Le Drôle de Noël de Hank (Partie 2 - DBH x Le Drôle de Noël de Scrooge)

Il avait oublié tout cela. Il se réveilla dans son lit, perdu, ne comprenant pas pourquoi il était là tout d'un coup. Finalement, tout cela n'était qu'un rêve ? Cela paraissait bien trop réel pour que ce soit seulement un songe. Puis il entendit les bruits de ferrailles sur le sol et reconnu la personne. C'était le jeune fantôme, mais on pouvait voir un peu plus d'ordre dans ses chaînes et son boulet n'était plus là.

« Salut, Hank. Tu peux m'aider à enlever ces chaînes ? »

Il lui défit un nœud et le garçon s'étira.

« Merci, c'est sympa ! Alors ? Comment tu as trouvé ces dates fatidiques ?

- C'était chiant. C'était facile à accepter à condition que ce ne soit qu'un rêve mais faut croire que non.

- Tu as une capacité d'adaptation très développée. Tu n'as même pas peur de moi ou quoi que ce soit. C'est pas drôle.

- Bah. Peut-être que je me crois dans un rêve lucide, c'est tout. »

Le fantôme émit un rire familier.

« Bon, ben je vais te laisser avec le fantôme du présent. Je te préviens : il est très brutal. »

***

« Lieutenant ! Lieutenant ! C'est moi, Connor ! »

Le policier se prit une claque dans la gueule de la part de cette voix familière.

« Bordel, qu'est-ce que tu fous, Connor ! »

Il se leva à toute vitesse et cogna son androïde avec son poing, énervé. Quand il ouvrit les yeux et qu'il émergea, il se rendit compte que le RK800 ne portait pas ses vêtements de CyberLife ni ceux que Hank lui avait donné. Il portait une veste en jean et sa coupe de cheveux était très différente. Il ressemblait à un véritable humain.

« Je suis le fantôme du Noël présent !, dit-il avec un immense sourire aux lèvres. Vous avez vu ma tenue ? Je trouve que le nom de Bryan m'irait bien, vous ne croyez pas ? »

Il n'était pas aussi calme que l'androïde, mais pas de doute, c'était lui. Il aurait peut-être été comme cela s'il avait été un vrai humain. Maintenant qu'il y pensait, la AX400 aussi ressemblait plus à une humaine qu'à une androïde.

« Vous avez vu, vous avez vu ? »

Celui qui allait lui montrer le présent commençait à lui taper sur les nerfs.

« Oui, Connor, j'ai vu.

- Bryan !

- Connor. »

Son ami s'énerva de manière enfantine et commença à râler.

« Vous êtes pas gentil, lieutenant ! », s'exclama-t-il avant de prendre la porte de la chambre en faisant des signes à l'adulte de venir avec lui.

Quand ils passèrent la porte, un tout autre lieu s'offrait à eux : un magasin rempli de bibelots variés. Hank ne voyait pas pourquoi ils étaient là alors qu'il n'avait jamais posé les pieds dans cet endroit. Il faisait jour, comment pouvait-on dire que c'était le présent ?

« Je crois savoir à quoi vous pensez, Lieutenant. Le terme présent pour moi, il s'agit surtout du passé proche qui ne dépasse pas deux jours, mais aussi ce qu'il se passe au même moment que maintenant. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à demander au lieu de réfléchir dans votre coin ! », conclut le fantôme en claquant sa main sur son torse.

Comment l'homme allait-il bien pouvoir supporter cette version de Connor qu'il ne connaissait que modérément ? D'accord, il était un androïde joyeux, mais il ne l'était ni à l'extrême, ni tout le temps. Se retenait-il de l'être parce qu'il savait que Hank supportait difficilement un comportement trop jovial ?

Quand il pensait à cela, Hank sentit quelqu'un passer par son corps, et il fut surpris de comprendre que c'était celui qui occupait ses pensées qui avait couru vers le comptoir.

« Excusez-moi ! Sauriez-vous ce qui pourrait plaire comme cadeau à un lieutenant dur à cuire et excentrique ?! »

Alors c'était comme cela que son partenaire le voyait... Le vendeur, perplexe, recula d'un pas avec un sourire nerveux et regarda la diode de Connor.

« Cet endroit est interdit aux androïdes.

- Faut-il que j'enlève ma diode ?! Je veux quelque chose qui puisse plaire à un homme de la cinquantaine, que je sois un androïde ou non ! Je vous paierai le double s'il le faut ! »

L'humain eut alors un regard avide.

« Tous les produits qui sont là coûtent plus de cent dollars. »

Te fais pas avoir, Connor ! L'androïde se calma et jugea le vendeur du regard.

« Ça m'étonne pas que personne ne vienne si vous ne faîtes même pas de réductions abordables pendant les fêtes. »

Le robot lui tourna le dos et arrivé à la sortie, il se fit interpeler par l'homme qui lui dit qu'il avait menti et qu'il n'aurait pas à payer le double. Hank alla alors voir la réaction de son ami et fut surpris d'y voir un rictus malin sur son visage. C'était donc une ruse à partir du moment où il avait compris que c'était une ruse.

« OK ! »

Au moment où il entendait le vendeur marmonner dans sa barbe, et où Hank s'approchait pour voir quel était son cadeau, le fantôme le tira vers la porte et le magasin disparut.

« Vous n'avez pas le droit de détruire une surprise faite avec le cœur ! Même s'il est artificiel ! », gronda Connor-Bryan quand Hank l'avait grondé pour l'avoir emmené avant qu'il ait pu voir quoique ce soit.

La version humaine de son colocataire croisa les bras.

« Vous ne vous demandez pas pourquoi nous, les fantômes, vous montrons tout cela ? Pourquoi Kara vous a montré vos trois Noël les plus importants ? Pourquoi je vous montre Connor vous acheter un cadeau même s'il se doute que vous n'aimez pas Noël ? Pourquoi même y a-t-il des fantômes qui prennent l'apparence de gens que vous connaissez ? À moins que vous ne regardiez toute ces scènes sans penser à leurs importances ! Vous vous en fichez, n'est-ce pas ?

- Je pensais que...

- J'ai pas fini ! Si vous considérez ça comme une corvée, une condition pour qu'on ne vous embête plus, alors je ne veux plus vous guider ! »

Hank secoua la tête.

« J'ai compris que j'étais important pour Connor. Il n'est pas du genre à courir pour quelqu'un qui ne compte pas.

- C'est déjà ça ! Venez, maintenant. »

Qu'est-ce qu'il pouvait bien comprendre de Kara ? Tout ce qu'elle avait fait, c'était montrer sa nuit importante avec Sophia, sa rencontre avec Cole, et la première fois depuis des années qu'il ressentait un manque, sous son propre choix. Elle pensait qu'il allait choisir le moment où ils fêtaient Noël pour la dernière fois avant la mort de l'enfant. À part 2028, tout cela tournait autour de Cole. Non... Même la première. C'était en effet cette nuit-là qu'il l'avait conçu avec cette femme qui ne méritait pas d'être mère. Qu'est-ce que le présent, Connor, avait avoir là-dedans ?

Ils passèrent la porte à nouveau et atterrirent la nuit, sous la neige. Sophia était sur le banc vers Cambridge, attendant quelqu'un, et Hank était vraiment sûr que ce n'était pas lui.

« C'est actuel ?

- Non, le futur proche, dans quelques heures. Regarde. »

Ils aperçurent le réel partenaire du lieutenant s'approcher de la femme.

« Je vous ai cherchée partout, madame.

- S'il te plaît, appelle-moi Sophia. »

Ce n'était pas bon. Elle était dans une position fœtale, cette position où elle semblait triste, mais c'était en réalité seulement un subterfuge pour paraître faible aux yeux de ceux qui la regardaient.

« Vous n'avez pas froid ? »

Alors qu'elle aurait pu se mettre à l'abri, elle avait choisi exprès un endroit où elle pourrait attirer la pitié vers elle.

« Un peu, mais je ne peux rien y faire.

- D'accord. »

Connor, comme d'habitude, était très littéraire. Il n'avait pas compris l'intention de cette phrase et ne la prit pas en pitié. Sur le moment, il avait seulement pris une posture neutre et regardait droit devant lui. Il était peut-être déviant, mais il gardait tout de même quelques caractéristiques de la machine.

La réaction de la femme était à mourir de rire au début. Elle semblait perturbée mais aussi atteinte dans son égo de ne pas avoir réussi à manipuler une personne. S'était-elle changée, d'ailleurs ? Dans la maison, elle était habillée chaudement, mais maintenant elle était habillée comme une pute.

Elle s'approcha de l'androïde et l'enlaça.

« Est-ce que une machine peut avoir du désir sexuel envers un être humain ?

- Non. Un androïde n'est pas doté de désir sexuel. Que ce soit avec l'humain ou ses semblables. »

Raté.

« J'ai pu lire dans les pensées de cette pouffe de Sophia ?!

- C'est moi qui les ai montrées. Je me demande combien de temps ça va durer, elle est lourde. »

Ils se concentrèrent à nouveau sur eux, énervés de ne pas voir l'androïde réagir face à cette manipulation.

« Mais tu es déviant, non ? Tu dois bien avoir des aspirations ?, lui demanda-t-elle langoureusement, un sourire en coin, sa main se baladant un peu partout où elle se permettait.

- Le sexe avec les vieilles femmes de 48 ans n'en fait pas partie. Et avec vous encore moins », lui répondit l'androïde en la repoussant, le regard encore plus froid que lorsqu'il était une machine.

Elle serra les dents et cria :

« Eh bien t'as qu'à repartir voir ce con ! Tu sais ce qu'il a fait ?! Il m'a volé mon fils ! La seule chose qui comptait pour moi ! Non seulement il a au début refusé de le reconnaître, mais il me l'a ensuite enlevé quand nous avons fait les test ADN ! Il a bloqué mon numéro et ne m'a même pas prévenue pour sa mort ! »

Sophia fondit en larmes sur le sol, attendant d'être réconfortée.

« Il faut que j'aille le demander à Hank. »

Il la laissa alors en plan seule avec son égo effrité. Quand Hank voulu suivre son ami, sa version esprit l'attrapa à nouveau par le bras en secouant la tête.

« Vous ne pouvez pas voir votre propre réaction. Vous ne devez pas voir quelque chose qui dépend de vous ou vous ne pourrez pas voir le fantôme du Noël futur, et vous pourriez le regretter. »

Hank jeta un coup d'œil à la version androïde avant de pivoter son regard sur le fantôme qui avait pris l'apparence de ce dernier. Non seulement il en avait l'apparence, mais il en avait aussi la personnalité à présent. Les cheveux étaient à nouveau très courts. Il n'était plus Connor-Bryan et semblait le supplier du regard.

« Je vous en prie... », fit-il d'une petite voix.

À cette expression, le cinquantenaire accepta et ils repartirent dans sa chambre à travers la porte.

« C'est ici que nos routes se séparent. »

L'humain se retourna vite.

« Je ne vais pas voir une troisième scène ? Même si ça ne me concerne pas ?

- Tout vous concerne, lieutenant. Vous n'êtes juste pas présent physiquement. Et puis, je ne crois pas qu'il est nécessaire de vous en montrer plus. Au revoir », ajouta-t-il, les larmes aux yeux, un faible sourire pouvant être distingué.

Avant de disparaître, il formula un mot sans en sortir de son, laissant Hank seul dans sa tête.

''Papa''... ? Le cœur du lieutenant de police se serra, ne comprenant pas pourquoi il avait dit cela. Et pourquoi avec une mine si triste ? C'est dans un état sombre qu'il se plaça dans son lit, perdu.

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