Kei - Dixième Nuit (II-NL)
Le temps avait défilé de plus en plus vite. Les gens autour de moi vieillissaient puis finissaient par succomber de toute sorte de choses. J'avais fini par rejoindre le royaume des miens. J'avais appris qu'il en existait beaucoup d'autres, des personnes comme moi. Soit par naissance comme la fillette que j'avais rencontré, soit par transformation, comme moi. Mais nous étions désorganisés. Nous ne nous entendions pas toujours. C'était la raison principale qui permettait aux chasseurs de nous abattre, les uns après les autres. J'aurais aimé que chacun se rassemble, nous avions un ennemi commun, après tout. Mais nous étions tous bien trop différents. Certains étaient pacifistes, ils ne souhaitaient que vivre en paix dans leur coin isolé. D'autres avaient le sang chaud, dirons-nous. Ils ne voyaient qu'une solution pour se débarrasser de nos bourreaux : les tuer. Les massacrer, les dépecer, et j'en passe. Ils aimaient utiliser toutes sortes d'image pour décrire ce qu'ils aimeraient leur faire subir.
Je me battais souvent seul. J'essayais de trouver d'autres comme moi, qui voudraient une autre solution, plutôt que de tuer des gens ou ne rien faire. Qui voulaient un entre-deux. Que l'on trouve une entente. La vie avait tant évolué qu'il me devenait de plus en plus difficile de me fondre simplement dans la masse. J'avais dû m'adapter, trouver un nom. Changer de nom, souvent. Parcourir le monde, toujours. À la recherche d'aide, à la fuite de mes poursuivants. C'était devenu une seconde nature. Quand ils approchaient, je le sentais. J'avais appris la présence d'une personne encore plus âgée que moi au Mont Saint Michel, je m'y étais donc rendu. Malheureusement, une fois sur place, les chasseurs étaient déjà là...
Je déambulais dans les rues de la cité lacustre et c'est là que je la vis. Ses cheveux dorés, je n'eus aucun doute. Comment était-ce possible ? Elle était morte il y a si longtemps... Je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait. Je devais l'éviter. Je fus obligé de passer dans la même ruelle qu'elle mais l'ignorai péniblement. Ce fut difficile, mais j'y étais obligé. Plus tard, je la croisai à nouveau. Je ne pus m'empêcher de passer du temps avec elle. Quand je la quittai finalement, encore - et toujours - poursuivi, je n'espérai qu'une chose : la revoir. Je devais en avoir le coeur net, je devais mener mon enquête... Si c'était vraiment elle, alors...
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