enflammées. Je garde mon souffle, et ouvre les rideaux d'un coup sec, pour voir à qui j'ai à faire.
Lorsque mes yeux se reposent sur cet homme, mon soulagement est grand, en retrouvant Smith.
- Smith, je souffle en me heurtant au mur, derrière moi.
Il esquisse un sourire, ses pupilles sombres me scrutent avec désir. Je fronce alors les sourcils, prête à lui demander ce qui lui est passé par là tête, et ce qu'il est en train de faire. Mais je suis coupée, ébahie par sa rapidité. En moins de quelques secondes, Smith se retrouve à quelques centimètres de mon corps, tout tremblant.
Je manque de suffoquer, lorsqu'il glisse sa main le long de ma cuisse, pour lever ma jambe, afin de l'accrocher à sa taille. Un gémissement passe la barrière de mes lèvres, lorsque je sens sa virilité grossir tout contre mon intimité. Je ferme alors les yeux pendant une seconde, incapable de supporter son regard, beaucoup trop intense pour moi.
Dans un geste léger, je pose mes mains sur ses larges épaules, pour ne pas perdre l'équilibre. Smith continue ses caresses, avant de placer sa main sur les courbes de mon fessier. Je déglutis, tout en le contemplant, la bouche entre-ouverte, luttant contre son désir naissant.
- Smith, je soupire. Que...t'arrive...t'arrive t-il ? je bafouille.
- Il faut en profiter, pas vrai ? il esquisse un sourire.
Sans que je puisse riposter, Smith me plaque brutalement contre le mur, plaçant avec ardeur, sa main sur ma nuque. Nos lèvres se rencontrent alors dans une brutalité sans nom. Nos dents s'entrechoquent, nos langues se mélangent sans ménagement. Je sens soudainement son érection se frotter à mon intimité, me laissant sans voix. J'étouffe un gémissement, qui se tait dans notre échange endiablé. Smith se met instinctivement à grogner, lorsque mes mains viennent se hisser dans ses cheveux.
Il faut à tout prix que cette torture cesse.
A suivre...
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Coucou !!
Je suis méchante, hein ? Méchante de vous laissez dans un tel suspens ? Je sais, je suis tellement navrée. Mais j'étais d'humeur joueuse, hier soir, lorsque j'ai écrit la fin de ce chapitre 34 ! Alors, quelles sont vos impressions ??? Que va t-il se passer par la suite, à votre avis ?? Je vous donne quand même un petit indice, c'est louche tout ça. Rappelez vous ce que Smith dit depuis le début de ce tome !
Je veux tout savoir sur ce rapproche "qué calor" !!! Dîtes moi tout !!
Alors vous êtes prêts à bientôt dire en revoir à nos deux tourtereaux dans le prochain chapitre, pour mieux les retrouver ensuite ??? Moi, je ne sais pas encore. Cela me fera bizarre de ne plus avoir vos petits commentaires, jusqu'à Noël ! :/
Pour la couverture de FIGHT 2 : FACE A FACE, je vous la met en exclus. Normalement, c'est celle ci que je vais mettre ! Dîtes moi ce que vous en pensez !
Bisous bisous !!
Plus qu'un chapitre.
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