Chapitre 5
“Bonne nuit :)”
Deux mots et un petit smiley sur un post-it que Neila avait trouvé sur sa tête au réveil. Elle soupçonnait Adil de l’avoir accroché au-dessus de sa tête, mais les post-it avaient ce don de ne jamais coller bien longtemps.
Il n’avait pas signé, mais elle savait que c’était lui. Elle ne se souvenait même pas de s’être endormie, la veille. Elle espéra ne rien avoir fait de gênant quelques minutes avant de réaliser qu’en vérité, elle n’en avait rien à faire.
Sa traduction du français au grec ancien était correcte, et elle remercia mentalement Adil de l’avoir aidé.
Quand elle le vit entrer par la fenêtre, c’est d’ailleurs la première chose qu’elle fit.
-Pas de quoi. J’aime bien faire ça.
-Étrange mais je juge pas. Et merci pour le post-it, aussi.
-Je pouvais pas partir comme un coup d’un soir alors j’ai laissé un petit mot, haussa-t-il les épaules, et Neila éclata de rire.
-Je m’attendais pas à cette comparaison mais pourquoi pas. Alors, t’as fait quoi, aujourd’hui ?
-Ah, on fait la conversation maintenant ? se moqua Adil. Tu vas bientôt me sauter dans les bras quand j’arrive.
-Fais pas le malin où je te mets dehors, le fusilla-t-elle du regard, et Adil leva les yeux au ciel.
-Je plaisante, Joséphine. Je me suis entraînée ce matin, et Netflix cet aprem. Et toi ? C’était bien, l’école ? Tu étudies quoi ?
-La philosophie.
-Étrange mais je juge pas, dit-il en reprenant ses mots. Je me suis pas fait courser par mes groupies, si c’était ta question. Je les ai pas revues depuis la première fois.
Neila se mordit la lèvre, se demandant si elle devait dire à Adil qu’elle connaissait l’une des deux. Elle n’eut pas le temps de se poser la question plus longtemps qu’Adil la regardait avec les yeux plissés.
-Tu fais une tête de personne qui se sent coupable. Accouche.
-Mais c’est pas possible, comment tu sais ça ?! râla Neila, et Adil ne bougea pas.
Elle soupira.
-Une des deux groupies… c’est la sœur d’un petit que je garde.
-Quoi ? demanda calmement Adil, avant que l’information lui monte au cerveau. Attends, quoi ? Tu connais une de mes groupies ? Oh, c’est comme ça que tu as su qui j’étais, comprit-il, et Neila hocha la tête.
-Ouais. Son histoire farfelue collait bien avec la tienne. Et vos prénoms aussi. Je pense pas que tu ais vraiment quelque chose à craindre, elles doivent avoir une quinzaine d’années. Elles veulent juste se marier avec toi.
-Comment ça, “juste” ?!
-Bah, tu leur dis non, fin de l’histoire, Neila haussa les épaules.
-Neila, t’as déjà voulu épouser quelqu’un ? demanda Adil très sérieusement, et Neila rit.
-Non, Adil, j’ai jamais voulu épouser personne. Mais elles sont mineures, elles vont rien te faire. Si ça va trop loin, tu menaces d’appeler la police.
Adil soupira, haussant les épaules.
-Eh, Adil ?
-Ouais ?
-Tu m’as appelé Neila. Pas Joséphine.
-Je sais, sourit-il. Parce que tu es Neila. Et pas Joséphine.
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