Chapitre 18

*•~ Gabriel d'Olivares~•*
Fils du Comte d'Olivares
✷   ✧ . .       · +       ·  * ✫    * ✷ ⊹ * ˚      . . +       ·   ⋆        *        .          * .     . ·  .   ·     .           *  ·       . ·   · +  .        · ** ˚      . . +       ·   ⋆

- « Mais comment as-tu pu te laisser poignarder imbécile ! » Je crie en parcourant la pièce à sa rencontre.

- « Je te demande pardon l'épéiste de génie. » Grommela Jayden, la voix brisée par la douleur.

- « Ce n'est pas le moment avec tes gamineries. Sérieux ! » J'essaye de lui demander en appliquant les soins prévus à son trou dans le ventre.

- « Aïe ! Tu appuies fort Laïla ! » Grogne le capitaine en baissant le torse de sorte à s'éloigner de ma main.

- « Ne bouge pas autant ! J'espère pour toi qu'on ne t'a pas transpercé un organe vital ! J'en doute au vu de ta capacité à beugler depuis tout à l'heure. » Je continue de lui crier dessus en nettoyant sa plaie.

Plus de peur que de mal, je suppose que Jayden s'est reculé juste à temps pour éviter que les dégâts soient mortels. Les domestiques me ramènent de quoi recoudre la chair de Jayden. À la vue de l'aiguille, je vois le grand colosse se raidir.

- « Qui est  l'espèce de... » Je marque une pause dans mon injure quand je repense à toutes les paire de yeux sur moi. « Qui t'a fait cela ? » Je demande simplement.

- « Aucune idée, mais il était vachement balaise. Je ne pus voir son visage. Le traître était masqué et capuché. La seule chose qui a attiré ma curiosité est son épée. » Explique Jayden le regard fixe comme s'il revoyait le traître devant lui.

- « Son épée ? Il portait une épée de la garde royale lui aussi ? » Je demande en mélangeant des herbes afin de faire un fort somnifère.

- « Non, il y avait un rubis qui brillait sur la manche de son épée » Dit-il avant de boire ma potion de sorcière.

- « Un rubis ? Je ne me souviens avoir vu personne avec une telle épée. »

La conversation s'arrête là, car les paupières de Jayden deviennent rapidement lourdes. Je place un coussin sous son cou. Je ne suis pas un médecin banal, mais pas une barbare pour autant. J'attrape l'aiguille et couds la chaire du capitaine sans être gêné par ses mouvements. Ce fut rapide, car après quelques minutes, seulement, je range le matériel qui était en ma disposition et sort de la pièce. Tadeo était devant les portes, parlant avec les gardes. C'est le seul en qui j'ai confiance après Jayden. Je ne sais plus qui sont les alliés et les traîtres. Lorsqu'il me voit, Tadeo accourt à ma rencontre le visage pâle.

- « Es-tu blessé ? » Dit-il en plaçant ses mains sur mes épaules puis que mes hanches.

- « Ce n'est pas mon sang. » Je dis simplement.

Le chevalier qui semble avoir retenu son souffle, se détend et m'attire contre son torse. Je sens son cœur battre extrêmement vite, l'opposé de celui du capitaine qui est lent actuellement. Ses mains sur mon dos sont chaudes et rassurantes. Elles sont grandes comme celle de Carl, mon géniteur. J'en avais peur lorsque j'étais petite, les seules fois où j'ai eu l'occasion de les toucher furent lorsqu'il les utilisait pour me battre. Ma mère l'en empêchait à chaque fois qu'elle en était témoin. Ces mains-là ne me frapperont jamais. C'est ce que dirait une idiote. En l'occurrence surtout pas moi. Je m'écarte gentiment mettant fin à ce contact dangereux, un sourire poli au visage.
J'aperçois de la tristesse dans son regard et je m'en veux déjà pour ma cruauté.

- « Je m'occupe personnellement de sa sécurité, vais te reposer. » Me dit Tadeo en caressant mon bras gentiment.

- « Je veille sur lui, vous pouvez aller enquêter sur ce qu'il se passe dans mon palais plutôt. » Déclare une voix forte derrière moi.

Le roi était là vêtu d'une tenue de soie qui a l'air si confortable. L'air grave, il fait un signe de la main à certains gardes qu'il choisit lui-même et certaines domestiques et rentre dans les appartements de Jayden.

- « Je vous suis reconnaissant, dame Laïla. Vous avez sauvé mon garde personnel. » Prononce le roi Felipe IV avant que les portes ne se referment.

Un peu troublé par son aura majestueuse, je ne bouge pas tout de suite. C'est Tadeo qui me propose d'aller visiter le cachot qui me ramène à la réalité. Élisabeth à de quoi être amoureuse, j'avais presque oublié la beauté de ce roi. Ils dégagent d'ailleurs tous deux cette même aura de souverains tout-puissants. Je détourne enfin mon attention des portes fermées et rejoins Tadeo qui avance dans le long couloir.
Les portes du cachot sont dans le souterrain. Nous passons donc par des escaliers poussiéreux et sombres. L'état délabré du chemin en dit long sur l'état de la nouvelle chambre de Luïs.
Le silence est profond, des gouttes d'eau usée viennent transpercer le silence par moments réguliers. Le soleil est banni de cet endroit à ce que je vois, seules les torches illuminent notre passage. L'odeur de l'humidité prend à la gorge et les araignées pendent partout. Nous arrivons enfin devant la cellule de Luïs qui est allongé au sol, le regard fixé sur le plafond. Nous avons fait assez de bruit qui dénoncent notre présence, mais sa curiosité ne le pousse pas à tourner son regard vers nous.

- « Luïs. Nous avons été attaqués, dis nous ce que tu sais. Ta mise à mort est prévue pour dans une semaine. Tu peux encore l'éviter. » Je dis d'une voix dure.

Il ne tourne pas le regard malgré mes mots. Son regard toujours fixé au plafond. Il paraît mort, mais ses battements de cils le trahissent.
Je regarde Tadeo qui m'explique qu'il continue à dire qu'il n'était là-bas que pour suivre quelqu'un.

- « Un rubis rouge. » Prononce Luïs d'une voix presque inaudible.

- « Oui ! Qui est-ce ? Tu le connais ? » Je me colle au barreau quand j'entends cette information cruciale.

- « C'est lui que je suivais. Je connais la planque des traîtres. Je sais où ils se rencontrent, je les ai vus là-bas. » Continue Luïs sans quitter le plafond du regard.

- « Qui as-tu vue là-bas ? » Demande Tadeo.

- « Il n'y a que le comte d'Olivares et son fils Gabriel qui s'affichait sans masques. Tous les autres, même le détenteur de l'épée au rubis était masqués et capuché. » Répond Luïs, la voix monotone.

- « Guide-moi vers leur planque. » Je demande au détenu.

- « Je ne peux pas. Je suis prisonnier. » Son regard se tourne enfin vers moi, le visage blanc, il ne sourit pas.

J'arrache les clés du gardien derrière moi et ouvre la cellule. Tadeo n'a rien vu venir, car il reste bouche bée devant mon action. Luïs se lève lentement, il a tant maigri.

- « Tu n'as pas intérêt à fuir, c'est ton unique chance de prouver ton innocence et ta loyauté envers ton roi Luïs. » Je dis en l'attrapant par le bras afin de le faire sortir de cet endroit étouffant.

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Si Jayden me voyait derrière ce buisson avec Luïs et Tadeo, il me tuerait pour le risque que je prends, je pense. Après s'être séparé pour préparer des armes, nous avons suivi Luïs dans le silence.

- « Nous y sommes. » Chuchote Luïs.

Une vielle cabane en bois se trouve au centre de la forêt des Olivares. Si j'y trouve une quelconque activité, cela sera un jeu d'enfant pour prouver l'implication du Comté d'Olivares. Tadeo sort doucement afin de vérifier les lieux et je le suis au pas. Tout est calme, aucune voix ne raisonne dans la profonde forêt. Seuls les gazouillis des oiseaux et les bruits des criquets forment une fanfare naturelle. À travers la petite fenêtre de la cabane, j'essaye de jeter un coup d'œil sur l'intérieur sans me faire repérer s'il s'avère qu'il y a quelqu'un. Rien. Personne ne semble s'y trouver. Un coup de chance ? Ou Luïs nous a menti. Je me tourne pour chercher Luïs et je panique un instant avant de le trouver assit derrière le même buisson. D'un signe autoritaire, je lui ordonne de venir nous aider. Il obéit malgré lui et se joint à nous. Tadeo enfonce la porte violemment une épée à la main, mais rien. Personne ne s'y trouvait. La pièce était vide mais parfaitement propre. Tout avait été retiré à temps, je le sens.

- « Tu t'es moqué de nous ! » Cri Tadeo en attrapant Luïs par le col.

- « Non ! Je les ai vu tous y rentrer ! » Répond Luïs affolé.

Je les laisse se chamailler pendant que je fais le tour de la pièce. Dans leur précipitation, ils ont peut-être oublié de prendre un parchemin ou un objet. La table en bois au fond de la pièce est propre et neuve. Cela est en contracte avec la moisissure sur les planches en bois de la veille maison en bois. Au sol, il y a une trace de charbon brûlé. Je m'accroupis pour l'analyser et remarque un bout de papier brûlé. Je lâche un juron dans ma barbe, il est illisible ! Pourtant, un symbole que je ne connais que trop bien attire mon attention, une fleur de lys et une croix.

- « J'ai trouvé ce dont nous avons besoin. Nous pouvons encore examiner les lieux si vous arrêtez de vous chamailler tous les deux. » Je dis en lançant un regard noir aux deux chevaliers complètement décoiffé.

Tadeo me regarde d'abord d'un air surpris et lâche Luïs avant de se mettre à la recherche d'autres indices. Luïs, à son tour, analyse les recoins opposés. Rien. Il n'y a rien d'autre. Un peu dessus après plusieurs dizaines de minutes à tourner en rond dans cette petite cabane, nous n'avons trouvé rien d'autre. Une tache de sang encrasse le sol, mais je n'ai aucune manière de savoir à qui elle appartient. Nous finissons par quitter l'entre des traîtres avec comme seul indice : l'implication de l'Église française dans cette trahison.
Je dois retourner au royaume de France pour attraper le cardinal au pouvoir. Ce doit être lui qui tire les ficelles. 
Malgré ma certitude, je ne dis rien à personne. Je ne veux pas avancer des paroles blasphématoires. Luïs fut silencieux toute la route et ce n'est qu'une fois sortie de la forêt qu'il ouvre la bouche. Ses yeux se sont écarquillés et sa bouche s'est grand ouverte. Du sang jaillit de celle-ci et je me retrouve à regarder autour de moi pour trouver le tireur de la flèche qui a transpercé Luïs. Une seconde flèche atterrie devant mes pieds et je regarde Tadeo affolé. Il se met devant moi pour me protéger et je sens une vive douleur apparaître dans mon mollet droit. Laissant Luïs convulser au sol, Tadeo m'attrape de part et d'autre et me soulève du sol afin de courir en me portant. Il m'accueille dans ses bras d'une telle faciliter que je viens à me demander quel genre d'entraînement Jayden leur fait subir pour qu'ils aient une musculature si développée. Ce n'est pas le moment de penser aux abdominaux de Tadeo ma vielle, ta jambe est ensanglantée et Luïs est mort. Je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi c'est lui qui fut visé en premier. Un simple hasard ? Ou bien les traîtres l'avaient-ils déjà démasqué ?
C'est sans trop de difficulté que nous arrivons à l'endroit où nous avions laissé nos chevaux attachés à un arbre. Je ne peux monter seule, ma jambe est inutilisable. Tadeo me fait monter devant lui en position amazone.

- « Je sais bien que tu détestes cette position Laïla. Pourtant aujourd'hui, c'est la seule que tu peux faire, la flèche peut encore plus déchirer ta peau sinon. » Me dit-il en me plaçant sur le cheval.

- « Je sais bien... » Je ne pus faire de blague, car avant que le Tadeo ne grimpe à son tour, une flèche fouille une troisième fois le ciel avant d'atterrir dans la gorge du cheval destiné à Luïs.

- « Je vais le trouver. Toi vas prévenir la garde. » Me dit Tadeo avant de me donner les reines du cheval.

Je fus hésitante un instant avant de galoper comme je le peux avec cette position inconfortable. Je ne peux que prier Dieu de me le retourner sain et sauf. La douleur dans ma jambe s'intensifie à chaque secousse, mais je ne retire pas la flèche pour autant. Elle empêche l'hémorragie et je n'ai rien apporté avec moi pour m soigner. Je ne suis vraiment pas futé sur ce coup. Je n'ai pensé qu'aux armes pas aux bandages. J'arrive enfin au château et je m'écoule devant les portes de la demeure. Les gardes m'ont vu et accourent à ma rencontre.

- « Tadeo... Allez aider Tadeo. » Je ne peux prononcer que ces mots en espérant que les autres chevaliers aillent à sa rencontre. Mes forces me lâchent et je ne peux empêcher mes yeux se fermer.

... À suivre🌹🥀

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