32. Lucie

Je me réveille paisiblement, les cheveux en pétard, un filet de bave coulant sur mon menton. Beurk...Je passe ma main sur celui ci, pour essuyer mes dégâts. Puis je tâte le côté gauche de mon lit, à la recherche du corps brûlant de Smith. Surprise, il n'est pas là. Je me lève alors, dans un mouvement vif, avant de passer dans ma salle de bain afin de me recoiffer un peu les cheveux. Puis j'emprunte les escaliers, pieds nus, espérant retrouver Smith.

Lorsque j'arrive au rez-de-chaussé, de la musique se fait entendre. Je me précipite alors dans le salon, pour voir mon père avachit sur le canapé, en train de se noyer dans des musiques douces et classiques. Je soupire, avant de remonter les escaliers pour aller prendre ma robe de chambre. Mais lorsque je passe devant la cuisine, une ombre attire mon attention. Je m'appuie alors contre l'encadrement de la porte, les bras croisés, et mon pied droit calé sur mon pied gauche. Mes jambes tremblent, tellement j'ai froid. J'aimerais avoir ma robe de chambre au plus vite, sauf que je suis scotchée. Mes yeux sont obnubilés par le pli qui s'est formé au milieu de son front. Généralement, lorsque celui ci apparaît, c'est quand Smith est contrarié. Hors, il est absorbé par quelque chose que lui reflète son portable. C'est bizarre...

- Tout vas bien, Smith ? je lui demande d'une toute petite voix, curieuse.

Il relève soudainement la tête vers moi. Ses yeux se posent instantanément sur mes jambes nues, que j'essaie désespérément de cacher, comme une gourde, en sachant parfaitement que ce n'est pas possible. J'aperçois ses pupilles se dilater à vitesse phénoménale. Dommage, je n'ai pas le temps de les contempler, puisque Smith relève brutalement la tête, pour poser ses yeux sur les miens. Bien sûr, en longeant lentement toutes les parties de mon corps, dégageant un filament de frisson en moi. Mon visage prends subitement une teinte rosée, lorsque je sens mes seins pointés sous mon t-shirt.

Réponds moi vite, Smith, pour que je puisse aller chercher ma robe de chambre. Voilà ce que j'aurais dû lui dire dès le début.

- Je vais bien, et toi, ça va ? me demande t-il, calmement.

- Oui, je pense, je souffle. Il faut, il faut que j'aille chercher, hum, je mime un geste, qui fait sourire Smith. Ma robe de chambre, il faut que j'aille la prendre. Là haut. Dans ma chambre. Je monte, dis je en faisant signe du doigt.

Smith n'a même pas le temps de se moquer moi, que je monte déjà les escaliers à toute vitesse. Au lieu de prendre le risque de mettre ma robe de chambre rose avec des coeurs dessus, j'enfile des sous vêtements, pour ensuite mettre un jean et un pull couleur crème.

Je me souviens avoir toujours adoré ce pull, parce qu'il me tenait bien chaud, et me sauvait la vie lorsque mon pantalon était légèrement usagé au niveau de mes fesses. Mais je l'adorais par dessus, puisqu'il appartenait à ma mère avant, lorsqu'elle était plus jeune.

- Je peux entrer, Lucie ? me demande subitement Smith, d'une voix rauque.

- Vas y, je lui intime.

Smith rentre alors dans ma chambre, un bas de pyjama lui recouvrant les jambes. Je reconnais instantanément, celui de mon père, ce qui me fait froncer les sourcils. Sans pour autant faire de commentaires, bien sûr. Il n'avait pas de bas à part son pantalon, alors je comprends parfaitement le geste de mon père. Mon père qui croit que nous sommes ensemble.

- Pas de robe de chambre ? plaisante Smith.

Je me retourne vers lui, un sourire les lèvres. Mais lorsque mes yeux se posent sur lui, il est en train de faire glisser ce fameux bas sur ses cuisses musclées et ses grands pieds. J'essaie sincèrement de ne pas regarder, mais son torse m'attire d'autant plus, lorsqu'il enlève son haut et le fait tomber à terre. Mon regard reste bloqué pendant plusieurs minutes, picorant le moindre des détails.

Ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais vu. Mais dans cette condition, je le trouve encore plus attirant, avec ses cheveux en bataille, ses yeux profonds, son torse nu, et ses jambes dénudées. Il est vraiment dans toute sa splendeur, exposé à ma vue. Bien sûr mon moi-intérieur en profite pour observer le léger duvet qui se forme sous son nombril, et qui disparaît sous la ligne de son caleçon. Ayant quand même un minimum de pudeur, je m'arrête ici. Je fais alors semblant de ranger mon t-shirt que j'ai utilisé pour la nuit, dans mon armoire. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire, bon sang.

- Tu rends visite à ta mère, ce matin ?

- Oui, nous partons dans quelques minutes, je pense.

Je sens soudainement Smith s'approcher de moi, et poser légèrement ses mains sur mes épaules. J'essaie de contenir les frissons qui me piquent les joues, tout en me concentrant sur autre chose que son corps brûlant dévorant petit à petit le mien.

Vivement que ce dernier combat arrive !

- Tu veux que, enfin, que je t'accompagne ? il bafouille. Tu sais, je comprendrais si jamais tu n'as pas envie que je sois là, pour voir ça.

Je me détache de son emprise, me dirigeant vers la salle de bain, pour me brosser les dents. Lorsque j'ai terminé, je souffle un bon coup, en voyant à travers la vitre de ma porte que Smith est assis sur mon lit, les mains poser sur sa tête. Il ne sait pas où se mettre, sans doute. Moi non plus d'ailleurs. Je ne sais pas comment lui dire que j'ai peur qu'il apprenne des choses qui pourraient le marquer. J'ai peur que la pitié s'installe dans son regard, juste après m'avoir accompagné voir ma mère. Mais en même temps, la dernière fois, je suis allée dans cet hôpital à Mesa, avec lui, voir sa mère.

- Oui, je lance de l'autre bout de la pièce.

- Oui, quoi ? réplique Smith, en se levant de mon lit.

Je m'attache les cheveux, en observant mon reflet dans la glace, ayant cette impression de changement. Pourtant de l'extérieur, tout reste normal, alors qu'à l'intérieur, il s'agit d'un vrai tourbillon de sensations, de sentiments et de conceptions. Je ne comprendrais jamais ce qu'il m'arrive, avant d'avoir fait quelque chose pour trouver.

- Lucie ? m'interroge Smith, derrière la porte.

Je l'ouvre lentement, pour voir que Smith est vêtu des mêmes vêtements que la veille. Toujours aussi bouleversant dans tout ce qu'il est. Mon dieu, qu'est-ce qu'il m'a pris de l'embrasser ? Je me fourre seule dans une situation qui va commencer à me bouffer de l'intérieur. On a beau s'entendre quelque fois, il n'y a pas que ça. Mais je refuse de l'admettre, puisqu'on va bientôt se quitter. L'un n'aura plus jamais de signification pour l'autre, et vice versa. Ou alors seulement des souvenirs nostalgiques, nous faisant perdre du temps. Oh mon dieu, à quoi je pense !

- Tu es avec moi ? s'inquiète Smith, en passant doucement sa main devant mes yeux.

- Oui, oui, excuse moi. Tu peux m'accompagner voir ma mère, je sens que j'ai besoin de ta présence à mes côtés, je sors avec beaucoup de naturel.

- Je suis ravie de pouvoir t'accompagner, Lucie.

- De toute façon, dans quelques jours tu ne penseras même plus à tout ça, alors à quoi bon se prendre la tête sur des choses aussi banales que celles ci ? Tu ne penseras même plus à ma mère qui est détraquée, ni à moi, qui suis tout simplement déglinguée en ce moment, je lance amèrement. Ouais, il ne faut pas y penser, et foncer, je me murmure.

Smith fronce les sourcils, et ouvre la bouche, mais je ne lui laisse pas le temps de s'exprimer. Je descends à toute vitesse, secouer mon père. Il est grand temps que j'aille voir ma mère, pour prendre conscience de son état. Puisque j'ai la vague impression que je commence à devenir folle, entre mes problèmes et les pulsions qui me sondent le corps, lorsque Smith est dans les parages.

Pourquoi aujourd'hui, et pas plus tard ?

- Papa, on y va ? je lui chuchote délicatement.

- Donne moi cinq petites minutes, ma puce. S'il te plaît, me murmure t-il en fermant les yeux.

- Pas plus, je soupire.

Je me réfugie dans la cuisine, lorsque Smith s'approche de moi, l'air contrarié. Il s'assoit tranquillement en face de moi, posant sa main sur la mienne. J'enlève précipitamment celle ci, évitant tout juste une douce décharge électrique en plus. Smith me jauge du regard, en fronçant les sourcils, une fois de plus. Je crois que c'est son passe temps favoris, ces temps ci.

Mon dieu, c'est impossible de devoir supporter ça.

Subitement, on sonne à la porte. Je me lève alors instinctivement, pour aller accueillir la personne qui a osé sonner à la porte. Lorsque je tourne la poignée de celle ci, je tombe directement sur Julien. Il est habillé d'une simple chemise blanche et un jean noir, et en plus de ça, il est fraîchement rasé de près. Je lui souris alors gentiment, avant de lui faire signe d'avancer.

- Qui est-ce ? hurle mon père.

- Julien. C'est Julien, papa, je lui réponds sur la même hauteur de voix.

Je prends délicatement Julien par la main, pour le faire passer dans le salon, où mon père est encore et toujours, en train de s'évader à travers des musiques moroses. Lorsque ma peau rentre en contact avec celle de Julien, celle ci est froide, et sans vivacité.

- Mon cher Julien, assieds toi, l'invite poliment mon père.

J'enlève alors ma main de la sienne, remarquant que son visage a pris une teinte rosé. Je souris bêtement, avant de me rappeler que j'ai toujours su que Julien en pinçait pour moi. Ma mère a voulu l'aider dans sa démarche, en l'invitant à toutes sortes de dîner à la maison, ou même pendant des balades que nous effectuons en famille. Personnellement, je préfère l'avoir comme ami, que comme amant.

Sans faire de bruit, je pars rejoindre Smith, qui a les yeux rivés sur son écran de téléphone. Je sais pertinemment qu'il y a quelque chose qui le perturbe, mais le problème c'est qu'il ne veut pas cracher le morceau.

- Bon, tu as reçu un texto qui t'angoisse ou quoi ? je lui demande, simplement.

- Et toi, pourquoi tu es distante ce matin. J'ai fait quelque chose de mal ?

Nous nous affrontons du regard, avant que mon père fasse irruption dans la cuisine, pour nous avertir que nous allons partir en direction de l'hôpital de Phoenix. Je baisse alors les yeux, avant d'aller chercher mon manteau.

Nous nous mettons en route, quelques minutes après, ne tardant pas arriver au sein de ce lieu de malheur. Le médecin responsable de ma mère, nous indique la chambre. Et lorsque nous arrivons, une infirmière se trouve à l'intérieur de celle ci, pour lui faire une piqûre. Ma mère ne grimace pas, et garde son regard vide rivé sur nous. Je ne sais pas vraiment si elle a conscience que nous sommes ici, ou non.

- Bonjour, vous pouvez aller la voir. Mais soyez doux, elle est encore très fragile, nous explique l'infirmière.

Je rentre aussitôt dans sa chambre, seule, pour jauger la situation. Mes mains sont moites, et mon corps est parsemé de frissons, lorsque j'entrevois ma mère, qui m'observe sans grand intérêt. Subitement, elle tend sa main vers moi. Je la prend dans la mienne, puis j'y dépose un léger baiser.

- Maman, c'est moi, Lucie, je lui chuchote.

- Oh ma petite fille, Lucie, sourit-elle. Mais où est Charlie ? Il est avec ton père ?

Mon sourire qui s'était affiché sur mon visage quelques secondes plus tôt, disparaît aussi facilement qu'il s'est placé le long de mes lèvres. J'essaie de contenir mes larmes, qui commencent à poindre aux bords de mes yeux ; mais je n'y arrive pas malheureusement.

- Pourquoi tu pleures ma chérie ? Il est arrivé quelque chose à Charlie, ou à ton père ? me demande calmement ma mère.

- Non non maman, tout va bien, dis je en essayant de retrouver mon souffle.

Un sourire radieux se dessine sur le visage de ma mère, comme un soulagement, et ses yeux brillent d'espoir. J'ai soudainement envie de vomir, et de lui dire la vérité, mais je n'ai pas envie de voir ce sourire se transformer en douleur. Je sais ce qu'elle a envie de savoir, et s'il faut lui mentir pour qu'elle guérisse, je le ferais sans jamais regretter mes mensonges.

- Je suis soulagée, Lucie, elle me murmure. Ils vont bientôt arriver, j'espère ?

- Je ne sais pas maman, je ne sais pas.

Elle pose soudainement ses doigts froids sur ma joue, en caressant ma peau du bout de son pouce.

- Tu peux aller les chercher pour moi, ma chérie.

Mon coeur bat irrégulièrement dans ma poitrine, se déchirant petit à petit. Je regarde une dernière fois ma mère, avant de lui déposer un baiser sur la joue. Lorsque je sors de la chambre, je fais un signe à mon père et Julien, d'y rentrer.

- Sois forte, ma puce, me chuchote mon père.

Je lui souris tristement, avant d'emprunter l'ascenseur, afin de partir loin d'ici. Je déteste encore plus cet hôpital, en sachant que j'ai perdu ma mère, à l'instant.

A suivre...

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Coucou !! J'espère que vous allez bien ? Bon, je profite d'être en week-end pour vous écrire beaucoup plus de chapitre ! J'espère que vous êtes contents ?

Alors ce chapitre, comment vous l'avez ressenti ? Dîtes moi tout mes petits tigres !! J'ai envie de tout savoir !!

Vous avez des pronostics pour la fin de ce tome ???

JE VEUX UNE RIBAMBELLE DE COMMENTAIRE !!!

Petite note : Je pense mettre en ligne mon livre de bonus pour FIGHT, un peu avant la sortie de FIGHT 2 !!

Bon, je vous embrasse fort !! Bisous bisous !!

Plus que trois chapitres.

Notre objectif : Arriver à 50 000 vues à la fin du chapitre 35 ! (Ahah, je suis exigeante !) 

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