9. Monstre du passé
song : Devil Knows- Armen paul
En chacun de nous sommeillent un monstre et un enfant, ils agissent en alternance.
-𝐅𝐚𝐫𝐢𝐝 𝐒𝐥𝐢𝐦𝐚𝐧𝐢
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˗ˏˋ Cᴏ̂ᴍᴇ 'ˎ˗
— Mais, Juju. Je te dis que je l'ai vue ! ronchonné-je.
Mon frère a la tête en dessous de mon lit, une raquette de tennis entre les mains à la recherche du monstre qui m'a réveillé. Je suis sûr qu'il fait partie des gens qui protègent les habitants des monstres. J'ai remarqué rapidement son identité et celle de papa, car à chaque fois qu'ils regardent sous mon lit le monstre qui me traumatise s'en va.
Je ne trouve pas ça juste !
Après, je me fais gronder, surtout par maman, car elle dit qu'un grand garçon ne doit pas avoir peur du monstre sous son lit, « Ils sont gentils. »
Mais, je la crois pas !
Le monstre, il est méchant et il veut me manger !
En plus, je suis sûr que je ne suis pas très bien vu que dans ma classe. Je suis le plus petit. J'adorerais être comme Henri - la brute de mon école -, il est très grand et assez carré, on dirait un rubik's cube.
Mon frère se redresse en bâillant et hoche négativement la tête. Je croise mes bras sur mon torse en maudissant le monstre qui est parti. Comme toujours, je vais me faire crier dessus, car je l'ai réveillé. En voyant les larmes se former aux coins de mes yeux, Juju s'abaisse à mon niveau et pose sa main sur mon épaule.
— Tu n'es plus un bébé. Tu commences à être un grand garçon là. Maman a raison, donc essayes de prendre sur toi et tu verras tout se passera bien.
C'est vrai, j'ai sept ans et j'ai perdu ma deuxième dent de lait de devant. En plus, Juju essaye de m'apprendre le skateboard, pour « les filles » comme il dit. Lui, il est amoureux de Kira et aimerait qu'elle soit sa chérie. Je ne sais pas trop pourquoi, elle est méchante et se moque de moi, comme tous les grands de mon école. Ils disent que les bébés de notre âge doivent rester sur l'un des coins de la cour. Après, Juju reste parfois un peu avec moi et les autres ne disent rien, car ils l'admirent, tout comme moi. Il est fort mon frère, et il tue les monstres.
— Allez dors, demain, on a école.
Il retire un bout de ma couette et je me mets sous les draps. Maman a dit qu'elle allait rentrer tard ce soir. À vrai dire, papa et maman se dispute depuis plusieurs jours, car elle aurait dit des gros mots à mamie « bonbon ».
— Juju, tu ne veux pas dormir avec moi cette nuit ? Et promis, après, je dors tout seul comme un grand.
— Côme, tu dois être plus fort que le monstre et si tu y arrives, demain, on fait un gâteau au chocolat pour le goûter.
— Promis, demain, on fait un gâteau au chocolat !
Julyann sourit en voyant que je suis enthousiaste. Il sait que je veux devenir cuisinier, car j'aime manger et que je sais très bien faire les gâteaux au chocolat. Je n'aime pas le sport, ce n'est pas trop pour moi. À vrai dire, je suis tout le contraire de Julyann, lui, il est très fort au basket et veut devenir célèbre. Pour ma part, je veux faire des gâteaux et manger.
— Dors maintenant, je laisse ta porte entrouverte, mais n'aie pas peur des monstres Côme. Ils ne vont rien te faire tant que moi, papa ou maman, on est là.
Je hoche la tête et ramène doudou vers moi pour prendre sa patte et la mettre contre mon nez. Julyann caresse mes cheveux et part dans sa chambre en éteignant la lumière.
Peu à peu, mes yeux se ferment, laissant place à un défilé de films dans ma tête où je suis un super héros qui combat les monstres, comme Julyann !
Un bruit venant de ma chambre me fait rouvrir les yeux, entièrement paniqué. Je serre doudou contre moi et pense aux mots de Julyann pour ne pas partir en courant. Je ne sais pas si c'était réel ou juste un mauvais rêve, comme dirait Julyann, mais depuis quelque temps, je n'arrête pas les cauchemars et je suis sûr que c'est le monstre qui se joue de moi en me prenant mes rêves.
Il est méchant le monstre sous mon lit.
Les premières larmes commencent à tomber quand un bruit surgit de mon armoire. Je me mets à sursauter et me tourne en larme vers doudou.
— Ne t'inquiète pas doudou, je vais te protéger.
Je ne suis même pas convaincu par mes mots et le serre sous mes draps. La peur me fait mal au cœur et commence à me couper la respiration. Le docteur dit que parfois, quand on a trop peur, ça peut arriver qu'on n'arrive plus à respirer.
Je vais me faire gronder si je vais voir papa et maman pour leur dire que j'ai peur du monstre sous mon lit. De toute façon, maman n'est jamais réellement à la maison et travaille tout le temps. Papa, lui, il est là sans être là. Il reste devant la télé et me prend parfois sur ses genoux pour me faire des câlins ou des chatouilles. Cependant, il est triste en ce moment à cause de ses disputes avec maman.
Un troisième bruit sourd retentit, augmentant mes larmes et me faisant lâcher un cri. Je ne peux plus rester dans la chambre, de peur de finir comme les personnes dans les films que papa et maman regardent quand je suis au lit.
J'attrape donc doudou et me lève en courant pour que le monstre ne m'attrape pas. Tétanisé et tremblant, je reste dans le couloir à observer la porte en face de moi. Les perles d'eau salées se décuplent sur mes joues, me coupant au passage la respiration.
Je peux entendre maman crier sur papa et papa lui dire qu'il n'y est pour rien. Je n'aime pas les voir se disputer et je ne veux pas retourner dans ma chambre. Je m'assois dans le couloir avec doudou dans les bras. Je ne veux pas encore entendre les cris de papa et maman et je ne veux pas aller voir les monstres de la chambre.
La peur me coupe la respiration et les larmes glissent le long de mes joues pour s'écraser sur mes genoux. Je plaque mes mains sur mes oreilles et tente de compter jusqu'à dix. C'est la maîtresse qui me dit que je dois faire ça quand je n'arrive plus à respirer. Néanmoins, ça marche jamais avec elle. Elle n'a pas les mêmes pouvoirs magiques que Juju.
— Côme ! s'exclame une voix.
J'entends des pas rapides se rapprocher de moi et des mains se poser sur mes épaules. Je reconnais qui c'est, juste à la manière dont il s'est rapproché de moi, mais surtout, car la peur vient de s'envoler.
C'est Julyann !
Il est plus grand que moi de trois ans, mais je l'aime, car c'est mon héros. Comme Ben Ten, il tétanise tous les monstres.
— Viens là, commence-t-il.
Ses mains viennent se glisser sous mes aisselles et il me porte pour me mettre contre lui. Instinctivement, j'enroule mes jambes autour de ses hanches. Je mets ma tête dans son cou et tente de calmer ma courte respiration. Mon frère et ma source d'inspiration. Plus tard, je veux être comme lui, fort, et moi aussi, je veux terrasser les monstres.
— C'est encore le monstre qui t'a fait peur ? Et maman a éteint la veilleuse ? demande-t-il.
Je me contente de hocher la tête, serrant son t-shirt qu'il a volé à papa contre moi. Voyant mon état de panique, mon frère se dirige vers sa chambre et allume sa lumière pour éviter de trébucher sur ses jouets.
— Tu sais que je suis juste en face de ta chambre et que tu ne risques rien. En quelques secondes, je suis là et te sauve du méchant monstre.
Sa main passe sur mes cheveux, aplatissant mes boucles noires. Je monte mon doudou à mon nez pour sentir son odeur et me calmer.
— Je sais... mais vous ne me croyez pas de toute façon, pleurniché-je. En plus, je n'aime pas quand papa et maman se disputent, rajouté-je.
Mon frère grimace, mais continue de cueillir les larmes qui roulent le long de mes joues. Je sais que lui aussi n'aime pas quand nos parents se disputent.
— Tu as que sept ans. Des disputes, tu en verras toujours et même avec Heaven, déclare-t-il.
— Non ! Heaven c'est mon copain pour la vie et pour la mort. On a fait un pacte de sang hier ! Et je suis sûr que toi non plus, tu ne te disputes pas avec tes abrutis de copain.
J'admire mon frère, mais pas ses copains. Ils sont méchants avec moi et en plus, ils ne veulent jamais que je joue avec Julyann. Je ne les aime vraiment pas, surtout Charlie. Il aime me raconter des histoires d'horreur.
— Tu sais que maman n'aime pas quand tu parles comme ça Côme ! gronde-t-il.
— Mais ils sont méchants avec moi !
— Toi aussi, tu n'es pas vraiment gentil avec eux.
— Mmhh, boudé-je.
Je cache ma tête dans son cou, remarquant que ma respiration est redevenue normale. Mes larmes ont cessé de couler et je profite de mon frère. Même s'il est chiant, je l'aime, car il trouve toujours les mots pour me faire arrêter de pleurer.
— Mais, qu'est-ce que vous faites encore debout tous les deux ! S'exclame une voix derrière nous.
Je sursaute et tombe nez à nez sur papa qui est appuyé contre le cadre de la porte. Ses bras sont croisés et son visage est fermé par la colère qui consume ses veines.
— Côme a fait un cauchemar... encore, a déclaré Julyann.
Je me cache dans son cou, mais garde tout de même un œil sur le visage de mon père qui se détend au fur et à mesure. Je resserre son t-shirt contre moi et sens les bras de mon frère se posent autour de mon dos.
Mon père s'avance vers moi et vient doucement caresser mes cheveux pour m'apaiser. Son visage est entièrement adouci, marqué de bienveillance et plus de colère.
— Tu sais Côme, les cauchemars ce n'est rien, dit-il en ouvrant ses bras pour que je m'infiltre dedans.
Je me rue dans ses bras et serre son cou. Mon père me place contre lui et caresse délicatement.
– Mais, j'ai peur, murmuré-je
— Je sais, petit ouragan. Ça fait peur, mais tu es fort et tu vas réussir à vaincre cette peur. Pour ce soir, je pense que tu as eu ton compte, et tu es fatigué, donc on va dormir ensemble.
Mon père s'allonge sur le lit et prend Julyann dans ses bras aussi. J'adore quand on dort tous les trois ensemble, ça nous rapproche, et je suis sûr qu'en plus, aucun cauchemar et aucune peur ne viendra à moi durant cette soirée grâce à Julyann et papa.
𓆘
La musique colle mes veines sous cette rafale de néons et de gens remplis d'euphorie. Je monte à mes lèvres la bouteille dont j'ignore l'alcool et dépose ma main libre sur les hanches d'une fille.
Depuis le début de la soirée, nous dansons ensemble en pleine symbiose, nos mouvements chargés de tension sexuelle. Son corps est extrêmement proche du mien pendant qu'elle se déhanche, les cheveux valsant autour de nous. Je ne peux pas m'empêcher de glisser mon regard à la naissance de ses seins et me mordre les lèvres.
Mon envie de l'embrasser devient plus forte. J'ai ce besoin de séduire, et de toute façon, l'humain reste un prédateur qui a constamment besoin de sexe. Et même si je brise les codes de la vie et mets ma foi dans un état d'ivresse qu'il n'a jamais connu, je reste tout de même conscient et humain.
Au petit indice qu'elle me laisse depuis le début de la soirée, j'en conclus qu'elle en a envie aussi. Ses lèvres sont entrouvertes à chaque fois que mon visage se rapproche du sien et son regard se consume dès que je plante mes yeux dans ses iris émeraude.
Mon ventre se tend, ma respiration se coupe et je plonge ma main sur l'arrière de sa nuque pour déclarer réponse à nos désirs.
Mes lèvres dansent à l'unisson avec les siennes, mon corps se détend enfin de cette rude journée et j'en profite pour souffler et m'emporter loin de mon impulsivité...
Cependant, seul le sentiment de pulsion m'a attiré vers elle. La décharge électrique que tout le monde décrit, je ne la ressens pas. Mes yeux sont autant ouverts que si j'avais fait un cauchemar en pleine nuit, or cette fois si je ne dors pas.
Les cauchemars, j'en fais depuis tout petit. Le médecin décrivait ça par la tension présente entre mes parents, ce qui me réveillait parfois en pleine nuit, en sueur et en larmes. Sauf que depuis des années, « le monstre sous le lit » comme j'aime l'appeler, a migré hors des endroits sombres pour me transpercer même la journée.
Mes cauchemars ne sont plus ce qu'ils étaient, car même en plein jour, ils restent présents et ne me quittent plus.
J'ai ce besoin de me détendre pour me sortir de son emprise et mes seuls moyens restent l'alcool, la boxe et les filles.
Je glisse mes lèvres dans le creux de son oreille et lui susurre :
— Viens, il y a trop de monde ici.
Sa peau frissonne sous mes doigts et je descends mes lèvres sur sa nuque afin d'y déposer quelques baisers. Mon geste lui fait lâcher un gémissement, ce qui me fait sourire. J'attrape sa main afin de la sortir de là.
La pluie se déverse et le ciel n'est en aucun cas recouvert d'étoiles, mais plutôt d'une brume dense et grise à l'image de mon état sombre et violent.
Et bizarrement, j'aime bien ce temps, car il fait chier les gens autour de moi.
La blonde à mes côtés tente de ne pas tomber sous les endroits glissants des petites ruelles Chicagoans. Les claquements de ses lèvres me montrent que sa robe verte en satin qui moule ses formes et sa veste longue noire ne sont pas très efficaces contre le froid. En vérité, il fait souvent du bien quand tu sors complètement alcoolisé, il permet de reconstruire tous les neurones qui se sont endormis lors de la prise des verres.
Heureusement, l'appartement de mon frère n'est pas extrêmement loin de la boîte où je me rends presque tous les soirs depuis que je suis arrivé, avec pour seule idée d'oublier que je vois Julyann tous les jours.
J'en profite pour allumer une cigarette en savourant que mon palais soit entièrement anesthésié. En vérité, un fumeur a un effet de dépendance, mais ce n'est pas réellement le tabac qui permet de lâcher prise, mais plutôt le geste. Il permet de mieux savourer sa clope, de détendre les muscles et de souffler un bon coup. .
— Tu ne devrais pas fumer, déclare la petite voix à ses côtés.
— Mêle-toi de ton cul !
Ma phrase la stoppe net dans la suite de ses propos. Je soupire, le pire, c'est les gens comme ça qui se permettent de constamment te dire ce que tu peux ou non faire. Qui te sermonnent à chaque fois qu'il se passe quelque chose comme : « si tu as mal à la tête, c'est à cause de la clope. »
La vérité, c'est qu'ils n'ont juste rien d'autre à faire dans la vie que de s'occuper des petites affaires des autres ou ils ont trop de fierté d'avoir arrêté, alors ils te le rabâchent constamment.
Le reste de la route se passe dans un silence de plomb. Elle est offensée par ma phrase et de mon côté, je m'en tape complètement. J'ai juste envie de tirer mon coup et de ne plus la revoir.
J'ouvre la porte de l'immeuble et plaque mes lèvres brusquement contre les siennes pour lui montrer que je ne suis pas clément au lit et lui faire comprendre que c'est seulement l'histoire d'une nuit. Elle sursaute et répond le sourire aux lèvres, l'esprit encore imbibé par le peu d'alcool qui la traverse. Par la suite, nous nous engageons dans l'ascenseur, toujours aussi proche l'un de l'autre et dans cette idée de nous détendre du trop-plein d'émotion.
Mes doigts glissent le long de la poignée de l'appartement et elle s'ouvre. Julyann et Kaléo ont vite compris que je rentrerai tard le soir et me laissent la porte ouverte.
Je dépose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes dans cette attraction de l'attirance qui m'unit à elle. Mes doigts décalent les bretelles de sa robe avant de la pousser sur le canapé.
La chute à l'effet d'un boom trop sourd pour être vrai... Mes yeux se perdent sur une touffe rousse présente sur le canapé.
— Oh putain ! Le ficello était sur le canapé !
Puis, la lumière s'allume sur le visage encore épuisé et en colère du mec de mon frère.
— Mais qu'est-ce que...
La voix de Kaléo est encore bien enrouée par la fatigue. Je me mets à rire par l'ivresse qui me fait perdre toute logique et me tourne vers la fille du bar qui me regarde sans trop comprendre.
Son regard jongle entre le mien et celui de Kaléo, elle est totalement paumée entre continuer nos actes passés ou tout simplement partir en courant. Le taux d'alcoolémie de mon sang me force à perdre toute logique et me permet de ne plus ressentir les blessures de l'âme que j'ai collectionnées au fil des années.
— Côme ! Tu ne comptais pas baiser sur notre canapé ? raille Kaléo.
Le rouquin se lève d'un bond et m'envoie des flammes. Sous ses airs réfléchis, il cache bien son caractère impulsif. Le pire, c'est que je pensais que la naine lui aurait parlé de notre petite altercation d'hier, mais rien. C'est encore une amitié vouée à l'échec par les non-dits et les secrets mis en place entre les deux.
L'amitié est toujours vouée à l'échec de toute façon, il suffit de voir que quand certains partent il ne te calcule plus et te laisse seul dans le doute d'avoir fait quelque chose de blessant. Il te cache des secrets et quand ils ne sont plus là, tu restes avec mes incertitudes et des remords, te mettant toi en cause et non les autres. La loi de l'amitié n'a jamais existé, car à ce jour, elle est seulement désir et égoïsme. Les gens se rapprochent constamment par intérêt et non pour la personne que tu peux — être.
L'idéologie de ce monde à bien changer, on se rend compte qu'en entreprise, c'est pire qu'au collège, entre les murmures sur les autres et les crises de gaminerie pour des salaires miteux.
La porte qui claque me pousse à comprendre que la fille de la boite vient tout juste de partir en voyant la gêne qu'elle a instaurée entre moi et mon pseudo beau-frère. La chaleur de mon corps redescend, laissant place à une forte colère envers Kaléo. Une haine qui me pousse à l'attraper par le col de son t-shirt et à le soulever.
Le rouquin ne bronche pas et se laisse faire. Cependant, ses yeux ne reflètent plus aucun sentiment, il reste vide, mais avec un sourire. Un sourire que j'ai déjà vu à plusieurs reprises à la télé. Le sourire qui dit merde au monde, car il a déjà dû subir tout ça depuis un bon bout de temps.
— Mais, qu'est-ce que ?! hurle une voix.
Je n'arrive même plus à distinguer si cela sort de ma tête ou tout simplement si cette voix est belle et bien présente. Les lèvres de Kaléo n'ont pas bougé.
L'option un s'éloigne des possibilités et laisse place à une seconde option. Je me tourne vers la porte et découvre Julyann, les yeux encore mi-clos le temps qu'il s'adapte à la lumière.
— Lâche-le, Côme !
Mon frère ne me laisse même pas le temps de lui répondre qu'il embraye déjà les mots avec une phrase cliché.
— Tu n'es pas dans ton état normal ! Tu es complètement bourré !
Il se rapproche de moi et tente de m'attraper. Cependant, l'alcool me fait perdre certaines logiques, mais pas mes réflexes. Je lui donne un coup de poing qui le fait basculer en arrière avant de le faire tomber sur le sol.
Mon frère est un monstre de mon passé que je refuse de voir de cet angle. Je refuse de le laisser m'aider, me soulager ou rire avec lui comme si rien ne s'était passé quelques années auparavant.
Le pire dans ce cas, c'est que j'ai beau avoir les yeux bien ouverts, je me demande si je ne continue pas les cauchemars.
— Non, mais ça ne va pas ! hurle Kaléo.
Le rouquin se précipite vers mon frère et le serre dans ses bras afin de le protéger de mon côté obscur. Je pense que j'ai battu un record pour me faire renvoyer de quelque part.
Après cette altercation, je suppose que mon frère et son petit copain ne voudront plus de moi. Cette certitude me fait rayonner de joie au point où je suis à deux doigts de danser avec le diable.
Sans leur laisser le temps de me répondre, je me mets à m'engager dans le corridor dans l'espoir que ma nuit ne soit pas agitée et que demain ma mère m'annonce que je rentre à Memphis.
Je passe la porte de ma chambre et retire ma tête. Le temps de quelques instants mon âme part à la dérive dans la haine viscérale de Morphée, perdu entre les enfers et la torture, je me laisse tomber sur le lit dans l'espoir que mon acte me fasse sortir de ce lieu létal et me laisse m'échapper de mon monstre du passé.
Ⓒ 𝐒𝐓𝐎𝐑𝐃𝐈𝐀𝐍𝐘
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Salut ♥
Mon petit doigt me dit que Côme est le personnage qui vous perturbe le plus. Sachez que pour la petite anecdote à la base de l'histoire, c'était Flavia qui devait avoir le caractère de Côme, mais quand j'ai posé les premiers mots, j'ai tout de suite su que ce caractère était fait pour lui.
Sinon, que penses-tu de ce chapitre ? (Je suis curieuse)
Avec amour,
Stordiany ♥︎
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