Chapitre 5
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Les douleurs dans mon crâne m'arrache de mon sommeil. Ma vision troublé par la douleur, j'ai du mal à ouvrir les yeux. Mon coeur tambourinant dans ma poitrine, bat au même rythme que les coups à ma porte. Je sors ainsi de ma torpeur et comprends que quelqu'un frappe à ma porte, Jayden ! Je cours lui ouvrir.
- « Bien le bonjour Laïla ! Comment s'est passé ta nuit ? » Je ne saurai dire si c'est son sourire radieux ou mon enthousiasme pour lui ouvrir la porte qui me perturbe le plus.
- « Bonjour capitaine ! Comment aura-t-elle pu être mauvaise avec toutes mes victoires de la veille ? »
Il fait mine de recevoir un couteau en plein cœur et nous éclatons de rire à deux. Un goût amer me rattrape lorsque je me rends compte que je lui ai ouvert la porte en présumant uniquement que c'était lui. Ma précipitation limite ma prudence, je devrai faire plus attention à l'avenir ! Pire encore ! Je lui ai fait face sans même prendre la peine de me laver le visage ! Mes cheveux sont en bataille et je ne porte qu'une chemise trop grande qui dévoile beaucoup trop mes jambes. Je ne m'en rends compte que quand je suis le regard de Jayden qui se dépose lentement sur mes jambes nuent. Je claque aussitôt la porte avant de recevoir une remarque, son visage empourpré suffit à me gêner énormément.
- « Attends-moi quelques instants afin que je me débarbouille ! » Me suis-je contenté de crier à travers la porte.
Il ne répond pas. La situation est si gênante ! J'aurai pu au moins fermer la porte poliment. Mais non, il a fallu que je claque la porte ! Abrutie, où sont passé mes manières ? J'enfile un pantalon trop large que j'attache à ma taille comme je peux une nouvelle fois et rentre l'une des chemises, toute identiques, que je trouve dans l'armoire. J'attache mes longs cheveux noirs d'une queue-de-cheval et rince mon visage rapidement.
Une fois sorties, je rejoints un Jayden redevenu sérieux. Toute trace de gène à complètement disparu comme si je ne l'avais jamais perturbé. Nous nous dirigeons en silence à notre déjeuner. Une nouvelle fois, nous ne sommes que deux. C'est étrange que je ne me retrouve jamais à la même table que les autres membres. Cherchent-ils tous à m'éviter ? Ne suis pas digne de manger à leur table ? Je ne peux poser la question à Jayden, ce n'est pas son cas mais moi, je suis toujours aussi rouge que tout à l'heure. Personne n'ose parler et je doute qu'il ait envie de discuter en ma compagnie, je lui ai manqué de respect.
Nous finissons le déjeuner assez vite, un fruit a la main, il me salut sans me regarder dans les yeux. Nous nous séparons, chacun vaquant à ses activités respectives, lui, vérifiant les vivres avant notre arrivée au royaume d'Espagne d'après les quelques mots qu'il a pu prononcer avant de me quitter. Et moi auprès de mes malades dont la plupart étaient bien remis.
J'arrive dans cette salle, l'odeur forte du vinaigre improvisé me monte au nez rapidement alors j'attache un morceau de tissu de sorte à recouvrir mon nez et ma bouche. Ainsi, l'odeur est moins forte. Je trouve un petit mot dans le carnet de Sir Raoul. Et bien aujourd'hui, je dois travailler seule car le Docteur Raoul est, lui-même, soufrant.
Mon travail commence avec mes réponses à toutes les questions des patients et s'occuper d'eux me remplit de joie. L'homme que j'avais soigné à mon arrivé est toujours endormi. Son état me préoccupe mais il a l'air de s'en remettre, sa fièvre a baissé. Raoul m'avait annoncé qu'il s'était réveillé en sa présence, qu'il avait bien mangé, prit ses médicaments et s'était rendormi. Je ne le réveille donc pas, laissons le se reposer. Je continue mon activité avec vivacité, pourtant, assez rapidement, tenir debout relève du miracle, car des grosses vagues malmènent le bateau et me font tanguer plus que de coutume. Une tempête se prépare.
En pleine après-midi, mes consultations se terminent enfin. J'ai pu faire le tour de tous les malades et vérifier leur état. Une porte que je n'avais explorée que lors de ma visite du bateau vient chatouiller ma curiosité. Je pénètre dans la pièce que je présume réservée aux analyses en vue du décor. Je me souviens avoir été subjugué et toute excité par le nombre de flacons, de parchemins et de plantes que dispose Raoul sur un simple bateau. Je comprends aujourd'hui l'ampleur de la mission et le rang des personnes qui s'y trouve. Une ombre apparaît derrière moi m'arrachant à mes pensées. Je n'ai pas le temps d'y faire face quand la porte claque fortement. J'entends la clé tourner dans la serrure. Je me précipite sur celle-ci, j'essaye de l'ouvrir. Peu importe la force que j'exerce sur la porte, elle est définitivement verrouillé. Je ne peux plus sortir d'ici. Je me tapis dans un coin et attends l'arrivée de quelqu'un. Sir Raoul ne viendra pas. Il se peut que même Jayden ne vienne pas, lui qui était toujours là pour me secourir même quand je ne le désirais pas. Tout est de ma faute. J'ai été négligente, j'ai manqué de jugotte. Il doit se sentir bien offusqué.
Je ferme les yeux, mon corps tremble est-ce la peur ou le froid ? Je m'éloigne loin, une nouvelle fois.
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Pourquoi tant de bruit, si tard la nuit ? Inquiète, la petite fille aux yeux émeraude se lève pour aller dans les appartements de sa mère dont la porte a déjà été ouverte par une des servantes.
- « Madame, Madame, la concubine de Monsieur a accouché d'un garçon !» Dit la servante essoufflée par sa course.
La petite écarquille les yeux, elle comprend.
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La sensation glaciale que mon corps ressent n'est peut-être pas dû au froid d'une nuit d'hiver. Mais par cette peur. Cette peur d'être seule ? Inutile ? Et sans valeur.
- « Laila ? Laila ? » Répète la voix de Jayden que j'identifie après coup. En revenant à moi, je plonge dans son regard gris beaucoup trop près de mon visage.
Les larmes me montent aux yeux lorsque je le vois. Il est venu me retrouver malgré le fait que nous sommes en froid depuis ce matin.
Je recule pour rétablir un peu d'espace et essaie de me relever.
- « Que s'est t-il passé ? Que fait-tu là ? » Le capitaine habituellement de marbre et calme, est affolé devant moi.
- « Je pense que quelqu'un a verrouillé la porte soudainement. » Je secoue ma robe pour retirer la poussière qui s'y est logé.
- « Je suis désolé.. » Il baisse la tête et me tend sa main pour sortir de la pièce sombre et froide.
Jayden me propose d'aller manger avec l'équipage. Mon ventre criant famine, je ne peux refuser. Nous marchons vers l'extérieur, je n'ose plus lui poser de question sur mes absences à ces repas groupés. J'avoue avoir un peu peur de la réponse, mais également, car je suis toujours perturbée par ce rêve. À table, je capte le regard des hommes rempli de mépris à mon égard. Je comprends tout de suite les raisons. Ils me haïssent tous.
Je distingue le regard plein de gentillesse du docteur Raoul. Je m'installe à ses cotés et Jayden vient de placer à ma gauche. Je n'ai pas le temps de lever la tête sur les membres de l'équipage que les remarques désagréables ont déjà commencé.
- « Il y a une femme sur le bateau, mais la saleté est toujours là » Lance l'un d'eux.
- « Et la nourriture alors, elle n'est même pas capable de nous préparer des repas, mais elle se permet de manger nos vivres » Continue un autre.
- « Un mot de plus et je vous jette tous deux hors de mon bateau. » Dit le Capitaine d'un ton froid et menaçant.
- « Elle vous a ensorcelé, Capitaine ? » Demande un soldat.
- « C'est son corps qui l'a ensorcelé. » Réplique un blond.
Jayden se lève d'un coup envoyant valser sa chaise ; il attrape l'homme blond par le col et les yeux rouges de colère, le jette sur le sol. Tout le monde crie, mais je n'entends plus rien. Je me sens partir, non pas si vite ! Je ne veux plus ! Ces rêves sont si durs, je ne veux plus y plonger. Malgré ma grande volonté, je n'ai pas la capacité d'arrêter mon malaise, tout devient flou...
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La petite aux yeux vert pomme se cache dernière le mur de la salle à manger où se trouvent un homme et deux personnes âgées
- «Pourquoi c'est une fille ? Quelle chose inutile ! » Dit le vieil homme.
- « Je ne peux lui transmettre mes richesses. »Répond l'homme plus jeune.
- « Engendrez un nouvel enfant avec votre épouse et priez pour que ce soit un garçon cette fois. » Propose la vielle dame.
- « Elle ne peut plus, sa première grossesse a été bien difficile. Elle a failli y rester.»
- « Prenez une concubine, alors, c'est plus facile à manipuler. »
Les mots entendus procurent un grand sentiment de tristesse chez la petite fille.
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Un cauchemar qui se termine avec la voix du Docteur Raoul qui me secoue.
- « Sommes-nous vraiment inutile ? Pourquoi les hommes nous rabaissent-ils autant ? Et Jayden ? Est-il comme les autres ? » Je sors ces mots sans attendre de réponses, me tournant vers celui qui assène un énième coup de poing sur la tête du chevalier blond qui m'a insultée.
- « Mademoiselle ! Vous allez bien ? » Dit le médecin avec inquiétude.
- « O-oui. » Je dit à mon tour d'une voix mal assurée.
En entendant nos deux voix, Jayden fixe ses yeux sur moi. C'est si étrange, son regard passe d'une haine extrême pour son camarade de combat à une douceur si touchante. Il a de la peine pour moi. Ce doit être cela. Je dois lui donner une image de petite sœur à protéger. La simple mention de pensées impures à mon égards l'on mit dans un état de rage. Je ne vois pas d'autres raisons. C'est ce que j'essaye de me dire.
Il lâche ce dernier et se précipite dans ma direction.
- « Encore un malaise ? » Demande Jayden.
- « Je ne sais pas, je me sens bizarre. »
Jayden m'aide à sortir de table telle une princesse ce qui m'irrite un peu. Je ne dis rien car il m'accompagne gentiment jusqu'à ma cabine. Nous sommes passé devant des camarades bouche bée, d'autre ne nous on pas vu partir trop absorbé par leurs querelles. Nous arrivons devant ma cabine. Il s'assoit sur le lit et m'y dépose. II me rassure pendant une trentaine de minute en rabâchant maladroitement que les disputes entre chevaliers sont très fréquentes car la violence jaillit lorsque la colère est trop forte. Il triture pourtant ses doigts depuis tout à l'heure en essayant de me convaincre que ce n'est en aucun cas de ma faute.
- «Que t'arrive-t-il ? Tu fais fréquemment des malaises. » Continue le soldat plein d'inquiétude.
Je ne l'écoutais pas vraiment. Que fais t-il encore là? Il vient constamment à ma rescousse. Est-ce réellement un comportement de loyauté ?
J'ai envie d'essayer quelque chose. Je ne réfléchis pas trop et pose une main sur la joue de Jayden qui ferme les yeux comme apaisé par ce contact. Mon contact ne le dérange pas, s'il éprouvait quelque chose pour moi il aurait été timide, gêné, rougissant. Il accepte mon contact sans broncher. Il a de la considération pour moi tel une petite sœur. Mon hypothèse confirmé, je me sens plus à l'aise à ses cotés. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu. Je peux me permettre d'être moins sur mes gardes, il ne va pas me sauter dessus tel un fauve affamé. Ma petite voix méfiante se tait un moment et je peux enfin lui dévoiler mes tracas.
- « Tu sais, lorsque je suis évanouie ou que je dors, je rejoins un monde peuplé par les mêmes personnages. Ce sont des rêves toujours tristes, ou effrayants. Jusqu'à maintenant. Ils sont dans le désordre mais j'ai l'impression qu'ils racontent une histoire. »
- « Comment s'appellent-ils, tes personnages ? Ils existent peut-être. » Commence t-il à réfléchir. Il ne me prend pas pour une folle cela me rassure.
- « Je ne sais pas, je n'ai jamais entendu leurs prénoms » C'est vrai que maintenant que j'y pense. Jamais je n'ai tenu rigueur de leurs noms.
- « Que sais-tu d'eux ? » Il me sort de mes réflexions avec sa question.
- « Juste assez pour les reconnaitre dans mes rêves »
- « Je vais y réfléchir. Merci de me faire confiance ! » Nous nous regardons un instant. Son sourire aux lèvres me perturbe. Je laisse échappé un bâillement et Jayden se lève. « Je me souviens d'un conte que ma mère me lisait lorsque je faisais des cauchemars. C'est ridicule, mais je l'ai gardé en souvenir d'elle pendant mes voyages. »
- « Tu es surprenant, doux et sévère, fragile et imposant, selon les cas.»
Il avait commencé à s'éloigner et se retourne à ma dernière phrase. Je lis sur son visage que ma remarque l'a choqué et regrette à ce moment là ce que j'ai dis. Il revient près de moi et s'agenouille pour planter son regard droit dans le mien.
- « Je ne veux pas paraitre faible face à toi. Je veux que tu me sentes capable de te protéger de tous les dangers » Dit-il en rougissant.
- « Pourquoi vouloir me protéger ? » Je ne peux me retenir de demander. Je n'y comprends plus rien. Il y a moins d'un quart d'heure, j'ai enfin tiré un trait sur mes doutes.
- « Parce que je tiens à toi » Avoue-t-il.
- « Nous sommes amis, c'est cela ? » J'ose demander.
- « Si tu le souhaites. » Répond-il, comme hésitant, avant de me quitter d'un air triste et déçu.
Il me laisse abasourdit et sort de la pièce. Ai-je fait, ou dit, quelque chose de mal ? II est si rassurant ! Je ne veux pas le perdre. Je ne suis pas insensible à son charme mais c'est hors de question que j'espère plus que de l'amitié. Pourquoi? Je ne saurai l'expliquer. Je ne peux lui faire confiance, une chose au fond de moi refuse d'avoir foi en les hommes.
Jayden revient quelques minutes plus tard pour s'assoir à mon chevet, un livre d'enfant à la main. Je me place confortablement dans mon lit. J'essaye de chasser mes doutes, mes cauchemars et mes peurs. Sa lecture apaisante m'emporte dans les bras de Morphée.
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Quel âge a-t-elle ?
Tout autour, des grandes étagères remplies de livres bien rangés. C'est elle qui lit, à présent, assise sur un grand coussin, la pile de contes à sa droite, dévorant les histoires, les unes après les autres. Elle décide de grimper sur une petite chaise pour récupérer le dernier livre jamais lu.
Elle l'ouvre: différentes descriptions de l'anatomie humaine et des analyses sur le système immunitaire se présentent à ses yeux et l'intriguent. Elle met tout le reste de côté devant ce nouveau monde qu'elle vient de découvrir et qui l'enrichit de connaissances qu'elle développe, cherchant, dans les encyclopédies, ce qu'elle ne comprend pas.
Enfin un rêve qui où je peux voir son sourire !
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Il n'y a pas que des mauvaises choses en ce monde. Je peux enfin le penser sincèrement.
...À suivre🌹🥀
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