29. Smith
Je frappe.
Je frappe, sans jamais m'arrêter. J'aime la sensation de son sang sur mes mains, satisfaisant ma soif de brutalité qui monte en moi. Son visage se déforme sous mes coups. Puis lorsque je le fais tomber à terre, il soupire de désespoir. Je m'assois sur lui, près à le mettre en miette. Mais lorsque je sens soudainement la main de Lucie se poser sur mon épaule, mon poing reste en suspend dans les airs. Lucie s'accroupit à ma hauteur, et me chuchote à l'oreille, d'une voix tremblotante :
- Il n'en vaut pas la peine.
Je pose immédiatement mon regard dans celui de Carter, pour y trouver une petite pointe de moquerie. Mon sang pulse dans mes veines, se mélangeant à l'adrénaline présente depuis que je suis assis à cette table de vauriens. Je respire un bon coup, avant de tourner les yeux vers Lucie, qui me regarde avec anxiété. Je diminue alors la pression de ma main autour de son col, puis juste avant de me relever, lorsqu'un sourire narquois se dessine sur son visage de salopard, je lui donne un coup de poing qui finit par l'assommer. J'entends instantanément Lucie pousser un léger cri, avant de se cacher les yeux.
Lorsque je me relève, j'entends la sirène des flics. Je prends alors la main de Lucie, avant de la tirer vers une des portes de sorties. On se met à courir à grande vitesse, pour arriver vers le devant du bâtiment. Et lorsque que tout les flics sont entassés dans le pub, nous nous élançons vers la voiture, et je démarre à une allure lente, pour ne pas nous faire remarquer. Lucie se met subitement à rire. Un rire franc et net.
- Chapeau bas, Smith ! elle éclate de rire.
Je la regarde, interloqué. Il y a quelques minutes, Lucie était sous le choc, et maintenant elle rigole comme une gosse de cinq ans. Où est la logique ?
- C'est nerveux, s'excuse t-elle.
- Pourquoi tu ne m'as pas laissé le finir, Lucie ? je fronce les sourcils.
Elle se retourne vers moi, sérieuse cette fois ci.
- Premièrement parce que le patron du pub avait son téléphone dans les mains, pour appeler la police. Deuxièmement, ce n'est pas un lieu pour montrer à tout le monde, qui a le plus de muscles entre vous deux. Et puis, troisièmement, laisse toi ce plaisir pour le combat final, sombre idiot ! elle soupire.
- Tu es vraiment bizarre, comme fille ! je lui fais remarquer, en souriant.
- Une fille bizarre que tu trouves jolie, tout de même ! elle s'exclame, haut et fort.
Je me tourne vers elle, les sourcils froncés, profitant d'être stopper par un feu rouge. Bien sûr que je la trouve jolie, mais où est-elle allée pêcher ça ? Je ne pense pas qu'elle est le genre de fille à raconter du n'importe quoi, et s'inventer des choses, toute seule. Elle l'a forcément entendu quelque part, ou de ma bouche. Merde...
- Désolée, c'est nerveux aussi. Si on changeait de sujet, tu veux ? Par exemple, qu'est-ce que tu comptes faire aujourd'hui ? Tu veux aller...
- Bien sûr que je te trouve jolie, Lucie. Qui ne serait pas attiré par toi ? je lance. Peut-être qu'un homme pourrait te trouver bizarre, comme moi, mais je pense que l'on peut faire abstraction de ça, non ? je plaisante.
- Abstraction ? Petit joueur, va ! elle peste. Tu veux que je te parle de tes défauts, hein ? Parce que j'en ai plein en tête, qui me viennent à cet instant même !
Lorsque j'arrive devant l'immeuble, je me gare, et me retourne instantanément vers elle. Elle plisse les yeux, en air de défi. Je souris alors de toutes mes dents, avant de fermer à clé toutes les portières de ma voiture. Je veux être sûr qu'elle ne se dégonfle pas. Et j'ai aussi envie de savoir ce qu'elle pense de moi. Il nous reste quelques jours à passer ensemble, alors profitons en pour tout se dire.
- Je t'écoute, je feigne l'indifférence.
- Tu es grincheux, colérique, brutal, bipolaire, méchant, et j'en passe ! elle rit. Mais tu sais être gentil et adorable, quand tu veux, elle m'explique.
- Tu as oublié sexy, aussi, je relève sérieux.
Un sourire resplendissant se tisse sur son visage, et délicatement elle se détache. Puis, elle enjambe la boite de vitesse, son regard rivé dans le mien. Brutalement, elle m'agrippe par le bras, et pose son autre main sur ma cuisse. Puis elle se pose ensuite sur moi, ses jambes se collant aux miennes. Lorsque ses fesses et son entrejambe se posent délicatement sur moi, je manque de suffoquer.
- Lucie, tu fais...
- Chut ! elle me chuchote, en posant son doigt sur ma bouche.
Elle se penche vers moi, pour se placer un plus proche de mon oreille. Sa main se pose lentement sur ma joue mal rasée, avant de glisser sur mon épaule. Un frisson me cloue sur place.
- Il nous reste quelques jours, Smith. Tu ne voudrais pas, tu vois...elle me glisse aux creux de l'oreille.
J'écarquille les yeux, avant de froncer les sourcils. Je pense qu'elle est tombée sur la tête, et qu'elle complètement timbrée. Même si Lucie est attirante, je ne profiterais pas d'elle. J'ai fais trop de conneries avec les filles, dans ma vie. Plus maintenant.
- Tu aurais dû voir ta tête ! rigole Lucie, en se calant contre le tableau de bord.
Je suis choqué. Je viens de voir une toute autre Lucie, devant moi. En réalité, elle est joueuse et diabolique. Je pensais bien qu'elle rigolait, mais apparemment j'ai voulu y croire, vu l'état de mon corps, toujours aussi pimpant et palpitant.
- Tu y as cru, n'est-ce pas ? elle se vante.
- Je pense que tu peux le sentir, non ? je grogne.
Ses joues prennent une teinte rosée, révélant sa gêne. Je lui souris alors tendrement, avant de la prendre dans mes bras. Elle se réfugie; son visage imprimé contre mon épaule. Je l'aperçois observer les passants à travers la fenêtre. En réalité, je n'ai pas vraiment envie que l'on bouge. C'est comme si, on se disait en revoir, avant de reprendre les choses sérieuses en main. Mais malheureusement, si Lucie reste une minute de plus, assise sur moi, je vais exploser. Mon corps et mon bassin ne risquent pas de tenir le choc.
- Je ne suis qu'un homme, je lui chuchote pour la rassurer.
- Et moi, une femme complètement perchée, elle rit.
Elle se redresse, pour planter ses yeux dans les miens. Mes mains viennent se caler sur ses hanches, dans un geste tendre. Lucie tressaille, et je crains le pire. Mais fort heureusement, après quelques respirations, Lucie reste calme.
- Je t'aime vraiment bien, Lucie, je souffle.
- Moi aussi, Smith. Je t'aime vraiment bien, elle conclue, d'un air absent.
**
Je me concentre sur le punching-ball qui me fait face, frappant à des points stratégiques. Dans quelques minutes le combat commencera, je dois égaliser les points, afin d'avoir une chance de gagner ce concours.
- Tu ne veux pas te reposer deux minutes, Smith ? me demande tranquillement, Lucie. Je vais commencer à te surnommer "M.Muscles" si tu ne t'arrêtes pas de frapper aussi fort !
Je me tourne vers Lucie, et viens m'asseoir à ses côtes, sur les gradins. Elle prend son sandwich, et croque dedans à pleines dents. Tandis que je prends ma bouteille d'eau, pour en vider la quasi totalité.
Lorsque je repose ma bouteille, et que je me retourne vers Lucie, celle ci regarde fixement le mur en face de nous. J'ai l'impression qu'elle est préoccupée, mais de quoi ? Je pose délicatement ma main sur la sienne, vissée à son genoux. Lucie tourne vaguement la tête vers moi, en fermant les yeux.
- A quoi tu penses ?
Lucie se tourne vers moi, un maigre sourire sur les lèvres, avant de porter ses genoux jusqu'à sa poitrine.
- J'angoisse un peu, pas toi ?
- Moi aussi, mais je suis prêt. J'ai envie de gagner ce combat, et celui d'après. Et j'y arriverais ! je déclare, déterminé.
Elle me sourit une seconde fois, avant de poser délicatement sa tête sur mon épaule. J'hésite pendant quelques secondes à passer mon bras autour de ses hanches, mais tout compte fait je le fais. Elle relève la tête, me regardant timidement. Mes yeux s'attardent quelque peu sur ses lèvres, avant que je soupire, et que je regarde ailleurs.
Les doigts délicats et fins de Lucie viennent subitement se poser sur ma joue, me rappelant ce qui s'est passé dans la voiture, il y a quelques heures maintenant. Je tourne alors la tête vers elle; une sensation de bien être découle en moi. Son regard est tellement doux, et tellement calme, que je me sens tout de suite apaisé.
Je n'aurais jamais cru à ça, mais Lucie a su m'apprivoiser, sans rien connaître sur moi et mon quotidien. Lorsque je lui ai dis que je l'aimais vraiment bien dans la voiture, c'était vrai. Même si ça doit s'arrêter là, je tenais à lui dire le fond de ma pensée. Elle devait savoir ce que je ressentais à ce moment là, avant de me quitter pour de bon. Alors oui, il nous reste quelques jours, mais le temps passe tellement vite depuis qu'elle est arrivée.
- Tu as raison, j'ai oublié de te dire à quel point tu étais bel homme, me sourit-elle, tristement.
- Je suis flatté, Lucie. Je te remercie de ton aveux, même si je sais qu'au fond, tu craques pour moi ! je rigole.
- Espèce d'idiot ! souffle t-elle, en posant durement son front contre le mien.
Dans un geste lent, elle place ses jambes de chaque côté du banc, pour s'approcher un peu plus de moi. Je garde mon bras autour de ses hanches, sentant sa chaleur monter le long de ma main, et de mon bras.
- Tu vas me manquer, murmure t-elle, en relevant vaguement la tête.
Je passe doucement ma main sur sa joue, mes yeux dans ses yeux. Je ne lui réponds rien, tétanisé par la répercutions de mes mots. Je ne veux pas lui mentir, ni même lui faire du mal. Bien sûr, qu'elle aussi elle va me manquer, mais finalement je suis habitué à ce genre de situation, alors si je lui dis la même chose, mes paroles n'auront pas de sens.
Brutalement, les genoux de Lucie percutent mon corps, nous rapprochant encore plus, l'un de l'autre. Elle effleure alors mes lèvres des siennes, embrasant mon corps d'une seule montée. Prêt à céder à la tentation, j'empoigne avec rudesse sa nuque. Mais lorsque la porte claque, nous nous enlevons instantanément l'un de l'autre. Lucie pose vivement sa main sur sa bouche, en me jetant un vague coup d'oeil.
- Le combat commence dans une demie heure, Smith. Tu ferais mieux de te préparer, j'entends râler Paul, à l'autre bout du couloir.
Je souffle un bon coup, puis je pars vers les vestiaires, sans adresser un mot ni même un regard, pour Lucie. C'est comme un signe. Une signe révélateur. Il ne vaut mieux pas continuer, sinon il arrivera des malheurs. Merde, pourquoi je l'ai embrassé le premier ? Je ne suis qu'un idiot, comme le dit si bien Lucie.
Après quelques secondes à me triturer les méninges, j'arrive enfin dans les vestiaires. J'enlève mon haut, et mon jogging, avant de retirer mon caleçon. J'ai vraiment besoin de me vider la tête, pour être sûr de ne pas penser à elle. Je me dirige donc vers les douches, et lorsque le jet d'eau s'abat sur mon dos, mes muscles se détendent. Je souffle enfin.
La porte des vestiaires se met à grincer, me révélant que j'ai de la visite. Les talons que j'entends claquer contre le sol m'indiquent ensuite qu'il s'agit d'une femme, et que ce n'est pas Lucie. Je prends instantanément ma serviette, afin de l'entourer autour de ma taille. Je pousse ensuite la porte de la douche sans trop faire de bruit, avant de m'avancer vers les casiers. J'entrevois les jambes fines de Leah, croisées. Je soupire, me demandant bien ce qu'elle fait ici.
J'arrive à grands pas vers les casiers, pour pouvoir prendre mon short. Malheureusement, il n'est plus là. Je me retourne lourdement vers Leah, les nerfs à vifs. Celle ci sourit de toutes ses dents, et me jauge avec un regard intense.
- C'est ça que tu cherches ? elle demande, en tenant du bout des doigts mon short.
Elle a l'air fière de son coup, avec son sourire aussi faux qu'elle. Lorsque Leah se lève, je manque de vomir en voyant ses portes jartelles dépasser sous sa jupe. C'est elle tout craché. Provocante et sans intérêt.
Je ne fais pas attention à elle, tentant de lui arracher mon short des mains. Mais elle a un coup d'avance sur moi, l'éloignant de ma main, dans un mouvement net et précis. Je grogne, avant de me coller à elle, et nouer ma main à la sienne, afin d'avoir une chance de pouvoir lui prendre mon foutu vêtement. Sauf qu'elle le laisse tomber à terre, posant par la suite une de ses mains sur ma serviette, et l'autre, s'accrochant à mon épaule. Leah tente ensuite de trouver mon regard, mais je ne cède pas. Je ne veux pas lui donner ce plaisir.
- Regarde moi, Smith.
Je soupire. Je résiste à l'idée de la coller contre les casiers pour lui mettre une de ces raclées. J'essaie vraiment de ne pas vriller, mais lorsque Leah ose poser sa main sur mon sexe, protégé par ma serviette, je la plaque contre ceux ci. Elle se met à couiner, en se mordant les lèvres.
- J'aime ta brutalité, Smith, me souffle t-elle, d'une voix suave.
Je l'observe attentivement, le regard remplit de haine et de colère. Son autre main qui est fixé sur ma hanche, longe mon bras, pour se poser sur mon torse. Elle effleure ma peau avec ses ongles, tout en souriant comme une gourde.
- Laisse moi te faire du bien, Smith. Tu as l'air si tendu. Lucie n'est pas là, alors que moi, (elle me caresse le torse) je suis juste en face de toi.
Je lui empoigne soudainement la nuque, perdu.
A suivre...
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Coucou !!! Vous allez bien ????
Je vous l'avoue, j'avais un peu peur de publier ce chapitre. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Peut être parce que c'est bientôt la fin, ou parce que je le trouve un peu trop osé ? Je ne sais pas. J'espère en tout cas qu'il vous a plu ! Dîtes moi tout, pour m'enlever mes doutes que j'ai en tête ! Faite moi sourire à l'idée que j'ai bien fait de publier ça comme ça ! Je veux tout savoir, dans les moindres détails !
Alors, vous pensez que Smith a décidé de céder au plaisir des corps avec Leah ? Ou alors peut être qu'il a trouvé la force de la repousser ? (Je ne veux pas que vous soyez déçus !)
Gagnera t-il ce combat ? (Il lui faut de l'encouragement les filles !!!)
CHAPITRE 30, du point de vue de SMITH encore une fois !! (Désolée pour les fautes)
Bisous bisous ! 😚
MERCI MILLE FOIS POUR CES 40 000 VUES !!! JE SUIS AUX ANGES !! MERCI MILLE FOIS ÉGALEMENT POUR VOS COMMENTAIRES QUI M'AIDE A TENIR BON !!
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