-Une gaufre au chocolat, deux boules vanille, un supplément chantilly, un milkshake à la fraise, et une part de brownie.

Neila posa la carte sur la table, et Adil cligna plusieurs fois des yeux.

-Tout ça ? Tu vas manger tout ça ?!

Neila haussa les épaules.

-C’est pas comme si tu pouvais pas payer.

-Mais Neila, tu--

-Il faut ce qu’il faut pour se faire pardonner. Tu peux aller commander ou il faut que je répète ?

Adil soupira.

-Non, non, j’y vais. T’es sûre que tu veux rien d’autre ?

-Merci mais non, j’ai pas trop faim.

Adil ne répondit même pas, et Neila attendit qu’il s’en aille pour rire. Il n’avait qu’à pas l’embrasser. Maintenant, il allait payer, et dans tous les sens du terme.

Quand il revint les bras chargés de toute la nourriture commandée par Neila, celle-ci était sur un petit nuage. Un festin l’attendait.

-J’ai commandé un café, si tu permets, lança Adil en posant sa tasse devant lui, et Neila haussa un sourcil.

-Sur tout ce que ce restaurant propose, tu as pris un café ?

Adil acquiesça, et Neila soupira avant de regarder l’étendue de la nourriture qui se dressait devant elle.

-Qu’est-ce que tu veux ? Sers-toi.

Adil fronça les sourcils et posa sa main sur le front de Neila.

-T’es sûre que ça va ? Tu viens de me proposer de manger ce qui me sert à me faire pardonner, là.

-Je sais. Mais autant qu’on partage, il y a assez pour deux. Donc sers-toi.

-Mais je vais être pardonné quand même ?

Neila leva les yeux au ciel.

-Ouais. Puis t’as plus besoin de ma protection fenêtre maintenant que tes groupies ne sont plus tes groupies. T’es pas triste qu’elles soient devenues des fans lambda ? T’aurais pu en jouer, de cette histoire de mariage, si t’avais pris la décision, personne ne sait comment d’ailleurs, de m’embrasser.

-Donc je suppose que je serai pardonné à la fin du repas, puisque les reproches continuent, remarqua Adil. Et je vais pas jouer avec ça, je vais pas me marier avec elles, autant qu’elles s’y fassent dès maintenant.

-Tu fais des conclusions hâtives, tu les connais même pas.

-Trop tard, je t’ai embrassée, c’est avec toi que je vais me marier maintenant.

Neila éclata de rire.

-D’accord, Adil. Et tu vas faire quoi, tu vas faire comme Roméo et me faire la sérénade à ma fenêtre ?

-Doucement sur les références littéraires, je passe un bac STMG, moi.

-Roméo et Juliette, c’est de la culture générale.

-Je fais pas la sérénade par ta fenêtre. Pour moi, la fenêtre, c'est la porte d'entrée. Moi, je te séduis grâce à mes talents en grec ancien.

-Ça fonctionne pas pour l'instant.

Adil sourit avant de sortir le ticket de caisse de sa poche et de regarder Neila.

-T'as un stylo sur toi ?

-Euh, ouais.

Neila plongea sa main dans sa poche et au bout d'une vingtaine de secondes, elle sortit un stylo d'un air triomphant. Adil la remercia avant de gribouiller sur le ticket de caisse et de le tendre à Neila.

-Tiens.

Neila l'attrapa avec méfiance et elle sourit en voyant qu'il avait écrit quelque chose en grec.

-Tu vas pas me le traduire, j'imagine.

-Bonne chance pour ça, sourit Adil.