25. Smith
Mon coeur tambourine à une allure folle, contre ma poitrine. J'ai l'impression que l'adrénaline que je ressens lors de mes combats, se déverse dans mon corps, lorsque mes lèvres touchent les siennes, toujours aussi douces. Je ne sais plus quoi penser, après la raison idiote que je lui ai donné. Comment j'ai pu lui dire que je l'embrassais parce qu'elle parlait trop ? Abruti. M'enfin, c'est l'une des raisons. Celle que j'essaie de garder principale. Puisque je sens que j'en avais envie aussi, mais c'est faux. Je lui ai promis de sortir de sa vie, après ces combats, alors ce n'est pas vraiment le moment de l'embrasser comme un drogué. En plus de ça, je n'ai pas envie qu'elle croit qu'elle est comme toutes ces filles dont j'ai rien à foutre. C'est archi faux ! Un lien s'est créé entre nous depuis ces dernières semaines, et je ne peux le nier. Quelque chose de fin et léger, mais qui va sûrement s'intensifier, dans les prochains jours. J'aimerais tellement qu'elle vienne avec moi.
- Viens avec moi, Lucie, je répète tout bas.
Sa respiration est courte, et fine. Je pose alors ma main sur sa joue mouillée, où des larmes coulent. Je recule instantanément, me mordant la lèvre. Putain, elle me fait une crise de panique là ? Merde, quel idiot ! J'ai envie de me foutre des baffes !
- Pardonne moi, je voulais pas te faire peur, je bafouille.
Mais elle en a rien à foutre, Smith !
Subitement, Lucie s'effondre au sol, ses épaules secouées par ses sanglots. Je ne sais pas quoi faire, ni comment réagir. J'aurais dû savoir à l'avance que notre baiser allait la transporter ailleurs qu'ici. Quel foutu merdier !
Lorsque je m'accroupis en douceur, je vois ses mains trembler, et planter dans ses genoux, qui eux aussi tremblent. J'essaie alors de poser ma main sur la sienne, et à ma plus grande surprise, Lucie ne me repousse pas.
- Regarde moi, Lucie, je souffle.
J'ai besoin de voir ses yeux, pour sentir à quel point je l'ai blessé. Mais aussi pour espérer y voir autre chose, quelque chose de positif.
- Lucie, je t'en supplie.
Je l'entends marmonner des choses, que je n'arrive pas à saisir, ni à comprendre. Je m'approche encore un peu plus, pour essayer d'entendre quelque chose. Mais Lucie pose lentement sa main sur mon torse. Je saisis alors ses doigts froids, en recouvrant sa main de la mienne. Puis j'attends patiemment une réponse de sa part.
- Je veux, je veux qu'il parte, bégaie t-elle.
- Qui donc, Lucie ? je murmure, écrasant petit à petit le silence.
Elle secoue la tête de droite à gauche, les larmes encore présentes sur son jolie visage. Je ne comprend toujours pas pourquoi elle est si distante lorsqu'on la touche. Je suppose qu'il y a peut-être un rapport avec la personne dont elle voulait parler, il y a quelques secondes. Même si je voudrais savoir tout d'un coup, j'essaie de prendre sur moi, pour ne pas la brusquer. Si jamais les larmes ne s'arrêtent pas de couler sur ses joues, je crois que je ne vais pas pouvoir tenir encore plus longtemps.
- Je ne veux, je ne veux plus jamais le revoir.
- Vas y, Lucie, parle. Parle moi, et laisse moi t'aider pour cette fois.
Elle respire un bon coup, chassant les larmes de trop sur ses joues roses.
- J'ai peur qu'il revienne, et qu'il me trouve. Lorsque je t'ai quitté, je n'ai pas arrêté de penser à toi, mais aussi aux dernières paroles qu'on m'avait dîtes. Pamela m'a dit que j'étais là pour une raison bien particulière. Tout est allé très vite dans mon esprit, mais je sens que tout ne se finira pas comme on l'a prédis Smith. Je ne veux pas qu'il m'emmène avec lui, tu comprends ? elle sanglote.
- Lucie, on gagnera ce tournoi, d'accord ? On se battra tout les deux, mains dans la mains, pour que tu puisses être à moi, aux yeux de tous ! Après ça, je te laisserais filer, pour mener la vie dont tu rêves ! je lui explique, d'une voix déterminée. Mais pour ça, il faut que tu viennes avec moi, et tout de suite.
Lucie plante ses beaux yeux dans les miens, afin que je puisse y voir l'étincelle briller. Elle pose soudainement son regard sur ma main, qui maintient encore la sienne contre ma poitrine. Ayant peur qu'elle refasse une crise de panique, je libère tranquillement sa main. Mais contre toute attente, Lucie s'accroche désespérément à ma peau. J'ai l'impression d'avoir manquer quelque chose, comme si tout avait disparu autour de moi. Je fronce légèrement les sourcils, en regardant patiemment Lucie. J'ai comme l'impression que l'étincelle dans ses yeux, continue de briller, de plus en plus. Comment je dois interpréter ça, moi ?
- Ramène moi chez moi, avant, s'il te plaît.
Je l'aide à se relever, et lorsque nous sommes debout, Lucie garde ses yeux ancrer dans les miens. Comme si elle cherchait quelque chose, mais en vain.
- J'aimerais tellement connaître le fond de ta pensée, Smith. Le pourquoi du comment, le vrai cette fois. Mais j'ai l'impression que tu ne te livreras jamais à moi, comme je viens de le faire, elle chuchote, le regard vide.
Je réfléchis pendant quelques minutes, à propos de ses mots. Il est vrai qu'elle vient tout juste de se confier à moi, mais je ne sais strictement pas comment faire pour qu'à mon tour, je puisse me livrer. Lui dire quoi ? Que ma mère se faisait battre par mon père ? Que mon père nous a abandonné pour sa secrétaire ? Que j'avais peur de rentrer chez moi, après l'école ? C'est trop dur.
Après quelques minutes de silence, nous nous installons dans ma voiture. Je monte instinctivement le chauffage, pour que son corps se réchauffe. Pendant que Lucie me donne l'adresse de chez elle, que je connais bien sûr, je me mords l'intérieur de la joue. Je suis tellement perdu, et gêné, ce qui ne m'est pas habituel.
- Je suis désolé de...
- De m'avoir embrassé ? elle demande, les joues rouges.
- Entre autre, oui, je me gratte la nuque.
Je jette un regard en biais à Lucie, et je m'aperçois qu'elle est en train de toucher ses lèvres, en souriant. Je n'aurais jamais penser qu'un baiser de ma part, la ferait sourire. Dans un sens, je suis heureux de la voir de si bonne humeur, tout de suite.
- Tu te moques de moi, là ? je ris.
- Non, tu m'as juste surprise. Même si, tu n'embrasses pas si bien que ça ! elle rapplique.
- Tu plaisantes, j'espère ? je m'offusque, en tournant la tête vers elle.
Lucie me fait un clin d'oeil, avant de tendre le doigt vers une maison à gauche. Je m'arrête alors contre le trottoir, pour qu'elle puisse descendre près de son allée. J'hésite quelques secondes à descendre à mon tour, mais lorsque Lucie me fixe, un sourire flottant sur ses lèvres, j'ouvre ma portière pour me joindre à elle.
Une fois la porte d'entrée ouverte, Lucie entre à petit pas dans son salon, où un homme est assis sur un canapé jaunâtre. Je reste en retrait, m'adossant contre l'ouverture de la pièce. L'homme se lève rapidement de son canapé en voyant sa fille, et la prend dans ses bras. Un goût amer vient me caresser la gorge, faisant remonter des souvenirs d'enfances que j'ai cherché à oublier pendant tant d'années.
- Je ne prendrais pas le train de dix-huit heure, papa, souffle délicatement Lucie.
Son père se retourne vers moi, en fronçant les sourcils. Je ne bouge pas, attendant patiemment que tout ça s'arrête. L'homme s'approche de moi, un sourire étirant ses lèvres, pour sa fille. Et lorsqu'il arrive vers moi, il me tend sa main. Je lui serre alors, en essayant d'être assez poli.
- Je suis George, le père de Lucie, débite t-il d'une voix grave.
- Je suis Sm...
- Oui, Smith. Je sais déjà ça ! il tique. Vous pouvez me dire pourquoi ma fille ne prend pas son train ? C'est à cause de vous ?
Alors là, il me pose une sacrée colle ! Comment lui dire les choses, sans lui avouer le moindre indice qui lui ferait hérisser le poil ? Lucie s'avance vers nous, en passant son bras autour de la taille de son père. Elle lui sourit radieusement, avant de se positionner à mes côtés.
- Ne sois pas trop dur, papa, elle lui murmure.
Lucie pose sa main sur ma nuque, dans un geste timide, m'obligeant à tourner la tête vers elle. Puis, elle me tire légèrement les cheveux, provoquant en moi quelques petits frissons, pour déposer un léger baiser sur le coin de mes lèvres.
- J'ai compris ma puce, tu sais. Je ne suis pas si vieux que ça, quand on y pense ! Je veux juste que cette fois, ça ne tourne pas au vinaigre, hein ? lui dit George, en haussant les sourcils.
Lucie lui jette un regard affolé, avant de poser ses yeux sur moi, afin de rendre le jeu plus crédible. J'en profite alors, pour passer mon bras autour de sa taille. Je la sens tressaillir sous mon geste, ce qui me fait tiquer. Son père me lance un regard aimable, avant de rire de Lucie.
- Alors comme ça, c'est juste un ami, et même pas ?
Lucie lui fait les gros yeux, avant de passer à l'étage. Je reste un moment sans rien faire, regardant attentivement son père se rasseoir sur son canapé tout moche. J'aurais bien voulu, moi aussi, avoir un père qui me prend dans ses bras à tout moment, et qui me conforte dans mes choix et mes idées.
Alors que je suis dans mes pensées les plus obscures, un bruit à l'étage attire mon attention. George se tourne, inquiet, mais je lui fais un geste de tête pour lui assurer que j'y vais. Je monte alors ses escaliers sombres, et lorsque j'arrive à l'étage, je vois une porte entre-ouverte. A grand pas, je me dirige vers celle ci.
- Cette fois ci, je vais prendre mes précautions ! siffle, Lucie.
Je la vois faire des allers-retours, entre sa chambre et une porte qui donne sur une salle de bain. Pendant qu'elle remplit sa valise, je surveille désespérément l'heure, pour voir s'il n'est pas trop tard.
Après quelques minutes d'attentes, j'entre dans la chambre de Lucie. Lorsque je franchis la porte, celle ci est en sous-vêtements, dos à moi. Mes yeux ne peuvent pas se détacher des hématomes qu'elle a sur les bras, le dos, et le derrière des ses jambes. Même avec autant de saloperies sur la peau, elle est toujours aussi belle. A mon tour de la voir à moitié nue !
- Qu'on soit bien clair, Smith. Je reviens à Mesa, seulement pour gagner ce combat ! crie t-elle, me croyant dans le couloir.
- Mais bien sûr, je réponds d'une voix calme.
Lucie se retourne instantanément, cachant sa poitrine avec ses mains. Ses joues deviennent brutalement rosées, ce qui me fait rire. Mais par respect pour elle, je ne pouffe pas de rire. De toute façon, je ne rigolerais jamais de Lucie, pour me moquer d'elle. Je la trouve juste mignonne, dans sa gêne.
- Tu pourrais prévenir ! ronchonne t-elle.
- Toi aussi, tu aurais pu, l'autre fois ! je la taquine.
Elle plisse les yeux, essayant vaguement de se souvenir. Et lorsqu'elle semble enfin savoir de quoi je parle, elle rougit d'autant plus. J'aurais presque envie de lui pincer les joues, comme on fait à une enfant.
Putain, est-ce que je m'entends penser ? C'est du grand n'importe quoi !
- Mais c'était tout à fait différent, Smith ! En plus, je n'ai pas du tout envie de parler de ça, elle souffle.
Je lève les mains en l'air, en guise de paix. Lucie lève alors les yeux au ciel, avant d'essayer de fermer sa valise, mais en vain. Je m'approche alors d'elle, veillant à ne pas trop la toucher par inadvertance. Puis je lui prête main forte, pour fermer cette foutu chose. Lucie me remercie en silence, et sort de la chambre, pour aller mettre d'autre chaussures. J'en profite alors pour prendre son bagage, afin le descendre au rez-de-chaussé.
- Je, hum, dit-elle en se mordant la lèvre inférieure.
- Je t'attends dans la voiture, je glisse, la laissant tranquillement parler à son père.
Je salue vaguement George, avant de mettre la valise de Lucie, dans le coffre dans ma voiture. Ensuite, je m'installe à l'intérieur, les neurones prêts à exploser à tout moment. C'est la journée la plus bizarre que j'ai passé depuis le début de cette aventure, si on peut appeler ça comme ça.
Je n'arrive tout simplement pas à croire que Lucie me suit, sans même ronchonner une fois. Je pense qu'elle a compris le réel but de ma venue ici. Et peut-être qu'elle est pressées d'en finir ? Qui peut le savoir, à part elle ?
- Je t'aime papa, j'entends au loin.
J'aperçois alors Lucie embrasser son père, et lui sourire franchement. Elle est rayonnante lorsqu'elle est comme ça. Cette fois ci, j'ai le droit de dire des choses comme ça, même si c'est un peu nunuche, je l'avoue ! Mais c'est seulement la vérité.
- Let's go ! soupire t-elle, en attachant sa ceinture.
- Dans quelques heures, nous sommes à Mesa, je lui murmure.
Elle me jette un coup d'oeil, sans trop d'entrain. Je sens qu'elle a l'air stressée, sa main qui tremble légèrement sur sa cuisse me le confirme. Je pose alors ma main sur la sienne, les yeux rivés sur la route. Puis je lui chuchote :
- Tout va bien se passer, Lucie. Tu verras, tout ira bien.
Je l'espère en tout cas.
A suivre...
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Coucou tout le monde !! J'espère que vous allez bien ?? Et que votre W.E se passe comme vous le souhaitez ?? Bon, j'ai encore un chapitre de FIGHT à vous proposer ! J'espère que vous vous étiez partant et que vous avez aimé celui ci ! Alors Alors, vous en dites quoi ???
ATTENTION : Il ne reste plus que 5 ou 10 chapitres ! Je n'ai pas encore fait mon choix entre 30 chapitres ou en faire 35 ! Vous en pensez quoi ???
DÎTES MOI TOUT MES POUSSINS !!
Bisous bisous ! 😘
DÉSOLÉE POUR LES FAUTES !!!
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