Lyra - Première Constellation (VI.3)

Mon père m'avait beaucoup parlé de ma mère, Miina. Il lui vouait une admiration sans faille. Depuis toujours, il s'intéressait aux arts. Quand il était plus jeune, il rêvait de devenir un grand peintre et c'était lors d'un échange avec d'autres étudiants d'arts qu'il l'avait rencontrée. Elle voulait devenir actrice, enfin, il pensait qu'elle disait ça en plaisantant même si selon lui, elle aurait pu y parvenir très facilement. Elle avait une forte présence et dès qu'elle arrivait quelque part, tous les regards se tournaient vers elle. Il aimait dire qu'à leur première rencontre, il avait été subjugué par sa beauté insaisissable, comme tant d'autres mais que contrairement à eux, elle avait tout de suite fait attention à lui. Et pour dire, elle s'était presque empressée d'aller à sa hauteur pour se présenter. Il était nouveau dans le groupe, elle l'avait tout de suite remarqué. Ils avaient discuté et plaisanté toute cette soirée, le courant passait si bien entre eux que quand ils se sont quittés, c'était comme s'ils s'étaient connus depuis toujours.

Après ça, ils n'arrêtaient plus de se voir dès qu'ils le pouvaient, et le plus souvent, ils s'arrangeaient pour être seuls. Miina était devenue son inspiration première et il la peignait très souvent, chaque jour, en fait. Il essayait, vainement selon lui, de mettre sur toile sa beauté irréelle. Quand il lui disait ça, ça la faisait rire. Son rire était très charmant, il me racontait qu'on aurait dit que mille et un oiseaux chantaient en choeur. On pourrait dire qu'ils filaient le parfait amour. Mais c'était le genre de chose qui ne plaisait pas à tout le monde, qui rendait les gens envieux.

Un ancien camarade peintre de mon père avait su pour eux deux. Il ne l'avait pas supporté et avait poignardé ma mère. Elle perdait beaucoup de sang quand elle arriva à l'hôpital et n'y survit pas. Et moi dans tout ça ? Eh bien... Je n'étais pas encore née... Mais ma mère tint bon juste assez de temps pour que les médecins me séparent d'elle alors qu'il restait quelques semaines avant l'accouchement prévu. Mon père me racontait souvent à quel point elle était radieuse, dans son dernier souffle, alors qu'elle me tenait dans ses bras, et à quel point il se sentait misérable, larmoyant en cet instant qui n'aurait dû être que pur bonheur.

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