Chapitre 17

*•~ Tadeo d'Alba. ~•*
Fils du Duc d'Alba Fernando Àlvarez de Tolède y Mendoza
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Luïs tente de se débattre, mais j'enfonce plus fortement la lame sur son cou, élargissant l'entaille d'avantage. Après un gémissement de douleur, il s'arrête de gesticuler.

- « J'étais à la poursuite de quelqu'un. » Dit simplement Luïs.

- « Étrange, le Comte à prit du temps pour m'accueillir. Tout porte à croire qu'il était accompagné. Je pensais que ce n'était qu'une maîtresse, mais je suis bien surpris de voir que c'était toi. » Dit Jayden en s'approchant davantage de son camarade. Ses lèvres s'étiraient sur un sourire malin qui faisait froid dans le dos. Ses yeux se sont assombris, son corps dépassait Luïs de plusieurs centimètres. Il le dominait de sa taille et de son regard menaçant.

- « Vous vous trompez sire Sanchez. Je n'étais là que pour suivre un individu louche. » Recommence Luïs, cette fois-ci la voix tremblante.

- « Je t'ai vu t'échapper tout à l'heure. Pour quelqu'un d'innocent, je me demande pourquoi tu t'échappes. » Je réponds en resserrant ma prise.

- « Tout à l'heure ? C'est la première fois que l'on se croise cette nuit, que racontez vous Dame Laïla ? Et puis à l'instant, si je n'avais pas fui, vous aurez tout de même douté de moi. » Reprends Luïs en gémissant à chaque mot.

- « On l'emmène. Où est ton cheval Luïs? » Finit Jayden en mettant sa main sur la mienne.

Ce simple contact me donne des frisons. J'ai envie que sa main chaude reste contre ma peau. Mais je ne peux lui dire. Ma poigne sur Luïs s'est détendue avec le contact de Jayden. Je le libère prudemment pour qu'il puisse suivre le capitaine qui le tient fermement par le bras. Les deux hommes s'éloignent et je regrette déjà la chaleur de Jayden.
Assez tergiversé ! J'attrape la selle du cheval et le monte rapidement.
Je rejoins les deux hommes, dans le noir. Un cheval était attaché pas loin du nôtre, attendant son propriétaire dans le silence. Jayden le monte et obligé Luïs à le suivre. Cet otage nous sera d'une grande aide pour prouver que le Comte d'Olivares est le véritable traître. Cela étant s'il daigne parler plutôt que répéter qu'il suivait un intrus.

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La porte de mes appartements s'ouvre violemment, dévoilant un Tadeo complètement paniqué. Je manque de faire tomber le chocolat chaud que j'ai essayé d'ingurgiter pour me réchauffer.

- « Jayden m'a dit que tu y es allé ! » S'exclame Tadeo en courant vers moi.

- « Décidément, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. » Je dis en me levant fermer la porte. « Calme-toi et assis toi. »

- « Comment veux-tu que je me calme Laïla ? Tu t'es mêlé aux servantes et elles t'ont dénoncé au Comte. Ces fouines savent à l'avance quand une nouvelle recrue va arriver. » S'exclame Tadeo en chuchotant.

- « J'ai eu le document dont j'avais besoin, j'ai trouvé un traître et je suis vivante. C'est le plus important Tadeo. » Je dis en plaçant mes mains sur ses épaules pour le forcer a s'asseoir.

- « Luïs... Le capitaine m'en a parlé. Je suis extrêmement déçu et en colère. » Finit par soupirer Tadeo en s'affalant sur la chaise.

- « Je ne le connaissais pas tant que cela donc je ne peux être aussi déçu que vous. Mais je suis en colère tout de même. » J'avoue en m'enfonçant dans ma chaise.

- « J'ai du mal à croire qu'il soit un traître. Je ne vois pas ce qu'il peut y gagner. » Continue le beau blond.

- « Il a toujours été le second de Jayden. Cet homme a peut-être au fond de lui l'envie de prendre sa place de capitaine d'une nouvelle chevalerie royale. En participant à l'assassinat organisé des deux rois français et espagnol, Luïs pourra sans doute être nommé capitaine de cette nouvelle chevalerie qui protégera le nouveau roi. » J'explique calmement à Tadeo.

- « Luïs n'est pas comme cela. Il a les aptitudes pour devenir capitaine, mais n'a jamais réclamé ce statut. Faisait-il semblant depuis toutes ces années en sa compagnie ? » Répond tristement Tadeo.

- « Je ne saurai te dire. J'ai tout de même réussi à trouver un parchemin avec une liste des achats du Comte. Cela n'a pas été évident. » Je me lève pour aller chercher le parchemin afin de le montrer à Tadeo.

- « Quel imbécile d'avoir laissé une trace de cet achat. » Ricane Tadeo lorsqu'il voit le nom Arsenic sur le parchemin.

- « Je me suis dit la même chose. Il ne soupçonnait pas que sa résidence pouvait être perquisitionnée ou que quelqu'un serait assez fou pour rentrer fouiller. » Je réponds avec arrogance en haussant les épaules.

- « Je me suis extrêmement inquiété pour toi. Je doutais que tu passes réellement à l'action, mais cette seule idée suffisait pour m'empêcher de dormir sereinement. Je suis sûre qu'il y avait d'autres solutions, Laïla. Ne recommence plus une telle imprudence, je t'en prie. » Sa voix est devenu aussi douce qu'un murmure quand il attrape mes mains dans les siennes.

Cet homme est plein de facettes. Il est doux et inoffensif, avec une sensibilité touchante. Sa voix peut devenir forte et un homme sure de lui apparaît tout à coup. Il ne devient pas une menace pour autant. Peut-être très bien une menace pour mon petit cœur, mais pas pour ma vie. J'ai un peu peur que ces beaux yeux bleu saphir qui me regarde avec inquiétude devienne, un jour, aussi tranchant que la glace. C'est pour cela que j'acquiesce à sa demande. Je ne tiendrai sûrement pas cette promesse, je le sais. Mais pour le moment, il ne le comprendra pas... Je suis prête à risquer ma vie pour la vérité. Je suis prête à risquer ma vie pour sauver les personnes chères a ma mère. Notamment Élisabeth qui a aimé ma mère comme moi, je l'ai aimé, telle une sœur de cœur. Prête à tout pour devenir une femme médecin, car c'est ce qu'aurait voulu ma mère et c'est ce que je veux du plus profond de mes tripes.

*•~~~~~~~~~~~~~~~~~•*

Tadeo a fini par quitter la pièce me laissant seule avec mes démons. J'ai peur. Peur de perdre le contrôle. De me laisser submerger par ce désir de vengeance. J'ai peur de devenir une égoïste, prête à sacrifier des innocents pour atteindre mes objectifs. Peur d'aimer et être poignardé dans le cœur comme ma mère. Elle était forte et si intelligente, aujourd'hui, je sais que ce jour-là, le jour de sa mort, elle aurait pu l'arrêter. Clarissa de Valois Angoulême, ma mère, était un génie de l'épée. Ce n'est pas un poignard qui aurait pu la vaincre. Mère aurait pu retourner le poignard contre mon géniteur et prendre le dessus sur lui. Mais elle l'aimait. Je le sais maintenant. Tout le monde a une faiblesse et Carl était la sienne. Ma seule faiblesse et ma mère, elle est morte. Je n'ai donc plus de faiblesse. Personne ni Jayden, ni Tadeo ne doit réussir à rentrer dans mon cœur. Si l'un des deux me menace d'un poignard, je le retournerai contre lui.
Je trempe mes lèvres dans le chocolat devenu froid et je me surprends à aimer ce goût une fois refroidi. Jayden s'occupe de demander une audience au roi et aux nobles de la cour afin de dénoncer le Comte d'Olivares au grand jour. À mon tour, je n'ai qu'à patienter que l'on vienne me demander le parchemin. C'est ennuyant, mais c'est ce que je fais toute la journée. Je passe de ma chaise à mon lit, d'un livre à un autre, d'une tasse de chocolat froid à une tasse de thé. Jusqu'à que la nuit tombe petit à petit. Mais toujours personne ne vient chercher le parchemin. J'ai une folle envie d'aller chercher Jayden pour lui demander où cela en est, mais je ne peux pas mettre en danger le parchemin. Si je sors avec le parchemin en ma procession, je peux peut-être dévoiler son existence avant que le procès ne soit là. Dans mes appartements, il y a des gardes qui s'occupent de ma sécurité, je ne crains rien.
Pourtant, la main sur ma bouche m'arrache à toutes mes pensées. Dans le noir total, j'ai du mal à voir qui tente de m'asphyxier. Je sors ma dague de chignon de ma coiffure et je la plante dans la cuisse de mon agresseur qui reculât instantanément en grognant de douleur. Je laisse échapper quelques injures de ma bouche avant d'attraper deux dagues dans le tiroir de ma table de chevet. Une dans la main droite et une seconde dans la main gauche. Ma jolie dague de chignon, décoré d'émeraudes, fut arrachée d'une traite par l'homme capuché. Il tente de récupérer ce que je présume être une arme derrière son dos, mais je l'attaque avant. Il se lève plus vite et répond à mes dagues par une épée que je reconnais être celle des chevaliers de la couronne. Un traître. Je continue mes attaques brutales le faisant reculer jusqu'au mur.

- « Qui es-tu ? » Je demande en esquivant un coup-de-poing qui aurait pu m'assommer.

L'homme reste silencieux et concentré sur mes attaques. Il sait que je magne l'épée, il n'est pas surpris de mon aisance pour une femme. Cet homme me connaît, cela est certain. Je n'ai pas le temps de m'amuser à l'épée avec lui. Je ne sais pas si d'autres traites pourrait surgir de je ne sais où. J'esquive un énième coup d'épée et lui donne un grand coup de pied dans le tibial, qu'il n'a pas vu venir. Il tombe sur le dos l'air surpris d'avoir été vaincu. Mais ne perd pas le nord pour cela, car il donne un violent coup de pied à mon poignet ce qui me fit lâcher une dague des mains. Je lui donne un coup de pied dans le crâne de façon à le maintenir à terre. Je lui saute dessus immobilisant ses jambes à l'aide des miennes, je tiens ses poignées d'une main et le menace de mon unique dague de l'autre.

- « Tu es vaincu. » Je dis en arrachant sa capuche.

La porte de mes appartements s'ouvre sur les gardes qui accourent vers moi. Un peu tard pour leur aide, mais grâce à eux la lumière du grand couloir me permets de percevoir enfin le visage du traître.

- « Gabriel ? » Je dis en resserrant ma poigne.

- « Gabriel, fils du Comte d'Olivares ! Vous êtes arrêté pour avoir tenté d'agresser dame Laïla de Valois Angoulême ! » Crit un garde en le soulevant violemment.

Je suis toujours assise sur le sol froid. Abasourdie par cette information. L'homme qui m'avait d'abord critiqué de monter à cheval en position masculine puis dévoilé une partie sur son triste passé. : sur sa mère morte à cheval. Ce camarade est le fils du Comte d'Olivares, mais cela n'est pas la seule chose qui me donne la nausée en cet instant. Le comte a remarqué que son parchemin avait disparu et il a tout de suite envoyé son fils le chercher dans mes appartements. Comment a-t-il su que c'était moi qui avais ce fichu parchemin ? Il ne m'avait pas vu ! Tout à coup, je compris que si j'étais en danger, Jayden l'était également. J'attrape le parchemin dans une partie secrète cachée dans mon tiroir et cours dans les couloirs infinis de ce château. Les pas rapides des gardes retentissaient de tout part, se mêlant aux miens et à mon anxiété grandissante dans mon cœur. Jayden est fort, il ne peut échouer face à des traîtres de pacotilles. J'arrive devant les appartements du capitaine où se trouvent des gardes et des servantes tout aussi agité que moi. Je pousse les larges épaules des chevaliers qui m'empêchent de voir l'intérieur des appartements du capitaine et me faufile entre les servantes. Elles tiennent des bandages imbibé de sang et des seaux d'eau rouge vif. Un juron sort de ma bouche quand je vois enfin Jayden adossé contre un mur de sa chambre, se tenant le ventre avec des chiffons rougeâtre.

... À suivre🌹🥀

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